Lea Sprunger s’illustre dans la finale la plus rapide de tous les temps

Lea Sprunger avait un sentiment très mitigé au terme de la finale du 400 mètres haies à Doha; elle bat le record de Suisse d'Anita Protti (54”06), améliore son résultat des Mondiaux de Londres en 2017 et se rapproche du seuil symbolique des 53 secondes. Mais, diantre, cela ne suffit pas pour décrocher sa première médaille mondiale. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Doha]

Envoyé Spécial au Khalifa International Stadium, Doha (Qatar)

Dans un stade presque comble, Lea Sprunger termine quatrième de la finale du 400 mètres haies. Elle a réalisé une course aussi solide que possible, établi le nouveau record de Suisse (54”06) mais est restée encore (trop) loin d’un podium mondial. Il s’agit néanmoins de la course la plus rapide de l’histoire dans la discipline, l’Américaine Dalilah Muhammad fracassant son propre record du monde en 52”16, à seulement sept centièmes de sa compatriote Sydney McLaughlin (52”23). « Il n’y a pas de regret à avoir, Lea a réalisé une course stratosphérique, elle a fait tout juste », écrivait alors aussitôt son entraîneur Laurent Meuwly.

  • Lea Sprunger a mis un terme à sa carrière après une dernière course au Galà dei Castelli de Bellinzona. En 54”53, elle a pris la deuxième place d’une course remportée par sa partenaire d’entraînement Femke Bol. Quatrième des derniers Mondiaux de Doha, la voie était tracée pour que la Nyonnaise réussisse sans doute un jour à casser le mur des 54 secondes. Elle n’y est pourtant pas parvenue.

    Mais elle a marqué une génération d’athlètes, compris les leçons de l’ancienne et inspiré la suivante. À 31 ans, elle a été un exemple de persévérance, de résilience dans les moments durs et d’explosivité dans ceux qui comptaient vraiment. Elle est même devenue, un soir d’automne à Doha, une athlète de légende en Suisse. Ses 54”06 établis en finale des championnats du monde resteront marquées plusieurs années dans le patrimoine athlétique du pays. Elle reste à ce jour la femme qui a fait mieux qu’Anita Protti. Elle est aussi une athlète de caractère, qui a su s’arrêter quand son corps le demandait et qui comprend l’importance de s’engager, même hors des pistes, pour le sport que l’on a fait vivre pendant près de 15 ans.

    Ce reportage réalisé à Doha en octobre 2019 restera un hommage certain à son entière carrière.

« À l’aveugle qui plus est! » À l’aveugle car Lea Sprunger était placée sur le couloir numéro 9, celui-même qu’elle n’affectionne que très rarement lors de ses sorties. Mais à Doha, comme à Glasgow cet hiver, être placée tout à l’extérieur de la piste, sans personne devant elle sur les 250 premiers mètres de course s’est révélé être le signe d’une excellente opportunité de se surpasser. Pas assez pour ôter cet arrière-fond aigre-doux d’une performance tout-à-fait notoire au niveau national mais qui ne lui permet toujours pas de cueillir sa première médaille mondiale qu’elle mériterait tant. « J’étais presque contente de mon couloir. Je ne me suis pas laissée endormir par l’allant de la course. J’ai fait ma course toute seule et le résultat n’est vraiment pas mauvais », expliquait la Nyonnaise au terme de sa course.

« Mais, que dire ? Il y a un sentiment très mitigé résultant sans doute d’une mini-frustration qu’un record de Suisse, proche des 53 secondes, ne me permette pas de décrocher une médaille. » Il y a, bien évidemment, un peu de cela dans le bilan à chaud. Mais il y a aussi la prise en considération de la forte (et diabolique) concurrence à laquelle l’athlète a dû faire face. Si bien que, dans l’histoire, jamais une finale féminine du 400 mètres haies n’avait été aussi rapide que celle de Doha. En 52”16, Dalilah Muhammad n’a pas seulement survolé l’épreuve, elle a inscrit sa discipline dans le patrimoine déjà très fourni du mémorial américain en abattant la référence mondiale historique pour la deuxième fois en deux mois. « Que cette course soit la plus relevée de l’histoire me donne encore plus envie de retourner aux entraînements en vue des Jeux Olympiques », assurait, alors déterminée, la Suissesse. Mais le cercle de la discipline s’annonce tout aussi plus sélectif.

