Piero Codia, Marco Koch, ces athlètes qui valorisent le petit bassin

Champion d'Europe cet été à Glasgow, Piero Codia assure vouloir se distinguer aussi sur le petit bassin. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino [Lausanne]

De nombreux grands athlètes de la natation mondiale étaient absents des Championnats du Monde en petit bassin à Hangzhou en Chine. Si la plupart se révèlent moins performants sur le bassin de 25 mètres, d’autres avouent nourrir des objectifs prioritaires sur le grand bassin. Katie Ledecky, Adam Peaty, Sarah Sjöström et avec eux, une grande partie de la natation française et britannique avaient décidé de passer leur tour. D’autres délégations, en revanche, ont répondu massivement présentes; au-delà de la Chine et du Japon, les États-Unis, la Russie et l’Italie ont été les plus représentés en Extrême-Orient, ce qui en fait – sans aucun doute – les meilleures nations de la natation mondiale. Mais au-delà du nombre, certains athlètes ont aussi démontré être capables de concilier les deux, à l’image de Katinka Hosszú, Ranomi Kromowidjodjo, Chad Le Clos ou encore Federica Pellegrini. Nous en avons discuté avec quelques nageurs cette semaine à Lausanne.

Piero Codia n’avait pas besoin de réitérer un exploit mordant à Hangzhou mi-décembre pour confirmer sa belle passe de Glasgow. Manifestement, il n’en avait pas besoin. Mais il a réussi à se satisfaire d’un objectif bien précis: se qualifier pour la finale des 100 mètres papillon aux Mondiaux en petit bassin en Chine, se révélant toujours plus parmi les prétendants premiers à une médaille olympique en 2020. « La finale sur les 100 mètres était mon objectif premier et j’ai même réussi à améliorer le record national d’Italie sur les 50 mètres [papillon], ce qui me permet aujourd’hui d’envisager le futur assez sereinement », affirmait alors le champion d’Europe 2018. Pourtant, si les délégations italienne et allemande – entre autres – furent présentes en nombre aux championnats du monde en Extrême-Orient, plusieurs grands noms avaient rapidement pris le pas de décliner une participation à la compétition, prétextant d’une part l’épuisement physique tout en tablant d’autre part leur priorité pour la préparation de la saison en grand bassin, dont les Mondiaux à Gwangju en Corée du Sud en constituent le point d’orgue. C’est notamment le cas d’une grande part des nageurs de l’Olympic Nice Natation – dont Charlotte Bonnet, Jérémy Stravius, Jérémy Desplanches et Jordan Pothain – qui a préféré prendre le large après les Championnats de France à Montpellier en novembre. « Beaucoup de facteurs entrent en compte sur ma décision de ne pas participer aux Mondiaux de Hangzhou », soutient alors Charlotte Bonnet, quadruple médaillée à Glasgow. « Je me suis entraînée partiellement et malgré cela, j’ai tout de même réussi de bons Championnats de France. Mais je ne souhaitais pas faire de la figuration en Chine. Je ne souhaitais pas y arriver en position d’infériorité. » Avant de préciser: « D’ailleurs, ce n’était pas ma priorité. » Ce sont par ailleurs les mêmes raisons évoquées par Jérémy Stravius et Jordan Pothain, les nouveaux arrivés auprès de l’entraîneur Fabrice Pellerin à Nice. Ce dernier, opéré au cœur en septembre, prend par ailleurs son temps afin de retrouver son meilleur niveau en vue – notamment – des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.

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Ceci dit, l’on précisera encore que la distance olympique est celle du grand bassin (50m), ce qui tend souvent à détourner les grands nageurs des compétitions internationales sur le petit bassin. Ceci permet alors d’esquisser les raisons pour lesquelles plusieurs grands athlètes mondiaux eurent également préféré outrepasser les Mondiaux de Hangzhou (du 11 au 16 décembre); l’Américaine Katie Ledecky, le Britannique Adam Peaty ou encore la Suédoise Sarah Sjöström – tous détenteurs actuels du record du monde de leur spécialité et multi-médaillés lors de leur dernière grande apparition mondiale – n’y étaient pas non plus. En France, en outre, les performances en grand bassin sont les seules à donner droit à des primes fédérales, apprend-t-on alors. Des facteurs accumulés qui tendent sensiblement à établir la primauté et la prévalence du grand bassin sur le petit. D’autant plus, que les capacités techniques et les caractéristiques physiques requises sur la courte distance ne sont pas les mêmes que dans une piscine olympique. Des non-spécialistes du petit bassin l’affirment volontiers.

