Genève Plan-les-Ouates et les Cern Wildcats primés lors de la journée des finales à Nyon

Les Chevaliers de Plan-les-Ouates ont remporté le titre de Champion suisse dimanche à Colovray dans une finale 100% genevoise. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino

Genève marche sur l’eau à Nyon. Avec trois représentants genevois dans les finales de LNA masculine et féminine, le canton du bout du lac a amassé les deux titres nationaux au Stade de Colovray à Nyon, dimanche après-midi. Après une saison comble, les Cern Wildcats se sont adjugées, au gré de l’histoire, un nouveau titre de championnes de Suisse, 12 ans après leur dernier en 2006. Derrière, dans une finale plate débutée à 16 heures, les Chevaliers de Genève Plan-les-Ouates ont battu leurs voisins d’Hermance 20-10. Une saison compliquée pour GePLO qui ne s’attendait pas forcément à arriver au titre après un début de saison très compliqué, lors duquel ils avaient même été éliminés de la Coupe de Suisse par… Hermance justement. Notre récit de la journée.

Après la victoire du Servette Rugby Club, en finale de Promotion Honneur à Roanne face à l’US Pays de Gex – qualifié même ce week-end pour la demi-finale du championnat de France –, le rugby genevois a encore eu l’occasion de fêter son rugby dimanche après-midi au stade principal de Colovray à Nyon. Ce ne sont pas moins de cinq équipes du canton du bout du lac qui ont fait le court déplacement jusqu’à Nyon pour y disputer chacune leur finale respective, mais à sorts croisés. L’Entente Genève a d’abord perdu la finale des U16 Trophy face à Morges (19-22), le matin à 10h30. Les filles des Cern Wildcats et les hommes des deux équipes de Genève Plan-les-Ouates (en LNA et Excellence A) et de Hermance sont entrés plus tard en lice. Mais le nombre garde sa signification; le rugby du canton de Genève se développe à pas de géants, des plus jeunes aux séniors, en passant par les dignes représentantes féminines. Tous et toutes ont eu leur moment de gloire sur la pelouse de Colovray et pour le Président de l’ACGR, Gianni Di Martino, l’heure du bilan est éminemment positif. « Nous avons bien travaillé, nous avons des représentants genevois de partout aujourd’hui [ndlr, dimanche 10 juin] et la dynamique est très positive. Je suis ici depuis très tôt et j’ai vu passé tous nos joueurs et joueuses dans leur finale respective. Cela est très réjouissant pour notre canton », évoquait-il la voix entamée par une douce fatigue. Car au-delà des filles, ce dimanche était aussi la journée des plus jeunes, leur terrain de premières ententes, des premiers jeux, des premiers enjeux. La compétition à la dure du rugby et des satisfactions personnelles. Voilà, à nouveau, l’occasion de rappeler l’importance du terreau, la perspective d’une évolution profonde des rugbymen, formés jeunes et devenus champions suisses quelques années plus tard. « Nous avons des équipes U16 et U18 pour la prochaine saison, composées chacune de 30 joueurs, sans compter les équipes U16 en Teulière A et U18 en Balandrade du Servette RC engagées dans les championnats français. En somme, cela fait quatre équipes de jeunes qui jouent et s’entraînent au même endroit [ndlr, au centre sportif de Vessy]. Une bonne nouvelle pour nous permettre d’augmenter les licenciés et pourquoi pas rejoindre le chiffre des 17’000 actuellement licenciés en football ? Ce serait super [rires] », ajoute le président heureux de l’Association Cantonale Genevoise de Rugby (ACGR).

