Real Madrid, Liverpool: un duel pour l’Histoire

KIEV, UKRAINE - MAY 24: A general exterior view of the NSC Olimpiyskyi stadium prior to the UEFA Champions League final between Real Madrid and Liverpool on May 24, 2018 in Kiev, Ukraine. (Photo by Lukas Schulze - UEFA/UEFA via Getty Images)

Irpin, Oblast de Kiev (Ukraine)

À moins de 24 heures de la finale entre le Real Madrid et Liverpool, tout semble fin prêt en Ukraine afin d’accueillir la finale de la plus prestigieuse des compétitions entre clubs. Les équipes ont atterri à la capitale, la coupe a pavané toute la journée dans les mains de la légende brésilienne Cafù – vainqueur de l’épreuve en 2007 avec l’AC Milan contre… Liverpool – et l’ensemble de la démarche a un pris un bel envol. Mais les choses sérieuses vont commencer. Sur place, on vous fait vivre ces instants.

Du côté madrilène, cela fait déjà plusieurs mois que les hommes de Zinédine Zidane ont les yeux rivés sur la compétition européenne. Distancé en championnat et éliminé prématurément en Coupe du Roi, c’est un véritable tout ou rien qui attend le Real ce samedi à l’Olimpiyskyi Stadium de Kiev. Arrivé dans la soirée de jeudi à Kiev, le Real préparera le match à l’hôtel Opéra, situé à quelques minutes du stade. Il s’agit de celui qui avait hébergé la sélection espagnole lors de l’Euro 2012, compétition d’ailleurs remportée par la Roja avec Sergio Ramos aux commandes. Le capitaine madrilène pourrait également entrer dans l’histoire samedi soir, s’il venait à remporter avec “son” Real la compétition, puisqu’il s’agirait du troisième titre consécutif, le quatrième en cinq ans. Une marque indélébile, un vrai record et une source de motivation extraordinaire pour une équipe qui ne cesse de la renouveler année après année. Et personne ne s’aventurera à dire que le Real aura moins faim à Kiev; la motivation du Real bat son plein et cela est aussi l’œuvre de son entraîneur Zinédine Zidane. Le Français est parvenu en un temps record à transformer l’équipe lorsqu’il a repris les reines de la première équipe le 4 janvier 2016. Le palmarès établi est du moins assez impressionnant et se passe de commentaires : 2 Ligues des Champions, 2 Super Coupe d’Europe, 2 Mondial des Clubs de la FIFA, un Championnat d’Espagne et une Super Coupe d’Espagne. Ce samedi, il pourrait même dessiner encore plus sa légende et entrer dans l’histoire en remportant une troisième Ligue des Champions d’affilée – chose qui n’a jamais été réalisée jusqu’à présent – et ainsi égaler Bob Paisley et Carlo Ancelotti au panthéon des entraîneurs les plus titrés de la compétition (avec trois titres). Mais soulever la treizième Coupe d’Europe ne sera pas aussi simple qu’il n’y parait.

Un effectif au sommet de sa forme et une composition difficile à élaborer

Ce ne sera pas facile puisqu’il faudra, pour les « Merengue », affronter les hommes de Jürgen Klopp. Et avant cela encore, la solution passera avant tout par le choix stratégique du onze de départ. Et cela risque d’être un vrai casse-tête pour l’entraîneur madrilène. En effet, la saison du club a été mitigée et certains joueurs ont vu leurs performances varier de manière drastique. Si au début la BBC – composée du trio Gareth Bale, Cristiano Ronaldo et Karim Benzema – semblait être incontestable, les irruptions de Lucas Vázquez, Isco et Marco Asensio ont complètement altéré l’équilibre décisionnel de Zinédine Zidane. Contre le Paris St-Germain, lors du huitième de finale retour, le Français avait créé la surprise en alignant d’entrée de jeu le duo Lucas Vázquez-Asensio, reléguant ainsi Gareth Bale sur le banc. La main de Zinédine Zidane avait par ailleurs plu et ne vacillera plus dès cet instant, car il finira même par faire disparaître le Gallois lors des rencontres suivantes contre la Juventus de Turin – quart de finale retour – et lors de la demi-finale face au Bayern Munich. Cependant, ces dernières semaines, Gareth Bale semble s’être ressaisi. En effet, il s’est à nouveau montré épatant avec sa vitesse et son jeu vertical. Il a notamment su être décisif lors du Classico face à Barcelone en retrouvant son flair d’attaquant face au gardien adverse. Ses 15 buts en 25 matches de championnat lui permettent de se placer comme deuxième meilleur buteur du club cette saison, attestant de cette manière le retour de son niveau de jeu attendu. Nul ne connaît, à l’heure actuelle, le onze de départ choisi par Zinédine Zidane mais tout porte à croire que la formation initiale sera agencée de la manière suivante : Kaylor Navas ; Carvajal, Varane, Ramos, Marcelo ; Casemiro, Kross, Modric ; Isco, Bale, Ronaldo. Cela ne reste qu’une supposition faite à partir des éléments observés lors des derniers matches mais nous en saurons un peu plus dès ce soir lors de la session d’entraînement préalable à la finale de demain. Le mystère reste donc entier et bien gardé par l’entraîneur madrilène, lequel ne voudrait pas voir ses cartes être dévoilées à son homologue allemand Jürgen Klopp.

(La main de) Jürgen Klopp, la véritable Deutsche Qualität

Concernant Liverpool, qui l’eût cru ? C’est un incroyable parcours du combattant que les hommes de Jürgen Klopp ont livrés cette saison. Si en 2016, les Reds disputaient la finale de l’Europa League face à Séville, samedi ils se frotteront au Real Madrid – mais dans une finale de Champions League. Sept ans après leur dernière finale – perdue face à l’AC Milan (2-1) – les Anglais voudront se rattraper et faire belle figure. Si Liverpool est l’équipe la plus offensive de cette édition de la Champions League avec 40 buts – devant celle du Real avec 30 buts – c’est aussi grâce à son brillant trio offensif Salah-Mané-Firmino. C’est d’ailleurs sur eux que les supporters britanniques venus en nombre placent tous leurs espoirs afin de décrocher une sixième Coupe d’Europe. Il faut aussi rappeler qu’aucun faux pas n’a été réalisé du côté anglais durant la phase de groupe et durant la phase à élimination directe. Cependant, tout n’est pas au mieux; la fébrilité démontrée face à l’AS Roma lors de la dernière demi-finale laisse entrevoir leurs quelques faiblesses. Si l’aspect offensif semble être l’atout des Anglais, l’équilibre à l’arrière semble faire défaut et pourrait être exploité par le Real. Mais, fort de ses contres létaux, les Anglais pourraient bien faire mal et prendre le Real à son propre jeu, dans un cadre qui sied parfaitement à leurs adversaires.

Rendez-vous

Le spectacle risque fort d’être de la partie et les premières tensions sportives se pressentent déjà en capitale ukrainienne. Les phases d’avant-match se révèlent nombreuses et les festivités certaines. Ce vendredi en fin d’après-midi, les affaires plus sérieuses prennent toutefois le pas. Les premiers (ou derniers, à l’en croire) entraînements auront lieu au NSC Olimpiyskyi. Les dernières occasions de tâter le terrain pour les protagonistes de l’ultime combat. Suivez l’actualité de cette finale sur nos réseaux sociaux; Facebook, Twitter et Instagram.