Le FC Sion n’a fait que bouder son match retour face au FK Süduva (1-1)

Le FC Sion sort de l’Europa League, sans même l’avoir véritablement débutée face au FK Süduva, équipe de Marijampolé, au sud de la Lituanie. Réduits d’une lourde défaite à l’aller (3-0), les hommes de Paolo Tramezzani n’ont pas montré le visage escompté pour venir à bout d’une “rimonta” exceptionnelle au Stade de Genève (1-1). Christian Constantin en a eu la mine dépitée à l’heure de quitter la pelouse de La Praille. Une désillusion pour le club valaisan qui faisait de l’envergure internationale un objectif principal cette saison. Voir également les moments salients de la rencontre en 100 images.

👉 Notre direct du Stade de Genève quelques minutes avant le début de la rencontre !

Dans une Praille écornée d’une affluence peu spectaculaire – 410 spectateurs, un presque huis clos hors des repères du Tourbillon –, Le FC Sion n’a pas fait donne de miracles. Et sans aucun doute que l’élongation des matches en déplacement pèse sur la qualité technique du jeu sédunois, même s’il apparaît quelque peu stérile par moments. « Il est clair que l’accumulation des matches à l’extérieur de notre stade peut avoir une incidence sur notre jeu. Cela nous enlève certainement quelques qualités mais j’espère pouvoir y trouver quelques avantages d’ici aux prochains matches », reconnaît l’entraîneur italien du FC Sion Paolo Tramezzani. Autant dire qu’en quatre rencontres – à Thoune (victoire 1-0), à Marijampolé (défaite 3-0), à Lausanne (victoire 1-0) et à Genève ce mercredi soir (1-1) –, les Sédunois n’ont pas daigné produire un jeu d’une technique remarquable. Souvent proche du néant, Sion n’a semble-t-il, pour l’instant, pas encore pris ses marques pour la saison qui vient de débuter. Et au Stade de Genève, cette réalité en est encore apparue flagrante. Mais il y a du mieux. Au moins, ce mercredi après-midi, Sion a tenté même s’il était loin de la perfection: « Je suis personnellement déçu de sortir de cette compétition si importante à nos yeux. D’autant plus, au vue de notre prestation pleine de détermination, c’est dommage – entonne à nouveau le “Mister” en conférence de presse avant de poursuivre – Mais le plus important est de donner son maximum, être à 100%, afin de guider notre futur. Nous n’avons pas réussi à créer l’exploit mais au moins nous avons essayé. Il y avait du moins une belle mentalité et nous avons joué avec orgueil. »

Des joueurs repères mais un besoin ardu d’entraînement

Dans les faits, il faut attendre le quart d’heure pour entrevoir le premier tir des Sédunois; sur un coup-franc botté par Elsad Zverotic, le portier Ivan Kardum n’accuse aucun mal à s’emparer du ballon cadré mais passablement faible en puissance (16e). Ajouté à un tir étouffé de Grégory Karlen, trois minutes plus tard (19e), le FC Sion envisageait d’emblée difficilement une saison européenne cette année, tant la prestance de cette équipe manquait à l’appel du rendez-vous. Aussi, en pleine après-midi un mercredi, peu furent les personnes à avoir réellement pris le pli de venir soutenir dans les tribunes du Stade de Genève, cette équipe encore en net manque de stabilité. Ce qui semble avoir initialement porté vers le bas la motivation de l’entier club, dont les rappels à l’ordre de Mister Tramezzani résonnaient dans le vide de la Praille. Mais aucune mention ne faisait référence au public dans les paroles des protagonistes en fin de rencontre: « J’ai vu une équipe qui ne s’est pas montrée démissionnaire sur le terrain, c’est ce qui me persuade que nous aurions pu croire en nos chances d’établir un résultat de qualification », lâche l’entraîneur sédunois. Néanmoins, faut-il dire que ce FC Sion est avant tout expérimental; le jeu n’appelle qu’à une constance dans les résultats et dont la patience devra être le maître-mot tout au long des échéances nationales qui attendent le club en Super League. Encore apprêtés dans une disposition à l’essai, où parfois la précipitation trahit la volonté certaine des hommes de Paolo Tramezzani et où le jeu de la discipline appliquée par ce dernier peine encore à translater un jeu complet et bonifié par l’expérience, le FC Sion n’aura qu’un regret à avoir, celui de la détermination, tant caractéristique du club valaisan dans ses moments de grande réussite.

