À Montreux, le pas de grâce. Né à Gratosoglio, dans un quartier administratif de la ville de Milan, d’un père égyptien et d’une mère sarde, Alessandro Mahmood a fait de la musique – comme souvent – sa ligne d’échappement d’une enfance coupée par l’abandon de son père à l’âge de 5 ans. Révélé en Italie grâce à sa victoire au 69e Festival de San Remo, puis vice-champion de l’Eurovision à Tel-Aviv dans la foulée en mai, l’artiste a connu une ascension fulgurante; disque d’or en Espagne et numéro un des charts en Israël avec son titre Soldi. Aujourd’hui, l’artiste se révèle pas à pas… et celui du Montreux Jazz Festival en était un grand.
Montreux Jazz Lab
Depuis le début de l’année, Christophe Chassol tourne dans le monde entier pour présenter son nouveau projet d’ultrascores “Ludi”, inspiré du roman biographique de Hermann Hesse. L’ultrascore, comme l’artiste français le définit, consiste en une méthode de composition toute personnelle, inédite. La technique consiste à filmer le réel, puis à l’habiller d’une mélodie qui y superpose les harmonies. Ce faisant, les séquences tournées font partie intégrante de la musique ainsi composée. Après trois séries d’ultrascores abouties, dans la Nouvelle-Orléans, en Inde puis en Martinique, Chassol: présente Ludi. De passage au Montreux Jazz Festival, au dernier soir d’un mois de juin caniculaire.
Beaucoup s’en réjouissent comme un signe avant-coureur de l’été, une poignée la voient comme l’aboutissement d’une année de recherche dans les salles et de négociations à l’interne. Rémi Bruggmann est l’un de ces derniers. Programmateur du Lab et des scènes gratuites au Montreux Jazz Festival depuis 2017, l’ancienne tête chercheuse du Romandie nous raconte les coulisses de la programmation de cette 53e édition.
Faut-il être nécessairement motivé par une tête d’affiche pour se rendre à un concert ? L’artiste suisse Flèche Love nous a donné un début de réponse, vendredi dernier au Montreux Jazz Lab. Généreuse dans ses textes comme à la scène, l’artiste genevoise s’est illustrée avec brio, avant de céder sa place à Angèle et Lomepal. Dernier coup de projecteur de cette 52e édition, sous de très bons auspices pour la scène romande.
Attendue comme le reliquat d’une époque révolue, la formation étiquetée « grunge » a livré aux fans venus en nombre un « special evening ». Dans la même veine que son mémorable « Unplugged » deux décennies plus tôt, Alice in Chains proposait, pour sa première venue sous les palmiers montreusiens, une version acoustique de ses plus grands tubes sans oublier quelques titres récents. Sous la ferveur et l’émotion d’une salle comblée par la présence de ses idoles qui contraste quelque peu avec un set plutôt minimaliste, Cantrell et sa bande livrent une belle prestation intimiste.
En première partie des intouchables Alice in Chains, le Kentucky était à l’honneur. On ne peut plus sobre, Emma Ruth Rundle est venue broyer du noir avec sa Dark folk. Malgré un public impatient et acquis à la cause des rois du grunge, la jeune chanteuse a su monopoliser l’attention du Montreux Jazz Lab. Entame de soirée lynchéenne en perspective.
Le président du Montreux Jazz Festival, Mathieu Jaton, a fait part, un peu en avance lors de sa conférence de presse de clôture des festivités, de son bilan émotionnel sur la 51e édition du festival qui aura duré du 30 juin au 15 juillet 2017. Sans revenir en profondeur sur les plus grands moments – bons ou moins bons – de la quinzaine, le CEO de l’organisation a défendu une année « dense et complexe » et où Montreux, en lieu de villégiature, a encore une fois invité son public dans « le salon du jazz » international. Fort de ses expériences et de ses sensations de plénitude, Mathieu Jaton est revenu pour leMultimedia.info sur ce qui fait de Montreux, sa grandeur d’âme créatrice et si innovante. Entretien.
Après Casey et Youssoupha & Crew Peligrosos, c’est au tour de Kery James de fouler, pour la toute première fois de sa carrière, les planches du Montreux Jazz Festival. Attendu avec grande impatience, le public du Lab a du prouver au rappeur aux 700’000 disques vendus qu’il était encore chaud bouillant. Attention : il va y avoir du sport.