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Car l’histoire est longue; bien avant les finales et les titres, il y a une inertie, un sentier de performances accompli au gré de travail et d’abnégation. Un tunnel d’épreuves peu évidentes à franchir, des paliers à surmonter, avant la grande scène du théâtre des rêves et des émotions. Il faut, en effet, parfois plusieurs années avant de parachever l’établissement du succès. Sur le terrain, plusieurs équipes l’ont démontré, et toujours de fort belle manière. Avec le courage et le mental, le rugby s’apprend pratiquant, au contact des adversaires, de leur énergie. Avec l’envie et la conviction du dépassement de soi. Et l’on ne parle plus ici forcément des équipes de jeunes; cette construction personnelle, de la carrière d’un joueur ou d’une joueuse professionnelle ou non, passe par la connaissance du chemin parcouru, par l’imaginaire d’un titre que l’on apprend aussi à délecter. Chacun dans leur réalité, les Cern Wildcats et les Chevaliers de Plan-les-Ouates ont glané, dimanche, leur titre des champions suisses en LNA dans la pleine connaissance du long couloir qu’ils ont emprunté jusqu’au succès. Un couloir souvent plein d’embûches mais jamais barré. Un couloir traversé à doses pleines de patience et de conviction. Et pour certaines, filles de Cern, Meyrin et Saint-Genis-Pouilly (en France), la traversée du plat désert leur a sans doute paru plus long: 12 ans. Une infinité d’attente et d’espoir pourtant jamais éteints. Ensemble, la capitaine Juliette Pera et les entraîneurs Chris von Arx et Nick Blackwell rendaient le long processus engagé depuis plusieurs mois maintenant, afin de retrouver le meilleur niveau. Heureux, le Président du club de Cern s’est éclipsé derrière la stature de ses deux entraîneurs après la victoire qui fut la leur lors de la finale de la Ligue A féminine, juste le temps de l’entendre dire: « Ils ont fait un travail extraordinaire. »

Après 12 ans d’attente, les Wildcats sont de nouveau championnes suisses

Elles se sont montrées impétueuses toute la saison, clairvoyantes et ambitieuses, surtout lorsqu’il s’est agi d’aller détrôner, à Lucerne, les Dangels, anciennes sextuples championnes de Suisse en titre. Un claquant 26-5 ramené aux Serves un 24 mars, alors que jamais dans leur histoire, les filles de Cern n’étaient parvenues à remporter le moindre match contre ces filles de Lucerne. Voilà démontrée alors la preuve de leur dévouement, à quelque égard sacrificiel sur l’autel des résultats. En finale, face à une autre équipe (presque) inhabituée d’une journée des finales, les Redzones de Bern – bonnes dominatrices des Luzern Dangels en demi-finales –, les Wildcats ont commencé tambour battant; 22-0 après une demi-heure de jeu. Une entrée fracassante sur le vert de Colovray, habillé pour cette journée. « Nous avons bien commencé les 20 premières minutes, nous leur avons mis la pression – explique l’un des deux entraîneurs de l’équipe Nick Blackwell avant de poursuivre – Nous étions bien dans le match par rapport à elles, même si elles sont revenues petit à petit en nous rendant leur pression. C’est vrai que l’on a tendance à dire que c’est plus agréable de jouer sous un beau temps, mais la chaleur a pesé sur les organismes. Nos filles sont restées vaillantes et courageuses dans le combat et on puisé dans leur réserves pour aller remporter leur finale. » Il est vrai, pour le dire, que les Bernoises n’ont jamais rendu les armes. Menées lourdement à la demi-heure, les filles de l’entente de la capitale ont su revenir en inscrivant un essai tout en puissance dans les dernières secondes de la première mi-temps (40e, 22-7). Une réussite au profit d’un espoir renaissant; 15 points de retard n’ont jamais provoqué la moindre épouvante, preuve que aussi que le rugby féminin sait jouer aussi sur la puissance. Une bonne heure de beau rugby pour le public nyonnais, qui aura aussi vu revenir les Redzones en début de seconde mi-temps; un deuxième essai inscrit reniant à l’envi la victoire facile aux Wildcats (45e). C’est alors que le combat changea de dimension: du duel physique, c’est au mental que le succès s’est franchement disputé. Et quoi qu’on en pense, l’on y échappe jamais: « Le mental est toujours très important dans le rugby », explique Nick Blackwell. Un constat d’autant plus vrai qu’à quelques minutes du terme, après deux pénalités inscrites, les organismes entamés par la chaleurs, les Wildcats trouvèrent encore la force d’aplatir une dernière fois (79e, 35-14). « Nous jouions très lentement lors des cinq dernières minutes. Mais cela est normal, une fois que l’on a tout donné dans un match, les fins de rencontre demandent encore plus sur le corps humain – lâche encore Nick Blackwell – Une très bonne nouvelle, enfin, pour le rugby genevois après 12 longues années. »

« C’était une saison incroyable, nous avons réalisé un très grand travail avec l’équipe. Nous avons mérité ce fantastique finish. Tout Genève méritait cela, les filles attendaient cela depuis longtemps et elle ont accompli leur désir aujourd’hui »

