Jérémy To’a, sa (grande) mise au jour avec l’équipe nationale

L'Argovien aux origines samoanes Jérémy To'a s'est révélé face au Portugal à Nyon ce samedi. Portrait. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Nyon]

D’origine samoane et suisse, le trois-quart centre de l’Équipe de Suisse et des espoirs U22 de l’US Oyonnax, Jérémy To’a (22 ans) est à la croisée de sa jeune carrière. Prêt à quitter la Pro D2 cet été pour tenter sa chance en Angleterre, l’Argovien, natif d’Hausen (AG) s’est également révélé ce samedi après-midi à l’occasion de la troisième journée de l’Europe Trophy face aux leaders portugais malgré une cuisante défaite (14-48). Jouant les 80 minutes de la rencontre pour la première fois, il a même manqué d’inscrire un (second) essai d’honneur pour le XV de l’Edelweiss dans les derniers instants de la partie (79e). En vain pour l’économie de la rencontre mais fort symbolique d’un jeune homme déterminé à passer le cap professionnel outre-Manche. Portrait.

« Après le carton jaune et les trois essais coup sur coup que nous avons subi, le groupe s’est démobilisé. Plus personne n’y croyait. Nous avons baissé trop tôt les bras par rapport à d’habitude. Moi le premier. » Le capitaine de l’Équipe de Suisse, Cyril Lin, avait la mine basse au terme de la rencontre. Si bien que le guerrier, pirate en chef de l’équipe du RC Nyon, avoue avoir manqué la force de combattre face à la redoutable équipe du Portugal ce samedi après-midi à Colovray. « Quand c’est plié, c’est plié. L’on ne se voyait plus revenir après la première mi-temps. Et puis, l’on ne joue pas le même rugby; ils jouent pour la promotion [ndlr, en Europe Championship parmi les meilleures nations européennes, hors Six-Nations], tandis que nous luttons contre la relégation. » En vrai, l’Équipe de Suisse a été ravalée 14-48, malgré un très bon premier quart d’heure de confrontation musclée et une première mi-temps qui aura finalement vu s’affaler l’ensemble d’un édifice fragilisé et démoli à la vitesse (et l’opportunisme intelligent) des contres lusitaniens. En vrai encore, le plus gros défaut du XV de l’Edelweiss ne fut nul autre que celui d’avoir laissé champ trop rapidement à sa propre débandade, se livrant à coups évidents à l’adversité. Autrement dit, la Suisse n’a tenu le choc que trop frêlement à Colovray. Là où elle aurait dû nourrir hargne et agressivité, elle s’est lissée trop placidement après 25 minutes de jeu et un carton jaune décisif imputé au trois-quart centre Julien Perruchoud (24e). « Le carton est dur. Nous subissons trois essais en 10 minutes (25e, 31e et 32e). Ils ont immédiatement joué dans notre zone faible. C’est un match intelligent de leur part. C’est d’autant plus frustrant d’avoir lâché autant de lest », aiguillonne le sélectionneur Olivier Nier.

« On savait qu’il ne fallait pas leur rendre leur ballon. Face à une très bonne équipe de rugby à 7, on a commis trop d’erreurs »

Olivier Nier, sélectionneur de l’Équipe de Suisse

La résistance suisse n’aura fait illusion qu’une fraction; à la pénalité de Simon Perrod (4e) a répondu le champion du Portugal et d’Europe U20 en 2017 Jorge Abecassis (19e). D’un paisible début de rencontre (3-3), le solénoïde portugais a réaxé sa puissance en contre pour finalement mener, quelques blitz plus tard, 6-22 puis 6-27 après un quatrième essai du trimardeur international Abecassis. Le Portugal venait d’assurer son bonus offensif après une mi-temps seulement. Mais si la volatilité des ailiers – tant António Monteiro que Rodrigo Marta ont inscrit dans le courant de la première période – aura été fatale à l’endurance helvétique, elle aura surtout été favorisée par leurs propres et nombreuses pertes de balles. « On savait qu’il ne fallait pas leur rendre leur ballon. Face à une très bonne équipe de rugby à 7, on a commis trop d’erreurs », assure encore Olivier Nier. « Rien n’est allé aujourd’hui [samedi]. On ne touche plus un seul ballon après notre infériorité numérique et chaque nouvel essai a sonné le glas de notre persistance », détaille Cyril Lin. Il faut dire également que les hommes de Martim Aguiar ont pris la rencontre au sérieux; quelques jours plus tôt, arrivés en Suisse en avance afin de préparer au mieux la rencontre à Nyon, le sélectionneur portugais et son groupe (22 ans de moyenne d’âge) annonçaient, malgré une confiance certaine, vouloir se défier de conditions qui pourraient mettre en difficulté leur équilibre: « La Suisse détient un pack très puissant et un jeu plus direct [que leur précédents adversaires] et très fort dans les situations de maul », assurait-il avant le match.

