Grasshopper renversé par Genève Plan-les-Ouates aux Cherpines (25-22)

Les Chevaliers de Plan-les-Ouates ont réussi une grande performance – défensive surtout – ce samedi après-midi dans leur stade des Cherpines. Les hommes d’Éric Andreu ont battu les leaders Grasshopper 25-22 lors du premier match au sommet de l’année 2018. Une défaite des Sauterelles qui peut relancer encore plus le championnat, d’autant plus que le RC Nyon a l’occasion de se (re)porter en seconde position lors de son match de dimanche face au CERN à Colovray. Les quatre places qualificatives pour les playoffs seront chères et les écarts se tiennent dans un mouchoir de poche. Focus.

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Ce fut une très belle opposition entre deux des meilleures équipes du championnat de LNA cette saison. Une partie qui a tenu ses grandes promesses; une intensité des plus relevées pour un final des plus tendus. Le dernier essai de Léo Bel (74e) – le quatrième pour Plan-les-Ouates – aura finalement tenu jusqu’à la fin, permettant aux Chevaliers de trouver leur première grande victoire de la nouvelle année après une amère élimination en quart de finale de la Coupe de Suisse face à Hermance (14-21 le 10 mars dernier). C’est le manque de repères qui a fait défaillir PLO ces derniers mois, et ce malgré une première victoire des plus relevées face aux Pirates du RC Nyon en octobre dernier aux Cherpines (40-20).

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« Nous avions du cœur, nous avons retrouvé un groupe — que nous n’avions pas perdu mais – que nous n’avions plus retrouvé lors des dernières rencontres », consent l’entraîneur des Chevaliers Éric Andreu, heureux de la performance du jour. Essoufflé, les yeux plongés en direction des quelque 200 spectateurs présents, le chef de l’équipe genevoise savoure une grande réussite. Aussi, Plan-les-Ouates s’est grandement relancé grâce à une victoire qui, au gré de ses quatre essais inscrits, lui octroie pour plus le bonus offensif. Un bond au classement qui rassure, régénère et ranime. « Nous avions trois points de retard par rapport à Zürich et il nous fallait absolument gagner pour recoller avec le peloton de tête – lâche encore Éric Andreu – C’est chose faite aujourd’hui; cette victoire va beaucoup compter. Nous allons pouvoir reconstruire grâce à celle-ci. Nous nous sommes remis sur la bonne voie après un début de championnat compliqué. » Un succès qui fait suite à la très bonne performance toute en maîtrise de la réserve quelques minutes plus tôt (38-10). Alors que la deuxième équipe domine son championnat, la première – quant à elle – se relance de la meilleure des manières, en devançant désormais GC (26 points) et talonnant les voisins d’Hermance (29). Aussi, avec 27 points, GePLO prend de la marge sur le cinquième (LUC, 20). Une vitale ascension, vivement souhaitée et grandement réconfortante. « De là à repartir avec le bonus offensif, cela va nous faire du bien. Le haut du tableau est très serré et nous avons encore beaucoup à y prouver. Les matches qui vont arriver vont être très importants. Nous n’avons pas le droit à l’erreur si l’on veut terminer dans les quatre premiers », affirme pour sa part Kenji Caprice, auteur également de son essai après son entrée en seconde période (55e).

« Ce n’était certes pas un match parfait mais il nous permet de reconstruire notre saison. C’est aussi seulement le deuxième match de la nouvelle année »