Des capacités physiologiques différentes en petit bassin

L’adéquation physique et physiologique des corps au petit bassin s’avère en effet primordiale pour les athlètes qui nourrissent des ambitions internationales dans les secondes parties de saison. Des nageurs à l’aune du Norvégien Henrik Christiansen ou encore l’Allemand Marco Koch – présents en Chine et établissant tous les deux un record du meeting cette semaine lors de la troisième Swim Cup – font partie de ces nageurs prêts à défier la concurrence sur la courte distance. Certes, mais l’aptitude des nageurs chevronnés sur le petit bassin n’est jamais une garantie. Charlotte Bonnet est une athlète qui avoue – selon ses dires et ceux de son compagnon Jérémy Desplanches – s’y sentir à l’aise mais Hanghzou n’en valait tout de même pas la peine. « Le petit bassin est quelque chose qui me réussit », lâchait-elle alors cette semaine en amont de la compétition à Mon-Repos. « Je travaille constamment le sprint à l’entraînement et le petit bassin aide en cela. Mais ce n’est pas suffisant pour que je me lance dans un championnat du monde en Asie maintenant. »

« Je me sens mal en petit bassin. Si l’on est athlétique, cela peut aller mais pour ma part, je n’ai absolument pas les qualités pour m’y imposer, trop de virages, trop d’apnée »

Jérémy Desplanches, champion d’Europe 2018 du 200 mètres quatre nages

Ainsi, le petit bassin se révèle être un parfait terrain d’expérimentation pour bon nombre de nageurs visant une qualification et une médaille aux prochains Mondiaux de Gwangju en 2019, puis les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Participant aux Championnats de France à Montpellier en novembre, alors qu’elle n’était pas au faîte de sa forme physique, l’Enghiennoise y a tout de même décroché cinq titres, trois en nage libre (100m, 200m et 400m), une sur les 100 mètres quatre nages et, surtout, une sur les 50 mètres brasse – la moins évidente parmi la concurrence nationale. Brasseuse à ses débuts avant le crawl, Charlotte Bonnet y avait par ailleurs cueilli la belle occasion pour abattre son record de France de la discipline en 29”98, l’améliorant de 36 centièmes. « La brasse, je ne faisais que ça il fut un temps. De base, je suis brasseuse et c’est comme le vélo: ça ne s’oublie pas », affirmait-elle avec le sourire. « Ça me revient naturellement et cela me réussit plutôt bien en petit bassin. » Quelques jours plus tard, alors qu’elle participe à la Lausanne Swim Cup, la nageuse de Nice a également souhaité se tester sur les 50 mètres nage libre, une épreuve dont elle a terminé troisième derrière les spécialistes Ranomi Kromowidjodjo (détentrice du record du monde) et la jeune Canadienne Kayla Sanchez. Et cette course ne lui fut pas inutile dans sa préparation en vue des prochaines échéances internationales. « À terme, les 50 mètres [nage libre] feront partie de mon répertoire. Je souhaiterais bien ajouter la discipline dès cette année [2019] », aiguillonnait-elle alors.

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La situation est pourtant diverse pour son compagnon Jérémy Desplanches, qui a également pleinement déconsidéré les Mondiaux en Chine. « Je me sens mal en petit bassin. Si l’on est athlétique, cela peut aller mais pour ma part, je n’ai absolument pas les qualités pour m’y imposer, trop de virages, trop d’apnée. Je n’avais aucune raison et trop de retenue pour que je décide de me rendre en Chine », assurait-il alors pour sa part. Toutefois, assurant sa présence à la Lausanne Swim Cup jeudi et vendredi, le champion d’Europe s’est illustré sur plusieurs fronts; au-delà des 100m et 200m quatre nages – sa spécialité –, le Genevois s’est aussi inscrit au départ des 50m et des 100m brasse – la nage de ses débuts –, puis sur les 50 mètres papillon. Et face à de grands spécialistes européens de ces disciplines – Marco Koch à la brasse et Piero Codia au papillon –, Jérémy Desplanches a dès lors profité de mesurer ses capacités individuelles sur chaque nage. Non sans un certain succès, même s’il a parfois dû s’avouer vaincu face à des adversaires moins en vue. Notamment sur les 100 mètres quatre nages: « Ce week-end, [à Lausanne], il y a de nombreux nageurs qui ont largement les capacités pour me battre alors que, dans le grand bassin, ils auraient plus de mal », assurait-il, preuve que l’inadéquation du Genevois au petit bassin n’est pas négligeable.