« Nous avons travaillé deux jours pour tenter de cueillir l’exploit mais nous ne tenons pas la distance sur les 80 minutes de jeu »

Cyril Lin, capitaine de l’Équipe de Suisse

Mais le groupe lusitanien sort aussi de plusieurs certitudes en Europe Trophy; deux victoires cette saison face à la Pologne (65-5) et aux Pays-Bas (5-18) et surtout un ratio de victoires entier face à la Suisse. En sept rencontres établies à ce jour depuis le 11 avril 1973, le Portugal les a toutes remportées, mais pas toujours aussi nettement que ce week-end à Colovray. La saison passée, à Setúbal, le XV de l’Edelweiss s’était attribuée une première mi-temps de très belle facture (6-17), avant de concéder la défaite sur un score, somme toute assez sévère, de 31-17. « Nous les avions contré 60 minutes durant l’année passée et nous avons certainement donné notre maximum pour pouvoir créer l’exploit cette semaine. Nous avons travaillé deux jours entiers pour essayer de les contrer mais un match de rugby dure 80 minutes et nous ne tenons probablement pas la distance face à eux », éclairait alors Cyril Lin. « Nous étions proches d’eux ces dernières années, nous avons à nouveau joué nos chances aujourd’hui [samedi] mais le match a pris une tournure difficile », convient à son tour Olivier Nier avant de relativiser: « Ce n’est pas grave, c’est le rugby. Il y avait une classe d’écart entre eux et nous. Nous sommes une famille où chacun peut compter sur ses frères pour se remobiliser rapidement. » Ceci-même en vue de la prochaine échéance le 23 mars à Łódź face à la Pologne.

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Cette semaine, de plus, sur les 23 joueurs portugais qui furent convoqués pour la rencontre, seuls trois changements furent opérés depuis leur déplacement à Amsterdam. Parmi les revenants, figurait un certain Jacques Le Roux (34 ans), binational sud-africain né à Cape Town et grand homme de la nationale portugaise. Seule individualité, pour plus, évoluant hors du championnat portugais de rugby (actuellement à Birmingham auprès du club de Moseley), le troisième ligne a produit un rugby de qualité sur le terrain, auteur même d’un essai au terme d’une cavalcade solitaire de 50 mètres (32e). Pourtant sa dernière heure au sein de l’équipe nationale n’est plus très loin pour le gaillard (1,93m pour 95kg), lequel pensait avoir été dénié de l’opportunité d’un farewell match en 2015, à l’époque où il évoluait au sein du club de Coventry.

À 31 ans, il avait été contraint de s’éloigner des terrains pour une blessure au bras survenue lors d’un match avec le Portugal puis par une douleur au talon d’Achille. Il confiait alors au journal local CoventryLive: « À plus de 30 ans, l’on en vient toujours à se poser la question s’il vaut toujours la peine de continuer. Jusqu’où irai-je avant de définitivement raccrocher ? […] Je pense pouvoir tenir encore deux ans si mon corps le permet. L’esprit en tout cas y est. » Avant de lâcher: « Je n’ai pas eu l’occasion de vivre un dernier match avec le Portugal et j’ai peur que cette opportunité ne vienne plus, du fait que je m’investis maintenant entièrement [ndlr, en 2015] pour le club de Coventry. » Pourtant, quatre ans plus tard, il est toujours dans les bons papiers de Martim Aguiar; avant le match de Nyon, il avait également été aligné pendant 74 minutes lors du play-off pour la qualification pour la Coupe du Monde 2019 au Japon face à l’Allemagne à Heidelberg (défaite 16-13 le 16 juin dernier). Avec lui ce samedi, le Portugal semble bien avoir fait un pas décisif vers le barrage de promotion en Europe Championship.