« À ce niveau-là, les 53 secondes deviennent nécessaires pour espérer obtenir une médaille »

Lea Sprunger, spécialites du 400 mètres haies

Le bilan reste des plus impressionnant pour l’athlète de 29 ans. L’esprit démontré tout du long de ces championnats du monde à Doha aura été solide. D’autant plus, au vue de la saison écoulée. Dans un mélange notoire d’humilité, de détermination mais aussi de conviction, elle s’est toujours assurée d’être à la hauteur de l’événement, sans prétention mais avec une grande efficacité. « Je ne me suis jamais mise de pression; j’ai surtout pensé à ne pas sous-estimer les séries et assurer ma place en finale. J’ai toujours cherché, depuis le début, à faire des courses propres, avec des départs rapides et avec le plus de sensations possibles. » Les sensations, à coup sûr, elles les a eues.

Il semble incroyable d’imaginer que Lea Sprunger a gagné l’équivalent de 2”50 au temps entre ses premiers meetings de rentrée en juin (56”36 à Rome, 56”46 à Oslo, 56”56 à Genève) et sa finale stratosphérique aux championnats du monde à Doha (54”06). © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Doha]

Casser le mur des 54 secondes

Dans un cadre où la place compte davantage plus que le simple chrono, elle a parfaitement su ménager la gestion des risques. Après ses 54”98 en séries – où elle est parvenue pour la première fois de la saison à établir un temps sous les 55 secondes –, qui plus est en assurant de tenir ses 15 foulées jusqu’à la dixième et dernière haie, elle a augmenté le rythme lors de sa demi-finale, assurant sa seconde place en 54”52 derrière l’Américaine Sydney McLaughlin. Pour le dernier acte, elle fait encore mieux; elle réalise ce qui s’apparente aujourd’hui à sa meilleure course en carrière sur la discipline, elle détrône les 54”25 d’Anita Protti (qui perduraient depuis 1991) et s’approche toujours plus de son objectif de descente sous la barre symbolique des 53 secondes. Et c’est probablement ce qu’il faudra (re)faire si elle souhaite, un jour, monter sur un podium international. « La demi-finale de mercredi et la finale des 400 mètres hier soir [ndlr, remportés en 48”14 par la Bahreïnie Salwa Eid Naser, le temps le plus rapide de ces 30 dernières années sur la distance] nous avaient déjà emmenés dans une autre dimension. À ce niveau-là, les 53 secondes deviennent nécessaires pour l’obtention d’une médaille », constatait lucide l’athlète de 29 ans.

« J’ai un entraîneur en qui j’ai pleinement confiance »

Lea Sprunger, spécialite du 400 mètres haies

Car, en réalité, les 54”06 établis par Lea Sprunger ne lui auraient permis de décrocher le bronze qu’à deux seules reprises dans l’ensemble des finales mondiales disputées depuis 1990. Soit, pratiquement à chacune des 15 dernières éditions des championnats du monde – exceptés 2001 et 2013 –, un temps au-dessus des 54 secondes déportait automatiquement les performeuses hors du podium. C’est dire si le chemin de la Suissesse s’avère encore long. « Je monte en puissance de course en course, je dispose d’un staff très performant et d’un coach en qui j’ai pleinement confiance car il arrive à me faire arriver en forme au juste moment. » Preuve en est qu’aux yeux de la concurrence, ces deux dernières années, la Suissesse aura assurément gagné en crédibilité. « Il y a peut-être plus de considération auprès de mes adversaires, explique-t-elle. Je me sais capable de bousculer leurs plans, je savais que j’avais le potentiel d’une pareille finale mais je ne m’imaginais pas avoir les armes, aujourd’hui, pour établir un tel chrono. Surtout après le dernier bloc de compétitions à Zürich, cela reste une surprise pour moi. »

De McLaughlin à Clayton, les nouveaux visages prometteurs de la discipline

Dans la même dynamique, du moins, ses concurrentes semblent aussi monter d’un cran; sous l’héritage de Dalilah Muhammad se dresse aussi la jeune Sydney McLaughlin (20 ans). Si bien que la jeune femme a quasiment remporté l’ensemble de ses courses disputées à l’international cette année, à l’exception des trials américains à Des Moines. Dès lors que Muhammad n’établit pas de record du monde, McLaughlin assure les avant-postes. C’est curieusement quasi-automatique. La championne du monde U18 est désormais vice-championne du monde, tout court. Un palmarès auquel s’ajoute le titre en Diamond League remporté au Weltklasse à Zürich. La jeune fille est précoce; plus jeune athlète américaine qualifiée pour les Jeux Olympiques – à Rio – depuis 1972, elle a aussi été la plus rapide dans ses différentes catégories d’âge, de ses 14 ans jusqu’au record du monde U20 (52”75) établi à Knoxsville en mai 2018. Elle est, de plus, l’une des meilleures sprinteuses de sa génération; sur les 100m et 200 mètres, elle aligne déjà ses meilleurs temps sur les standards actuels de la médaillée de bronze suisse Mujinga Kambundji. « J’ai un regard serein sur ma progression », affirmait-elle en conférence de presse au Khalifa International Stadium.

