Servette conserve son 3e Trophée des Champions consécutif

Le Servette Rugby Club soulève son troisième Trophée des Champions consécutif vendredi soir à la Praille. © Oreste Di Cristino

Face à 763 spectateurs, Servette a battu Nyon 33 à 17 au terme d’un match synonyme de fête du rugby romand. « Le tournant du match, c’est lorsqu’il y a 14 à 3 pour Servette et qu’on obtient une pénalité qu’on doit tenter, or ne nous le faisons pas », commente l’entraîneur nyonnais Patrice Philippe. « En touche, on perd le ballon sur notre lancer et on prend un essai de contre. On se retrouve à 21 à 3 et c’est devenu très compliqué. »

Lors d’un vendredi soir un tantinet frisquet, le Stade de Genève a été réchauffé par le Trophée des Champions 2016, considéré comme match de gala dans la région. En guise de rappel, c’est un rendez-vous annuel qui oppose Servette – le seul club suisse qui évolue en France – face au champion de Ligue Nationale A, en l’occurrence Nyon en 2016. C’est aussi l’occasion de fêter le rugby suisse avec ses deux meilleures équipes et un public rugbyphile plus important qu’à l’ordinaire au Stade de Genève, la plus grande enceinte de la région romande. Justement, les 763 spectateurs n’ont pas été déçus du spectacle, malgré l’agacement des joueurs qui se sont donnés des coups de poings très violents. « Quelques pignes sont parties pour remettre les choses en place car l’arbitre ne sanctionnait pas certaines actions d’anti-jeu », commente l’entraîneur nyonnais Patrice Philippe. « La fête n’en a pas été gâchée puisque le match est reparti de plus belle », ajoute-t-il. Néanmoins, les enfants de l’école de rugby de Servette, accompagnés au Stade par leur éducateur Gabriel Lignières, ont assisté aux deux bagarres quelques peu dommage. Pour ce Trophée, les deux équipes ont été privées de plusieurs joueurs habituellement titulaires. Florian Escoffier, Dorian Hustaix et Cédric Curdy de Servette ainsi que de Cyril Lin côté nyonnais sont mobilisés à Yverdon depuis jeudi soir pour Suisse-Moldavie ce samedi 26 novembre tandis que le Grenat Julien Laurin était blessé, remplacé par Jérémy Batigne au poste de talonneur et de capitaine.

Le film du match

Sur le coup d’envoi du demi d’ouverture nyonnais, les Pirates montent haut et occupent la moitié de terrain de Servette. Puis, après une bonne occupation, ils obtiennent une pénalité à la 6e minute, que convertit le numéro 10 Maans Dye. 0 à 3 en faveur de Nyon. La réaction genevoise ne se fait pas attendre, alors que moins de dix minutes plus tard, Jérémy Batigne aplatit dans l’en-but nyonnais. Un deuxième essai est refusé à la 20e minute, faute d’une passe en-avant du troisième ligne Michaël Thréstan à un mètre de la ligne. Il tombe finalement deux minutes plus tard, à nouveau grâce à Batigne suite à une touche et un maul maîtrisé par les Servettiens. Le score est de 14 à 3 puis 21 à 3 lorsque sur une touche nyonnaise, le ballon écarté jusqu’à l’aile n’est pas contrôlé par l’ailier Pierre Papillon. Vincent Suchaud le récupère, sprinte sur 80 mètres et aplatit. Juste avant la pause, les esprits s’échauffent avec quelques coups, et c’est le nyonnais Kévin Raufaste qui est sanctionné d’un carton jaune. Puis sur une pénalité nyonnaise vite jouée, le pilier Grenat Gabriel Trochard écope aussi d’un carton car il ne s’est pas replacé et gêne l’action. En deuxième mi-temps, Valdo Fischer tient son essai à la 42e minute. Après une bagarre plus grave que la première avec des coups de poing sans retenue, l’arbitre essaye de calmer les joueurs en sanctionnant à nouveau de cartons jaunes Romain Géry pour Nyon et Michaël Thréstan. Le jeu reprend après cinq minutes d’interruption et les deux équipes se concentrent davantage sur la fin de match. Nyon relève la tête et limite le score par deux essais par Ludovic Keller (70e) et Maans Dye (80e), tandis que Servette inscrit un quatrième essai à la 77e grâce à Maxime Tognon.

Servettiens et Nyonnais, amicaux et loyaux, posent pour la photo collective en fin de rencontre au Stade de Genève. © Oreste Di Cristino
Servettiens et Nyonnais, amicaux et loyaux, posent pour la photo collective en fin de rencontre au Stade de Genève. © Oreste Di Cristino

En fin de rencontre, Patrice Philippe n’est pas mécontent de la performance des Nyonnais : « C’est bien entendu difficile de juger car c’est le premier match qui oppose Nyon à Servette. Ce soir, il manquait beaucoup d’éléments des deux côtés, dont des avants pour nous. Or les règles ne sont pas exactement les mêmes en France et en Suisse, notamment en ce qui concerne les mauls. Et justement, nous avons dû nous aligner sur les règles du championnat de France, ce qui a été difficile pour nos avants. De plus, nous avons couru après le score et je pense que la physionomie du match aurait été différente si nous n’avions pas pris cet essai casquette qui permet à Servette de mener 21-3. Cela change beaucoup de choses dans le match. En deuxième mi-temps ils ont inscrit 12 points et nous 15, c’est dommage. » Pour Guillaume Boussès, le coach Grenat qui a été joueur professionnel en France, « le travail paie et rentre dans les têtes. Certes le score est en notre faveur, mais on s’attendait à des positions rudes des Nyonnais, et cela a été prouvé, ajoute-t-il. Face à eux, on a encaissé nos deux premiers essais de la saison. Il faut retravailler notre défense avant le déplacement à Gex [ndlr, le 4 décembre], le leader du championnat de première série du Comité du Lyonnais. » Une rencontre qui servira alors aux deux dauphins de leur championnat respectif.