Jérémy To’a, trois-quart de talent brut

À la 79e minute, il est seul encore à courir la longueur du rectangle de jeu; Jérémy To’a a bien manqué d’inscrire un deuxième essai d’honneur en bout de match pour la Suisse. Sa chevauchée solitaire à bout de course sur la droite n’aura échappé à personne à Colovray. Face à tel ogre, dans une adversité consumée, le jeune de 22 ans s’est révélé. « Il vient de jouer son meilleur match aujourd’hui [samedi] avec l’Équipe de Suisse. » Son sélectionneur Olivier Nier connait la marge de progression qui attend le jeune homme, mais aussi – et surtout – ses qualités notoires. « C’est un atout certain pour la Suisse, non seulement en tant que joueur, mais aussi en tant qu’homme », détaille-t-il toujours.

« Je suis très fier de la culture suisse qui ressemble à celle des Samoa »

Jérémy To’a, trois-quart centre de l’Équipe de Suisse

C’est à cinq ans que le jeune homme bascule vers le rugby, le sport national de ses origines paternelles. C’est un Barbarian dans l’âme, une portée offensive détaillée qui le démarque pleinement sur le terrain. Son père est du sud des Samoa, cette île du Pacifique qui nourrit, sportivement parlant, aussi bien les All Blacks que les franges plus modestes des Pacific Islanders, à l’aune des Fidji, Tonga et îles Cook. La culture de l’ovale y est profondément enracinée, avec ce versant de multiculturalisme pleinement affiché. « C’est à l’image de cette Suisse culturellement diversifiée », complète Jérémy To’a. Sa passion, son extase, sa confiance sous le tricot rouge y est grandement plébiscitée. Ses deux sœurs sont nées dans le Pacifique, lui en Suisse. Mais peu importe, les valeurs du pays d’origine lui sont familières. Il n’en reste que c’est à Würenlos que tout commence il y a des années de cela.

Dans cette Argovie profonde, il trouve le salut au sein du club local. À six ans! Aux Samoa, par-delà la culture transmise, l’on arrose habituellement la pousse athlétique très tôt. C’est ainsi que Jérémy a dessiné l’ovale peu après la maternelle. Et malgré un arrêt forcé entre 2008 et 2011 – à cause de son appareil dentaire –, il laboure la profondeur de sa passion au point de nourrir, déjà, l’envie de servir les couleurs nationales et de passer professionnel dans la (longue) foulée. « Ce qui m’a toujours séduit dans l’Équipe de Suisse – et la Suisse en général – c’est cette culture du rassemblement, du partage entre horizons divers. Cela ressemble grandement à l’identité samoane. Je ne peux que me reconnaître dans cette nation et sous ses symboles », explique-t-il. « Je suis extrêmement fier de pouvoir servir cette nationale. Je ne cacherai jamais mon admiration pour ce maillot. »

Jérémy, de fait, a gravi toutes les étapes avec l’Équipe nationale suisse, des U18, avec lesquels il a disputé un championnat d’Europe à Zagreb aux U20, puis découvrant la sélection élite, tant avec l’équipe de rugby à 7 – dès juin 2015 – qu’avec le XV de l’Edelweiss dès la fin d’année 2017. Entretemps, il a même créé son propre club (“Hausen Baboons”), dans les parages argoviens de son fief natal Hausen bei Brugg, en compagnie d’un camarade de jeu au retour de Croatie en 2014. Preuve impériale que pour lui, le rugby – au-delà de l’esprit d’équipe que le sport véhicule – lui fut une réelle école de vie; d’un sport de combat pur à la discipline et le respect de l’adversaire qui en ressortent évidents. Croyant et sensible à la mémoire de son frère décédé, il pourvoit sa détermination de devenir professionnel du rugby. Un rêve déjà réalisé à l’été 2016, lorsqu’il signe à l’US Oyonnax avec laquelle il vit une instantanée et probante promotion en Top 14 en 2017.

