Sur le plus court, Julien Wanders a encore de l’expérience à prendre

À quelques jours de la 43e édition d’Athletissima, Julien Wanders se sent prêt à chasser ses démons sur la piste du stade de la Pontaise. Contraint à l’abandon, il y a un an, le fondeur du Stade Genève a une revanche à prendre sur lui-même sur le cendré des Plaines-du-Loup. Son année d’entraînement et de mise en route aura été riche et probante sur les parcours entre Iten, au Kenya, Saint-Moritz et sa ville Genève. Ses résultats en compétition, pourtant, à Oordegem, Oslo ou encore au meeting CITIUS de Berne, ne lui procurent pas autant de satisfaction.

Il a testé le plus court. Dans la capitale, lors du meeting CITIUS, le coureur du demi-fond du Stade Genève s’est aligné pour la première fois sur les 1500 mètres en compétition. Et la conclusion lui est claire: il y a des ajustements à apporter tant techniquement que tactiquement. Pour ce grand travailleur sur piste et sur route, sa 10e place en 3’44”24 a beau être son meilleur résultat sur la distance, il n’en peut nullement s’en satisfaire. « Tactiquement, je ne pouvais pas vraiment faire pire. J’ai fait toute la course sur le deuxième couloir et j’ai couru par a-coups. J’ai fait n’importe quoi mais à décharge, cela fait longtemps que je n’ai plus couru les 1500 en meeting. Je n’ai d’ailleurs jamais trouvé ma place dans le peloton », lâchait-il samedi soir au Wankdorf. Pourtant, aussi inappliqué que possible sur la piste de Berne, Julien Wanders a un plan d’entraînement précis. Savoir transvaser les forces nécessaires d’un semi-marathon vers un sprint vraisemblablement très long est une aptitude certaine partagée parmi les meilleurs marathoniens du monde. Il n’était par ailleurs pas surprenant de voir Mo Farah courir encore les 1500 mètres avec un certain entrain à quelques mois des Mondiaux de Londres, alors qu’il détient lui-même déjà le record d’Europe sur la distance. Mieux, dans sa meilleure jeunesse, le Britannique d’origine somalienne n’hésitait pas à s’illustrer sur les 800 mètres, distance qu’il a courue en compétition pour la dernière fois en 2008, avec un record personnel établit à Lugano cette année-ci. C’est dans la précision respiratoire, la gestion du rythme, de la vitesse en base à la distance que les fondeurs viennent chercher de l’entraînement sur les distances plus courtes. Aussi, faut-il montrer davantage de linéature, davantage de régularité dans l’exercice, d’autant plus marque d’exigence dans le sprint que sur le marathon. « Je venais pour gagner mais j’ai vu que je ne sais pas courir un 1500 mètres – constate Julien Wanders au terme de sa course à Berne, dont il a pourtant été sacré champion suisse en 2017 – Les jambes n’étaient pas mauvaises aujourd’hui, même si je ne pensais pas qu’elles étaient bonnes pour gagner. Je pensais tout de même faire mieux mais les erreurs sont impardonnables à cette vitesse. »

« L’année passée, je n’avais pas eu l’occasion de me tester sur le plus court donc ce plateau international était une superbe occasion de me tester »

Julien Wanders, coureur de demi-fond du Stade Genève

Les 1500 mètres se révèlent pourtant être un examen important pour les prétendant aux longues distances, car les aptitudes nécessaires pour les parcourir à bien sont fondamentales à plus d’un titre pour les épreuves des 5’000 et 10’000 mètres, sur lesquelles Julien Wanders s’aligne le plus souvent. Alors invité lors de la conférence de presse d’ouverture du premier meeting international de Berne depuis 1989, le fondeur genevois mesurait l’utilité et la valeur du test. « Sur le 5’000m, il faut être sprinteur et marathonien en même temps. Je viens tester le sprint et pourquoi pas essayer les 400 mètres internationaux l’année prochaine ? », évoquait-il alors au Wankdorf. Pourtant, voilà un espace de course qu’il n’avait plus beaucoup entraîné ces derniers mois et qu’il a tenu à retrouver en ce nouveau début de saison: « Les courses sur pistes sont plus nerveuses que les courses sur route; c’était un peu mes faiblesses ces dernières années, donc on a mis l’accent ces deux dernières années sur les parcours en période estivale – explique-t-il alors à notre micro – L’année passée, je n’avais pas eu l’occasion de me tester sur le plus court donc ce plateau international était une superbe occasion de me tester. Je n’entraîne rien spécifiquement mais souvent, à la fin des entraînements, l’on fait des courses sur 1500 mètres ou même sur des distances plus courtes. Je n’arrivais donc pas sans préparation non plus mais je ne m’entraîne pas comme un coureur des 1500 non plus. » Voilà qui lui servira de leçon à quelques jours de la 43e édition d’Athletissima à Lausanne. « C’est beaucoup plus important d’être juste sur 1500 ou même sur les 800 mètres que sur des distances plus longues. On est tellement dans le lactique que les accélérations ne pardonnent pas. Je l’ai appris aujourd’hui. »

