Lausanne manque le coche face à Bienne

"Il n'y avait aucune raison, à 2-0, de perdre ce match à la maison", Fabio Celestini. © Oreste Di Cristino

Après deux matches nuls consécutifs, le LS comptait bien inverser la tendance ce samedi soir face au FC Bienne, huitième du championnat, en s’imposant à la maison dans un match qui s’annonçait plutôt tranquille pour le hommes de Fabio Celestini. Mais les Biennois en ont décidé autrement. Lausanne court désormais le risque de voir le FC Wil recoller au classement demain à l’issu de son match contre Aarau. Lire également l’interview à Jérémy Frick, gardien du FC Bienne.

À la Pontaise, c’est un Lausanne-Sport motivé, déterminé et désirant renouer avec une victoire qui s’est présenté face au FC Bienne. La bonne organisation des hommes de Fabio Celestini n’aura pas attendu longtemps pour payer puisque dès le début, le LS a dominé son adversaire et a su profiter des espaces et ainsi se créer les meilleures occasions. Les nombreuses percées dans la défense adverse, l’excellente organisation ainsi que le pressing démontré par les Lausannois ont été dignes d’une équipe optant à une possible ascension en Super League. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Kevin Méndez, titularisé au détriment de Romain Dessarzin, ouvre le score pour le LS à la dixième minute de jeu. Époustouflant et déséquilibrant sur l’heure de jeu disputée, le jeune joueur du LS a su imposer son style et guider son équipe à l’instar d’un vétéran. Malgré son omniprésence sur les offensives lausannoises ainsi que ses nombreux pressing, Celestini justifie son remplacement par Dessarzin à la 59e car « il était fatigué et avait un peu plus de vitesse. On a vu que Méndez percutait moins, mais je l’ai changé comme j’aurais pu changer quelqu’un d’autre ». Même si ce changement ne semblait pas être le plus approprié, car la physionomie du match s’avérait davantage propice pour un joueur comme Méndez, son remarquable travail effectué jusque là lui a permis de partager la meilleure performance sur le terrain avec Jordan Lotomba. Ce dernier, également passeur sur le but de Méndez, s’est approprié le côté droit du LS en faisant oublier Numa Lavanchy, suspendu et a su montrer à son entraîneur qu’il avait sa place dans l’équipe. Pour Celestini, il n’y a pas de doute, les éloges lui reviennent comme attestent ses propos : « Il a été fantastique défensivement et offensivement, c’est lui qui a donné le premier but et il n’a pas perdu de ballon. Il a été extraordinaire sur toutes les phases défensives et offensives. Il a joué comme un vieux briscard et je pense que c’est le seul aujourd’hui qui a été vraiment excellent pendant 90 minutes. C’est une excellente surprise ! Il va beaucoup jouer s’il continue comme ça ».

Jordan Lotomba (à gauche) et Luca Sliskovic se disputent le ballon. © Oreste Di Cristino
Jordan Lotomba (à gauche) et Luca Sliskovic se disputent le ballon. © Oreste Di Cristino

« Un total black-out »

Le dispositif tactique ainsi que les consignes de l’entraîneur lausannois semblaient être respectés jusqu’à ce qu’un pénalty absurde transformé par Antonio Marchesano à la 30e minute ne fasse sombrer le LS dans le doute en inscrivant le 2-1. Les 30 minutes magiques de Lausanne oubliées, c’est un autre tournant que va prendre la rencontre. Les raisons de ce soudain changement de situation sont simples pour l’entraîneur lausannois : « Un total black-out. On n’arrivait plus à contrôler le ballon et réussir à aligner deux passes d’affilée. C’est plus par notre faute que par le fait que Bienne soit venu davantage au pressing qui leur a permis de remonter. Sur le pénalty, il y a trois erreurs techniques et il manque quelque chose pour réparer nos erreurs, car c’est déjà le troisième pénalty en trois matchs. Il n’y avait aucune raison, à 2-0, de perdre cette rencontre contre Bienne à la maison. Mais en terme de jeu, de placement, de consignes tactiques et de dynamisme, il faut rester sur cette première demie heure qui a été vraiment excellente ». En effet, suite à cet épisode, c’est un Lausanne-Sport méconnaissable, désorienté et totalement déconcentré qui va subir les nombreuses percées biennoises, plus dangereuses les unes après les autres. Les Lausannois n’ont pas su gérer le match et la demie heure exceptionnelle laisse place à une fin de match décevante où pertes de balles, imprécisions et manque de concentration se sont multipliés, gâchant ainsi le jeu du leader de Challenge League, nettement supérieur à son adversaire sur l’ensemble de la mi-temps. Ce n’est donc pas pour rien qu’à la 44e, Gaëtan Karlen inscrit le 2-2 sanctionnant ainsi les maintes erreurs infantiles du Lausanne-Sport. En seconde période, Lausanne se remontre dangereux et oppressant grâce au bon binôme Méndez-Lotomba, mais cela a été de courte durée, puisqu’à la 62e Brunner enterre tout espoir du LS, en inscrivant le 2-3 définitif. Pour Celestini, le match a complètement été jeté à la « poubelle », mais l’analyse vidéo reste à faire puisque « il nous manque quelque chose. Face à Neuchâtel et Winterthur, il nous a manqué le dernier geste pour concrétiser nos occasions. Ce sont trois penalties, un corner et un coup-franc sur les trois derniers buts et il faut que l’on se remobilise, car on est à 98% et nous, à 98%, on ne gagne pas nos matchs ».

Première défaite depuis novembre

Même si Lausanne reste sur trois matchs consécutifs sans gagner, cette défaite ne peut être que bénéfique pour les hommes de Celestini. Elle leur a montré que rien n’est encore acquis, que le championnat est encore long et que les erreurs se paient chers. Les joueurs conscients d’avoir offert le match au Biennois, il sera certainement plus simple pour eux d’apprendre de leurs erreurs afin de rebondir le 4 avril prochain face au FC Aarau. Certes, ce ne sera pas un match facile mais ce sera une bonne occasion pour Lausanne de montrer une image différente de celle offerte ce samedi soir à la Pontaise. Malgré le mérite de leur excellent début de match, ce revers leur servira d’inspiration afin que Celestini et les siens puissent retrouver l’élite du football suisse la saison prochaine.