« La Suisse est amenée à disputer des matches très important et l’ambition y est très grande. Je partage l’entier des émotions avec mes coéquipiers et ferons tout pour mener la nationale au plus haut »

Jérémy To’a, trois-quart centre de l’Équipe de Suisse

La marche était conséquente pour le jeune homme, âgé alors de 19 ans. Il a une passion, il avait un rêve, il cultive et continuera encore sa réussite. À son arrivée à Oyonnax – qu’il a choisi après avoir réalisé des essais tant à Lyon qu’à Grenoble –, il a néanmoins évolué le plus clair de son temps en tant que Centre au sein de la formation espoirs, les U22, mais a toujours eu l’occasion de s’entraîner à chaque début de saison avec l’équipe première. En octobre 2017, il aurait même pu participer au Challenge européen dans l’enceinte du Stade de Genève s’il n’avait pas été écarté au dernier moment. Mais l’importance du déplacement était ailleurs; Jérémy s’est toujours livré avec brio au jeu de son club – arrivant premier aux entraînements et rentrant en dernier à la maison – et se démenant face aux meilleures formations françaises, à tel point qu’Olivier Nier l’appelle pour la première fois dans les rangs du XV de l’Edelweiss à l’occasion du premier match en Europe Trophy face aux Pays-Bas en novembre 2017.

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Depuis, le jeune garçon n’a plus quitté l’équipe, devenu l’une des pièce maîtresse sur la ligne des trois-quart. « C’est toujours un grand sentiment d’être convoqué avec l’équipe nationale. L’esprit d’équipe est vraiment très soutenu et l’on se sent toujours obligés de donner le meilleur de soi quand on joue pour la Suisse. Aujourd’hui, d’autant plus; la Suisse est amenée à disputer des matches très important et l’ambition y est très grande. Je partage l’entier des émotions – dans la victoire et la défaite, comme c’est le cas aujourd’hui [ndlr, samedi] – avec mes coéquipiers et ferons tout pour mener la nationale au plus haut », témoigne-t-il simplement et avec grande humilité.

Départ d’Oyonnax pour l’Angleterre cet été

Jérémy To’a, dès lors, tient même un discours mature quelques minutes au terme de la défaite face au Portugal. Aussi déterminé fut-il pour son premier full-80 minutes, il a aussi réagi au carton jaune de Julien Perruchoud: « Le rugby est un sport collectif. Ainsi, quand on te retire un élément de ce collectif, tout se désintègre. Les espaces libres se multiplient et la discipline disparaît petit à petit. C’est dommage mais c’est le rugby. La réaction épidermique de Julien peut se comprendre mais l’ensemble de notre groupe devra retravailler cela à l’entraînement, en reprenant tous les aspects de notre défaite point par point de manière à montrer un autre visage en Pologne. À commencer par tenir une rencontre sur l’ensemble de sa longueur. » Le garçon porte un discours aussi lucide que porteur. À 22 ans, cela est remarquable, assurément. Et la communauté qui l’entoure n’en est pas insensible, remarquant en ce jeune talent toutes les qualités d’un grand joueur. « C’est un garçon qui a toujours un très grand engouement quand il joue avec la Suisse et cela se voit. C’est quelqu’un qui est viscéralement attaché à l’Équipe de Suisse; il est en transe quand il porte ce maillot », témoigne alors Olivier Nier avant de poursuivre: « C’est une attitude et un caractère qui permettent réellement d’aller de l’avant, tant personnellement que collectivement. »

« Il n’a que 22 ans et se révèle déjà tel un pur produit suisse. Il s’est réglé, adapté à l’environnement de l’équipe nationale et s’est finalement relâché [ce samedi] »