Chris von Arx, entraîneur principal des Genève Wildcats

« Nous avons attendu cela depuis le début de la saison, et même depuis très longtemps encore. Nous aurons pris le temps mais enfin les Wildcats reviennent à la tête du rugby féminin. » La capitaine Juliette Pera, la mine satisfaite sous le soleil de Nyon, aura longuement supporté ses coéquipières dans l’exploit dont elles se sont données la force de réaliser. Le théâtre des rêves est bien là et c’est l’ensemble de la saison qui n’en ressort que plus belle: « C’était une saison incroyable, nous avons réalisé un très grand travail avec l’équipe. Nous avons mérité ce fantastique finish – explique à son tour Chris von Arx, entraîneur principal des Wildcats – Tout Genève méritait cela, les filles attendaient cela depuis longtemps et elle ont accompli leur désir aujourd’hui. Elles ont donné leur maximum toute la saison en vue de ce moment prestigieux. C’était comme un match de routine mais avec un enjeu vraiment plus grand. » Une belle routine pour une première alors ? « Nous n’avions pas l’habitude de jouer une finale, ni Bern ni nous par ailleurs – rappelle donc Juliette Pera – Puis, la chaleur a décuplé la fatigue sur le terrain mais l’important est que nous sommes arrivées à maintenir notre avance du début de match. C’était mentalement difficile, il y a eu beaucoup de pression de part et d’autre. Nous sommes restés sur nos bases; à la mi-temps, nous étions reparties, dans nos têtes, sur un 0-0. Nos adversaires ont de très bonnes joueuses qui savent faire des percées et rien n’est jamais gagné. Le niveau a augmenté de partout et je suis contente qu’en Suisse romande, le rugby féminin puisse compter sur de nouvelles équipes de très bon niveau. »

« Cela veut dire que nous travaillons vraiment bien sur le canton de Genève. Il y a vraiment eu un très bon développement chez les filles et leur titre de championnes suisses vient soutenir cette belle évolution »

Gianni Di Martino, Président de l’ACGR

À vrai dire, que les Luzern Dangels aient connu un coup d’arrêt cette saison n’est pas pour déplaire les penseurs du rugby romand. Non pas qu’il soit question de mérite, mais la victoire, cette année, des Wildcats vient en soutien du progrès opéré par l’ensemble de la classe genevoise pour rehausser le niveau de leurs équipes. En ce sens, les filles du duo Blackwell et von Arx constituent une très belle vitrine des efforts consentis pour ramener le titre national à Genève. « Cela veut dire que nous travaillons vraiment bien sur le canton de Genève. Il y a vraiment eu un très bon développement chez les filles et leur titre de championnes suisses vient soutenir cette belle évolution – explique justement le Président de l’ACGR Gianni Di Martino – Tout l’effort consenti depuis trois ans portent leurs fruits et la relève se met en marche à tous les niveaux, tant chez les filles que chez les garçons. Nous devons continuer, nous voulons que le rugby devienne un sport un peu plus connu sur Genève et qu’il puisse attirer plus de jeunes [filles comme garçons]. » D’autant plus que les possibilités de rejoindre des clubs à Genève se multiplie; le canton hébergera bien trois équipes féminines dès septembre 2018, c’est confirmé. « La création d’équipes supplémentaires est un vecteur d’émulation supplémentaire. Cela veut dire que ça bouge et que l’on est pas statiques. Cela veut dire qu’il y a du travail. Retrouver la saison prochaine Avusy qui découvrira la LNB – en plus des Switzers – fera que Genève comptera dès lors trois équipes féminines (une équipe championne de LNA et deux en LNB). Cela est un signe porteur même pour le rugby masculin », consent Gianni Di Martino. En même temps, le rugby romand connaîtra une nouvelle équipe en LNA féminine avec la montée des Alba Ladies, promues.

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Malgré un début de saison difficile, GePLO remporte finalement le titre