« Chacun porte un regard différent sur sa propre évolution. Je sais, pour ma part, que la mienne sur les pistes cette année était très satisfaisante. Ce soir, je sais être vraiment proche de mes objectifs de toujours. » Précoce mais aussi mature, donc. Si bien qu’elle a décidé en début d’année de renoncer à ses études à l’Université du Kentucky pour s’engager véritablement en tant qu’athlète professionnelle sur le circuit. Établie désormais à Los Angeles, elle travaille auprès d’une nouvelle coach Joanna Hayes, ancienne championne olympique du 100 mètres haies en 2004. De quoi promettre en vue des JO de Tokyo en 2020.

« Je me lève chaque matin en pensant à une médaille mondiale. Aujourd’hui, cela s’avère être l’accomplissement de mon entière philosophie »

Rushell Clayton, médaillée de bronze mondiale du 400 mètres haies
Sydney McLaughlin (médaillée d’argent) est précoce; plus jeune athlète américaine qualifiée pour les Jeux Olympiques depuis 1972, elle a aussi été la plus rapide dans ses différentes catégories d’âge, de ses 14 ans jusqu’au record du monde U20 (52”75). © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Doha]

Mais l’Américaine n’est pas la seule à s’être révélée au Qatar; la Jamaïcaine Rushell Clayton a, elle aussi, décroché sa toute première médaille mondiale. L’athlète de 27 ans a validé, à Doha cette année, une ascension fulgurante; depuis 2011 jusqu’en 2017, elle n’avait, en réalité, connu une progression chronométrique que très incrémentale de saison en saison. Ce n’est seulement en 2018 qu’elle est parvenue à descendre sous la barre des 56 secondes (55”08) avant de réaliser, cette année, une série de meilleures performances personnelles: à Kingston (54”73), puis Londres (54”16) et enfin en finale à Doha (53”74).

Le bronze lui sied dès lors plutôt bien: « Je ne suis pas venue aux championnats du monde juste pour participer, je ne pouvais pas le faire parce que cela ne fait pas partie de mon job. Je me lève chaque matin en pensant à une médaille mondiale, en m’obstinant à toujours m’assurer de pouvoir courir mes meilleures marques à chaque sortie. Aujourd’hui, cela s’avère être l’accomplissement de mon entière philosophie », expliquait-elle aux journalistes jamaïcains en zone mixte avant de poursuivre: « Cette médaille m’ouvre de nouvelles portes. De nombreuses opportunités m’ont été offertes en Jamaïque après mon titre national, imaginons un peu ce qui peut advenir maintenant que je gagne le bronze aux championnats du monde. J’ai hâte de représenter à nouveau mon pays – dans cette nouvelle perspective, cette nouvelle vie qui voit le jour – lors des prochains grands rendez-vous internationaux. Il me faudra être constante désormais; il ne suffit pas de vouloir aller vite mais de rester concentrée sur sa propre course, indépendamment des autres. C’est l’unique moyen de parvenir à un résultat. Si tu commences à te laisser prendre par les autres concurrents, tu es perdue. »

La Jamaïcaine Rushell Clayton a, elle aussi, décroché sa toute première médaille mondiale. De par le bronze, l’athlète de 27 ans a validé, à Doha cette année, une ascension fulgurante. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Doha]

Destins croisés entre Kariem Hussein et Lea Sprunger

Certes la comparaison est difficile entre les deux athlètes, dès lors que Lea arrivait à Doha avec un statut de finaliste potentielle et, surtout, finaliste sortante. Mais le processus de construction de leurs performances, à l’une comme à l’autre, sont symétriquement semblables. Tous deux ont dû faire preuve de placidité tout au long de cette saison menant aux Mondiaux de Doha, en octobre. Cette aptitude à rester imperturbables, malgré quelques contre-performances par-ci, par-là, est notoire et marque de bonne facture pour leur futur international, à commencer par les Jeux Olympiques de Tokyo en juillet prochain. « Comme Lea, j’ai eu une saison marquée par de la fatigue; j’ai eu de grandes difficultés à me remettre de la saison dernière [ndlr, lors de laquelle il n’avait réalisé qu’une seule course à Doha en mai], mais j’ai aussi pris beaucoup d’expérience dans ces moments creux. Je suis devenu patient et j’ai cueilli cette année l’occasion de me défaire de cette obsession de résultats, tout en renforçant mon mental », expliquait Kariem Hussein, éliminé en séries au Qatar.

« Je suis quelqu’un de très émotionnel. À Doha, j’ai noté de la nervosité mais je me sentais aussi bien; ces Mondiaux sont une expérience importante même si je ne les ai jamais considérés comme des examens à passer. » Même légèreté chez Lea Sprunger; la saison fut longue, elle ne l’a cessé de le rappeler tout du long, y compris à Lausanne en juillet, à un moment où ses chronos sur les haies tendaient à croître plutôt qu’à baisser. « Il n’y a jamais eu d’inquiétude », entonnait-elle forte d’une confiance nécessaire à l’heure d’entrer en lice au Khalifa International Stadium.