« Nous devons travailler sur d’autres aspects que celui strictement technique »

Paolo Tramezzani

Néanmoins, le jeu de jambes aguerri de Kévin Constant (absent à Marijampolé) traduit à lui seul le manque technique qui a fait les frais des Sédunois lors du match aller en Lituanie. Couplée à la présence de l’expérimenté Marco Schneuwly et la vitesse ajustée de Nicolas Lüchinger, la formation sédunoise révèle un visage légèrement travaillé à ce jour mais encore largement insuffisant pour espérer faire plier la formation de Marijampolé, à trois reprise de surcroît. Difficile semblait l’opération d’un passage en force au sein de la défense lituanienne et d’une qualification au forceps mercredi soir au Stade de Genève où le FC Sion n’a pu accuser qu’une attaque inefficiente, ponctuée par divers hors-jeu (parfois successifs) de Quentin Maceiras et d’une mise en danger souvent peu appuyée des attaquants suisses à l’endroit de la cage cadastrée de gardien du FK Süduva. À la demi-heure, Moussa Konaté a bien tenté un tir insidieux des vingt mètres qu’Ivan Kardum a boxée en corner (31e) mais l’insistance sédunoise n’eut l’effet escompté. Quand bien même les contre-attaques de l’équipe de Marijampolé s’avançaient peu maîtrisées, c’est parfois le manque d’inventivité qui culminait dans les actions du FC Sion, même s’il est à noter que le tir sur le poteau extérieur de Nicolas Lüchinger en fin de première mi-temps (39e) permettait l’augure d’une réaction plus musclée en seconde période. Alors, une carence technique déterminante ? « Non, quand l’on change l’équipe en profondeur, il faut travailler davantage sur la mentalité – affirme Paolo Tramezzani avant de continuer – Il nous faut travailler sur d’autres aspects que celui strictement technique. J’ai vu de bons résultats individuels et notre manière de rester sur le terrain nous pousse avant tout à devoir scruter les espaces, ce que nous ne sommes pas parvenus à faire ce soir. Donc je ne pense pas à la technique pour l’instant. »

Adryan apparaît à la mi-temps mais la poudre ne prend pas

De retour des vestiaires, Adryan – qui a remplacé Quentin Maceiras – s’affirme d’entrée sur une tête centrale qui ne trompe pas Kardum (46e) mais la teneur de la détermination du Brésilien semble habiller le FC Sion d’une détermination majeure dans la deuxième fraction. C’est sans doute ce qui permet à Sion de passer la vitesse supérieure. À la 54e minute, un une-deux entre Marco Schneuwly et Grégory Karlen crée du mouvement dans l’aire de réparation lituanienne mais le natif de Sion ne parvient pas à faire débarouler le portier lituanien en duel. Qu’importe, puisqu’une minute plus tard c’est un tir de Moussa Konaté, dévié par Semir Kerla, qui finit par atterrir miraculeusement dans les filets de Kardum (55e). Un coup de pouce du destin qui aura pourtant été assez maigre au final pour les hommes de Paolo Tramezzani. Le ton monte dans les tribunes mais la réaction sédunoise fut si surprenante qu’elle n’a donné presque aucune suite viable à leurs opportunités naissantes de renverser la partie. Des conclusions qui s’enchaînent mais sans véritablement dessiner l’ombre d’un doublé possible pour les Sédunois, claustrés dans leur envie de bien faire, mais avec de nombreuses maladresses, encourageantes soit-elles. La chute de Marco Schneuwly dans les seize mètres adverses, bousculé par Semir Kerla, aurait pu débusquer un pénalty (66e) tout comme la reprise de tête de Konaté sur un centre de Constant venu de la gauche aurait pu doubler la mise pour les Valaisans (70e) qui se sont toutefois cassés les dents sur un Ivan Kardum des grands soirs. Par ailleurs questionné en conférence de presse, le portier croate du FK Süduva n’a pas dissimulé la joie partagée au terme de la rencontre: « C’était un match compliqué et Sion, nous le savions, est une équipe largement supérieure à la nôtre. En deuxième période, nous nous attendions à encore plus de pression de leur part mais au final, avec mes coéquipiers, nous avons pu laisser éclater notre joie pour ce succès. »