Julien Wanders a terminé 10e des 1500 mètres du meeting CITIUS de Berne. Une course qui ne lui a donné aucune satisfaction pour sa prestation… mais une joie consentie de retrouver le public suisse de la capitale. « Je remercie les organisateurs d’avoir réuni un tel plateau. J’ai eu l’honneur d’être invité sur une distance qui n’est pas forcément la mienne donc je les remercie pour cela et j’espère revenir l’année prochaine. »
Propos recueillis par Yves Di Cristino à Berne
© leMultimedia.info / Oreste Di Cristino

Le « Kényan blanc »

Julien est un talent né et grandi dans sa Genève natale et pourtant, pour la presse locale et internationale, il détient un cœur de coureur kényan et cela n’est de loin pas qu’une allégorie. Il est autant vrai que, les deux tiers de l’année, le Genevois de 22 ans quitte la Suisse pour aller s’entraîner au plus près de ses condisciples à 2400 mètres d’altitude sur les hauts plateaux de l’ouest du Kenya, à Iten, berceau des fondeurs conquérants au niveau international. C’est bien auprès de ces parcours vallonnés, où les habitants vivent pour la course et courent pour vivre, que Julien a bâti sa nouvelle demeure depuis 2014, terminée la rédaction de son travail de maturité. Kényan, il l’est donc; il y apure ses qualités sur route et parfois sur piste au prix d’un entraînement quotidien qu’il retient par l’acharnement. Jamais, ou du moins très rarement, le jeune homme se livre au premier abandon. Bourreau de travail, il dépasse ses propres souffrances parfois, ses limites toujours. Une originalité que l’on lui attribue volontiers en prime; même si dans la région, l’effort physique y est chronique et pas nécessairement à cause d’un climat que l’on veut tempéré à toute saison. Intégré dans un écrin aussi noble que rude, Julien Wanders ne doit, dans les faits, rien à sa génétique – il n’a rien d’Africain en lui –, il doit en revanche beaucoup à son application et à son tempérament dur, très exigeant. Il est tout aussi vrai que le Genevois n’est pas du genre à tirer facilement son frein à main, la persévérance lui étant une véritable première nature. Loin d’être un simple ensemblier de bonnes performances, le jeune athlète se défend dans la profondeur, dans le dépassement de soi, la progression constante et continuelle, tout en faisant remarquer le naturel dissimulé dans l’acte humain qu’est “courir”. Son approche sied dans une non étonnante simplicité: la course est une liberté dont il faut profiter (presque à longueur de journée). Puis, dans une majeur mesure, N’avait-il jamais affirmé que le talent se voyait sans cesse battu par le travail ? Le voilà alors qu’il porte bien son surnom de “Kényan blanc”.

« En partant du Kénya, j’étais en top forme. J’y avais fait des entraînements que je n’avais jamais fait avant et j’étais prêt sur toutes les distances et il faut dire, qu’en ce moment, les compétitions ne m’offrent pas vraiment les satisfactions attendues »

Julien Wanders, le “Kényan blanc”, fondeur suisse du Stade Genève

« Au Kenya, il n’y a pas toutes les infrastructures qu’en Suisse mais pour le demi-fond, j’ai tout ce qu’il me faut », lâchait-il face à la presse il y a quelques jours en ouverture des festivités au stade du Wankdorf. Il faut dire que le jeune homme (classe 1996) ne s’y entraîne pas dans une niche. Proche de nombreux talents confirmés ou promis à leur avenir certain, Julien Wanders puise beaucoup aussi dans le partage des expériences et leur emboîte le pas sur les routes: « On se pousse au quotidien les uns, les autres et cela m’est particulièrement bénéfique. » Parmi eux, il échange de temps en temps aussi avec Eliud Kipchoge, athlète de renommée olympique, détenteur du record du monde sur 30 kilomètres (1h27’13) et proche du record du monde sur marathon (2h03’05), dont il en est éloigné que de 8 secondes. À ses côtés, par ailleurs, le jeune Suisse s’imagine un futur porté aussi sur le marathon, une discipline qu’il ne tardera pas à découvrir en compétition également – dans cinq ans, selon le garçon ? Mais avant cela, il doit encore faire ses preuve sur le plus court, les 10’000 mètres déjà. Car si, d’aventure, le Genevois est le meilleur européen de sa génération sur les longues distances (détenteur notamment de deux records de Suisse sur les 10km – établi à la Corrida des Houilles le 31 décembre 2017 – et du semi-marathon à Barcelone le 11 février dernier), il n’empêche qu’il doive encore fournir des résultats au niveau continental. Mais à 22 ans, il a certainement encore le temps d’affermir ses jambes, dans la puissance et la résistance.

