Sylvain Chuard, le relais national en guise de rêve olympique

Le garçon de 23 ans qui travaille en tant qu’employé de commerce auprès de la commune de Cossonay prépare sa saison 2020 avec décision et rigueur. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Lausanne]

2020 est olympique. Mais pas pour le jeune sprinteur de 23 ans qui prendra son temps cette saison – et les prochaines – pour viser plus haut dans un palmarès étoffé dans les catégories jeunes. Cette fois, il s’agira de l’enrichir au niveau supérieur mais sans précipitation aucune ; les JO de Tokyo cet été ne figurent ainsi pas dans sa ligne de mire, ni même les Mondiaux en salle de Nanjing en mars, qui lui sont largement inaccessibles pour l’heure. En revanche, la prochaine ville-étape du garçon est à Paris, tant pour les Européens Élite du mois d’août que pour la vision longue des futurs JO de 2024.

L’avènement d’une nouvelle année – 2020 en l’occurrence – dit parfois beaucoup d’un athlète. À l’aube d’une nouvelle décennie, la vision à long terme de celui-ci s’en veut parfois aussi décuplée ; plus précise, bien que le sportif de caractère et d’expérience préfèrera toujours se cantonner au plus proche horizon en vue. Toute la cohue d’une année olympique s’est assurément activée, laissant les plus assidus face à leurs objectifs d’une carrière, d’une vie. À Tokyo, cet été, il n’y aura, comme tous les quatre ans, plus de place à l’attentisme, non plus de place à la malice joyeuse – remplacée par l’arrogance nécessaire des grands rendez-vous – mais il restera ce sens magique que tout le monde narre depuis le déliement de Rio de Janeiro. Mais cela est oublier que d’autres jeunes espoirs considèrent le passage à la nouvelle année comme l’opportunité d’une simple (mais concrète) progression. Et celle-ci ne passe nullement par les Olympiades ; à l’exemple, le jeune nageur du Lausanne Natation Alex Ogbonna sait prédéfinir ses priorités. Il y a encore peu, en 2015 ou 2016 (la précision échappe), il parlait de participer aux JO de Tokyo en vingt-vingt. Il s’avère que 2020 est arrivé encore un peu tôt ; il visera comme beaucoup de sa génération de nageurs (classe 1999) les Jeux Olympiques de Paris en 2024.

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Dans le giron de l’athlétisme, d’autres perçoivent l’envergure de la catapulte olympique comme un élan de trop grande portée pour leurs résultats actuels. Sylvain Chuard (23 ans) fait assurément partie de ceux-ci : « Cela fait dix ans que je performe dans l’athlétisme et je pense que les Jeux de 2024 représentent le meilleur moment pour y arriver en forme et en pleine possession de mes moyens. Toute la préparation de ces six ans [ndlr, depuis 2017] a été orientée vers cet objectif », aiguillonne le jeune homme. De plus, ironie de la sorte, la Paris capitale, le jeune homme la vise dès cet été, à l’occasion des Championnats d’Europe Élite. Pas une mince affaire non plus, en réalité : « Je m’y implique autant que si je devais préparer les JO. »

Il faut dire que le sprinteur sort de sa première grande saison “pro” – en général, on retient à toute épreuve le terme “Élite”. Mais l’un ou l’autre en dit long du parcours ; après deux saisons 2017 et 2018 qu’il aura jugée « décevantes » en plusieurs points, il n’aura pas surnagé en 2019, avec une amélioration de ses deux records personnels au meeting de Bulle (10”45 sur la ligne droite et 21”32 sur le demi-tour de piste) et une médaille d’argent nationale sur les 100 mètres à Bâle, tenant d’autant plus le rythme du leader Alex Wilson sur les 70 premiers mètres et en avoisinant un temps calqué sur ses meilleurs standards (10”48). « Cette fois, j’en suis sûr, je confirme enfin mes progrès en meetings et en championnats », précise-t-il dès lors. « À Bâle [ndlr, lors des championnats suisses à la Schützenmatte], j’ai réussi la course référence que j’attendais depuis longtemps. Je sais que j’aurais pu faire encore mieux – je me suis crispé quand j’ai réalisé que je courrais au même rythme qu’Alex. J’ai eu trop de respect sur les 20-30 derniers mètres. Mais concrètement, il s’agissait de ma meilleure course réalisée à ce jour, dans les sensations et l’exécution des mouvements. Ces 10”48, établis à ma troisième course de la journée et à une heure très tardive (21h45), valent énormément dans mon champ de progression. » Autrement dit, ce n’est pas un PB (Personal Best) – il en est resté à trois centièmes – mais c’est tout comme…

