L’ensemble des propos retranscrits dans cet article ont été recueillis à Ittigen, Eugene (USA), Lausanne et Zürich entre mai et septembre 2022.

En 2022, nous avons observé au plus près l’évolution puis la consécration de Ditaji Kambundji sur le plan international. En confrontant, puis croisant les entretiens avec Ditaji et sa sœur Kambundji que nous avons menés depuis mai 2022, nous avons été en mesure de raconter, dans ce récit, les moments clefs qui ont marqué la toute première saison au plus haut niveau de la Bernoise de 20 ans.

Ancien grand champion du triple-saut, Jonathan Edwards continue de dévouer sa vie à l’athlétisme. Principalement engagé à la BBC, sur les chaînes du service public britannique, cet homme de 55 ans conserve, 18 ans après sa retraite sportive, la même grâce qu’à ses jeunes débuts. Il reste à ce jour le détenteur du record du monde de sa discipline. Et le temps passe, 26 ans exactement.

    Il n’a terminé que sixième avec un temps qui ne satisfera pas grand monde (20”40) mais il n’empêchera pas que le sprinteur suisse Alex Wilson (27 ans) a terminé sa saison avec un sentiment profond de travail accompli. Le Bâlois a tenu bon ses objectifs à Berlin, décrochant sa première grande médaille dans des championnats continentaux au prix d’un bronze sur les 200 mètres. Fier, c’est avant tout un grand tour d’honneur qu’il est venu réaliser “chez lui” à Zürich, déclassant notamment sur de son couloir numéro 7 le Britannique Nethaneel Mitchell-Blake. « Ma saison a été extraordinaire et elle m’aidera à envisager mes compétitions futures en 2019 », affirmait-il. Un temps au-dessous des 20 secondes et une finale aux Mondiaux de Doha en octobre feront bien partie de ses concrètes intentions à la prochaine année. En attendant, Noah Lyles et le désormais champion du monde et d’Europe Ramil Guliyev se sont disputés le titre à la Weltklasse. Le diamant est revenu pour la deuxième année consécutive à la faveur de l’Américain, frisant par ailleurs la meilleure performance mondiale de l’année à moins de deux centièmes de seconde.

    Celle qui a commencé l’athlétisme que très tard après avoir entamé une très courte expérience dans le football dans sa jeunesse dans la banlieue d’Abidjan, Marie-Josée Ta Lou (1,59m pour 50kg) a, à son tour, enfoncé au nom de l’entière Côte d’Ivoire la porte du cercle mondial de l’athlétisme, dans la lignée des performances déjà accomplies par sa compatriote Murielle Ahouré (31 ans) il y a quelques années, médaillée d’argent des Mondiaux de Moscou en 2013. Nul doute, au sprint avec Ta Lou et Ahouré, c’est l’Afrique qui vient taper à la porte du continent américain. L’aînée des deux a remporté sa première Diamond League sur les 100 mètres à Zürich, luttant contre un vent légèrement défavorable (-0,5m/s) alors que Ta Lou a dû, une nouvelle fois, se contenter d’une troisième place. La Suissesse Mujinga Kambundji a, quant à elle, terminé 4e (encore!) devant Dafne Schippers.