Du Tórsvøllur, Tórshavn (Îles Féroé)
Ne pas sous-estimer les capacités d’une équipe en pleine ascension et en pleine confiance. L’Équipe de Suisse affronte vendredi soir les Îles Féroé à Tórshavn dans un duel qui, comme toujours, devine la nécessité et la volonté du bien-faire. Au stade Tórsvøllur, néanmoins, il s’agira de rester concentré sur les périls défensifs mais aussi offensifs que peuvent porter la sélection de Lars Olsen sur terrain synthétique. Vladimir Petkovic, Stephan Lichtsteiner et Valon Behrami n’ont pas manqué de le rappeler en conférence de presse jeudi après-midi. Focus sur ce qui fait l’actualité à 24 heures du coup d’envoi de la rencontre.
↘ Notre direct du stade Tórsvøllur de Tórshavn, 24 heures avant la rencontre entre les Îles Féroé et la Suisse !
Le fait est que le voyage aux Îles Féroé se veut être un déplacement sérieux. Certes, le contexte lagunaire de certains coins de paradis féringien aide à la bienséance régénératrice de l’équipe de Suisse. Néanmoins, les vacances n’ont pas encore commencé, les 90 minutes de jeu qui séparent les hommes de Vladimir Petkovic de la fin de la saison n’ont pas vocation à la demi-mesure. Comme le rappelle Valon Behrami – qui pourrait même être aligné en défense centrale si Petkovic choisissait de composer sans Timm Klose ou Manuel Akanji pour palier les absences de Fabian Schär, Nico Elvedi et Léo Lacroix – « le pas [aux Îles Féroé] est décisif. Il ne s’agit pas seulement de jouer bien demain; le match comprend tous les efforts réunis jusqu’à maintenant. Nous voudrons tout donner pour aller de l’avant avant de partir en vacances. » À Tórshavn, les esprits sont ainsi sereins 24 heures avant le coup d’envoi de la rencontre au stade Tórsvøllur. « Nous ne pensons pas au négatif. Nous savons que nous pouvons faire un nouveau pas considérable vers la qualification à la Coupe du Monde demain. » Mais pour cela il faudra porter majeure attention au jeu produit sur le terrain synthétique vendredi soir, comme veut le rappeler Vladimir Petkovic. Certes, sur une surface qu’il convient d’apprivoiser en quelques heures, entrent en ligne de compte également les conditions météorologiques susceptibles de favoriser (ou non) l’équipe féringienne. En conférence de presse jeudi matin (10h) au stade national, le sélectionneur Lars Olsen a mentionné le sujet: « Nous sommes habitués à jouer avec du vent et nous avons certainement une préférence pour un temps plus venteux », lâche-t-il. Mais n’en déplaise au sélectionneur suisse, les prévisions s’annoncent favorables à une Nati quelque peu inexpérimentée face à de fortes bourrasques, rendant le ballon plus rapide sur surface synthétique. Quoi qu’il en soit, le beau temps est une chose, le jeu en est une autre: « Nous restons trois jours [ndlr, aux Îles Féroé] et nous constaterons les dispositions météorologiques. C’est une très belle chose qu’il fasse bon et beau, sans fort vent, mais le plus important sera de produire du beau jeu et de faire en sorte qu’il puisse compter. »
Rendre grâce au très bon parcours réalisé
Dans sa verve habituelle, imprégnée de pragmatisme, Vladimir Petkovic salue le travail déjà accompli et souhaite avant tout qu’il serve vendredi face à une équipe féringienne en forme et en nette volonté d’honorer son surprenant statut d’outsider du groupe. « Nous aurons besoin de maintenir une solide concentration durant le match. Elle nous sera nécessaire. C’est une chose que nous travaillons depuis la semaine passée [ndlr, lors du rassemblement de l’équipe de Suisse à Neuchâtel, quelques jours avant d’y affronter la Biélorussie en amical – Lire l’article –, puis à Thoune] », explique-t-il avant de rappeler le statut de leurs adversaires à l’assistance: « Les Féroé seront un opposant dangereux mais la Suisse se sent bien sur le terrain. Nous avons tout bien fait jusqu’ici et les efforts que nous avons investis depuis le début nous ont servis. Nous sommes prêts et il s’agira demain d’être productifs. »
« Nous avons vu ce dont ils étaient capables en Suisse »
Valon Behrami
À vrai dire, le parcours des îles Féroé dans cette phase de qualifications aux Mondial 2018 en Russie force l’admiration. En effet, les hommes du sélectionneur danois Lars Olsen ont d’ores et déjà remportés cinq points (grâce à deux match nul et vierges face à la Hongrie à Tórshavn et en Andorre ainsi qu’une victoire face à la Lettonie à Riga). Sans nul doute, l’équipe actuelle s’approche du record de points marqués dans un tour préliminaire à une compétition majeure (Euro et Coupe du Monde confondus) depuis 1992. Dans les faits, le meilleur résultat (depuis la naissance de l’équipe en 1979) que la sélection féringienne réussit à totaliser remonte aux qualifications pour la Coupe du Monde 2002 avec sept unités au compteur, où elle figurait, à l’époque, dans le même groupe de l’Équipe de Suisse de Köbi Kuhn. La Suisse y avait alors remporté les deux rencontres, à domicile (5-1) et à Tórshavn (1-0). Mais en réalité, l’on parle ici d’une époque révolue, comme l’attestent les résultats positifs engrangés par les Féringiens depuis l’accession à la tête de l’équipe de Lars Olsen. Si la lourde défaite de cette dernière face au Portugal le 10 octobre dernier (0-6) ternit quelque peu l’ensemble d’une campagne menée à bien jusqu’ici, il n’empêche que les capacités démontrées lors de l’intégralité du premier tour de qualifications témoigne de potentialités fort encourageantes. « Les Féroé ont une équipe qui est très bien organisée sur le terrain, particulièrement en défense. Il y est difficile de trouver du jeu entre les lignes donc nous devrons porter une grande attention sur le terrain demain, lors du match – lâche le capitaine Valon Behrami avant de poursuivre – Cette équipe a grandi et s’est renforcée lors des deux dernières années. Nous avons vu de quoi ils étaient capables lors de leur venue en Suisse [ndlr, victoire suisse 2-0 à Lucerne le 13 novembre 2016]. » C’est pour cela que l’attention et la concentration se voudront être seules garantes d’un bon résultat demain soir (19h45 locales, 20h45 en Suisse) au stade Tórsvøllur de Tórshavn.