« Nous ne sommes pas parvenus à donner le coup décisif après le 1-0 qui nous aurait permis de débouler »

Paolo Tramezzani

« Il nous est tardé de débloquer le résultat en première période. Ensuite, quand nous sommes parvenus à inscrire le 1-0, nous ne ne sommes pas parvenus à donner le coup décisif qui nous aurait permis de débouler », concède l’entraîneur sédunois. Pire. En réalité, c’est sur une perte de concentration éclair que l’avenir européen du FC Sion s’est définitivement clos; Robertas Vezevicius efface Ivan Lurati avant de tromper Mitryushkin d’un tir croisé dans les dix minutes conclusives de la rencontre (80e). Une réponse limpide et efficace à un club qui n’a pas scruté l’entier de ses possibilités, à l’aller comme au retour, pour atteindre les barrages de l’Europa League. Une conclusion de Cunha une minute auparavant ne trouvait pas meilleur sort que les précédentes, tout comme la reprise de volée de Schneuwly à la 86e minute. Le coup franc galvaudé de Constant en fin de rencontre (88e) a ensuite définitivement enterré une exode manquée de la part des Sédunois dans ce tour qualificatif. « Nous avons néanmoins donné de l’engagement. Notre équipe était offensive et elle s’est créé de belles occasions – persiste Tramezzani avant de conclure – J’y ai vraiment cru depuis le début mais nous n’avons pas eu le temps nécessaire pour travailler. Toutefois, nous avons montré un tout autre visage qu’à l’aller et ce depuis les premières minutes de la rencontre; nos contrastes et notre jeu aérien fut meilleur. Donc je n’ai aucune inquiétude quant à notre marge de progression. Nous pouvons faire une très belle saison et mener un très bon championnat. » Du moins, l’entraîneur sédunois reste dans une optique précise, la même qu’il eût témoignée à la presse au terme du match face au FC Lausanne-Sport à la Pontaise dimanche soir.

Quant au FK Suduva – dont le budget avoisinant les 700’000 francs contraste avec les quelque 20 millions du FC Sion –, le club admettra sa participation aux barrages de la compétition européenne pour la première fois de son histoire. Leur présence rodée sur le terrain – le championnat de Lituanie a lieu du mois de mars à octobre sans interruption – a parfaitement contrasté avec l’inhabitude de l’équipe valaisanne qui n’a lancé que très récemment sa saison à Thoune. Un avantage qui aurait cependant pu être rabattu par la technique des individualités sédunoises, à condition qu’elles soient davantage éprouvées collectivement sur les terrains. Nul doute toutefois que le potentiel des Sédunois donne meilleur attrait à leur saison au fil des journées de championnat.

Les faits de match:
FC Sion v FK Süduva Marijampolé, 1-1 (0-0)

Composition du FC Sion:
Anton Mitryushkin ©, Ivan Lurati, Paulo Ricardo, Elsad Zverotic, Quentin Maceiras (45e Adryan), Gregory Karlen, Birama Ndoye (67e Joaquim Adao), Kévin Constant, Nicolas Lüchinger (57e Matheus Cunha), Moussa Konaté et Marco Schneuwly.

Composition du FK Süduva:
Ivan Kardum, Radanfah Abu Bakr, Algis Jankauskas ©, Samir Kerla, Vaidas Slavickas, Paulius Janusauskas (57e Giendrus Matulevicius), Povilas Leimonas, Ovidijus Verbickas, Andro Svrljuga, Karolis Laukzemis (88e Karolis Chvedukas) et Ernestas Veliulis (65e Robertas Vezevicius).

Buts: 55e Konaté (1-0); 80e Vezevicius (1-1).
Notes: Stade de Genève, 410 spectateurs.
Sion sans Federico Dimarco, Eray Cümart et Freddy Mveng (blessés), Ermir Lenjani, Jan Bamert et Robert Acquafresca (non qualifiés).