« J’ai envie de me distinguer aussi sur le petit bassin, c’est de caractère je crois »

Pour d’autres nageurs, en revanche, peu enclins au petit bassin, Hangzhou leur a servi de jolie passade. Quand bien même la compétition ne leur apporterait que (trop) peu au niveau sportif, plusieurs ont tout de même choisi de voyager jusqu’en Chine, histoire de conserver les expériences d’envergure internationale. C’est le cas notamment d’une entière délégation italienne (32 nageurs et nageuses, cinquième nation derrière la Chine, le Japon, la Russie et les États-Unis), qui s’est déplacée en nombre sur les bords du Grand Canal de Qiantang. Certains parmi eux se sont même assurés de n’espérer pratiquement aucune médaille, à l’image de Carlotta Zofkova, 27e sur les 50 mètres dos. La dossiste de Lugo, entraînée par l’apnéiste Mike Maric, est justement réputée pour sa difficulté à négocier les parties subaquatiques, un défaut qui ne lui avait pourtant pas empêchée de terminer sur le podium des 100m dos à Glasgow.

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Certains ont pourtant réussi une belle passe en Chine. C’est le cas de Piero Codia, champion d’Europe à Glasgow, finaliste (8e) à Hangzhou sur les 100 mètres papillon et finalement présent à Lausanne Swim Cup jeudi et vendredi. Pour le licencié du club d’Aniene, près de Rome, la distinction entre le petit et le grand bassin est évidente. Mais il lui est impossible de nier les bienfaits de la courte distance: « J’ai envie de me distinguer aussi sur le petit bassin, c’est de caractère je crois. Mais il est vrai que cela ne me réussit pas toujours. Mes caractéristiques physiques et les entraînements que je suis ne sont pas adaptés au petit bassin. J’ai réussi des chronos qui ne sont pas mauvais ces derniers temps mais je ne pense pas être capable – maintenant – de les améliorer drastiquement. Et cela n’est pas ma priorité, étant donné que la distance olympique est celle du bassin de 50 mètres », assurait-il alors vendredi soir à Lausanne au terme de sa dernière course. De toute évidence, le Triestin s’est révélé cet été en Écosse en validant sa toute première médaille européenne individuelle sur sa distance de prédilection en grand bassin, mais cela ne doit pas occulter ses derniers résultats obtenus sur le petit; aux Européens de Copenhague en 2017, il avait déjà validé une médaille d’argent sur les 100 mètres papillon, une première révélation internationale en quatre participations pour le nageur bientôt trentenaire. La démonstration certaine que la persévérance paie volontiers. Et la passion aussi.

« Après le long voyage et un séjour de dix jours en Chine, la récupération s’avère difficile. De toute évidence, je ne suis pas arrivé à Lausanne au 100% de mes capacités mais je me suis amusé, il en faut aussi pour réussir une belle saison »

Piero Codia, nageur italien, spécialiste de la nage papillon

Peu habile sur le petit bassin, Piero Codia n’a pourtant manqué que très peu de compétitions depuis l’automne, il les a même accumulées intensément ces dernières semaines. Il s’est classé second sur les 100m papillon aux Championnats d’Italie à Riccione qui ont eu lieu du 30 novembre au 1er décembre. Il a ensuite sereinement pris la route de Hangzhou (11-16 décembre), avant de répondre favorablement à l’invitation des organisateurs de la Lausanne Swim Cup ce jeudi 20 et vendredi 21 décembre. « Cela me fait plaisir d’avoir été invité pour la première fois à Lausanne. C’est une compétition où le niveau est relevé et il y a beaucoup de concurrents intéressants qui partagent par ailleurs certainement les même objectifs olympiques que moi. Être le seul Italien, par ailleurs, rend ce sentiment d’autant plus particulier », assurait-il. Seul Italien en lice à Mon-Repos, il est vrai, aussi car nombreux sont les athlètes s’étant alignés tant à Riccione qu’en Chine ce mois-ci. Et la récupération s’y révèle souvent compliquée. « Beaucoup ont certainement souhaité se reposer après des Mondiaux en Chine et cela apparaît plutôt logique », poursuivait-il alors. De retour de Chine au lendemain de la fin de la manifestation, Piero Codia explique avoir par ailleurs fait escale une journée à Rome – chez lui – avant de prendre la direction de la Suisse. Et les heures d’avion s’en ressentent pesantes: « Après le long voyage et un séjour de dix jours en Chine, la récupération s’avère difficile. De toute évidence, je ne suis pas arrivé à Lausanne au 100% de mes capacités. Mais je me suis amusé, il en faut aussi pour réussir une belle saison. J’ai tout même souhaité nager encore quelques courses avant de véritablement rentrer. »