Sylvain Hirsch, trois-quart centre du RC Genève Plan-les-Ouates

GePLO a littéralement connu une mauvaise entame de rencontre, un premier quart d’heure de soumission, sans toucher le ballon et qui donne logiquement lieu à l’ouverture du score de Grasshopper grâce à l’international suisse Tim Vögtli (10e), qui échappe à la vigilance de la défense genevoise. Aussi, les Chevaliers ont eu leurs occasions de relancer, de se libérer de la domination adverse, mais l’imprécision des gestes et des passes fut de trop. Trois en-avant – grossiers – et trois touches (très) mal négociées dans le courant de la première mi-temps ont par ailleurs témoigné de la mauvaise entame. Si l’on y ajoute même la pénalité bien placée mais mal tirée par le numéro 15 de Plan-les-Ouates, Léo Bel au quart d’heure (14e), l’on illustre encore mieux l’ampleur de la fébrilité des Jaunes et Bleus dans les premières minutes de la rencontre. Il faut dire, dans l’ensemble, que la partie des Chevaliers fut loin d’être parfaite et ce, dans la durée des 80 minutes de jeu. Une nervosité – presque une impatience –, un état d’agitation permanent qui aura usé la résistance des deux équipes. L’usure, c’est peut-être aussi ce qui a eu raison des Zürichois, victimes de périodes d’absence comme lors des dix minutes suivant le premier quart d’heure de jeu qui ont vu Plan-les-Ouates inscrire deux essais en contre. À chaque fois, c’est le très bon travail de sape du talonneur Florian Diller qui a ouvert la voie aux Chevaliers. D’abord en contrant une relance de GC à cinq mètres de la ligne d’en-but – ce qui permet à Pierre Giffard d’égaliser à 7-7 (15e) –, puis en dévalant 20 mètres de terrain pour offrir l’essai au même Giffard quelques minutes plus tard sur l’aile gauche (21e). Sylvain Hirsch explique alors: « Ce n’était certes pas un match parfait mais il nous permet de reconstruire notre saison. C’est seulement le deuxième match de la nouvelle année et on a perdu notre premier en quart de coupe contre Hermance. Nous nous remettions véritablement en selle aujourd’hui. »

Un essai pour Grasshopper après 40 phases de jeu cumulées

Avant la mi-temps, le score était à l’avantage de Grasshopper (12-14), grâce notamment au bon travail du deuxième international suisse Hugh Kisielewski qui aplatit en réponse à Giffard à la 26e. Mais entre-temps, l’équipe zürichoise aurait pu se voir sanctionnée pour plusieurs plaquages hauts, dont notamment celui du numéro 24 Jean-Baptiste Flüeler à la demi-heure de jeu (30e). Le handicap au score témoignait pourtant moins d’une supériorité nette des Zürichois qu’un équilibre des forces certains entre les deux formations. En tous cas, sur le plan physique, tant GePLO que GCZ eurent tenu l’opposition jusqu’au bout; fruit d’une préparation méticuleuse. « Nous avons vraiment travaillé tout au long de la semaine et nous nous étions promis de battre cette équipe de Grasshopper qui est vraiment redoutable », témoigne Éric Andreu, satisfait de l’esprit démontré sur le terrain. Voilà encore que dans le second acte, c’est la bravoure des Chevaliers en défense qui est ressortie. Après une pénalité transformée par Léo Bel (44e), l’équipe de Genève Plan-les-Ouates a été contraint de résister sous la pression de Grasshopper, presque cinq minutes de jeu durant. Une défense solide, non dissipée, qui aura eu le mérite de ne pas ployer sous le physique certain des Zürichois. Preuve: l’arrière de l’Équipe de Suisse Hugh Kisielewski ne marque que sur une pénalité (49e) provoquée après un peu plus de dix phases de jeu (15-17). Pourtant plus brouillons offensivement que défensivement, les hommes d’Éric Andreu parviendront encore, toutefois, à trouver la marque dans le courant de la dernière demi-heure, grâce aussi à un nouveau passage à vide de 20 minutes de GC. Kenji Caprice en va d’abord de son essai (55e) avant que Léo Bel ne creuse l’écart deux dizaines de minutes plus tard (74e), octroyant par ailleurs le bonus offensif aux Chevaliers. Pis, entre-temps, Grasshopper n’eut voix au chapitre; après une période de possession et de pression dans les alentours de l’heure de jeu, les hommes d’Alexandre Ramon n’eurent la lucidité de libérer rapidement le ballon après un ruck à… 3 mètres de la ligne d’en-but, laissant par conséquent aux Chevaliers de se libérer (64e). Ce deuxième acte de bravoure à l’arrière aurait aussi pu être accentué par une pénalité de Léo Bel à la 71e; le numéro 15 de Plan-les-Ouates a toutefois trouvé le poteau sur son chemin.