Lire également: Après Rome, Lea Sprunger appuiera un travail rigoureux de remise à niveau

Il faut dire que la jeune femme (29 ans) a désormais de la bouteille, ayant durement l’expérience de ses précédents grands championnats, à Londres en 2017, puis ses médailles d’or aux Européens de Berlin et de Glasgow. « Les médailles sont importantes pour la tête; elles comptent dans ces moments, précisait-elle. Si les attentes sont plus hautes, je sais aussi désormais que je suis capable de grandes choses. J’ai toujours su mes possibilités de qualification pour les grandes finales. »

« J’ai toujours cherché, depuis le début, à faire des courses propres, avec des départs rapides et avec le plus de sensations possibles », expliquait la Nyonnaise de 29 ans. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Doha]

Toujours parmi les favorites de sa discipline

Du point de vue de son entraîneur Laurent Meuwly, Lea a toujours figuré parmi les favorites de sa discipline: « Elle fait désormais partie de ces concurrentes qui font peur même si elles ne comptent pas parmi les favorites. Quand on gagne, comme elle l’a fait à Berlin puis Glasgow, on perd – bien sûr – de substance physique et mentale. Par inertie, c’est comme ça. Mais au moins, maintenant, elle sait ce que cela fait de gagner. Il ne s’agit plus pour elle, désormais, de miser sur le long terme mais simplement de s’habituer à prendre du plaisir et à vivre le moment présent. » C’est ce qu’elle a fait vendredi soir lors de sa finale, faisant abstraction d’une entière saison marquée par autant de bas que de très hauts.

« Je suis beaucoup plus forte mentalement qu’il y a quelques années. Ma patience primera tôt ou tard »

Lea Sprunger, finaliste mondiale du 400 mètres haies

En rétrospective, ses séjours à Papendal – au centre d’entraînement d’Amsterdam où son coach Laurent Meuwly officie pour la fédération hollandaise – lui ont certes coûté beaucoup d’énergie dans les déplacements mais elle a toujours assuré avoir rapidement pris ses marques, tout comme Ajla Del Ponte et Kariem Hussein qui restent les deux seuls, avec Lea, à bénéficier encore des conseils de l’ancien coach de Swiss Athletics. « Maintenant, c’est ma deuxième maison, c’est ma nouvelle routine. Cela peut justifier les débuts difficiles de mon début de saison, mais permet aussi d’expliquer mon regain de forme depuis le mois d’août. »

Non pas que les 55”13 – qui constituaient, avant Doha, son meilleur chrono saisonnier – aient été un temps suffisamment convenable pour se projeter dans une finale internationale mais il y avait là un espoir grandissant de progression. Et progression il y eut; il semble tout aussi incroyable d’imaginer que la Nyonnaise ait gagné l’équivalent de deux secondes et demi au temps entre ses premiers meetings de rentrée en juin (56”36 à Rome, 56”46 à Oslo, 56”56 à Genève) – où elle était aussi gênée par des problèmes de dos – et sa finale stratosphérique aux championnats du monde à Doha (54”06). Il faut dire, à décharge, que la “double” championne d’Europe a beaucoup bougé ces derniers mois, entre Rome, Minsk, Antalya (Turquie) et enfin Belek, où elle a rejoint, juste avant Doha, le camp d’entraînement de Swiss Athletics. « Cela a fait de bonnes journées d’entraînement, si bonnes que je me suis permise de rentrer quelques jours auprès de ma famille en Suisse entre Belek et Doha. Je suis souvent loin de chez moi, alors je chéris les moments que je passe avec mes proches. »

À Doha, à son arrivée, il s’est surtout agi de consolider les aspects moins techniques de ses courses, sinon de miser sur un entier travail de résistance. Le principal avait déjà été préréglé entre les Pays-Bas, Nyon et la Pontaise – où il lui arrive de travailler la technique auprès de Peter Haas, ancien chef des performances chez Swiss Athletics, sinon toute seule. Autonome, elle est véritablement devenu maîtresse de ses propres performances. « En 12 ans, je suis passé de formateur à coach. Les entraînements, elle sait les faire, même seule. Lea a pris tant de maturité ces dernières années, qu’elle ne ressemble en rien à la petite fille de 17 ans qu’elle était quand j’ai commencé à la suivre », détaillait alors Laurent Meuwly. « Je suis beaucoup plus forte mentalement qu’il y a quelques années. Il y a vraiment une grande différence par rapport à avant et je sais que ma patience primera tôt ou tard. » Le dernier bon moment semble justement coïncider avec une année olympique.