FC Bâle: Une victoire pour le Président Bernhard Heusler

Bernhard Heusler, Président du FC Bâle quittera le club avec le meilleur des souvenirs: un doublé championnat-coupe. Unique. © Oreste Di Cristino / leMultimedia.info

Le Président du FC Bâle, Bernhard Heusler a vécu un dernier moment d’euphorie avec son équipe avant de quitter ses fonctions au terme de la saison. Gagner la 12e Coupe de Suisse de l’histoire du club rhénan était son souhait le plus précieux après l’officialisation du 20e titre de champion suisse cette année. Heusler heureux, les joueurs bâlois « se sont aussi battus pour lui ». Rencontre.

En attendant, ce furent quatre millions investis par la Fondation du Stade de Genève pour remettre le Stade de Genève aux normes internationales, à l’heure où la finale de la Coupe de Suisse était attendue à la Praille ce jeudi après-midi (16h). En attendant, également, ce furent 88 longues années, que la finale de la Coupe de Suisse n’avait plus été hôte à Genève – et ce depuis la victoire d’Urania Genève face aux Young Boys en 1929 (1-0). Toujours en attendant, et cela ne changera jamais, l’épreuve de la Coupe de Suisse est fédératrice; un de ces mythes nationaux, constitutifs à leur manière d’une cohésion entre les différentes cultures de la nation helvétique. La Coupe de Suisse, c’est tout cela. Et ce jeudi, la Coupe de Suisse sera aussi la matérialisation d’un témoignage d’affection d’une équipe championne à son président sortant, Bernhard Heusler.

« Ensemble, nous avons offert de belles émotions à ce club »,

Bernhard Heusler, Président du FC Bâle

Le Président du club rhénan, avocat de profession, se réjouissait de la rencontre de ce jeudi après-midi au Stade de Genève. Une nouvelle salve de communion allait unir supporters, staff, joueurs et dirigeants, ensemble dans une dynamique de victoire et de partage. Ce fut véritablement le cas après le 3-0 infligé aux dépens du FC Sion. « Les joueurs, l’entraîneur, le staff, ensemble, se sont si bien préparés pour aujourd’hui. Ils étaient prêts et ils l’ont démontré sur le terrain. De concert avec nos supporters, nous avons offert de si belles émotions à ce club. Les Bâlois ont ce club dans leur cœur et cela, on ne le changera pas. Ce jour restera inoubliable pour chacun ayant vécu cette victoire de si près. J’ai dit à l’équipe que c’est sans doute le plus beau titre que je pouvais recevoir. On ne devrait jamais comparer les titres en fonction de leur importance mais celui-ci, indéniablement, par les sentiments procurés, la profondeur inestimable des émotions, est inexprimable », concède en zone mixte, ému après la remise de la Coupe, le président bâlois. « Faire un but devant son propre public est quelque chose de vraiment sensationnel et ajouter à cela qu’il soit conclusif, c’est d’autant plus merveilleux. Nous écrivons encore aujourd’hui, un pan de notre histoire et la Coupe, nous l’avons gagnée ensemble, joueurs, entraîneurs et Président », rappelle également à son tour le défenseur Michael Lang. C’est indéniablement l’image de la Finale 2017; le rapprochement entre les joueurs et leur président.

Le FC Sion dans le cœur d’Heusler

La motivation première du président rhénan n’a jamais été celle de briser la série historique du FC Sion mais c’était l’heure pour le FC Bâle de décrocher son nouveau sésame après une disette de cinq ans, dont trois échecs consécutifs en finale en 2013, 2014 (à Berne) et 2015 (au Parc Saint-Jacques face au FC Sion). « Battre le FC Sion renforce indubitablement les émotions parce qu’ils ont réalisé une série unique en Europe. Le club peut être très fier de toutes ces finales gagnées – lâche Bernhard Heusler avant de poursuivre – Et dans ces moments-ci, le sentiment est très particulier car tout le monde sait que je porte le Valais et le FC Sion dans mon cœur. Je suis heureux que l’on ait gagné mais pas nécessairement que l’on ait battu le FC Sion en finale. » Aussi, l’avocat a toujours refusé de voir en son FC Bâle un favori incontestable: « Le FC Sion a démontré une fois de plus qu’ils sont très difficiles à battre. J’ai dit, avant le match, que chacun avait sa part de chance de remporter la Coupe – 50% de part et d’autre. Et Sion a eu la malchance que son défenseur tombe au plus mauvais moment pour nous offrir le premier but [ndlr, 46e], et certainement le match. Mais c’est le foot et ce sont souvent ces petits détails, ces petites maladresses qui peuvent décider du sort de la rencontre. » Néanmoins, pas tout est toujours question de chance: « Au vue de la domination et de la possession de balle, ce n’est sans doute pas non plus un pur hasard que cette erreur soit survenue dans leur moitié de terrain, plutôt que dans la nôtre », conclut Bernhard Heusler.

D’Urs Fischer à Bernhard Heusler, ensemble pour un exploit

Avant la rencontre capitale face au FC Sion, l’entraîneur du FC Bâle, Urs Fischer – qui quittera Bâle en juin également – a su mobiliser les siens, comme le raconte Geoffroy Serey Die: « [Urs Fischer] nous a demandé à tous, dans les vestiaires, qui avait déjà fait un doublé ? Et peu l’avaient véritablement réussi. Il nous a fait comprendre que c’était donc le moment d’y parvenir – rappelle-t-il avant de continuer – Nous souhaitions pouvoir devenir la première équipe à battre le FC Sion en finale donc à partir de là, les joueurs étaient galvanisés. Puis, c’est le Président qui s’est adressé à l’équipe et il a transmis ses grandes envies de ramener la Coupe à Bâle. C’est un Président qui donne tout pour le club. C’est un Président très affectueux et affectif. Il est toujours à côté de ses joueurs et immanquablement, ils lui l’ont rendu aujourd’hui en se battant aussi pour lui. » Quel meilleur remerciement des joueurs envers leur président que le doublé championnat-Coupe ? On ne peut sans doute pas faire mieux en Suisse.

Consolations au FC Sion

« J’ai dit aux Valaisans que ce n’était pas la fin du monde. J’ai personnellement perdu deux Coupes de Suisse, pas avec le FC Sion [ndlr, en 2013 et 2014] – débute Geoffroy Serey Die en zone mixte avant de conclure – Aujourd’hui, je fais partie du camp des vainqueurs, ce qui signifie que la roue tourne. Mais je comprends la douleur de l’équipe, qui est la première à perdre une finale de Coupe de Suisse avec Sion. Mais il ne faut pas oublier qu’ils sont tous très jeunes et l’avenir leur est devant. Il ne faut pas qu’ils baissent la tête. » Quand le fair-play entre en compte, difficile d’imaginer que la journée se déroule autrement.