« Maintenant, je me concentre davantage sur les 100 mètres, avant tout en vue des championnats du monde en Corée. Le 50m, j’ai désormais tendance à l’abandonner, toujours plus d’année en année »

Piero Codia, nageur italien, spécialiste de la nage papillon

Pour un nageur indisposé par les caractéristiques du petit bassin, l’accumulation des compétitions reste une formidable preuve de résilience. D’autant plus que les apprentissages ne sont pas nuls. Aligné dans ses disciplines de prédilection, Piero Codia est parvenu à des résultats intéressants à Lausanne; une deuxième place finale sur les 100m papillon et une troisième place sur les 50m papillon, à chaque fois derrière Jérémy Stravius. Davantage primé sur les 100m depuis un an – la discipline de ses titres européens au Danemark et en Écosse –, le licencié du CC Aniene sait vouloir en donner la priorité en prévision de Gwangju et Tokyo. « Il est vrai, que j’ai désormais tendance à abandonner la distance des 50m, toujours plus d’année en année », affirmait-il. Et les 200m, y pense-t-il ?  « Mon entraîneur [ndlr, Sandro D’Alessandro] souhaiterait me faire concourir sur la distance des 200 mètres papillon, et il faut dire que cela m’intéresserait également. Toujours est-il que les entraînements ne sont pas les mêmes et ceux que je suis actuellement ne s’adaptent pas nécessairement à la distance des 200 mètres. » L’occasion aurait été belle de s’y tester à Lausanne, mais le nageur de 29 ans semblait avoir une autre discipline en tête; aligné sur les 50m nage libre, Piero Codia a disputé la finale B à Mon-Repos avec un dixième temps final. « J’entraîne assez peu le crawl. D’ailleurs je devrais davantage m’y mettre parce que la discipline en ressort utile pour le type d’entraînement que je souhaiterais suivre ces prochaines années. Cela convient également pour essayer de m’infiltrer sur l’un des relais nationaux. Je souhaiterais en effet pouvoir réussir de bons résultats avec l’équipe nationale. Et pour cela, il me faut savoir nager en nage libre », précisera-t-il alors. Il n’empêchera tout de même que le nageur triestin a des ambitions parmi les plus élevées ces prochaines années. Élevé parmi les meilleurs athlètes italiens, Piero Codia peut nourrir l’ambition d’une toute première médaille olympique en 2020, à l’âge de 31 ans. Son chrono victorieux aux Européens de Glasgow (50”64, record des championnats) cet été lui aurait valu l’argent à Rio, l’or à Londres ou encore le bronze à Beijing, devant un certain Michael Phelps. Une énormité si l’on considère le parterre de très grands champions présents au niveau olympique. « Imaginer que le temps établi à Glasgow est un temps de médaille olympique, cela m’amène inévitablement à concrétiser mon rêve de devenir un jour champion olympique. Ceci dit, il faut désormais savoir réitérer l’exploit l’année prochaine, puis dans deux ans à Tokyo. Si j’y parviens, la médaille devrait m’être assurée », concluait, serein, le transalpin. Et à ce titre, l’enchaînement des compétitions ne devrait pas lui être défavorable; demandez à une certaine Katinka Hosszú…

Marco Koch, le petit bassin au secours d’une année « bizarre » ?

Marco Koch est un brasseur confirmé, détenteur des records d’Allemagne sur les 100 mètres (25m) et les 200 mètres (25m et 50m). Et autant dire que le petit bassin lui convient plutôt bien; en 2018, il ne s’est par ailleurs aligné que sur les compétitions de la deuxième partie de saison. Pas qualifié pour les Championnats d’Europe en grand bassin à Glasgow en août, le nageur de Francfort a finalement été contraint à une saison en demi-teinte, pour lui marquée en priorité par les Mondiaux en petit bassin de Hangzhou. Aligné en Coupe du Monde à Tokyo, puis Singapour en novembre, l’Allemand de bientôt 29 ans n’aura pas même suivi une copieuse préparation avant son entrée en Chine mi-décembre, où il ne s’est classé que 13e des demi-finales sur les 100 mètres. En revanche, sur les 200 mètres, il a décroché le bronze en 2’01”42, mais a été contraint de céder son record du monde, abattu de 28 centièmes par le Russe Kirill Prigoda en (2’00”16).