Cyril Lin, capitaine de l’Équipe de Suisse

Le capitaine de l’Équipe de Suisse Cyril Lin n’en dément pas: « Il n’a que 22 ans et se révèle déjà tel un pur produit suisse. Il s’est réglé, adapté à l’environnement de l’équipe nationale et s’est finalement relâché [ce samedi] », explique-t-il avant de continuer: « Il a beaucoup travaillé, il s’est aguerri ici en Suisse et a gagné en musculature à Oyonnax. » Ceci de manière à mettre d’autant plus en avant le parcours flamboyant du garçon qui vient de tenir l’une des meilleures – la meilleure même selon son sélectionneur – prestation depuis ses débuts avec l’équipe nationale. « Il a fait un match extraordinaire et c’est ce qui lui a valu de jouer, pour la première fois, la rencontre du début jusqu’à la fin », poursuit Cyril Lin. « Il s’est vraiment révélé [ce samedi] après-midi. Avant, quand il jouait, il se pouvait qu’il soit quelque peu tendu, pas serein à 100%. Or, aujourd’hui, il s’est complètement relâché et livré une performance remarquable à l’image de la dernière action du match [79e]. Il a apporté ce qu’il nous manque souvent dans l’équipe: de la puissance à l’arrière. »

La biographie de Jérémy To’a est pourtant encore longue à écrire, d’autant plus qu’un nouveau chapitre laisse entrevoir nouvelle poésie; cet été, l’Argovien va quitter l’US Oyonnax, la Pro D2, la France pour tenter sa chance là où il a toujours souhaité évoluer étant petit: en Angleterre. « Il a déjà signé », sourit Olivier Nier. Le trois-quart va révéler un nouveau phantasme, celui de jouer là où le rugby puise ses premières légendes, dans l’ancienne Albion, où il ambitionne de passer une nouvelle étape vers la professionnalisation, lui qui – de base – est maçon de formation. Déjà, à son arrivée dans le Haut Bugey en 2016, il assurait: « Ich will in England spielen! […] Ich gebe mein Bestes und Gott macht den Rest. » (Je veux jouer en Angleterre […]. Je donnerai de mon mieux et Dieu fera le reste). Preuve, finalement, que ses vœux ont été exaucés; faisant de sa piété une pièce maîtresse de sa psychologie cognitive. Ce week-end, il s’est par ailleurs exprimé très succinctement sur sa nouvelle future expérience: « Je vais quitter Oyonnax à la fin de la saison après trois ans passés en France. C’est un moment émouvant mais c’est aussi une grande fierté de pouvoir découvrir un nouvel environnement sportif, un nouveau contexte et certainement y faire un (grand) pas en avant dans mon rugby. »

Et pour l’anecdote, il deviendra le second joueur de l’effectif suisse à évoluer en Angleterre; le demi de mêlée suisse d’origine sud-africaine Donovan O’Grady (25 ans) évolue en effet dans le club des Old Ethamians à Mottingham, un quartier au sud-est de Londres. Preuve que l’Angleterre – de pair avec la France et la Suisse – peut grandement contribuer à l’élévation des individualités du XV de l’Edelweiss. La richesse d’une sélection nationale passe aussi par là, sans doute.

« La famille nationale s’élargit toujours »

Au-delà de Jérémy To’a, encore pensionnaire de Pro D2 avec les Oyomen, d’autres individualités du haut niveau transalpin sont venues prêter main forte au XV de l’Edelweiss ce week-end à l’occasion de la troisième journée de l’Europe Trophy face au Portugal. En effet, le troisième ligne Nicolas Mousties (évoluant avec le Provence Rugby, club basé à Aix-en-Provence) et le deuxième ligne Corentin Braendlin (US Montalbanaise/Montauban) – tous deux en Pro D2 française – ont fêté leur première cape avec la Suisse. Le premier a disputé l’intégralité de la rencontre alors que le second a été remplacé à la 61e par le Servettien Arnaud Kooger. « C’est le point positif de la journée: la famille suisse s’élargit toujours et progresse notoirement. Notre rugby évolue et nous devons simplement garder notre patience. Les résultats viendront avec le temps et le travail dispensé avec les joueurs », constate, sourire aux lèvres, Olivier Nier. Sans compter que le Stadiste parisien Stéphane Clément était présent dans les tribunes samedi après-midi. Le pilier (31 ans, 133kg) du Stade Français aurait aussi témoigné au sélectionneur son envie de gagner la cape helvétique prochainement. Le rugby en Suisse semble décidément faire un pas en avant, sortie après sortie et qu’importe le résultat sur le terrain.