Les Skins – les “Australiennes” ou familièrement appelées finales par K.O – auraient pu avoir raison de la résistance physique des athlètes. Mais à la Swim Cup de Lausanne, tous ont fini par dûment jouer le jeu, faisant des 50 mètres papillon et nage libre les clous d’un spectacle enjoué deux jours durant à la piscine de Mon Repos. Par-delà les grands noms de la natation mondiale – le Brésilien Nicholas Santos, l’Ukrainien Andriy Govorov, le Belge Pieter Timmers ou encore l’Allemand Philip Heintz –, les jeunes locaux du Lausanne Natation ont réellement pu s’aligner dans un bassin de compétition; le jeune spécialiste du papillon (et crawler) Alex Ogbonna en a notamment profité pour remettre l’ouvrage sur le métier au terme d’une saison – et d’une année 2019 – teintées de réussites… mais aussi de réalisme.

La Lausanne Swim Cup a déjà quatre ans ; en ce mois de décembre 2019, comme chaque année depuis 2016 à la piscine de Mon Repos, la compétition réunit – en bouquet de la saison en petit bassin – les nageurs et nageuses parmi les plus en forme du moment. Ou plutôt les athlètes ayant favorisé une fin d’année plus “festive” à quelque six mois des Jeux Olympiques à Tokyo à l’été prochain. Cette année encore, un peu moins d’une vingtaine de nations (17 au dernier pointage) sera représentée, à la sortie des championnats d’Europe de Glasgow tenus au début du mois. Parmi elles, la Suisse compte plusieurs jeunes espoirs, heureux de se confronter au plus haut niveau mondial deux jours durant. « C’est assurément une opportunité pour eux, depuis que la Swim Cup existe, de disputer une compétition relevée en Suisse et contre des athlètes de renommée qu’ils n’auraient pas l’occasion de croiser ailleurs, car pas assez robustes pour se qualifier dans les plus grandes compétitions du circuit », précise alors Nicolas Balthasar, Président du comité d’organisation.

De nombreux grands athlètes de la natation mondiale étaient absents des Championnats du Monde en petit bassin à Hangzhou en Chine. Si la plupart se révèlent moins performants sur le bassin de 25 mètres, d’autres avouent nourrir des objectifs prioritaires sur le grand bassin. Katie Ledecky, Adam Peaty, Sarah Sjöström et avec eux, une grande partie de la natation française et britannique avaient décidé de passer leur tour. D’autres délégations, en revanche, ont répondu massivement présentes; au-delà de la Chine et du Japon, les États-Unis, la Russie et l’Italie ont été les plus représentés en Extrême-Orient, ce qui en fait – sans aucun doute – les meilleures nations de la natation mondiale. Mais au-delà du nombre, certains athlètes ont aussi démontré être capables de concilier les deux, à l’image de Katinka Hosszú, Ranomi Kromowidjodjo, Chad Le Clos ou encore Federica Pellegrini. Nous en avons discuté avec quelques nageurs cette semaine à Lausanne.

La compagne du starter suisse Jérémy Desplanches, Charlotte Bonnet (23 ans) est présente à la Swim Cup pour la troisième fois, en trois éditions. La nageuse de l’Olympic Nice Natation a connu une année flamboyante sur tous les fronts. Championne d’Europe des 200 mètres à Glasgow et médaillée de bronze sur les 100 mètres en nage libre, la native d’Enghien-les-Bains fait partie d’un groupe élargi du club niçois ayant fait le déplacement à Lausanne. Bien entourée auprès des athlètes de grande expérience entraînés par Fabrice Pellerin, la multiple championne de France (avec plus de 30 titres cumulés entre le petit et le grand bassin) se dresse aujourd’hui à l’image du renouveau de la natation française. Ce jeudi soir, à Mon-Repos, la Niçoise d’adoption a terminé seconde d’une finale remportée par la Canadienne Kayla Sanchez sur les 100 mètres nage libre.

Meilleur nageur de Suisse, Jérémy Desplanches a décroché, il y a de cela presque cinq mois, l’or européen sur les 200 mètres quatre nages à Glasgow. Après une préparation adoucie de retour d’Écosse, le jeune homme de 24 ans a décidé d’outrepasser le plus large de la saison en petit bassin pour se concentrer davantage sur la prochaine année, marquée par les championnats du monde de Gwangju (Corée du Sud), grande avant-première des Jeux Olympiques de Tokyo prévus à l’été 2020. Pourtant présent à la troisième édition de la Swim Cup de Lausanne ce jeudi et vendredi pour ce qui est le dernier grand événement international de l’année, Desplanches travaille déjà son mental et son physique en vue des prochaines grandes échéances.