UEFA Nations League: la Suisse définitivement dans la cour des grands

Le Président de l'UEFA, Aleksander Čeferin, a présenté durant la cérémonie la Coupe de la Nations League. © leMultimedia.info / Oreste Di Cristino

Le tirage au sort inaugural de la première édition de l’UEFA Nations League a eu lieu mercredi midi au SwissTech Convention Center de Lausanne, à quelques mètres du campus de l’EPFL. La Suisse y a connu ses deux adversaires de groupe qui lui partageront les ambitions de la nouvelle compétition. Les hommes de Vladimir Petkovic affronteront ainsi, dès septembre 2018, la Belgique (aller le 12 octobre 2018 et retour en Suisse le 18 novembre) et l’Islande (aller le 8 septembre 2018 et retour à Reykjavík le 15 octobre) sur le principe de deux matches aller-retour. Une belle opportunité pour le sélectionneur helvétique d’opérer à de nouvelles expérimentations. La première division (League A) verra également un trio alléchant entre la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. Dans les divisions inférieures, saute également aux yeux un derby intéressant entre la République Tchèque et la Slovaquie (League C).

« C’est une nouvelle compétition excitante qui vient de voir le jour », exprimait le Président de l’UEFA, Aleksander Čeferin. Foulant le tapis rouge de l’entrée inférieure de la SwissTech Convention Center, les délégations n’ont non plus caché leur sourire, emprunt de curiosité et d’autant d’ivresse de compétition. « La Nations League est une part intégrante du football moderne, avec des promotions et naturellement, des relégations », continua alors le dirigeant slovène. C’est bien la route sinueuse du football actuel que l’institution suit; avec le décuplement des parties et la mobilisation quasi-constante des joueurs professionnels sur le terrain de jeu. Celle-si a également le mérite de porter au défi plusieurs équipes qui n’auraient pas eu l’opportunité de s’affronter, en match amical du moins. « Cette compétition rassemble une pluralité d’équipes qui n’auraient sans doute pas eu l’occasion (souvent) de se rencontrer – concède alors le directeur des compétitions de l’UEFA Giorgio Marchetti – Nous accélérons décidément vers un sentier déjà tout tracé. » Pourtant, le scepticisme gagne encore du terrain, alors que le calendrier réserve une seconde compétition d’envergure quelques mois seulement après la tenue de la Coupe du Monde 2018 en Russie. Une défiance qui n’a pourtant pas gagné les officiels des délégations nationales. « Nous jouerons à Paris, Amsterdam et ailleurs… C’est une belle épopée ! », lâchait alors en zone mixte le sélectionneur allemand Joachim Löw, visiblement bercé par le nouvel hymne de la Nations League.

« Tout le monde peut être promu ou relégué »

Aleksander Čeferin, Président de l’UEFA

Preuve de plus d’une certaine démocratie prenante dans le monde du football, c’est le système constamment renouvelable des divisions qui favorise les bonnes impressions. « Tout le monde peut être promu ou relégué », consent alors à nouveau Čeferin (voir le fonctionnement de la compétition en encadré). Aussi – est-il vrai –, porter toujours plus d’enjeu dans les matches internationaux est une solution qui convient à bon nombre d’acteurs, y compris les supporters du football international et les dirigeants nationaux, tout autant que les officiels exécutifs de l’UEFA: « J’y ai milité en tant que membre du comité exécutif de l’UEFA et j’ai tout-à-fait approuvé l’idée parce qu’elle est bonne – avouait alors mercredi le Président de l’ASF Peter Gilliéron – Certes, le mécanisme est encore un peu compliqué mais dans quatre ans, tout le monde saura comment vont les choses. Je crois que remplacer les matches – soit-disant – amicaux avec des matches de compétition est une perspective à creuser car elle arrange tout le monde, les spectateurs, les médias, les joueurs et les officiels. Sans toutefois oublier que les matches amicaux ne disparaissent pas du calendrier. Mais ce faisant, nous avons plus de liberté dans notre choix car plusieurs parties contre de grandes équipes sont désormais comprises d’office dans le programme. » Autrement dit, plus d’arrangement protocolaire pour organiser des matches au sommet en période d’accalmie; les hautes affiches sont désormais automatiquement programmées à un moment bien précis du calendrier international. Un plaisir que partage par ailleurs le sélectionneur islandais Heimir Hallgrímsson: « L’Islande est supportrice de cette compétition, aussi car nous avons maintenant la chance de la remporter [rires]. C’est notre philosophie et nous prenons notre calendrier à venir avec beaucoup d’optimisme et de caractère. »