« La défense a suivi car nous avions vraiment envie de remporter ce match. Nous n’avons rien lâché jusqu’à la dernière minute »

Éric Andreu, entraîneur du RC Genève Plan-les-Ouates

C’est alors que commence le vrai combat. Dans les cinq minutes conclusives, c’est Grasshopper qui fait le jeu. Exclusivement. Avec une once de malchance et face à une grande muraille jaune et bleue. En effet, entre la 75e et la 82e minute, il y eut pas moins de 30 phases de jeu pour les Zürichois, toujours plus dominants, toujours plus tranchants. Le troisième ligne suisse Tim Vögtli parviendra bien à réduire l’écart (25-22) à la 80e minute – transformation par ailleurs incroyablement manquée par Kisielewski en face des poteaux. En cause, la précipitation. Mais derrière, l’arrière-garde genevoise n’a plus rien concédé, jusqu’au coup de sifflet final à la… 82e minute de jeu et 40 phases de jeu cumulées en défense en seconde période. « La défense a suivi car nous avions vraiment envie de remporter ce match. Nous n’avons rien lâché jusqu’à la dernière minute », consent l’entraîneur des Chevaliers. « Nous n’avons touché aucun ballon dans les cinq dernières minutes. Nous avons été vaillants, nous n’avons rien lâché et ils n’ont pas réussi à marquer. Notre victoire aujourd’hui doit beaucoup à notre force de résistance, nous ne nous faisons pas surprendre en attaque. Toute notre détermination a payé aujourd’hui », confirme pour sa part Kenji Caprice. Grasshopper aurait au moins pu tenter le drop – afin d’arracher l’égalisation à 25-25 – mais l’équipe a préféré joué ses chances jusqu’au bout.

« Sur l’ensemble des deux matches, nous sommes à égalité »

« La défense était, selon moi, clairement un de nos points à améliorer. Nous devions tenir une intensité élevée tout au long du match. Zürich est la première équipe du championnat et nous espérons sincèrement les accompagner aux playoffs. Et pour y arriver, il nous fait du bien de jouer des matches aussi relevés qu’aujourd’hui – aiguillonne Sylvain Hirsch, frère du blessé Gaëtan (pubalgie) – Face à GC, ce sont des matches d’une grande intensité, ce qui n’arrive pas tout les week-end. C’est donc plaisant de gagner, d’autant plus face à d’aussi grandes équipes. » Aussi, après la rencontre des Cherpines, GePLO et le GCZ ont prouvé leur équivalence, tant physique que mentale. Puis, les deux équipes repartent avec un bonus, le premier offensif, le second défensif: « Sur l’ensemble des deux matches, nous sommes à égalité d’essais je pense. Mais la victoire d’aujourd’hui est très importante car elle nous permet de reconstruire notre équipe », consent encore Éric Andreu. Alors, une victoire à même d’effacer les désillusions de la Coupe ? « Ce n’est pas pareil – tranche Éric Andreu – L’objectif cette année est le championnat, même si la Coupe n’avait pas été délaissée. » Une réalité que partage également Kenji Caprice: « La défaire en Coupe digérée ? Pas vraiment, il faut dire. Nous tenons tous cette défaite entre la gorge. Nous avons essayé de nous reprendre aujourd’hui et nous l’avons fait plus ou moins avec la manière. Nous souhaitions une victoire plus franche mais nous avons le temps maintenant de pleinement l’oublier. En ayant gagné le titre l’année dernière, être sortis en quart de finale, ce n’est pas très glorieux. » Sylvain Hirsch en est allé également de son analyse: « Aujourd’hui, la défaite était probablement interdite mais je dirais plutôt que la victoire était impérative car elle a une valeur régénératrice pour l’ensemble du groupe. Il faut toujours se rattraper sur quelque chose, d’autant plus après une défaite en Coupe. Nous devions donner des garanties dès le début de la reprise et nous l’avons fait. »

« Toute la fin de saison va approcher et nous devrons être à la hauteur pour figurer en phases finales »