Sylvain est un garçon modeste et simple ; il nous reçoit sur le lieu de ses entraînements au Stade de la Pontaise en compagnie de son entraîneur, réalise ses preuves sur 60m, puis 100m avant d’enchaîner avec deux séries lentes sur 800 mètres, ceci en plein mois de novembre. Aucune rigueur d’ailleurs à la présence nombreuse et bruyante des joueurs du FC Lausanne-Sport qui occupent les trois couloirs extérieurs, aux abords de la tribune principale nord ; le respect y est toujours mutuel. Sportivement parlant, de plus, Sylvain prend son temps ; « la saison s’est terminée tard [ndlr, avec en pointe, les championnats du monde de Doha terminés le 6 octobre, pour lesquels il ne s’était toutefois pas qualifié], ce qui fait que je passerai à côté de l’ensemble de la saison en salle cet hiver. » De par ses choix, il rejoint d’ailleurs plusieurs Swiss Starters – à l’image de la médaillée de bronze mondiale Mujinga Kambundji – ayant décidé d’opérer de la même sorte afin de concentrer le meilleur de sa forme pour l’été chargé qui les attend.

« Je n’aurais jamais cru pouvoir figurer à Glasgow, étant donné que je suis très mauvais sur le départ et que cela ne pardonne jamais sur 60m »

Sylvain Chuard, sprinteur suisse

De fait, le jeune Sarrazin connaît ses faiblesses, autant qu’il croit en ses nombreuses forces ; en 2018, il aura parfaitement compris les détails ravageurs qui auront dépeint une saison en demi-teinte, marquée par des expériences de choix mais un manque de coordination sur la préparation. « J’ai beaucoup travaillé cette saison-ci, mais pas dans la manière dont j’aurais espéré. Je me suis retrouvé dans un état de fatigue chronique en compétition et cela m’avait amené à devoir faire une pause. Et quand l’on est forcé de prendre une pause en cours de saison, ce n’est jamais très bon », explique-t-il dès lors. Pourtant, il avait fait une courte apparition au niveau continental, aux championnats d’Europe à Berlin en août – avec le relai 4×100 mètres, dont il était le remplaçant de Pascal Mancini. Derrière, pourtant, il aura fallu se recentrer sur une franche perspective de progression. Et en cela, la différence, Sylvain l’a surtout faite mentalement ; la pression du résultat ayant été évanouie après deux saisons de lourde pression psychologique, en transition entre la catégorie espoirs et Élite.

La piste, en soi, est certes un joyeux catalyseur de performance mais n’en constitue pas la garantie commune pour tous les athlètes. Si bien qu’avant l’été dernier, Sylvain Chuard pavanait surtout une certaine dose de frustration lestant l’ensemble de ses performances des deux ou trois dernières années ; sur les 100 mètres, le jeune homme réalisait, à si peu de différence, des sorties de course aux alentours des 10”60, sans réellement parvenir à dépasser ses limites routinières. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Lausanne]

Un plein travail mental pour sa première saison professionnelle

Au vrai, c’est au terme de l’année 2018 que Sylvain Chuard a commencé à soigner au mieux sa préparation ; cela étant dit, physiquement il a toujours été au niveau, une puissance qu’il n’équilibrait pourtant pas avec une excellente hygiène sportive. Pris mentalement, il a su se libérer au renouveau 2019 ; en travaillant notamment avec une nutritionniste, autant qu’avec une coach mentale – depuis 2015 auprès de Valérie Andreeto, la même que la sauteuse en longueur Michèle Garlinski ou la top sprinteuse Sarah Atcho –, il a parfaitement appréhendé les compétitions de cette dernière saison. Et cela a commencé bien assez tôt : aux championnats suisses indoor à Saint-Gall en février. En 6”73 sur les 60 mètres, sa meilleure marque personnelle, il est parvenu à se qualifier pour les Européens en salle à Glasgow : « Je n’aurais jamais cru pouvoir figurer à Glasgow, étant donné que je suis très mauvais sur le départ et que cela ne pardonne jamais sur 60m. » Il terminera finalement avec le huitième temps des demi-finales avec un excellent chrono (6”82).