La Suisse en route entre Bâle, Bruxelles et Reykjavík

En fin de matinée, dans les moments décisifs et plus attendus de la journée sur le campus de l’EPFL, la Suisse a connu le nom des deux adversaires qu’elle sera amenée à affronter entre septembre et novembre cette année 2018. Un groupe relevé – comme attendu – mais qui laisse entrevoir plusieurs opportunités pour les trois formations. « Nous avons joué contre la Suisse. Nous avons joué contre la Belgique. Je me souviens de matches très compliqués; nous avons besoin de nous mesurer à nouveau face à ces équipes. C’est notre unique moyen de développer notre nationale. Nous serons toujours très motivés, c’est pourquoi il est mieux pour nous de jouer ces matches plutôt que des matches amicaux », avouait alors Hallgrímsson. « C’est un groupe très intéressant, composé d’adversaires très intéressants contre lesquels nous pourrons tester notre football professionnel. Il sera intéressant de nous jauger aussi car nous chercherons à remporter notre groupe », confirmait également pour sa part Vladimir Petkovic. Mais il n’empêche que les affiches auraient pu être à quelques égards plus alléchantes: « Nous aurions pu avoir l’Espagne ou l’Allemagne dans notre groupe; cela aurait été plus attractif pour les spectateurs et les supporters. Mais en ce qui concerne la Belgique et l’Islande, du point de vue sportif, cela reste très intéressant », aiguillonnait alors Peter Gilliéron, suivi dans ses propos par le sélectionneur espagnol de la Belgique Roberto Martínez Montoliú: « Je trouve que le format de cette compétition est excellent. Nos adversaires n’ont pas les noms les plus glamours que nos fans auraient espérés mais du point de vue footballistique, toutes les nations sont présentes en première division pour leur mérite. »

« Un portail intéressant pour notre équipe nationale »

Vladimir Petkovic, sélectionneur de l’Équipe de Suisse

Vladimir Petkovic a, pour sa part, aussi évaluer le niveau de son équipe nationale, brillamment qualifiée pour la Coupe du Monde en Russie en juin prochain. Inévitablement, le fruit de son travail depuis son accession à la tête de la nationale en 2014 a inscrit durablement la Nati parmi les meilleures équipes du continent. « La Suisse a défendu une position dans le football mondial qui est très impressionnante. De très jeunes talents ont rejoint cette équipe, composée d’individualités talentueuses, à l’image de [Granit] Xhaka ou [Xherdan] Shaqiri qui sont eux-mêmes accompagnés par de jeunes pousses très prometteuses. Vladimir [Petkovic] a fait un travail extraordinaire ces dernières années et nous sommes impatients de les affronter pour un match qui s’annoncera compliqué », soutient en zone mixte Roberto Martínez. La fierté est alors d’autant plus grande pour l’entourage suisse qui mesure le pas accompli depuis la dernière décennie, et d’autant plus depuis la Coupe du Monde 2014 au Brésil. En 2018, la Suisse fait partie des 12 meilleures nations du continent, chose qui n’aurait pas été imaginable au début du millénaire: « J’ai eu la même pensée lorsque j’ai vu la liste des douze nations sélectionnées dans la première division. Cela nous comble de fierté, bien évidemment, car nous ne sommes plus la “petite” Suisse mais maintenant, nous sommes la “grande” Suisse », convient le président de l’ASF Peter Gilliéron. « Je pense que c’est un portail intéressant à franchir pour notre nationale alors que nous n’avons pas énormément de parties amicales de prévues, ni même faciles à trouver – ajoutait Vladimir Petkovic au terme du tirage au sort – Indéniablement, avoir ces quatre rencontres de grande qualité à affronter est une très belle opportunité de nous faire valoir au niveau européen. Dans l’ensemble, je trouve que cette nouvelle compétition est une très bonne idée, mais nous aurons à faire pour y confirmer notre place [ndlr, en première division, “League A”]. »

« L’Islande a du potentiel, non seulement la première mais aussi les M21 »