« Il y a toujours du mieux par rapport à l’année passée même si je n’arrive pas encore à le prouver par les temps. Sur le plan mental, il y a du progrès »

Julien Wanders, le “Kényan blanc”, fondeur suisse du Stade Genève

Au Kenya, Julien en a pleinement l’occasion, où il est même soutenu par de nombreux sponsors. Il y profite, de plus, d’un hiver où il y fait bon vivre entre les mois de septembre et mai; cette fois, le jeune athlète y était depuis quasiment août 2017. Il en est revenu début mai, peu de temps avant de s’aligner sur les 5’000 mètres du meeting d’Oordegem, où il a notamment établi sa meilleure marque personnelle en 13’27”72 minutes. Puis, il a pris le départ des 10’000 mètres du meeting d’Oslo (non estampillé Diamond League, où il a terminé 3e en validant les minimas des Européens de Berlin cet été), avant de s’aligner dans la capitale fédérale, justement. Une suite de performances, excellentes sur le papier, qui tendent pourtant encore à frustrer le garçon et son entraîneur Marco Jaeger. « En partant du Kenya, j’étais en top forme. J’y avais fait des entraînements que je n’avais jamais fait avant et j’étais prêt sur toutes les distances et il faut dire, qu’en ce moment, les compétitions ne m’offrent pas vraiment les satisfactions attendues – explique-t-il alors à notre micro – J’étais arrivé fatigué à Oordegem, où j’avais couru seulement trois jours après mon arrivée du Kenya. Comme à Oslo: c’est une course qui paraissait super sur le papier mais j’ai eu du mal à suivre mentalement. J’ai dû me contenter d’un temps que je pensais battre plus clairement. Je n’étais pas content du tout de ce temps-ci [ndlr, 28’07”15 minutes], mon entraîneur non plus par ailleurs, même si la course était sous une température de 30 degrés. Le seul point positif est que j’ai réussi à accrocher les coureurs de tête même si à la mi-course, cela n’allait pas. Il y a toujours du mieux par rapport à l’année passée même si je n’arrive pas encore à le prouver par les temps. Sur le plan mental, il y a du progrès. »

Julien Wanders garde le sourire malgré sa contre-performance à son dernier meeting de Berne. Athletissima sera son plateau le 5 juillet. Le jeune athlète a découvert la course à ses 6 ans… Depuis, il travaille d’arrache-pied pour arriver au meilleur niveau planétaire. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino

Ses étés dans les Grisons de Saint-Moritz

« Cet hiver, j’ai fait un pas en avant, ce qui m’a permis aussi de confirmer au niveau international. Maintenant, j’ai plus d’opportunités d’entrer dans de plus gros meetings donc c’est d’autant plus réjouissant et motivant pour moi. Je vois que je peux jouer les avant-postes et j’espère que cela va continuer. » Rien s’en faut; Julien Wanders connaît sa progression depuis la fin d’année 2017. Et s’il a réussi à établir de très belles performances sur les routes entre décembre 2017 et mars 2018, il le sait aussi, les mauvaises course permettent aussi l’apprentissage: « On apprend toujours, que la course soit ratée ou réussie. En ce moment, j’apprends beaucoup », plaisante-t-il également. Pourtant, le jeune homme – il faut le dire – a accumulé les très bonnes performances lors des huit derniers mois; il a remporté la Corrida bulloise (8km) en novembre, la Course de l’Escalade (7,3km) en décembre, la Corrida des Houilles (10km) dans le Yvelines à la Saint-Sylvestre, avant de s’illustrer sur les semi-marathons de Barcelone en février et de Valence en mars lors des mondiaux de la discipline (terminé 8e). Ce qui est communément accepté, en tous cas, est que le garçon se pressente tel le meilleur Suisse sur les 10 kilomètres depuis pas moins de 30 ans et l’un des meilleurs éléments sur les 21,097 km où il ambitionne de descendre sous peu sous la barre symbolique de l’heure de course. Il en est par ailleurs pas loin; à Barcelone, son record national a été établi à 1h00’09. Gagner dix secondes sur les tracés, ne devrait alors être qu’une question de temps.