Un pied ferme d’entrée pour ce qui était, en réalité, sa première saison au niveau Élite. « Tout est allé dans une suite logique ; aux championnats suisses, je n’ai pensé à rien et j’en suis reparti avec la limite européenne. J’ai réussi à faire le vide. Avant, je pensais trop au chrono de référence et je me crispais. Je savais l’avoir dans les jambes mais il est toujours difficile de l’établir quand on se met inutilement la pression », raconte alors le jeune homme avant de préciser : « Ceci dit, il a toujours été plus facile de se motiver et de se concentrer en championnats qu’en simple meeting, parce qu’en championnat, c’est la médaille qui compte et non les temps. Ainsi, s’il faut assurer la place, il semble évident que le chrono ira de pair avec elle. »

« Parfois, l’on sent qu’il y a quelque chose dans l’air ; on peut se sentir fatigué ou peu en forme mais si la piste le prédestine, on est capable de transcender ses propres résultats »

Sylvain Chuard, sprinteur suisse

Il n’empêche que 2019 fut formatrice ; s’il a assurément performé dans les principaux championnats d’envergure, il s’est distingué avant tout de façon générale sur les pistes. Ses performances majuscules au meeting de Bulle le 7 juillet dernier (PB sur 100m et 200m) furent – on le pressent – le fruit d’un alignement précis de conditions favorables : « C’était sans doute le jour de grâce [à Bulle]. Je n’y avais pourtant pas les meilleures sensations, c’est dire la surprise que j’ai eue en constatant le résultat de mes courses », explique-t-il avant de poursuivre. « Parfois, l’on sent qu’il y a quelque chose dans l’air ; on peut se sentir fatigué ou peu en forme mais si la piste le prédestine, on est capable de transcender ses propres résultats. À Bulle, comme à la Chaux-de-Fonds, la piste apparaît rapide et c’est aussi pour cela qu’elle est très prisée par les sprinteurs. »

La piste, en soi, est certes un joyeux catalyseur de performance mais n’en constitue pas la garantie commune pour tous les athlètes. Si bien qu’avant l’été dernier, Sylvain Chuard pavanait surtout une certaine dose de frustration lestant l’ensemble de ses performances des deux ou trois dernières années ; sur les 100 mètres, le jeune homme réalisait, à si peu de différence, des sorties de course aux alentours des 10”60, sans réellement parvenir à dépasser ses limites routinières. « J’ai à chaque fois tenté de sortir des standards qui étaient les miens en me fixant à chaque fois des paliers à franchir. Pendant des années, j’avais appris à courir tout le temps calqué sur un même et unique rythme. Mais cette année, il y a eu un relâchement, j’ai pris du plaisir à courir sans nervosité. Indéniablement, il y a eu une prise d’(in)conscience, un apprentissage, une dose de confiance retrouvée qu’il faudra, par contre, confirmer désormais en 2020. »

Rituel sud-af’ à Potchefstroom

Son année sportive, en forme de rituel incompressible, commence à 12’000 kilomètres plus au sud des plateaux vaudois. Devenue rite, établie comme camp de base mondial des athlètes de haut niveau, Potchefstroom – à quelques heures de bus de la capitale Pretoria – réunit les conditions meilleures pour une remise à niveau complète en période de l’hiver. « Si l’on a la possibilité de partir au sud, ce serait bête de s’en priver. Il est souvent difficile de tenir un camp d’entraînement en Suisse dans cette période, à cause des températures mais aussi parce que l’on ne parviendrait jamais à se sortir de la routine. Or, le dépaysement auprès de très bonnes infrastructures est nécessaire pour s’entraîner, sans pour autant subir un décalage horaire excessif [ndlr, plus une heure] », explique alors Sylvain Chuard, comparant l’expérience régulière du fondeur genevois Julien Wanders à Iten (Kenya).

