L’Équipe de Suisse connaît désormais son adversaire pour les barrages de la Coupe du Monde 2018. Elle se déplacera à Belfast le 9 novembre avant de jouer son va-tout lors du retour à Bâle le 12 novembre à 18 heures. L’Irlande du Nord n’est sans doute pas le pire des tirages possibles – alors qu’ils ont connu leur dernière participation pour une Coupe du Monde qu’en 1986. Mais certainement, les hommes de Michael O’Neill auront leur coup à jouer dans un aller-retour plus qu’indécis. Si Vladimir Petkovic rappelle les 27 points issus du groupe de qualification, le sélectionneur nord-irlandais, ancien coach des Shamrock Rovers, connaît ses atouts pour défier la Nati sur son territoire.
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L’Irlande du Nord n’est sans doute pas le pire des tirages possibles pour l’Équipe de Suisse et Vladimir Petkovic. Mais l’avenir de la Nati en Coupe du Monde 2018 n’est de loin pas garanti pour autant. Si les 27 points engrangés tout au long d’un parcours rocambolesque ponctué par une défaite finale à Lisbonne face au Portugal (2-0) peut servir de maigre garantie en vue des deux prochaines rencontres du mois de novembre, l’Irlande du Nord n’est pas pour autant en reste de (très) bonnes performances dans son propre groupe de qualification où l’Allemagne eut dominé tous les débats, et de très loin. Sept blanchissages et une défaite imméritée en Norvège, bouclée sur un but contre son camp de Chris Brunt à la 71e minute. Des précédents qui justifient néanmoins la présence des deux formations dans l’antichambre cérémonieuse du Mondial. « Je suis partagé, neutre sur ce tirage au sort – entamait Vladimir Petkovic au sortir de l’auditoire où s’est déroulé le tirage au sort – Il n’est pas impossible mais contient quelques pièges. Les équipes qui se qualifient aux barrages ont à chaque fois leurs chances de trouver la qualification – généralement c’est du 50-50. Il nous faudra ensemble vivre ces deux matches de play-off contre l’Irlande du Nord et ils opposeront certainement une grande résistance. Ils ont réussi un blanchissage à sept reprises dans leur groupe mais il est de notre responsabilité de montrer un visage positif à Belfast et emmener définitivement la qualification en Suisse. »
« Nous avons les clef en main pour débloquer les matches. Nous nous en servirons »
Michael O’Neill, sélectionneur de l’Irlande du Nord
Certes pour le sélectionneur adverse, Michael O’Neill, le discours concorde même s’il témoigne une once de confiance supplémentaire au moment de se présenter dans la zone mixte aménagée dans le salon du siège de la FIFA: « Nous avons réussi sept cleen-sheets lors de notre campagne de qualification et seule l’Allemagne a réussi à marquer contre nous, alors que nous avions perdu sur un but contre notre camp en Norvège. Donc nous avons les clefs en mains pour débloquer les matches et nous essayerons de les utiliser sur les deux rencontres en novembre, même s’il est difficile de connaître à l’avance les véritables dénouements de notre double affrontement. Nous tenterons de toute évidence de rendre la vie dure à la Suisse. » Ce à quoi rappelle à nouveau le sélectionneur de l’Équipe de Suisse: « Nous revenons du Portugal avec un total de 27 points et un esprit juste. La tête est au Mondial et nous n’avons désormais qu’un seul objectif, prêter grande attention à notre prochain adversaire. Il nous faudra le respecter et faire attention à ne pas accuser de blessures inutiles. » Vladimir Petkovic semble particulièrement regretter l’absence de Valon Behrami à Lisbonne lors de la “finalissima” du 10 octobre dernier. « Il nous faudra respecter l’adversaire et prêter grande attention à leurs qualités. »
Des prestations défensives et physiques reconnues
« Il y a une très grande – et par ailleurs très belle – culture du football en Irlande du Nord. C’est une équipe aux prestations physiques et défensives imposantes et ils les ont passablement démontrées face à la République Tchèque, la Norvège ou encore face à l’Allemagne. Il serait alors très imprudent de ne pas les considérer pour ce qu’ils sont; un adversaire peu commode. » Vladimir Petkovic part sur ces phrases, comme mis mal à l’aise par un exercice qu’il n’avait pas préparé à l’avance. Il aura certainement choisi de garder la tête froide au moment de quitter le siège à FIFA-Strasse 20.
« La Suisse doit-elle avoir peur ? Mais nous l’espérons fortement »
Michael O’Neill, sélectionneur de l’Irlande du Nord
Michael O’Neill, quant à lui, adopte une certaine insouciance, impatient d’en découdre face à une sélection où le contraste sera certain. « La Suisse doit-elle être impressionnée de l’Irlande du Nord ? En tous cas, c’est ce que nous espérons [rires]. Mais il faut dire que je respecte énormément la Suisse pour son parcours très solide tout au long des qualifications jusqu’au Portugal. Je peux parfaitement imaginer qu’ils soient désabusés de ne pas avoir la certitude mathématique de leur qualification après tout ce qu’ils ont accompli. Ce sera bien l’occasion de nous tester face à eux durant ces barrages. » Le sélectionneur nord-irlandais joue immanquablement ses cartes; sa confiance, son tempérament, ses certitudes en défense et ses grands espoirs jouent sans doute en sa faveur, sans compter la ferveur d’un public enivré au Windsor Park de Belfast, où la Suisse débutera le 9 novembre prochain. « Ce qui nous donne grande confiance reste du fait que nous avons terminé deuxième de notre groupe derrière l’Allemagne. Donc bien sûr que nous pouvons croire en nos chances de victoire, tout comme les Suisses peuvent y croire également. Certes, la Suisse est un petit pays et ne possède pas de joueurs de très grande classe mondiale comme la Croatie qui compte notamment beaucoup sur Modric. Mais la Suisse est une équipe très difficile à jouer, tout comme nous en réalité. Nous devrons sans doute jouer d’une avance avant d’atterrir en Suisse et ainsi tenter de ramener la mise chez nous. » Ainsi, le gros de la qualification se jouera en Irlande du Nord ? Certainement. « Nous ne pouvons encore rien préparer pour l’instant. Nous devons avoir la tête dure et viser à rendre notre position forte après la première manche à Belfast. Les buts à l’extérieur compteront pour beaucoup dans ce match et peuvent sans doute nous avantager pour la deuxième manche [ndlr, à Bâle]. Nous devrons simplement viser un cleen-sheet à Belfast », conclut avec le sourire aux lèvres Michael O’Neill. De quoi attiser tout l’enjeu qui réside dans ces barrages entre les deux formations. Une chose est sûre; la Suisse est prévenue.
L’Italie face à la Suède
Tirées au sort par le défenseur emblématique espagnol Fernando Hierro à Zürich sous les coups de 14 heures, les huit barragistes européens des qualifications pour la Coupe du Monde 2018 en Russie ont enfin connu leurs adversaires, une semaine après avoir conclu une longue campagne au travers du continent. Tirée en première, l’Irlande du Nord affrontera donc la Suisse. Dans les autres rencontres issues des pots, la Croatie affrontera la Grèce. Le Danemark défiera l’Irlande et l’Italie aura l’avantage du terrain au retour face à la Suède. Cette dernière rencontre marque sensiblement un affrontement entre deux bigs teams alors que l’heure de la dernière chance a sonné dans ces qualifications européennes.