« Je m’entraîne toutefois très fréquemment avec les athlètes de mon club: Joaquim Jaeger ou encore Ilias Hernandez et Julien Lyon vient maintenant aussi s’entraîner au Kenya. Cela fait plaisir que le fond et le demi-fond commence à se développer aussi sur Genève »

Julien Wanders, coureur de demi-fond du Stade Genève

Julien Wanders ambitionne le meilleur pour sa carrière et cela ne fait l’objet d’aucune objection. Être le meilleur européen, puis le meilleur au monde appartient à ses cordes, le tout permis par une organisation interne à son groupe très précise. Il travaille sur le semi-marathon l’hiver (au Kenya donc) et les distances plus courtes, les 10’000 mètres l’été. Et en été, justement, il choisit son écrin: Saint-Moritz, dans les Grisons. Dans les faits, durant l’année, le jeune athlète reste très peu à Genève. « Je m’entraîne de moins en moins à Genève parce que c’est une ville assez stressante, j’essaie de m’en épargner. J’y retourne bien évidemment pour retrouver mes parents et mes amis mais je me base plus à Saint-Moritz l’été », aiguillonne-t-il alors. Dans les Grisons, Julien est par ailleurs en très bonne compagnie, des condisciples de la route qu’ils avalent tant à Iten que dans les altitudes suisses. Il s’y entraîne, à Saint-Moritz, avec plusieurs Kényans, à l’image d’Alex Kibarus (classe 2000) et Sylvester Kipchirchir (classe 1986), qui ont terminé respectivement 3e et 4e des 3000 mètres du meeting CITIUS de Berne au week-end passé; pour eux aussi, une acclimatation sur les distances plus courtes que proposaient le meeting de la capitale. Alex Kibarus, par exemple, n’est pas une figure inconnue en Suisse romande. C’est bien lui qui détient, depuis son édition 2017, le record des 20 kilomètres de Lausanne (59’12 minutes). Il avait alors parcouru le tracé, de la cathédrale au stade Pierre de Coubertin, dans des conditions de course idéales. Et déjà, il était hébergé chez Julien Wanders, alors encore espoir “incomplet” du fond suisse. Autant dire que le jeune athlète du Stade Genève s’inscrit dans un groupe de travail connu, dont l’habitude fait naître des automatismes sains. Et parmi eux, l’on retrouve aussi plusieurs coéquipiers en club à Genève et tous proches des conseils de son entraîneur Marco Jaeger. En effet, s’il ne met que très rarement les pieds en terres genevoises, « je m’entraîne toutefois très fréquemment avec les athlètes de mon club: Joaquim Jaeger ou encore Ilias Hernandez », explique Julien Wanders. Il est aussi très proche d’un autre Julien: Julien Lyon, parti s’entraîner hors du canton, à Saint-Moritz à l’été 2017 – mais aussi hors de la Suisse – avec son homonyme. « Julien Lyon vient maintenant aussi s’entraîner au Kenya. Cela fait plaisir que le fond et le demi-fond commence à se développer aussi sur Genève », commente alors Wanders. Tous n’hésitent pas à passer la surmultipliée, tant sur les routes que les pistes, à 2400m d’altitude à Iten, comme sur les 1800m de Saint-Moritz.

« J’aimerais évidemment recevoir ma première médaille mais il faut encore que je progresse dans plusieurs domaines, j’ai encore deux mois jusque là, d’autant plus que je ne suis pas encore dans le Top 10 européen sur les 10’000 mètres »

