Après les JOJ, la route vers Tokyo 2020 est lancée

Le Tessinois Noè Ponti a repris la compétition en ce mois de janvier en grand bassin, trois mois après avoir disputé deux finales olympiques aux JOJ de Buenos Aires en octobre 2018. « Les entraînements sont durs depuis la reprise. Je n'étais pas au top de ma forme à la fin de la dernière année mais je commence à reprendre le rythme de travail. Je vais prendre quatre ou cinq jours de vacances en Italie avant de reprendre les entraînements », lâchait-il dimanche soir dernier aux Vernets. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Genève]

Après les JOJ, la panacée ? Les Tessinois Noè Ponti et Leoni Richter, ainsi que leurs homologues italiens Thomas Ceccon et Federico Burdisso ont tous été du voyage à Buenos Aires avec leur délégation nationale respective. Constatant leur toute première participation aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en Argentine en octobre dernier, tous ont témoigné leur satisfaction et les apports que celle-ci ait pu procurer à l’aube d’une saison clef pour la natation mondiale. Mais il reste du travail à effectuer dans la promotion de ce nouveau raout, en vue également de la volée hivernale 2020 qui sera inaugurée à Lausanne le 9 janvier.

2019 verra en effet les championnats du monde de natation en grand bassin à Gwanju (Corée du Sud) et la période des qualifications pour les JO de Tokyo en 2020, un peu partout dans le monde dès le printemps. Mais si tous pointent vers les grandes échéances futures, d’aucun ne résigne l’expérience salutaire acquise cet automne lors des JOJ d’été 2018. Présents au 52e Challenge International de Genève le week-end dernier, les quatre nageurs délégués suisses à Buenos Aires en octobre dernier – Antonio Djakovic, Elena Henrich Onieva, Noè Ponti et Leoni Richter – ont retrouvé le grand bassin en cette nouvelle année aux Vernets. Inévitablement, pour ces derniers, l’année écoulée a instamment été empreinte par le long voyage en Argentine pour y disputer “leurs” Olympiades, celles des jeunes, celles des espoirs du sport mondial, celles du renouveau et de la reconnaissance affichée. Aux Vernets, ils ont même retrouvés leurs amis et adversaires de toujours, dont les Italiens Thomas Ceccon et Federico Burdisso, ce dernier licencié au club de Mount Kelly au sud de la Grande-Bretagne. Eux deux ont aussi connu les JOJ à Buenos Aires mais différemment, avec un statut cati, étoffé de favori. Tous ces jeunes ont vécu l’expérience qui verra aussi le jour en 2020 à Lausanne et dans l’ensemble de l’alentour montagneux, des Tuffes jurassiennes françaises aux structures grisonnes de Saint-Moritz. Et il en apparaît intéressant; Lausanne 2020 – qui sera la troisième édition des Jeux de la Jeunesse d’hiver, la sixième en absolu avant Dakar en 2022 – aura, au cours de la présente année, beaucoup à tirer des expériences (positives pour la plupart) de ces anciens Olympiens. En attendant, ces derniers présentent actuellement les ambitions de leur futur; pour eux, les JOJ, c’est déjà du passé. Ils passent (naturellement) même inaperçus pour plusieurs jeunes talents qui n’ont pas eu le privilège d’y participer à cause du jeu évident des sélections et des quotas nationaux. C’est le cas notamment du jeune talent du Genève Natation, Roman Mityukov.

« De toute évidence, les JOJ ne constituaient pas un objectif majeur pour moi car, à l’instant où j’ai su qu’ils existaient, je n’étais vraiment pas au meilleur de ma forme pour m’aligner sur les limites qualificatives »

