Du Tórsvøllur, Tórshavn (Îles Féroé)
Jeune du FC Bâle, Manuel Akanji a connu une épopée fulgurante avec l’équipe nationale suisse. Sélectionné parmi les 23 joueurs de Vladimir Petkovic une semaine plu tôt pour colmater la suspension de Fabian Schär, le défenseur de 21 ans a également tiré profit des blessures de Nico Elvedi et Léo Lacroix pour s’imposer en tant que choix d’évidence pour le sélectionneur national. Un petit coup dur pour Timm Klose, pensionnaire de seconde division anglaise avec Norwich, un temps pressenti à l’œuvre mais devancé lors des derniers jours par les talents et la maturité de l’helvético-nigérien. Lire aussi: Solide, la Suisse poursuit son rythme à Tórshavn (0-2).
Manuel Akanji a su faire valoir ses qualités auprès du sélectionneur Vladimir Petkovic. Vendredi soir, au stade Tórsvøllur de Tórshavn, le défenseur du FC Bâle a été aligné d’entrée aux côtés de Johan Djourou validant sa première titularisation dès sa première sélection avec l’Équipe de Suisse. Et autant dire, qu’il a été à la hauteur des attentes les 90 minutes durant. Jouant simple et sans tracas, le jeune défenseur de 21 ans a honoré sa présence avec l’équipe A, lui qui a évolué jusqu’ici avec l’équipe nationale cadette des M21, engagés la semaine prochaine à Bienne face à la Bosnie-Herzégovine dans le cadre de la première journée des qualifications pour l’Euro 2019 en Italie. Une performance d’abord saluée par le sélectionneur national-même en conférence de presse de fin de match: « L’équipe a su mettre en jeu les volontés testées tout au long de ces deux dernières semaines en entraînement. Quant à Manuel [Akanji], il était bien sur le terrain et a surpris par sa tranquillité. Il a apporté énormément de vitesse, de jeu mais aussi beaucoup de calme. Il l’avait déjà démontré en entraînement et il a confirmé sur le terrain. S’il devait y avoir un point d’interrogation sur sa stature de national, il serait minimisé après le match de ce soir. »
« Côtoyer des joueurs qui gagnent avec leur club apporte énormément au groupe »
Valon Behrami
Le défenseur bâlois n’a eu aucun problème à s’intégrer dans un groupe qu’il connaissait à vrai dire très peu. En effet, mis à part les quelques joueurs qu’il ait pu côtoyer au FC Bâle, comme Steven Lang, Manuel apparaissait tel un véritable néophyte dans le groupe de Petkovic, rendant sensible par son calme et sa patience, la stature d’un jeune joueur international. « Tous les jeunes joueurs viennent avec des capacités certaines. Ils sont formés mentalement et physiquement par leur club et ils apportent une mentalité propice à la victoire – lâche Valon Behrami en zone mixte au terme de la rencontre avant de continuer – Quand je vois Akanji aujourd’hui, l’on voit qu’il a envie sur le terrain et cela nous aide beaucoup. De plus côtoyer des joueurs qui gagnent avec leur club [ndlr, Akanji a remporté la Super League et la Coupe de Suisse en 2017 avec le FC Bâle] apporte énormément à un groupe qui a de l’ambition. La tranquillité que Manuel a apportée sur le terrain – tout comme Lichtsteiner – favorisent énormément la bonne santé du groupe. » Et quand on lui demande ce qu’il apporte personnellement à l’équipe, il rétorque avec humour: « Mais moi je n’ai rien gagné [rires] », avant de poursuivre: « Je porte beaucoup d’attention aux jeunes qui arrivent en équipe nationale avec beaucoup d’enthousiasme. J’essaie de prendre de leur jeune expérience. Pour le reste, je suis là », assure Valon.
Un travail d’équipe facilitateur
« Je me suis très bien senti jouer. L’on peut être content de ce que j’ai produit mais l’important est que nous ayons gagné 2-0 et toute l’équipe a montré un jeu attrayant. » Attendu en interview au terme de la rencontre, Manuel Akanji a répondu à la presse alémanique dans sa verve habituelle, rendant hommage à un travail d’équipe, somme toute, efficace ayant rendu la tâche du Bâlois plus aisée sur le synthétique de Tórshavn. Apprécié par le sélectionneur national pour ses capacités d’anticipation et sa présence dans la première moitié de terrain, l’intéressé s’est limité à des réponses relevant du politiquement modeste: « J’ai eu des matches plus difficiles et je n’ai pas eu ce grand travail de défense que l’on peut s’attendre dans les grands matches. Il n’y a pas eu de grands duels. Nous avons eu beaucoup de contres mais sans jamais tomber dans une difficulté à l’arrière. C’est un travail collectif qui rend le jeu en défense sensiblement plus facile », lâche-t-il en zone mixte du stade Tórsvøllur.
« Le temps pour des vacances aux États-Unis… »
Manuel Akanji
Cependant, avant de quitter l’enceinte sportive vers les hauts de Tórshavn, Manuel Akanji n’a pas manqué de prêter quelques mots sur l’adversaire du jour: « Les Îles Féroé ont toutefois offert une belle résistance dans leur moitié de terrain. Nous avons eu beaucoup d’occasions de but que nous n’avons pas réussi à concrétiser mais par chance, nous avons pris l’avantage assez tôt dans le match [ndlr, but à la 36e de Granit Xhaka], ce qui a favorisé le doublé par la suite [ndlr, 59e Shaqiri]. Un résultat très important pour la suite. » Un résultat très important et mérité par le travail réalisé en amont. De quoi se permettre des vacances reposantes pour celui qui devra déjà se rendre en Suisse à la fin du mois pour y préparer la nouvelle saison de Super League. « Je pars en vacances aux États-Unis, d’abord à Miami, puis San Francisco et San Diego, cela avant de retrouver le 24 juin l’équipe [du FC Bâle] en séance d’entraînement. » Le championnat reprendra lors du week-end du 22 et 23 juillet 2017. Court pour des vacances.