Julien Wanders, coureur de demi-fond du Stade Genève

Le Genevois Joaquim Jaeger l’affirmait à notre micro également à Berne: « Je pense que nous avons vraiment un très bon groupe d’entraînement d’une cinquantaine de coureurs dans les moments forts. Sur les courses hors-stade ou sur piste, il y a toujours une bonne ambiance et cela est d’autant plus motivant pour s’entraîner. On investit aussi beaucoup sur la goure et cela permet d’autant plus d’optimiser les entraînements. » Et comme toujours, au sein du groupe, il est un point de repère, l’entraîneur. Marco Jaeger a une place prépondérante dans les résultats de nombreux jeunes du Stade Genève, Julien Wanders en premier. En bonne relation avec “son Kényan blanc”, il lui sert régulièrement de guide dans ses séances d’entraînement; une relation très cordiale et professionnelle qui établit d’autant plus le profil de l’athlète genevois. Plus tôt, au début d’année, Marco Jaeger affirmait à juste titre: « [Julien] est volontaire, discipliné et il a la faculté de récupérer plus vite que les autres. » Ceci dit, le coach et l’athlète partagent une ambition commune, porter les attentes vers d’excellents championnats d’Europe à Berlin (du 7 au 12 août prochains). « J’aimerais évidemment recevoir ma première médaille mais il faut encore que je progresse dans plusieurs domaines – consent Julien Wanders avant de poursuivre – J’ai encore deux mois jusque là, d’autant plus que je ne suis pas encore dans le Top 10 européen sur les 10’000m. Il faut donc encore beaucoup de travail. Ce serait bien de confirmer au niveau européen, comme je l’ai fait sur le semi-marathon de Valence [ndlr, 25 mars dernier]. »

Joaquim Jaeger lors de la première édition du meeting CITIUS de Berne, samedi 16 avril 2018. Il a établi son PB sur les 800 mètres du Pré-Programme en 1’49”26 minute. Son dernier PB sur la distance remontait au 25 mai 2015. Il l’a amélioré de 1”71 seconde trois ans plus tard, donc. « La course est partie vite. L’idéal était de passer en moins de 54 secondes aux 400 mètres. Mais c’est toujours compliqué de faire sa place aux 200 mètres et comme il y avait une bonne densité, il a fallu jouer un peu plus des coudes. Je finis fort ensuite et c’est ça qui est important. […] Ces plateaux internationaux, pour la première à Berne, motivent vraiment. »
Propos recueillis par Yves Di Cristino à Berne.
© leMultimedia.info / Oreste Di Cristino

Athletissima, l’épreuve du regain

L’abandon est ressenti comme un retentissant échec pour le jeune homme de 22 ans. Seule la régularité compte dans son travail et à ce titre, ses souvenir à la 42e édition d’Athletissima en juillet 2017, ne lui rappellent guère de très bons souvenirs.

EXTRAIT | Julien Wanders, forcé d'abandonner à Athletissima 2017
L’espoir genevois de 21 ans a été contraint de quitter la piste à deux tours de la fin lors de l’épreuve des 5000 mètres. En cause, un problème de respiration: « Mes jambes n’étaient pas le problème ce soir, je me sentais bien. Le problème était plutôt concentré sur ma respiration qui s’est bloquée à un certain moment et cela m’a empêché de continuer la course. Mais je suis confiant, je parviendrai à résoudre ce problème et je ferai mieux tout au long de la saison », confie-t-il à la presse après son abandon. La discipline a été remportée ce jeudi soir par l’Éthiopien Muktar Edris en 12’55”23 minutes, décrochant là la meilleure performance mondiale de l’année – déclassant Mo Farah de plus de cinq secondes – et le record du stade enregistré depuis 2011 (12’59”13) par le Kényan Vincent Kiprop Chepkok.

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Un abandon qui lui aura été imbuvable, indigestible. Et pourtant, c’est aussi celui qui lui a permis de grandir, au niveau mental comme physique. « Cet abandon m’a certainement porté, c’était très dur sur le moment – débute Julien Wanders avant de continuer – J’ai mis plusieurs semaines à m’en remettre mais cela a été certainement un mal pour un bien. J’ai appris à mieux gérer la pression et j’aborde désormais les courses plus relâché et avec le sourire aux lèvres. » À quelques jours de la 43e édition au stade de la Pontaise, les honneurs seront saufs; Julien Wanders s’y alignera sur sa distance de prédilection, les 5’000 mètres. Ceci même avec l’espérance d’y porter meilleur augure de la précédente année. « L’avantage c’est que je ne peux pas faire pire. Chaque course est une nouvelle chance de performer. La forme est bonne et certainement qu’elle va monter jusqu’à Berlin. Il ne faut pas s’affoler maintenant. Je vais repartir aux entraînements à Saint-Moritz maintenant, où il se trouve une bonne dynamique. » L’ambiance est détendue, à quelques jours de la première Diamond League locale, dans sa Suisse natale. « C’est un peu comme Berne, c’est une occasion de briller devant le public. C’est très motivant de pouvoir courir dans un stade qui nous est acquis », conclura alors Julien Wanders. Mais avant Lausanne, la Diamond League s’arrêtera à Paris le 30 juin prochain.

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