Envoyé Spécial au Khalifa International Stadium, Doha (Qatar)

En 9”76 – sixième meilleur temps de l’histoire du 100 mètres –, Christian Coleman (23 ans) est devenu le nouveau roi du sprint mondial. Controversé après avoir été épinglé par l’USADA, l’agence américaine antidopage, pour avoir manqué à trois reprises un contrôle de routine dans les douze derniers mois, l’Américain a finalement eu gain de cause auprès des autorités sportives. Mais cela n’a pas suffi à empêcher la polémique d’enfler. Désormais champion du monde, il se dit excédé de devoir se justifier… pour rien, ni personne. Plus loin derrière, en revanche, homme de sa même génération, Filippo Tortu a réalisé une performance de premier choix en réintégrant la figure de l’Italie parmi les huit meilleurs sprinteurs au monde. 7e à Doha, le Milanais rêve désormais d’une finale olympique.

Les États-Unis regorgent de talents et cela est difficilement dissimulable au panthéon des grands champions de l’athlétisme. Ces dernières années, les sprint mondial trouve sur ses pistes une relève extraordinairement engagée sur les plus grands plateaux internationaux. Rien qu’au dernier meeting de la Diamond League à Rabat, en capitale du Maroc, ils furent quatre Étasuniens à dominer la course avec des temps relativement intéressants. L’extraordinaire forme de Christian Coleman pour son premier rendez-vous après sa blessure au jarret a par ailleurs prévalu sur la dynamique de ses coéquipiers Ronnie Baker (2e), Noah Lyles (3e) et Michael Rodgers (4e). Et si l’on compte également le prometteur Michael Norman sur les 200 et 400 mètres, l’on voit flotter en grande et belle domination le drapeau étoilé américain sur le sprint planétaire, toutefois jamais dénué d’outsiders de diverses nationalités, à l’image de l’Antiguais Rai Benjamin.