Du Skonto Stadion, Riga (Lettonie)
La rencontre de l’Équipe de Suisse face à la Lettonie à Riga ne s’annonce pas comme une promenade de santé, malgré l’écart technique. Comme face aux autres formations rencontrées durant l’été – les Îles Féroé en juin (2-0) et Andorre jeudi soir (3-0), c’est une autre équipe rudement défensive que les hommes de Vladimir Petkovic devront tenter de débusquer. Et sous la pluie, au Skonto Stadium, l’environnement sera aussi à appréhender. Le plus vite possible.
À Riga, ce sont les erreurs de parcours que Vladimir Petkovic redoute. Ni plus, ni moins. Le voyage est imposant, vers un pays dont la sélection, bien que modeste mais non moins surprenante, peut sans doute tirer profit des mauvaises conditions météo pour plonger la Nati vers l’apathie. C’est la solidité, psychologique, mentale, bien plus que physique que les hommes de Petkovic devront encore livrer au Skonto Stadium. Cela passe aussi par l’expérience; la patience voulue lors des précédentes échéances, pour ouvrir la marque à Genève face à cette même Lettonie (1-0), pour désarçonner les résistances défensives des Îles Féroé à Tórshavn (2-0) ou encore d’Andorre jeudi dernier à Saint-Gall (3-0). « Nous devrons rester concentrés et nous connaissons nos qualités pour respecter notre rang demain », lâche le sélectionneur national, rempilant, la semaine dernière, à la tête de l’équipe de Suisse jusqu’en 2020. C’est en effet à la veille d’un match aussi important, hors des repères du pays, que la personnalité de Vladimir Petkovic cueille sa superbe. Son charisme, son tact, au-delà de ses résultats probants, mènent le groupe vers la sérénité; le flegme de l’équipe nationale semblant irréprochable à la veille de descendre sur la pelouse visiblement détrempée de Riga. Placide et calme, il ne transmet pas moins à ses joueurs la dose de courage nécessaire pour appréhender les échéances à venir. C’est aussi grâce à cela que Petkovic pourra compter dimanche soir à Riga (21h45, heure locale) sur un effectif en forme, tant moralement que physiquement et décidément prêt à défendre l’avance fragile sur le Portugal au classement du groupe B. Mais Vladimir Petkovic a aussi su faire preuve parfois de lucidité, à l’heure où ses choix – à l’image du non-rappel de Gökhan Inler après la défaite 2-0 à Wembley – pouvaient volontiers se discuter. Aujourd’hui, la Suisse est première de son groupe et la confiance qui lui est allouée n’aperçoit nullement l’ombre d’un doute. Et dimanche soir, encore, il faudra prendre les bonnes décisions quant aux onze joueurs qui débuteront la rencontre. Laisser la place aux jeunes – avec Steven Zuber, Remo Freuler, Denis Zakaria ou encore Manuel Akanji – ou rappeler une certaine hiérarchie en titularisant les “anciens” Valon Behrami, Johan Djourou et Blerim Dzemaili ? Si le coach ne dévoile pas ses cartes – comme à son habitude – quelques certitudes permettent néanmoins de comprendre l’état actuel de la situation où toutes les individualités du groupe ont connu un point d’orgue lors de l’intersaison.
Behrami et Djourou d’entrée à Riga ?
Le voile sur l’état de santé de Xherdan Shaqiri semble définitivement levé et Haris Seferovic semble avoir cueilli la confiance recherchée depuis le début de la campagne qualificative, tous deux s’étant passablement faits plaisir au Kybunpark de Saint-Gall face à Andorre jeudi soir. Ne restent que quelques interrogations concernant la préparation de Valon Behrami (qui n’a, dans les jambes, que 26 minutes de jeu depuis le déplacement aux Îles Féroé) et Johan Djourou (qui n’a eu qu’un acclimatement express dans son nouveau club de l’Antalyaspor). Les derniers réglages sembleront être opérés lors de la dernière séance d’entraînement samedi soir sur la pelouse du Skonto Stadium, même si le sélectionneur valide une préparation satisfaisante jusqu’ici. « Nous avons eu un bon entraînement aujourd’hui », lâche-t-il devant la presse samedi après-midi. Toutefois, la présence de Johan Djourou en conférence de presse semble témoigner d’une probable titularisation à Riga, après avoir été ménagé face à Andorre. Une situation qu’il commente avec beaucoup de sérénité: « Déçu de ne pas avoir joué jeudi ? Non, la Suisse compte beaucoup de joueurs et nous pouvons êtres fiers des individualités que notre nationale dispose. » Après quoi, il réitère sa satisfaction d’avoir rejoint la Turquie cet été: « Je pense que mon football se développe bien, j’ai encore beaucoup à démontrer en équipe nationale et mon transfert dans un club dont le projet est juste ne peut qu’être bénéfique. Je suis content d’être là-bas après les difficultés que j’ai vécues à Hambourg. »
« C’est normal que les jeunes jouent. J’ai aussi été jeune »
Johan Djourou, défenseur de l’équipe de Suisse
Soucieux de la relève ? Souriant, le défenseur genevois entrevoit la situation actuelle de l’équipe avec beaucoup de philosophie. « Nous comptons beaucoup de jeunes avec d’énormes qualités, c’est normal qu’ils prennent du terrain et qu’ils jouent. J’ai aussi été jeune », conclut-il. Ce à quoi répond Vladimir Petkovic: « Les jeunes jouent et c’est un plus. Mais les autres sont toujours présents; ils doivent toujours être prêts à entrer et faire leur match, eux aussi. » Une manière pour le sélectionneur national de rappeler que chaque sélectionné à une responsabilité à endosser. « Pas que les jeunes et pas seulement les 23 sélectionnés – aiguillonne-t-il avant de continuer – Je compte beaucoup également sur les nombreux joueurs qui ne sont pas ici avec nous et qui sont restés à la maison. » À l’image de Silvan Widmer, Breel Embolo ou encore Mario Gavranovic et même Pajtim Kasami, qui vient de signer à Sion dans l’optique d’une convocation avec la Suisse ? « Nous avons parlé avec Pajtim – répond Vladimir Petkovic – non seulement maintenant qu’il s’est engagé avec le FC Sion mais aussi avant. Comme pour chacun, il est important qu’il joue avec son club, même si à la fin, cela dépend aussi des autres joueurs qui sont déjà avec nous. Lui, doit être prêt à scruter toutes les occasions qui pourraient peut-être s’offrir à lui. »
Un match à contrôler des les premières minutes
Cela ne semble avoir échappé à personne à l’heure où un journaliste letton interpelle Vladimir Petkovic sur ses dispositions à contrer une défense à cinq de la Lettonie. « Nous avons un style variable mais connu qui a des points positifs comme négatifs pour les adversaires », argue-t-il, bottant la question en touche. Néanmoins, cela laisse entrevoir le type de rencontre qui se profile pour les Suisses, contraints de faire le jeu, comme contre Andorre, et faire preuve d’impassibilité au regard des minutes qui s’écouleront. Marquer vite et assurer le jeu, pas d’autres alternatives pour les hommes de Vladimir Petkovic. « Donner le meilleur à l’entraînement comme en match. C’est un match important et difficile à appréhender. Il nous faudra jouer vite et chercher à tout prix les trois points, c’est tout ce que nous nécessitons demain », confirme Ricardo Rodriguez, presque discret en conférence de presse. « Le développement de l’équipe semble bon. Nous nous adaptons contre chaque équipe, suivant le match », rassure pour sa part Johan Djourou, toujours plus apte au combat.
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