Après les îles Féroé, la Suisse connaîtra un nouveau grand saut dans l’Atlantique Nord, mais cette fois, la teneur de la rencontre sera plus palpable. « C’est une équipe qui s’est parfaitement démenée lors des dernières années, non seulement leur première équipe mais aussi la sélection M21 qui possède une génération très talentueuse. Je suis curieux et séduit par les qualités que cette nation produit ces derniers temps. Nous aurons également notre jeu à construire face à ce genre d’équipe », alerte le sélectionneur suisse. L’image du clapping islandais à Nice après la victoire face à l’Angleterre (2-1) et sa conséquente qualification pour les quarts de finale de l’Euro 2016 en France n’a laissé personne indifférent. La qualité du jeu islandais a pris de l’ampleur depuis le dernier mondial au Brésil pour lequel ils ont manqué leur qualification aux barrages face à la Croatie (2-0 à Zagreb): « Pour certains, nous sommes une belle surprise du football mondial, pour ce que nous avons fait ces quatre dernières années. Nous donnons tout pour maintenir ce niveau, notre niveau et nous espérons continuer à surprendre les autres équipes que nous aurons à affronter cette année », affirme confiant Heimir Hallgrímsson. De plus, pour l’entraîneur de la Belgique, l’histoire du pays est part intégrante de l’histoire du football. Alors que la dernière rencontre entre la Belgique et l’Islande remonte au 12 novembre 2014, en match amical (3-1 pour le Diables Rouges à Bruxelles), l’impression islandaise n’a pas manqué de marquer les esprits. « L’Islande est un pays qui est porté par ses fans – débute Roberto Martínez – Ce qu’ils ont démontré à l’Euro en France est inscrit dans l’histoire de la nation, quelque chose qu’ils ont dûment célébré. C’est donc une compétition qui nous est la bienvenue aussi car elle est édifiante dans la sphère de notre sport. La Belgique la disputera avec une mentalité gagnante qui ne nous quitte jamais. Nous jouerons pour le titre. »

« Nous pouvons compter sur l’expérience de nos individualités »

Heimir Hallgrímsson, sélectionneur de l’Islande

Avant la Nations League, pourtant, il y a une Coupe du Monde à préparer et à disputer face à l’Argentine, la Croatie et le Nigéria. Une nouvelle compétition internationale dans l’agenda de l’Islande qui, très certainement, structurera encore plus leur jeu et leur expérience des grands rendez-vous. « Pour que nous passions un bel été en Coupe du Monde, il nous faudra un cadre stable. Nous avons un très bon système en Islande. Beaucoup de nos joueurs jouent régulièrement en Europe, à un niveau professionnel alors que nous n’avons qu’une ligue amateure en Islande. C’est pourquoi, nous avons la chance de pouvoir compter sur l’expérience de nos individualités. Nous n’avons certes pas le même niveau des joueurs qui composent un pays comme le Brésil mais nous produisons de grandes choses avec nos moyens. C’est une satisfaction certaine pour moi », lâche le sélectionneur Hallgrímsson. Ce à quoi s’ajoute la perspective nouvelle de la Nations League, encore plus édifiante, encore plus imprégnante: « Avec la Coupe du Monde et nos rencontres programmées désormais face à la Suisse et la Belgique, nous pouvons dire que c’est une très grande année qui attend notre Islande. C’est une très bonne opportunité pour nous pour évoluer à un niveau supérieur. Nous aurons l’occasion d’exposer nos faiblesses mais aussi de les faire progresser. Nous nous développerons certainement, aussi grâce à la Nations League. »

« Rúnar Már Sigurjónsson va prendre un nouveau (bon) départ »

Heimir Hallgrímsson, sélectionneur de l’Islande

Cadre des Grasshopper de Zürich depuis 2016, le milieu de terrain Rúnar Már Sigurjónsson, membre apparent de la nationale islandaise a vécu une fin d’année 2017 difficile en Suisse, alors qu’il n’était plus aligné dans l’effectif du nouvel entraîneur Murat Yakin. Une situation qui n’a manqué d’émettre quelques craintes en vue de la sélection prochaine des 23 pour la Coupe du Monde 2018 en Russie. Pourtant, à son sujet, le sélectionneur Heimir Hallgrímsson a tenu des propos élogieux sans toutefois masquer la fragilité d’une sélection qui dépendra de la forme physique et du temps de jeu du joueur qui a été prêté six mois au FC Saint-Gall, début janvier: « Il était avec nous au Qatar en novembre [ndlr, 1-1 en match amical]. Il ne jouait pas beaucoup fin 2017 et il avait besoin de changer, de prendre un nouveau départ. C’est un très bon joueur mais il a besoin de jouer pour figurer dans l’équipe qui ira en Russie en juin. Il s’est rendu compte qu’il avait besoin de changer et de trouver une nouvelle motivation. » Preuve, s’il en fallait encore, que les places pour le mondial russe sont chères et sélectives. L’Islande qui grandit dans un nouveau cadre – parmi les 12 meilleures nations européennes –, en témoigne à son tour.