Kenji Caprice, troisième ligne du RC Genève Plan-les-Ouates

Dans les faits, désormais – le temps ne courant plus non plus – le premier objectif est bien de se qualifier pour les phases de playoffs du championnat et ainsi se donner les moyens de disputer la finale du championnat lors de la journée des finales le 10 juin à Colovray. « Nous voulions gagner, nous rattraper de notre première partie de saison qui n’était pas éclatante. Au final, jusqu’à la dernière seconde, c’était très partagé et nous sommes heureux d’en être ressortis vainqueurs. Nous sommes heureux et on espère que cela va continuer comme ça. Toute la fin de saison va approcher et nous devrons être à la hauteur pour figurer en phases finales. Nous étions passés à côté du titre l’année passée, cette année nous le voulons », avoue alors Kenji Caprice. « Nous devions tous nous ressouder et repartir sur de bonnes bases pour viser la finale et la victoire. Nous avions besoin d’un match référence pour y parvenir et je pense que celui-ci est le bon », confie à son tour Sylvain Hirsch, lequel s’est par ailleurs entraîné à Zürich ces derniers temps, lui faisant notamment manquer le stage de l’Équipe de Suisse, engagée contre la Pologne la semaine passée aux Cherpines. Par ailleurs, en manque d’entraînement en ce début d’année, Sylvain n’a disputé que son premier match avec GePLO cette année. Une première victorieuse donc. « J’ai joué un match avec la deuxième équipe [ndlr, de GePLO] à Winterthur et comme je ne m’étais entraîné qu’un mois avec le club, j’ai dû reprendre les bases: jouer avec la deuxième équipe pour ensuite retrouver la première. Il ne doit y avoir aucun privilège pour aucun joueur », conclut-il alors. La prochaine échéance pour Genève Plan-les-Ouates sera un déplacement intéressant à Chavannes pour y affronter Stade Lausanne le 7 avril, la même semaine qui verra un nouveau choc au sommet entre Grasshopper et le RC Nyon à Zürich. Nul doutes, les prochaines journées seront déterminantes pour l’équilibre des forces dans une LNA plus ouverte que jamais. Les meilleurs triompheront.

Les faits de match:
RC Genève Plan-les-Ouates v Grasshopper Club Zürich, 25-22 (12-14)

Composition du RC Genève Plan-les-Ouates:
1 Yann Hettich, 2 Florian Diller, 3 Kevyn Soule, 4 Ianis Holweger, 5 Kevin Hocde, 6 Vincent Giffard, 7 Nicolas Ruys ©, 8 Jean-Camille Nonnat, 9 Aurélien Champ, 10 Pierre Giffard, 11 Julien Barrau, 12 Sylvain Hirsch, 13 Maxime Chiavaroli, 14 Olivier Von der Weid, 15 Léo Bel. Remplaçants: 16 Matthieu Leroux, 17 Kenji Caprice, 18 Michaël Threstran, 19 Nicolas Degli-Angeli, 20 Maxime Hauw, 21 Cyril Dairain, 22 Matthieu Garnier et 23 Aurélien Debarge. Entraîneur: Éric Andreu.

Composition du Grasshopper Club Zürich:
1 Nico Scharenac, 2 Philipp Henggi, 3 Norman Pedrini, 4 Christian Röhrig, 5 Felix von Reischach, 6 Tim Vögtli, 7 Sylvain Coutu, 8 James Pickering ©, 9 Olivier Dias, 10 Finlay Small, 11 Yared Ketema, 12 Radu Ilie, 13 Jess Roberson, 14 Ivan Kraljevic, 15 Hugh Kisielewski. Remplaçants: 16 E. Kim, 17 Ekim Saraçlar, 18 Samuel König, 19 Diego Favre, 20 Yannick Staubli, 21 Louis Reyes, 22 Leo Luginbühl, 23 Michel Meier et 24 Jean-Baptiste Flüeler. Entraîneur: Alexandre Ramon.

Essais: 15e et 21e P. Giffard; 55e Caprice; 74e Bel / 10e et 80e Vögtli; 26e Kisielewski.
Transformations: 15e Bel (25%) / 10e et 26e Kisielewski (66%).

Pénalités: 44e Bel (1/4, 25%) / 49e Kisielewski (1/2, 50%).

Notes: Centre sportif des Cherpines, Plan-les-Ouates (GE). 200 spectateurs.
Sortie sur blessure de Jess Roberson (30e).
Plan-les-Ouates sans Gaëtan Hirsch et Romain Gérard (blessés).

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