Que ce fut laborieux; en septembre, Genève Plan-les-Ouates allait connaître un début d’exercice pénible, bousculés tant par les Grasshopper de Zürich sur la Limmat que par Hermance à Chens-sur-Léman, lors d’un quart de finale de Coupe perdu à la surprise – presque – générale. Il semblait alors impensable de les retrouver à ce haut niveau, à la reprise du championnat après la trêve hivernale, puis même de les retrouver en finale en ce mois de juin. Comme toujours, les Chevaliers connaissent des fortunes diverses dans leur saison régulière; ils ont longtemps habitué l’assistance à un départ solide, une mise en route réussie avant de connaître des fins de saison plus compliquées. En cette saison 2017/2018, ce fut le total contraire. Des questions existentielles en début d’exercice et un débridement certain à son long terme. L’entraîneur Éric Andreu, pour plus, ne le nie point. « Cette victoire était en quelque sorte prévue; chaque année, depuis quatre ans que j’entraîne Plan-les-Ouates, on a toujours commencé très fort et on finissait souvent très mal. L’année passée, nous comptions qu’une défaite lors de la phase régulière et en finale, nous avions été battus par Nyon. Cette année, sans le vouloir, c’est une autre “stratégie” qui s’est mise en place; nous avons commencé crescendo, en nous préparant tout au long de la saison, pour être en forme au très bon moment, avec un banc très relevé. Nous avions bien préparé notre coup cette année – dit-il en souriant –, nous nous sommes servis des expériences passées pour mieux gérer notre finale. Nous nous sommes mis nettement moins de pression que lors des saisons précédentes. Nous avons grandi donc. » Le deuxième ligne Kenji Caprice en convient aussi: « Notre début de saison compliqué nous a aidé plus qu’autre chose. Commencer par des défaites, ce qui n’a jamais été le cas les saisons précédentes – à l’image du match face à Grasshopper que nous avions battu 77-0 l’année passée –, nous a secoués positivement. Nous nous sommes tous remis en question avant de revenir plus fort après la trêve; nous sommes par ailleurs invaincus depuis notre défaite en quart de finale de coupe contre… Hermance justement. » Ce même Hermance, de fait, qui a manqué sa 13e couronne nationale dimanche à Colovray face aux Chevaliers (leur dernière victoire remontant à 2014).

« Nous avions très clairement ciblé de réussir notre deuxième partie de saison, qui est quand même la plus importante »

Éric Andreu, entraîneur de Genève Plan-les-Ouates

« Nous avions très clairement ciblé de réussir notre deuxième partie de saison, qui est quand même la plus importante – continue Éric Andreu – En première partie de saison, nous avons surtout assuré de rester dans les quatre premiers du championnat afin de ne pas nous faire distancer exagérément. Nous sommes ensuite passés à la vitesse supérieure en comptant notamment sur nombre de joueurs qui n’avaient pas pu nous accompagner dans les premiers temps de la saison. » L’on pense alors notamment à Romain Chamand et les frères Hirsch, Sylvain et Gaëtan, tous blessés quelques temps. Et preuve que ces trois joueurs ont habillé l’importance de la seconde partie de saison, ils ont été, pour deux – à l’exception de Sylvain –, réservés sur le banc jusqu’à la deuxième mi-temps: « Notre match, nous l’avons surtout remporté avec le mental. Nous pensions que nous allions subir en première mi-temps, alors j’avais réservé nombre de bons joueurs pour la seconde. Selon ma stratégie, c’était en seconde mi-temps que cette finale allait véritablement se jouer. Et j’ai vu juste parce que nous avons fini sur des mêlées que nos joueurs ont su renverser et qui ont su prendre de bonnes pénalités, ce qui aura définitivement coupé les jambes des adversaires », explique toujours l’entraîneur. Il faut dire que les Chevaliers n’ont pas mal entamé leur finale; bénéficiant de deux bonnes pénalités inscrites par Léo Bel (5e et 10e) – il en a même manqué une troisième des 40 mètres au quart d’heure –, GePLO avait réussi à prendre les commandes d’un score qu’il garderont à l’avantage tout au long de la partie. Il faut préciser pourtant que le jeu se voulait très saccadé, énormément de jeu au pied, des rucks répétés au milieu de terrain sans qu’une équipe puisse véritablement prendre le contrôle du jeu physique qui avait alors lieu. Jamais, pour ainsi dire, une équipe ne s’est réellement rendue dangereuse près de l’en-but adverse; un match statique, un match tactique, rien n’y fait. Hermance avait bien réduit le score d’une pénalité de Iain Mowat (20e) mais son carton jaune successif (35e) aura d’autant plus limité la conquête en fin de première période. C’est finalement au prix d’une longue traversée de terrain lors d’une contre-attaque amorcée par Kenji Caprice et ponctuée par un jeu collectif précis, que GePLO parvient à inscrire le premier essai de l’affrontement par Jean-Baptiste Paquette (13-3, 39e).