L’épreuve des Diables Rouges

La Belgique n’est pas une équipe tout-à-fait inconnue pour les hommes de Vladimir Petkovic, lesquels les ont affrontés en match amical le 29 mai 2016, quelques jours avant de partir pour l’Euro 2016 en France (victoire 2-1 des Diables Rouges au Stade de Genève). Et autant dire que le souvenir de la qualité technique belge ne s’est pas évanouie dans la mémoire des Suisses: « La Belgique a de très bons joueurs, de très bonnes individualités – confirmait au SwissTech Convention Center Vladimir Petkovic – Ils l’ont par ailleurs montré lors de leur dernière phase de qualifications pour le mondial. Les points que nous serions amenés à remporter face à eux auront évidemment une importance certaine. C’est un adversaire redoutable mais il était déjà connu que nous n’aurions que des gros calibres dans notre groupe. C’est décidément ce que nous avons besoin pour grandir dans notre football. » Toujours est-il que du côté belge, c’est la forme des joueurs à quelques mois de la Coupe du Monde qui a dominé les discussions en zone mixte à Lausanne. Le sélectionneur espagnol Roberto Martínez Montoliú n’a pas manqué de préciser que les échéances à venir gardent une certaine hiérarchie, le mondial d’abord, la Nations League ensuite.

« Je prie pour mes joueurs gagnent du temps de jeu et des points avec leurs clubs respectifs, qu’ils fassent de bonnes performances car l’équipe nationale a besoin d’eux »

Roberto Martínez Montoliú, sélectionneur de la Belgique

Romelu Lukaku (Manchester United), Vincent Kompany (Manchester City), Eden Hazard (Chelsea) ont tous connu ces derniers temps des temps d’arrêt (plus ou moins longs), questionnant leur état de forme à l’approche du “money time” pour la sélection des 23 pour la Russie. « Ce n’est jamais facile de vivre ces moments mais connaissant leur force et leur volonté de se dépasser sur le terrain, cela inquiète toujours un peu, aussi en vue de la Coupe du Monde. Je suis certain que tout le monde va récupérer très rapidement, c’est aussi le souhait de tout supporter des Red Devils qui suit l’ensemble de ses joueurs dans les grands rôles qu’ils sont amenés à endosser à travers l’Europe. Je prie pour que mes joueurs gagnent du temps de jeu et des points avec leurs clubs respectifs, qu’ils fassent de bonnes performances car l’équipe nationale a besoin d’eux », affirme l’entraîneur de la Belgique à Lausanne. La validité des propos de Roberto Martínez s’applique aussi au cas de Thomas Vermaelen, à nouveau blessé (claquage) avec le FC Barcelone ce week-end face au Bétis Séville. « Thomas est l’un de nos plus grands joueurs et il joue un grand rôle pour le FC Barcelone. Barcelone n’est pas une quelconque équipe, c’est une équipe où il est particulièrement difficile pour un joueur de se distinguer; l’on y développe un jugement très rapidement. Thomas s’y est très bien intégré [ndlr, il a relégué notamment Samuel Umtiti sur le banc de touche], et il joue actuellement à l’un de ses meilleurs niveaux. Il est toujours très plaisant de constater ses qualités. C’est un joueur incontournable pour les Red Devils. Sa nouvelle blessure est le signe de sa bonne période avec son club; lorsque l’on joue deux à trois matches par semaine, ce genre de blessures est d’autant plus récurrent par fatigue que pour toute autre chose. Mais je peux vous dire que sa condition physique est très bonne. » Le principe de l’entraîneur espagnol qui a succédé à Marc Wilmots en 2016 est très simple. La Belgique, à son image, ne diffuse aucun souffle négatif, aussi car il n’en est pas fait objet ces dernières deux années, les résultats des Diables Rouges inspirant de belles prospectives. « Ne pensons pas négativement, si nous pensons que quelque chose de mal va se produire, cela se produira. Je regarde mes joueurs s’épanouir sur le terrain malgré que les deux prochains mois soient critiques pour leurs équipes dans n’importe quel championnat. Nos individualités ont besoin de compétition et c’est ce que nous allons regarder ces prochains mois », rapporte alors le sélectionneur, confiant et déterminé.