Roman Mityukov, détenteur des records de Suisse sur les 100m et 200m dos

Le grand espoir de la natation suisse, âgé bientôt de 19 ans, se dit au faîte de sa forme, après une année 2018 qui l’a vu améliorer ses records personnels (marque référence au niveau national) de plus de deux secondes sur les 100 mètres dos (54”75), et de quelque quatre secondes sur la double distance (1’59”23) aux Européens juniors de Helsinki. Et s’il est présent au sein de l’équipe nationale depuis 2015 (soit depuis l’âge de ses 14 ans), il a manqué – pour des raisons autres que ses performances au niveau continental – la qualification pour les Jeux Olympiques argentins. « Les limites de sélection courraient jusqu’à mars 2018. Or, j’ai établi mes meilleures temps sur mes distances qu’en juillet [en Finlande], donc quatre mois trop tard », assurait-il dimanche soir au sortir de sa finale remportée sur les 100 mètres dos. Avant d’enchérir: « De toute évidence, les JOJ ne constituaient pas un objectif majeur pour moi car, à l’instant où j’ai su qu’ils existaient, je n’étais vraiment pas au meilleur de ma forme pour m’aligner sur les limites qualificatives. » Pour lui, inévitablement, le mois d’octobre est passé plus vite que pour les délégués suisses à Buenos Aires. Aussi car son été lui fut une franche réussite; au-delà de ses deux records de Suisse établis à deux jours d’intervalle, ses résultats sur le golfe finlandais lui ont également valu le bronze sur les 200 mètres dos, le 7 juillet dernier. Autrement dit, l’expérience des grandes occasions, il a tout de même pu y prendre goût. « Je me construis, je prends de l’expérience au fur et à mesure. À ce titre, je pense avoir vraiment passé un palier à Helsinki. J’ai beaucoup progressé depuis », nous argue-t-il alors. Des choix payants, passés aussi par le renoncement courageux des Européens de Glasgow du 2 au 12 août dernier; choix aussi téméraire que mature qui s’ajoute à son désir de rester étudier le droit à Genève, se refusant ainsi à toute université américaine. Le jeune homme a déjà l’étoffe de l’athlète dévoué à ses affaires; il ne brûle aucune des étapes de sa fulgurante progression.

De Glasgow à Buenos Aires, une histoire d’amitié

Aux côtés de Roman Mityukov, en équipe nationale, Noè Ponti et Antonio Djakovic font aussi partie des premiers de cordées de la nouvelle génération. Eux, en revanche, ont fait le voyage tant dans le Lanarkshire qu’auprès des côtes portègnes, en plus d’Helsinki. Et même si les médailles leur apparaissaient bien inaccessibles dans le bain des grands, s’y baigner leur a indéniablement ouvert la voie d’acquisition d’un précieux savoir-être. Arrivé sans pression en Finlande, puis en Écosse, le Tessinois Noè Ponti a atteint trois finales en trois courses aux Européens junior avant d’être éliminé aux séries des 100 mètres papillon aux championnats européens majeurs. Cependant, expérience acquise, il assure avoir fait un véritable pas en avant malgré une préparation rongée par des problèmes de santé. « En plein milieu de l’année passée, j’ai souffert de mononucléose. Cela m’a grandement empêché de préparer les principaux rendez-vous de la saison 2018 », précise-t-il alors avant de poursuivre: « J’ai presque été contraint de revoir l’ensemble du travail effectué en début de saison depuis zéro. Cela explique en partie pourquoi je n’ai pas été en mesure de décrocher la médaille à Helsinki [ndlr, 7e sur les 50m, 6e sur les 100m et 8e sur les 200m papillon]. Mais j’ai ressenti une grande avancée dans l’eau. »

« Ceci dit, à Buenos Aires, dans un contexte mentalement porteur, mes résultats ont recommencé à s’améliorer »

Noè Ponti, double finaliste aux Jeux Olympiques de la Jeunesse 2018

« Ceci dit, les premiers soulagements sont apparus en Argentine, lors des JOJ », explique toujours Noè. À Buenos Aires, l’inconnue était pourtant totale pour le starter suisse; les rouages d’une compétition nettement relevée bien que novice dans le calendrier international et – quotas nationaux voulant – n’alignant pas nécessairement les meilleurs éléments de chaque discipline. À nouveau, pourtant, pression nulle pour le Tessinois, atterri dans une exaltante expectative sur le tarmac argentin. Prévenu sur le tard, il fut même chargé de son rôle de porte-étendard lors de la cérémonie d’ouverture le 5 octobre. Hampe à la main, ce soir-là, il fut investi des attentes de son entière délégation, y saisissant tout à trac la portée de la circonstance. « Mentalement, tout cela m’a aidé à retrouver la forme après une préparation mitigée, aussi parce qu’il n’est jamais facile de retrouver le 100% de sa forme après une période sensible », nous détaillait-il précisément, hors du bassin des Vernets après sa course du week-end au Challenge International de Genève.