« Cela nous rappelle, en quelque sorte, la finale de Coupe de l’année dernière. Ce n’était pas le plus beau des matches, et nous l’avions perdu. Aujourd’hui, en revanche, ce n’était pas le plus beau des matches, mais cette fois, nous l’avons gagné »

Kenji Caprice, deuxième ligne de Genève Plan-les-Ouates

La teneur du match ne désemplira pas de la tension ambiante, si bien qu’il sera nécessaire d’attendre l’heure de jeu pour retrouver un sursaut d’action; Hermance aplatit par son numéro 23 Michael Genevey (13-10, 60e) et relance son match. Insuffisant pourtant pour remettre leurs adversaires dans le doute; les Chevaliers auront gardé le cap, jusqu’au bout, d’autant plus que leurs adversaires manqueront deux grandes occasions pour égaliser sur deux pénalités d’Iain Mowat (54e et 64e). Ce sera finalement sur un dernier essai de Kenji Caprice (73e) que les Chevaliers scelleront le score sur un rond 20-10, dans une rencontre qui n’aura, au final, pas offert un grand affrontement. « Cela nous rappelle, en quelque sorte, la finale de Coupe de l’année dernière. Ce n’était pas le plus beau des matches, et nous l’avions perdu. Aujourd’hui, en revanche, ce n’était pas le plus beau des matches, mais cette fois, nous l’avons gagné. Par l’envie, nous n’avons rien lâché pendant les 80 minutes », concède justement Kenji Caprice avant de poursuivre: « C’est une finale qui s’est remportée dans la tête, avant toute chose. Plus que sur le terrain, même. Cela fait plusieurs semaines que nous nous étions préparés pour cette finale, avant même notre demi-finale face à Nyon. Et depuis notre demi-finale, tous les joueurs n’ont cessé de penser à cette finale. Cela fait personnellement une semaine que je ne dors plus et quand je dors, je rêve encore de cette finale. Nous étions vraiment prêts et c’est vraiment ce qui a changé depuis ces dernières années. De plus, en face d’un public magnifique, sur un terrain magnifique et sous un ciel magnifique, nous avions toutes les conditions nécessaires pour travailler notre finale et partir sur les extérieurs comme nous devions le faire. Au final, ils nous ont tenu mais nous étions plus forts physiquement et mentalement. » Par ailleurs, preuve de leur grande solidité, même à 14 contre 15, suite à un carton jaune attribué à Guillaume Ruys (62e), la partie est restée en main des Chevaliers, sans rien concéder à Hermance. Jamais, rien. « Nous prenons un jaune sur une faute stupide alors que l’on domine. Mais nous étions tellement prêts physiquement que même à 14, je n’étais pas trop inquiet », expliqua ensuite Éric Andreu. Voilà donc que GePLO avait refait le plein de confiance quelques jours avant leur finale. Et derrière, voilà servi un nouveau titre national.

Les faits de la finale de LNA
Genève Plan-les-Ouates v Hermance Région Rugby Club, 20-10 (13-3)

Composition du Rugby Club Genève Plan-les-Ouates:
1 Kevyn Soulé, 2 Florian Diller, 3 Mathieu Leroux, 4 Kenji Caprice, 5 Kevin Hocde, 6 Jean-Baptiste Paquette, 7 Nicolas Ruys ©, 8 Vincent Giffard, 9 Aurélien Champ, 10 Cyril Dairain, 11 Pierre Giffard, 12 Maxime Chiavaroli, 13 Sylvain Hirsch, 14 Olivier Von der Weid et 15 Léo Bel. Remplaçants: 16 Aurélien Debarge, 17 Romain Chamand, 18 Michael Thresthran, 19 Yanis Holweger, 20 Guillaume Ruys, 21 Gaëtan Hirsch, 22 Sylvain Loubet et 23 Yann Hettich. Entraîneur: Éric Andreu.

Composition du Hermance Région Rugby Club:
1 Quentin Martelet, 2 Jason Hus, 3 Mickael Giat, 4 Nicolas Ortiz, 5 Rémy Raphoz, 6 Vincent Grillet-Aubert, 7 Sébastien Millet, 8 Dorian Hustaix, 9 Benjamin Grandclaudon, [SN] Iain Mowat, 11 Atta Sodatonou, 12 Valentin Conti, 13 Sydney Édouard, 14 Alexandre Cochard et 15 Kévin Blanchard. Remplaçants: 16 Sébastien Leu, 17 Alexandre Cohard, 18 Nicolas Berlie, 19 Sejad Kadic, 20 Vincent Begou, 23 Michael Genevey, 22 Mathieu Mandallaz et 24 Willy N'Knishi. Entraîneur: Olivier Jeandroz.

Essais: 40e Paquette et 73e Caprice / 60e Genevey.
Transformations: 40e et 73e Bel / 60e Mowat.

Pénalités: 2e et 10e Bel / 20e Mowat.

Notes: Stade de Colovray, Nyon.
Arbitre: Boris Horquin.
Cartons jaunes pour Mowat (35e) et G. Ruys (62e).