Les Giufà avaient déjà réalisé un tour plein en Suisse avec leur album Trinakristan lors de sa sortie en 2015. Cette année, la band sicilienne récidive au gré de leur nouvelle tournée, à la présentation et à l’épreuve populaire de leur nouveau single Propagangster (2018). Étape de leur tour au travers de l’Italie et de la Suisse, entre autres pays de l’Europe occidentale, le Paléo Festival les a accueillis dans sa programmation du Village du Monde dédié cette année alors à l’Europe du Sud. Une belle tribune aux influences diverses de la Méditerranée, délimitée tout autant par le Maghreb que les Balkans. Vous l’aurez compris, avec Giufà l’on s’apprête à voyager. Allons-y !
Village du Monde
La Ruche est cet espace si dissimulé sur le terre-plein du Paléo Festival que tous les festivaliers l’ont déjà découvert un jour ou l’autre, lors de ces onze dernières éditions. Patrick Chambaz, son initiateur, a tenu bon tous les obstacles pour rendre à cet écrin, la reconnaissance dont il mérite, pour donner à l’art de rue la publicité qu’elle n’a jamais eue. L’épopée a commencé en 1989, lors de la dernière édition du Paléo sur la prairie de Colovray; à l’époque, il n’y avait pas d’espace aménagé mais une première troupe, les Crazy Idiots, qui allait marquer de son empreinte une nouvelle collaboration entre la musique et le circassien. Voilà plus de 25 ans que le projet continue à passionner les plus curieux festivaliers du Paléo. Une belle histoire…
Consacré à l’Europe du Sud, le Village du Monde du festival nyonnais offre une diversité déconcertante : du fado aux sonorités grecques en passant par les chœurs corses. « La fréquentation du Village du Monde a rendu un quelque chose de magique à cette fantastique édition », relevait même en conférence de presse de clôture Daniel Rossellat. L’Italie n’est bien sûr pas en reste, et a figuré, avec Vinicio Capossela, au sommet de son art. L’auteur-interprète transalpin a transporté le public du Dôme avec ses créations, mêlant le folklore à des univers fantasmés, emplis de créatures et de mystères.
Le tournant électrique n’a pas échappé à Hernan Cortés, natif de Monterrey, grandi avec la cumbia dans les années 1980, devenu chanteur et accordéoniste du collectif Kumbia Boruka, fondé par la collaboration de genres avec le Lyonnais Bob Sikou. Kumbia Boruka se résume par le mélange de la cumbia des années 1960, revue à l’ère de la naturelle modernité où les batteries, guitares électriques et basses font s’élever le vent de nouvelles traditions. Aussi, de la cumbia colombienne originaire et du reggae made in la colline française de Croix-Rousse, dans les alentours de Lyon, naît un projet fédérateur, par les styles et les provenances nationales de nombreux musiciens, venus de Chili, Colombie, Mexique et donc France. De l’intérêt grandissant, à l’écoute des divers sets que le collectif a faits tout au long des journées de vendredi et samedi au Village du Monde du 42e Paléo Festival de Nyon. Retour en immersion, dans le nord de la plaine de L’Asse.
Au Village du Monde du 42e Paléo Festival, la fête fut encore de la partie mercredi soir. Après l’apparition sur scène des Béliziens de The Garifuna Collective et du Mexicain Celso Piña, tenant d’une cumbia révolutionnaire, c’est le collectif Systema Solar qui a eut l’honneur de conclure les festivités du quartier le plus au nord du site du festival nyonnais, déjetant notamment les repères les plus ancrés de la tradition colombienne à la faveur de leur genre de musique singularisé et inventé à l’image de leur personnalité, la Berbenautika. Rencontre.
Pour l’ouverture du Village du Monde de la 42e édition du Paléo Festival, l’artiste tous horizons Boogát n’a pas manqué de faire danser les quelques centaines de personnes regroupées au devant de la scène du Dôme mardi après-midi. Immersion profonde dans l’univers du chanteur paraguayen et mexicain, né à Québec et établi à Montréal, tenant d’un hip-hop des années 1990, mélangé à une pointe de reggaetón et une grande dose de cumbia. Rencontre.
Lors de traditionnelle conférence de presse d’ouverture du Festival, le Paléo a amorcé sa 42e édition à La Ruche, recoin actif et vitrine sensationnelle du cirque et de l’art de la rue qui fête cette année les dix ans de présence sur le terrain de l’Asse. Reportant l’effort pour cultiver à chaque édition la créativité des structures et l’urbanisme du terrain, Daniel Rossellat n’a pas été sans rappeler la qualité d’accueil de son festival. Puis, au terme de la conférence de presse, s’ensuivit, comme de coutume, la visite du terrain. Exploration sur les nouveautés de la volée 2017.
Alan Stivell a offert un bouquet fort apprécié au Village du Monde de Paléo dimanche soir. À coup de suite armoricaine, de reflets pensants sur les rouages panceltiques de son dernier album AMzer ou encore de son rappel par l’inoubliable Tri Martolod, le Breton, enfant de Celtice, a enjoué le public du Dôme pour sa clôture. Interview.