Hayward Field, Eugene (Oregon)

La forme héronnée d’un javelot a tout d’une symbolique. Léger comme un oiseau, au bec pointant avec force et conviction à ras du sol, le javelot que se partagent les plus grandes spécialistes au monde représente bien plus qu’une simple sagaie. Pour la championne du monde australienne Kelsey-Lee Barber, il matérialise la puissance derrière l’élégance.

Filippo Tortu est de passage en Suisse cet été. En pleine préparation pour les championnats d’Italie agendés à Padoue du 28 au 30 août, le Lombard d’origine sarde réserve de fines escapades dans les plaines suisses, d’abord à Langenthal puis à La Chaux-de-Fonds une semaine plus tard. De ses premières courses en rentrée, il en retient une amélioration constante. Mais les temps sont perfectibles ; la voie menant vers un nouveau chrono en sub-10 est tracée mais l’écluse est encore engorgée de bourbe. « Rien d’alarmant : on prend pas à pas la distance qui m’éloigne de mes objectifs. »

Le dopage est parfois vecteur d’un simple mais arrachant cri du cœur, la dépression touchant sévèrement plusieurs athlètes kényans, souvent les mêmes qui se révèlent spécialistes des épreuves aujourd’hui attaquées par les nouvelles régulations de World Athletics en Diamond League. Parfois ces déprimes profondes résultent d’une sévère mise au ban, parfois par pur dépit. Et si l’on admet que la course d’endurance est vie pour bon nombre de ces athlètes concernés, l’on peut aisément admettre que la diminution de la considération portée à leur(s) discipline(s) impacte lourdement sur leur moral et leurs performances. Voilà pourquoi les épreuves de fond (sur piste) doivent continuer à être valorisées dans les plus grands meetings internationaux.

Envoyé spécial à Al Corniche, Doha (Qatar)

Leninisa Desisa est seulement le deuxième Éthiopien à remporter le marathon dans un championnat du monde. Avant sa victoire, Gezahegne Abera restait le seul de son pays à être parvenu sur la plus haute marche du podium à Edmonton en 2001. À Doha, finalement, le marathon hommes s’est déroulé dans des conditions sensationnellement plus favorables que celui des dames; le seul Suisse engagé, Tadesse Abraham, l’a vécu calmement. Peut-être même un peu trop sur les 35 premiers kilomètres. En accélérant la cadence un peu plus tôt, il en va de conviction qu’il aurait pu décrocher une deuxième médaille suisse dans la discipline après celle de Viktor Röthlin à Osaka en 2007. Nous avons rencontré ces deux marathoniens du pays au Qatar.

Envoyé Spécial au Khalifa International Stadium, Doha (Qatar)

Dans un stade presque comble, Lea Sprunger termine quatrième de la finale du 400 mètres haies. Elle a réalisé une course aussi solide que possible, établi le nouveau record de Suisse (54”06) mais est restée encore (trop) loin d’un podium mondial. Il s’agit néanmoins de la course la plus rapide de l’histoire dans la discipline, l’Américaine Dalilah Muhammad fracassant son propre record du monde en 52”16, à seulement sept centièmes de sa compatriote Sydney McLaughlin (52”23). « Il n’y a pas de regret à avoir, Lea a réalisé une course stratosphérique, elle a fait tout juste », écrivait alors aussitôt son entraîneur Laurent Meuwly.

Envoyé Spécial au Khalifa International Stadium, Doha (Qatar)

Pour sa première finale mondiale, Mujinga Kambundji a créé un sensationnel exploit en s’adjugeant la médaille de bronze sur 200 mètres en 22”51, derrière l’intouchable Dina Asher-Smith et l’Américaine Brittany Brown. Ce podium est d’autant plus marquant que les trois athlètes qui l’ont foulé n’ont jamais obtenu la moindre médaille individuelle dans une grande compétition internationale auparavant. Pour la Britannique, plus particulièrement, ces Mondiaux de Doha sonnent comme une sonnante révélation; en plus d’un statut de favorite assumé, elle a abaissé sa marque nationale sur les deux disciplines reines du sprint, sur 100m (10”83) et 200m (21”88), devenant même la première Britannique à être sacrée sur le demi-tour de piste.

Envoyé Spécial au Khalifa International Stadium, Doha (Qatar)

Le saut à la perche helvétique est actuellement le théâtre d’un changement de génération; entre Nicole Büchler (35 ans), tenante du record de Suisse en 4,78 mètres, et la jeune Angelica Moser (22 ans) le témoin est passé, à vrai dire. La jeune athlète binationale née au Texas est la seule Suissesse, pour l’heure, à avoir figuré en finale d’une discipline dans ces championnats du monde de Doha (Qatar). Elle y a conclu son concours avec trois essais manqués à 4,70 mètres, ce qui aurait constitué son meilleur résultat en carrière. Mais celle-ci est encore longue pour la jeune femme qui en est déjà à ses troisièmes Mondiaux élite après Beijing 2015 et Londres 2017. Épisode 2.

Envoyé spécial au Khalifa International Stadium, Doha (Qatar)

Le saut à la perche helvétique est actuellement le théâtre d’un changement de génération; entre Nicole Büchler (35 ans), tenante du record de Suisse en 4,78 mètres, et la jeune Angelica Moser (22 ans) le témoin est passé, à vrai dire. Mais nouvellement mère d’un petit garçon, la Biennoise joue de sa résistance pour revenir au plus haut niveau après plusieurs mois de maternité. Les entraînements dispensés ont été passablement animés et lourds les premières semaines; c’est seulement dans le courant du mois d’avril que l’athlète a connu de nouvelles sensations positives sur les sautoirs; pas suffisant pour se qualifier directement pour les Mondiaux de Doha, mais assez pour s’y faire inviter par l’IAAF. Épisode 1.