« Je travaille très dur pour pouvoir me qualifier à Gwangju et Tokyo. On sait que les minimas et la concurrence en Allemagne est toujours très élevée mais je reste confiant »

Marco Koch, nageur allemand, spécialiste de la brasse

« Je suis heureux de mes performances à Hangzhou. J’ai eu une saison un peu différente, bizarre, n’ayant pas validé ma qualification pour les Européens de Glasgow mais je pense être sur la bonne voie pour les deux prochaines années », nous a confié Marco Koch, alors qu’il participait pour une deuxième fois après 2016 à la Lausanne Swim Cup. Aussi, est-il vrai que le travail s’annonce grandiose pour le natif de Darmstadt, dans la Hesse. Nourrissant de grandes ambitions mondiales en Corée du Sud en 2019, puis à Tokyo en 2020, le nageur du SG Frankfurt devra avant tout se défaire d’une concurrence nationale élevée. « Je travaille très dur pour pouvoir me qualifier à Gwangju et Tokyo. On sait que les minimas et la concurrence en Allemagne est toujours très élevée mais je reste confiant », assurait-il. Sa dernière grande compétition sur le bassin de 50 mètres remonte pourtant aux Championnats du monde de Budapest en juillet 2017, où il n’avait disputé qu’une seule finale avec le relai 4x100m quatre nages, classé 7e. Il avait pourtant réalisé des Jeux Olympiques prometteurs à Rio en 2016 avec une 7e place finale sur les 200 mètres, une année marquée pour lui également par ses victoires retentissantes en Coupe du Monde (sur petit bassin) à Berlin, Moscou, Pékin, Dubaï, Doha, Singapour, Tokyo et Hong-Kong, avant même d’enlever deux titres aux Mondiaux de Windsor, au Canada.

Mais depuis, son compteur de victoires s’est grandement allégé, mais cela n’enlève en rien la satisfaction de sa médaille de bronze à Hangzhou, puis ses dernières courses réussies au meeting de la Swim Cup à Mon-Repos. Terminé premier de la finale des 100 mètres brasse en 57”82, puis auteur du record du meeting sur les 200 mètres en 2’03”36, l’Allemand saura démarrer la nouvelle année avec quelques certitudes. « C’était une très belle compétition comme toujours pour terminer la saison, les courses y sont toujours très relevées ici. Je suis très content des résultats et je pense pouvoir me disposer d’un peu de vacances maintenant. » Pour lui, tout particulièrement, Gwangju arrivera très vite.

Nicolas Zoulalian: « Les 25 mètres permettent de se jauger, de s’évaluer »

Chez les jeunes nageurs suisses, il faut dire, le bassin de 25 mètres s’avère très productif. C’est en tout cas ce que ressent Nicolas Zoulalian, ancien nageur du Genève Natation, passé désormais à Rolle. Et quand bien même le jeune homme, étudiant à l’Université de Lausanne, assure que le grand bassin reste la distance de référence, il ne perd jamais l’occasion de s’illustrer également sur le petit. « Je suis plus à l’aise sur les 25m, avec d’assez bonnes coulées. Sur les 50m, je perds sur le retour, j’ai souvent le rythme cassé même si j’ai eu des repères sur le grand bassin quand je m’entraînais auprès du Genève Natation », explique le Suisse Nicolas Zoulalian qui avait manqué de justesse la qualification pour les Européens de Glasgow cet été. Mais il assure: « C’est tout de même intéressant qu’il y ait des championnats d’Europe et du monde en petit bassin, cela permet d’avoir des objectifs précis aussi sur la basse saison. Sur les 25m, l’important est aussi de s’évaluer et de s’illustrer au niveau international.  Et même si l’on n’y nage pas nécessairement nos meilleurs temps, l’on y nage tout de même assez vite. » C’est pourquoi, à tous égards, le meeting de la Swim Cup se révèle parfaitement porteur pour sa jeune expérience: « Cela permet de se comparer, se jauger et de disputer des finales B. Ce sont des informations qui sont bonnes à prendre. » Néanmoins, il n’empêche que pour le nageur de la Région Suisse Romande, les principaux objectifs relèvent aussi et surtout de bonnes performances sur le grand bassin: « Les Jeux Olympiques, je les ai forcément en tête même si ce n’est pas mon objectif premier. D’abord, je viserai les Universiades, étant donné que je suis en dernière année de bachelor. Une fois terminé, il me sera ensuite possible de prendre six mois de pause pour essayer la qualification olympique. » Une musique d’avenir.