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Dans l’arrière-bassin de la piscine, Noè Ponti n’était pas par ailleurs pas seul. Italophone de naissance, il n’a pas manqué de se faire des amis sur le circuit de la natation continentale, et tout particulièrement avec les athlètes de la botte. Au-delà des proches connaissances issues de la sélection nationale de Swiss Swimming, à l’aune du Zürichois Antonio Djakovic, Ponti a également tissé depuis longtemps des liens fermes avec les deux révélations de la natation italienne – médaillés tant à Helsinki, Glasgow, Buenos Aires qu’aux mondiaux en petit bassin de Hangzhou dans le courant de l’année 2018 –, Thomas Ceccon et les frères Federico et Alessandro Burdisso. Le partage d’expérience, il y en a eu à foison entre le Suisse et ses homologues transalpins; aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en octobre, c’est aussi le crédit plein ayant conforté la remise en forme du Tessinois. « Il nous arrive [ndlr, avec Thomas Ceccon et Federico Burdisso] depuis (très) longtemps de concourir ensemble dans les bassins. Au-delà du divertissement que nous partageons volontiers, c’est aussi un facteur de performance entre nous », assure-t-il alors avant de continuer: « En équipe nationale, d’autant plus, je suis souvent obligé de parler une autre langue [ndlr, que l’italien] pour converser avec mes coéquipiers. En ayant de bonnes relations avec Thomas et Federico, c’est aussi un bon moyen pour moi de partager ma langue maternelle avec d’autres compères dans le milieu. » Un sentiment étendu même auprès de Federico Burdisso, qui a notamment accumulé huit médailles au cours des trois derniers grands championnats internationaux auxquels il a participé (deux médailles d’argent à Helsinki et six en bronze dont une à Glasgow et trois aux Olympiades espoir de Buenos Aires): « L’amitié fait évidemment beaucoup dans ces circonstances. Avec l’ensemble de notre délégation nationale et les relations d’amitié avec plusieurs nageurs de notre génération, nous sentons monter une concurrence saine qui pousse à nous améliorer. Au-delà de Thomas et Noè, nous avons de bon rapports également avec Kristóf Milák et Kliment Kolesnikov, qui font aussi partie des meilleurs nageurs du circuit. »

« Ne pas arriver sans préparation ni expérience à l’horizon 2024 »

« Inévitablement, désormais je cherche à tirer profit des expériences passées pour me projeter dans les prochaines échéances à venir », assurait dès lors Noè Ponti. « L’ambiance “jeune” connue lors des Européens junior de Helsinki en juillet et les JOJ en octobre constituent une belle preuve d’adaptation dans ce genre de rendez-vous. Celle-ci doit pouvoir m’aider à bien m’entraîner pour les prochains européens junior de Kazan [ndlr, du 3 au 7 juillet 2019], puis dans une majeure mesure, de jouer la qualification pour les Mondiaux élite de Gwanju. » Et Tokyo ? « Après avoir vécu le JOJ, je serais heureux de m’y qualifier. Cela reste un objectif précis mais je ne me ferai pas de problème si j’échoue », relativisait-il dès lors.

« J’ai pu y rencontrer des athlètes que je n’avais jamais croisés auparavant: des Américains, des Asiatiques, des Africains. Couplé au fait que nous soyons tous jeunes, cela a favorisé des échanges uniques »