« Nos joueurs ont la maturité nécessaire pour se concentrer pleinement, en temps voulu, à leur équipe nationale »

Roberto Martínez Montoliú, sélectionneur de la Belgique

« L’on connait les contributions qui sont celles de nos individualités et sur la distance, nous garderons un œil attentif sur tous les joueurs. La santé mentale et physique de nos joueurs nous impacte directement; il faut être en forme pour faire durablement partie de l’équipe de Belgique. » Les cadres de l’équipe sont avertis au même titre que les aspirants. À ce titre, le cas de Kevin Mirallas prouve une bonne fois que les choix de carrière sont importants. Délaissé sur le banc d’Everton, le national belge aura fait le plus gros pas – et le meilleur en vue de la Coupe du Monde – de migrer “chez lui” à Olympiakos selon Martínez. Une décision juste de quitter la Premier League si le temps de jeu ne lui était pas assuré. Au sélectionneur de la Belgique de conclure: « Nous aurons la préparation que nous nécessitons, il est nécessaire de bien intégrer les joueurs dans le mondial qui sera le leur. La pause hivernale a été un moment très délicat et important. Toujours est-il que tout le monde est heureux en vue de la Coupe du Monde; ils se connaissent depuis longtemps et partagent leurs joies tous ensemble. Ils ont tous la maturité qu’il faut pour pouvoir, à la fin de la saison, pleinement se concentrer pour leur équipe nationale. » Autant dire, dans ce cadre-ci, que la Nations League s’aventurera, dès septembre 2018, tel une nouvelle occasion de tester les individualités au sein de leur propre équipe nationale. Il n’est dès lors pas exempt que plusieurs équipes ne testent de nouvelles combinaisons dans ce format, comme lors d’un match amical mais avec les faveurs d’une véritable compétition.

Un système de promotion/relégation

L’UEFA Nations League s’est définitivement inspirée du mécanisme des compétitions pour les clubs. Elle se présente comme véritable championnat des nations, composé de quatre divisions dans lesquelles l’objectif de victoire est évident. Les deux premières division (League A et B) sont composées de quatre groupes de trois équipes, la League C de trois groupes de quatre et un groupe de trois et enfin la League D de quatre groupe de quatre. Dans chaque groupe (pour les divisions B, C et D) – fonctionnant selon le principe d’un classement comptable usuel – l’équipe nationale qui a terminé l’exercice à la première place est automatiquement promue dans la division supérieure et à contrario, l’équipe finissant dernière (dans les divisions A, B et C) est rétrogradée à l’échelon inférieur.

Pour la League A, les quatre équipes finissant en tête de leur groupe respectif se qualifient pour les phases finales à jouer au mois de juin 2019. Deux demi-finales, un match pour la troisième place et une finale seront organisées dans un pays à définir d’ici à décembre 2018. Le vainqueur de la finale y sera alors sacré premier champion de la Nations League de l’histoire.

Des phases finales seront également organisées en mars 2020 pour les League A, B, C et D. Les quatre meilleures équipes de chaque groupe se disputeront, selon le même format que pour la League A, l’accession à l’Euro 2020. Les vainqueurs de chaque division accèderont ainsi directement parmi les 24 équipes qualifiées pour la compétition, les 20 autres étant déterminées selon les phases de qualifications usuelles. Si le vainqueur d’une des quatre divisions est déjà qualifié pour l’Euro 2020, sa place sera automatiquement reversée au finaliste de la division inférieure, et ainsi de suite – d’où la nécessité, dans les cas les plus complexes, de définir un troisième dans chaque division par le biais du match pour la troisième place.

Cette organisation ne dissimule pas les volontés certaines de l’UEFA de démocratiser encore plus les compétitions pour les équipes nationales, laissant l’opportunité à plusieurs petites équipes de tirer leur épingle du jeu dans la course à l’Euro 2020. En effet, parmi les 16 équipes composant la League D, comprenant les plus petites équipes cotées au classement UEFA, l’une d’elles sera assurée de participer à la compétition continentale, chose qui aurait été rendu impossible via les phases de qualification normales. Bonne ou mauvaise idée ? cela se discute.