« Je suis sportif d’élite à l’Armée. Donc à chaque fois que je pars en compétition, c’est compté dans le cadre militaire »

Sylvain Chuard, sprinteur suisse

Cette année, le Sarrazin rejoindra (du 20 janvier au 6 février) le camp de base en Afrique du Sud avec le groupe de Flavio Zberg, nouvel entraîneur en chef du sprint et des haies de Swiss Athletics. Entré en fonction en mars 2019 après le départ de Laurent Meuwly auprès de la Fédération nationale des Pays-Bas, le Nidwaldien de 38 ans – toujours sociétaire du LC Zürich – est un grand expérimenté – « moins spécifique sur les 100 mètres » –, effectivement et avant tout excellent spécialiste sur les 400 mètres et les haies. C’est notamment à lui qu’on doit la médaille d’or de Kariem Hussein aux Championnats d’Europe de Zürich en 2014, preuve qu’il peut être un véritable faiseur de champions. Auprès de cet entraîneur de renom, Sylvain avoue « sortir un peu de [s]a zone de confort », un mal nécessaire bien sûr. Et rappelle aussitôt : « Beaucoup d’autres nations se déplacent chaque année, aussi pour préparer le premier meeting open air de la saison. Ce sont absolument les conditions optimales pour performer, cela nous pousse à dépasser nos limites. »

Cela laisserait presque oublier que le garçon travaille en tant qu’employé de commerce auprès de la commune de Cossonay. Cela n’empêche, du moins, que ses heures passées en piste lui sont justifiées par son statut particulier ; « je suis sportif d’élite à l’Armée. Donc à chaque fois que je pars en compétition, c’est compté dans le cadre militaire… Mais j’ai aussi un employeur conciliant », plaisante-t-il tout de même. Voilà, dès lors, toute la spécificité de la lisière professionnelle, seyant dans une logique de performativité mais dans un temps que l’on accorde – in fine – toujours à côté de son emploi du quotidien. D’un autre point de vue, faut-il également rappeler que le Sarrazin est multiple champion suisse jeunesse, finaliste au Championnats d’Europe U20 en 2015 (7e) et, plus tard, également qualifié aux Européens U23 de Bydgoszcz en 2017, où il a pourtant été éliminé en séries. Sans compter ses ambitions grandissantes avec le relais national 4×100 mètres. Mais ici aussi – voire surtout –, les places sont chères : « Avec le relais, on peut faire les plus gros efforts possibles, mais si l’on ne fait pas partie des six meilleurs [en Suisse], on reste à la maison », précisait-il alors, esquissant un léger rictus.

Le constat du relais national masculin suisse reste un peu morne: une réalité que le jeune homme rêverait de connaître avec ses coéquipiers parmi lesquels Silvan Wicki, Pascal Mancini, William Reais ou encore Ricky Petrucciani qui figurent dans la toplist helvétique. Pourtant, parmi eux, il semble difficile de compter sur le soutien du champion suisse Alex Wilson. Sur la photo, Pascal Mancini (à gauche), Alex Wilson ( à côté) et Sylvain Chuard (deuxième en partant de la droite) luttent lors de la course B des 100 mètres du meeting Athletissima en 2017. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [ARCHIVES/Lausanne]

“J’ai rêvé d’athlétisme en rêvant du relais national”

Disons-le d’emblée pourtant, le constat du relais national masculin suisse reste un peu morne, surtout si l’on en vient à le comparer à l’équipe féminine, quatrième en finale des championnats du monde de Doha et, de fait, parfaitement qualifiée pour les prochains Jeux Olympiques de Tokyo : une fierté que le jeune homme rêverait de connaître avec ses coéquipiers parmi lesquels Silvan Wicki, Pascal Mancini, William Reais ou encore Ricky Petrucciani qui figurent dans la toplist helvétique. Pourtant, parmi eux, il semble difficile de compter sur le soutien du champion suisse Alex Wilson. « Alex ne semble pas concerné en priorité par le relais, ce qui est dommage. Nous aurions sans doute des résultats probants s’il souhaitait se prêter un peu plus à l’exercice. Une présence en finale d’une compétition majeure serait possible mais uniquement si tout le monde y met un point d’honneur », assure Sylvain.