Leoni Richter, nageuse du Lausanne Natation

Pourtant la connexion reste évidente entre l’édition “jeune” et celle élite. « De manière évidente, les JOJ sont censés nous préparer au mieux pour les JO “normaux”. Mais certains prennent avant tout l’occasion de découvrir de nouveaux horizons, sans pour autant que Tokyo 2020 ne devienne l’objectif d’une carrière », explique alors la Tessinoise du Lausanne Natation, Leoni Richter. Engagée dans quatre disciplines (les 100m et 200 mètres nage libre, ainsi que les 50m et les 100 mètres papillon), au-delà des deux relais mixtes nationaux, la jeune nageuse (classe 2000) a été contrainte à l’abandon dans plusieurs de ses séries programmées à cause d’une montée de fièvre. Terminée finalement cinquième de sa série des 100 mètres nage libre, elle n’a ainsi pu se qualifier pour aucune des demi-finales dont elle aurait pu espérer. Un gâchis ? Pas autant que cela pour la jeune femme. « Je dois dire que j’avais davantage préparé les Championnats d’Europe de Glasgow en août, je me suis moins entraînée en vue des Jeux Olympiques [de la Jeunesse], aussi parce qu’en octobre, la période est quelque peu difficile », aiguillonne-t-elle avant de poursuivre: « Toujours est-il que l’expérience à Buenos Aires a été autre que celle strictement sportive. C’est ce qui fait que rien n’était véritablement comparable entre les Européens élite de Glasgow et les JOJ. [En Écosse], nous n’étions que des nageurs [ndlr, bien qu’il s’agisse de championnats multi-sports] alors qu’au village olympique de Buenos Aires, nous étions constamment réunis avec les représentants de tous les sports. Cela change beaucoup! » Ce que confirme également le nageur du club de Mount Kelly Federico Burdisso: « les JOJ étaient une étape définitivement utile pour nous; nous y nagions sans grande pression et avions la possibilité de partager notre expérience avec de nombreux sportifs aux horizons différents. Cela nous fait voir les choses d’un tout autre point de vue. » Un échange mutuel entre amis et surtout… entre jeunes. « L’expérience était très belle, l’ambiance olympique est la même partout. Les JOJ, on ne les vit qu’une seule fois, il fallait être prêt pour cela », précisait alors le nageur de Thiene Thomas Ceccon. « J’ai pu y rencontrer des athlètes que je n’avais jamais croisés auparavant: des Américains, des Asiatiques, des Africains. Couplé au fait que nous soyons tous jeunes, cela a favorisé des échanges uniques », éclairait pour sa part Leoni Richter.

« Les Jeux Olympiques de la Jeunesse sont un événement qui doit donner des repères pour les saisons suivantes. Travailler auprès des jeunes est définitivement la clef de la promotion du sport en général »

Massimo Meloni, entraîneur auprès de la Fédération suisse de natation (Swiss Swimming)

Si la ferveur olympique, pour les plus réservés, ne constitue pas l’aspiration première d’une carrière, l’expérience des Jeux pour les plus jeunes a pourtant pour dessein de porter haut les ambitions des champions de demain. Aussi, l’accumulation des compétitions de haut niveau, tout autant que la ferveur nationale confrontée à la proéminence des épreuves planétaires, libèrent les saillies de l’esprit de l’ensemble des athlètes conviés. Et c’est bien ici la visée de l’exercice qui suggère audacieusement le noviciat du sport d’élite. « Les Jeux Olympiques de la Jeunesse sont un événement qui doit donner des repères pour les saisons suivantes. Les JOJ se sont révélés être une parfaite expérience pour ces jeunes athlètes qui n’avaient jamais connu l’effervescence d’une telle manifestation », expliquait alors énergétiquement Massimo Meloni, entraîneur agréé par la fédération suisse de natation et coach de la Tessinoise Leoni Richter, avant de développer: « Travailler avec et auprès des jeunes est définitivement la clef de la promotion du sport en général. Ceux qui se sont rendus à Buenos Aires doivent désormais tirer profit de leur premiers Jeux pour ne pas arriver sans préparation ni expérience à l’horizon 2024 [ndlr, à Paris], si pour certains, 2020 s’avère trop tôt. »

