Envoyé spécial à Hayward Field, Eugene (Oregon)

Avec une cinquième place mondiale sur 100 mètres, un record de Suisse en demi-finale du 200 mètres et une huitième place finale sur le demi-tour de piste, Mujinga Kambundji est parvenue à mener sa campagne personnelle à un très haut niveau durant les championnats du monde à Eugene. En trois épisodes, on vous raconte l’histoire des sœurs Kambundji à Hayward Field.

Loïc Gasch, un jeune homme né il y a 26 ans sur le balcon du Jura, à Sainte-Croix, détient depuis mai 2021, la meilleure marque de l’histoire de la Suisse en saut en hauteur. En effaçant une barre à 2,33 mètres, s’est assuré une présence quasi-certaine à toutes les plus grandes compétitions de ces deux prochaines années. Encore passablement inconnu au printemps 2020, ce gaillard de 191cm partage certainement, aujourd’hui, le statut de révélation de l’année avec le champion suisse du décathlon Simon Ehammer.

La championne du monde du semi-marathon, Ruth Chepngetich a remporté le semi-marathon d’Istanbul le 4 avril dernier, établissant également le nouveau record du monde de la discipline. C’est la première fois qu’un semi-marathon a vu trois femmes terminer sous le seuil des 65 minutes ; l’épreuve la plus rapide de tous les temps, en pleine période de Covid-19. La veille, dans la commune de Belp près de Berne, la fondeuse du TG Hütten Fabienne Schlumpf avait, de son côté, également battu le record de Suisse du marathon pour sa première compétition officielle sur la distance. De quoi laisser penser que la pandémie n’a pas eu que des effets négatifs sur la forme et le mental des athlètes (féminines) de longues distances.

Sofia Gonzalez s’apprête, à bientôt 20 ans, à connaître ses premiers Jeux Paralympiques à Tokyo. Bien qu’amputée d’une jambe, elle est devenue spécialiste du sprint (100m) et du saut en longueur, les deux disciplines qui lui sont accessibles pour les Jeux. Néanmoins, au-delà de ses performances sportives, la native de Vevey est un exemple de résilience et de persévérance. Ses limites, elle les pose elles-mêmes. Souvent aussi pour se rendre compte qu’aucune barrière psychologique ne peut briser son élan. De Nottwil à Dubaï, son parcours – à défaut d’être atypique – est l’illustration parfaite qu’il faut croire en ses rêves.

À 18 ans, Emma Piffaretti est déjà une sportive pleinement accomplie. Championne de Suisse U18 sur 100m et 200 mètres, vice-championne d’Europe U18 au saut en longueur à Györ (Hongrie) et double vice-championne suisse Élite de la discipline, la jeune Tessinoise s’est révélée au meilleur niveau ces deux dernières saisons. En 2018, elle s’est classée excellente quatrième des Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires avant de battre, une année plus tard, le record national suisse U20 avec un saut à 6,40 mètres. Longtemps entraînée par Beniamino Poserina à Ascona, Emma a finalement rejoint au mois de juin le groupe de Raphaël Monachon, entraîneur national du relais 4×100 mètres et spécialiste des haies. Un cadre de travail qui devrait progressivement lui permettre d’atteindre son meilleur niveau.

Les athlètes suisses ont marqué d’un sceau le meeting CITIUS, revisité avec la collaboration de Swiss Athletics. Sur la ligne droite, Ajla del Ponte s’est distinguée en 11”15, quelques jours seulement après avoir établi la meilleure marque européenne de l’année à Bulle (11”08). Une saison de remise en confiance à un an des Jeux Olympiques de Tokyo.

2020 est olympique. Mais pas pour le jeune sprinteur de 23 ans qui prendra son temps cette saison – et les prochaines – pour viser plus haut dans un palmarès étoffé dans les catégories jeunes. Cette fois, il s’agira de l’enrichir au niveau supérieur mais sans précipitation aucune ; les JO de Tokyo cet été ne figurent ainsi pas dans sa ligne de mire, ni même les Mondiaux en salle de Nanjing en mars, qui lui sont largement inaccessibles pour l’heure. En revanche, la prochaine ville-étape du garçon est à Paris, tant pour les Européens Élite du mois d’août que pour la vision longue des futurs JO de 2024.

Depuis son arrivée à Genève en 2015, à 20 ans, Helen Bekele Tola surplombe désormais la moindre compétition de course organisée sur l’arc lémanique. Depuis ses premières courses disputées dès l’âge de majorité, l’Éthiopienne rêve désormais des Olympiades… mais uniquement à condition de recevoir prochainement le passeport suisse. Un cas précédent existe et il ne concerne nul autre que son mari Tesfaye Eticha qui avait disputé le marathon des Jeux Olympiques de Londres en 2012 sous la bannière helvétique. Et les histoires de familles, c’est tout ce qu’on aime, à priori.