De fait, la dernière compétition en date, dans laquelle le relais national masculin s’est distingué – avec le Sarrazin dans ses rangs – était aux Championnats d’Europe par équipe de Bydgoszcz le 10 août dernier. Le quatuor suisse qui comprenait également le sprinteur de bientôt 28 ans Suganthan Somasundaram – détenteur du record de Suisse du 4x100m en 38”54, autrefois établi aux côtés d’Alex Wilson, Pascal Mancini et Reto Schenkel la veille d’une fantastique quatrième place en finale des Européens 2014 au Letzigrund –, s’est classé au huitième rang en 39”88. « Pour la seule fois où la Suisse figurait en Super League [ndlr, soit parmi les 12 meilleures nations de l’athlétisme continental], j’y étais », se satisfait dès lors le jeune garçon. « En revanche, je sais avoir commis une erreur dans mon passage qui a conditionné le résultat de l’équipe. Cela était aussi dû au manque d’entraînement, j’en ai fait deux dans l’urgence. Il y a eu un concours de circonstances qui a fait que ce n’était pas la meilleure course pour la Suisse mais nous savons toujours plus que nous avons le potentiel d’apparaître au plus haut niveau. » Le potentiel des Jeux… ?

« Il existe une histoire du relais masculin suisse, elle est ancienne mais elle est bien présente. C’est grâce à elle que j’ai commencé l’athlétisme »

Sylvain Chuard, sprinteur suisse

« En réalité, les Jeux Olympiques, je les vise avant tout avec le relais », assure convaincu Sylvain Chuard. « Il y a de réelles possibilités d’y être et cela a toujours été un rêve de gosse de représenter la Suisse dans un relais olympique. C’est juste dommage qu’aujourd’hui, cela marche moins bien qu’il fut un temps. » Et sans se méprendre, on comprend tout aussi bien dans la réaction du jeune Sarrazin que jouer en équipe est d’autant plus important à son égard que la pure performance individuelle. « Le relais, ça transcende. Le relais c’est la carte de visite d’une nation. Il rend possible une démultiplication des sensations chez les athlètes, possible nulle part ailleurs. J’ai personnellement l’impression que je cours beaucoup plus vite en équipe qu’en individuel. »

Il faut dire que le souvenir des équipes du (somme toute assez proche) passé laissent quelques bons espoirs ; si la Suisse avait manqué de peu la finale des Championnats d’Europe en 2006 à Göteborg, le quatuor composé de Pascal Mancini, Aron Beyene, Reto Schenkel et Marc Schneeberger étaient parvenus à s’approcher de la médaille quatre ans plus tard à Barcelone (4e). Ajoutée à celle de 2014, cette performance de premier plan comprend tout aussi bien le bel effort réalisé aujourd’hui chez les homologues féminines. Faut-il simplement retrouver une certaine foi ? « Il existe une histoire du relais masculin en Suisse, elle est ancienne mais elle est bien présente. C’est grâce à elle que j’ai commencé l’athlétisme. Je voudrais bien que l’on puisse retrouver chez nous la cohésion que les filles [ndlr, Sarah Atcho, Ajla Del Ponte, Salomé Kora et Mujinga Kambundji] ont entre elles », explique alors Sylvain avant de conclure : « Néanmoins, je sais que depuis cette année, la tendance est repartie à la hausse ; cela faisait depuis 2016 que je n’avais plus ressenti pareilles sensations avec l’équipe. Cela a certainement été rendu possible par l’arrivée de nouvelles têtes et d’un nouvel entraîneur. » C’est en effet le Britannique Michael Khmel qui a repris la tête du relais masculin 4x100m depuis novembre ; doté d’une grande expérience, il est annoncé réputé dans le sport de performance avec des passages remarqués en Australie, aux Pays-Bas, à la Fédération britannique d’athlétisme, celle de bobsleigh ou encore au club londonien du FC Chelsea. C’est par ailleurs lui qui avait déjà accompagné Sylvain et ses coéquipiers à Bydgoszcz en août, une collaboration qui passe (déjà) bien dès lors. Et c’est tant mieux…