Repartir du bilan positif de l’année 2018

Tokyo 2020, c’est dans moins de deux ans désormais. Et pourtant, si les préparatifs se révèlent intenses dans cette optique, il n’empêche que l’ensemble de ces jeunes nageurs – de Ceccon à Richter – évitent activement l’écueil de la prématurée projection vers les Jeux Olympiques au Japon. En ce mois de janvier, la tendance est surtout à la nécessaire remise en forme en vue des sélections nationales prévues ce printemps (les championnats suisses en mars, les championnats italiens en avril). « Parler des JOJ est certainement utile en vue des prochains Jeux à Tokyo. Si j’ai assuré de bonnes performances dans la plupart des dernières grandes compétitions auxquelles j’ai participé, il est toutefois certain que le pic de forme était à Buenos Aires. J’avais donné le meilleur de moi-même à cette occasion », assurait alors l’Italien Thomas Ceccon, avant de préciser: « Cependant, actuellement, les Jeux Olympiques à Tokyo ne constituent la priorité de cette année 2019. Il me faut activement penser aux championnats d’Italie et les sélections qualificatives pour les Mondiaux de Gwanju. » Autrement dit, chaque chose en son temps. « On est à coup sûr sur la route de Tokyo. Mais je ne pense pas qu’il soit nécessaire de s’en faire une obsession », complétait à son tour Federico Burdisso avant de poursuivre: « Pour l’heure, il est vrai, que l’accumulation des compétitions aide à se remettre dans le bain pour la nouvelle année et que cela constitue une avancée en vue des plus grandes échéances de ces prochains mois. Mais il ne faut pas se perdre inutilement dans les objectifs à se fixer; en janvier, les charges de travail sont grandes et la remise en forme n’est que l’unique préoccupation de ces prochaines semaines. La période qui comptera, pour nous les Italiens, débutera en avril. D’ici là… »

« Les jeunes doivent être stimulés, ils doivent avoir envie de progresser, avoir confiance en leurs entraîneurs, tout en continuant de garder les pieds sur terre »

Massimo Meloni, entraîneur de Leoni Richter (Lausanne Natation)

La natation suisse peut tirer fierté des résultats obtenus dans le courant de l’année écoulée. « Au-delà des médailles d’or et de bronze de Jérémy Desplanches et Maria Ugolkova, il est certain que la Suisse a réalisé de très bons championnats d’Europe à Glasgow. Les jeunes s’y sont aussi révélés, tout comme à Buenos Aires. Mais il faut éviter que ces expériences ne desservent leur marche de progression », précise alors Massimo Meloni. Aussi, à en questionner la prématurité – pour des jeunes de 15, voire 16 ans – à défendre leurs résultats dans des compétitions d’envergure internationale, l’entraîneur de Leoni Richter répond avec pragmatisme: « Pour la majorité de ces jeunes athlètes, leur présence dans des grandes compétitions internationales représente un grand pas vers l’avant dans le cours de leur carrière. Passer 21 jours dans un autre pays est certainement porteur, tant sur le plan physique que psychologique. Cependant, ils doivent s’assurer de ne pas perdre le sens des réalités et continuer à garder les pieds sur terre. Les jeunes doivent être stimulés, ils doivent avoir envie de progresser et avoir confiance en leurs entraîneurs. Quand cela est fait, les conditions sont réunies pour parfaire leur préparation. » Dans le courant du mois de janvier, tout particulièrement, la période est choisie pour le durcissement des charges de travail, titillant parfois une impressionnante démesure. « L’athlète, en un sens, doit aussi se forcer à donner le meilleur de soi-même, indépendamment des circonstances et de son état de forme. Un athlète est souvent tenu de se donner au maximum même s’il est mort de fatigue et que le résultats escomptés n’arrivent pas », confie alors Massimo Meloni. Par ailleurs, depuis trois mois que l’actuel entraîneur de Leoni Richter est entré dans le contingent des entraîneurs de Swiss Swimming, il s’est assuré de changer quelques habitudes dans la préparation de ses nageurs, changeant – selon ses dires – la typologie des entraînements: « Une typologie qui contraint aussi un changement de mentalité. » Les Suisses, dès lors, sont mis au parfum de l’excellence à l’aube d’une saison clef de la natation internationale. Et si ce n’est viser les Mondiaux de Gwanju, les plus jeunes s’apprêtent surtout – et activement – à disputer les Européens junior de Kazan, quitte à parvenir à intégrer plusieurs relais dans les compétitions élite. « Je suis actuellement satisfaite de mes résultats mais il me faudrait réaliser des temps très bas pour espérer me qualifier pour les Mondiaux en Corée du Sud. Avant, je m’entraîne surtout pour améliorer mes propres temps personnels d’ici aux Européens junior. Si j’y parviens, il y aura certainement des chances d’intégrer des relais nationaux tant à Gwanju qu’à Tokyo. C’est une voie que je n’exclue pas », conclut alors la licenciée du Lausanne Natation Leoni Richter, qui avait repris les entraînements du 400 mètres nage libre aux Vernets, trois ans après avoir abandonné la discipline au profit des distances plus courtes.