Voix éparses au Tórsvøllur
Dès le début de la conférence de presse, les médias féringiens ont posé leurs questions à l’assistance et ce qu’il en est retenu ne regarde rien d’autre que les conditions de jeu apparentes à l’heure où la Suisse se voudra saborder les avances adverses. Valon Behrami a répondu: « On va pas se le cacher, ce sera un match difficile, aussi pour les conditions inhabituelles du terrain que nous connaissons peu. Mais comme à notre habitude, nous ferons notre possible pour jouer la possession du ballon et parvenir à faire la différence demain. » Puis, nos confrères de Suisse alémanique prirent la parole et sans dévier, questionnèrent Stephan Lichtsteiner sur son ressenti après la finale de Champions League perdue avec la Juventus face au Real Madrid (1-4). Le latéral a esquivé la question – lui qui avait adressé une lettre ouverte aux supporters turinois, relatant son profond désarroi face au résultat obtenu à Cardiff: « À présent, je joue avec mon équipe nationale et l’esprit mis en jeu n’est nul autre que celui de l’équipe nationale. » C’est donné; la concentration est mère de réussite, du moins selon les enseignements tirés de la réunion poméridienne au Tórsvøllur. De bonne augure.
Des joueurs féringiens qui jouent… aux Féroé !
Selon la liste des 23 sélectionnés par Lars Olsen pour la rencontre face à la Suisse, quinze sont ceux qui évoluent dans le championnat national, la “Effodeildin”, composée de dix équipes. Il y a, parmi eux, ceux qui jouent en capitale, à Tórshavn (sur l’île de Streymoy) mais aussi à Klaksvík (sur la petite île de Borðoy), à Runavík ou encore Norðragøta (Eysturoy). Ces trois îles comptent ensemble pour les trois plus grandes îles du nord des Îles Féroé. Quant aux huit autres, ils évoluent dans des championnats scandinaves différents entre l’Islande, le Danemark ou encore la Norvège [voir encadré plus bas].
La liste des 23 joueurs suisses sélectionnés: Gardiens: Roman Bürki (Borussia Dortmund) Marvin Hitz (FC Augsburg) Yann Sommer (VfL Borussia Mönchengladbach) Arrières: Manuel Akanji (FC Basel 1893) Johan Djourou (Hamburger SV) Ulisses Garcia (Werder Brême) Timm Klose (Norwich City) Michael Lang (FC Basel 1893) Stephan Lichtsteiner (Juventus) Jean-François Moubandje (Toulouse FC) Silvan Widmer (Udinese Calcio) Demis et avants: Valon Behrami (Watford FC) Eren Derdiyok (Galatasaray SK) Blerim Dzemaili (Montreal Impact) Edimilson Fernandes (West Ham United) Gelson Fernandes (Stade Rennais FC) Fabian Frei (FSV Mainz 05) Remo Freuler (Atalanta Bergamo) Admir Mehmedi (Bayer 04 Leverkusen) Haris Seferovic (Eintracht Frankfurt) Xherdan Shaqiri (Stoke City FC) Granit Xhaka (Arsenal FC) Steven Zuber (TSG 1899 Hoffenheim)
La liste des 23 joueurs des Féroé sélectionnés: Gardiens: Gunnar Nielsen (Hafnarfjarðar, ICE) Teitur M. Gestsson (HB Tórshavn) Arrières: Símun Rógvi Hansen (NSI Runavík) Jónas Þor Næs (ÍB Vestmannaeyja, ICE) Viljormur í Heiðum Davidsen (Vejle BK, DEN) Atli Gregersen (Víkingur Gøta) Jóhan Troest Davidsen (HB Tórshavn) Hørdur Askham (KI Klaksvík) Odmar Færø (B36 Tórshavn) Ari Mohr Jónsson (HB Tórshavn) Demis et avants: Kaj Leo í Bartalsstovu (ÍB Vestmannaeyja, ICE) Hallur Hansson (AC Horsens, DEN) Gilli Sørensen (SK Brann, NOR) Rene Joensen (Vendsyssel, DEN) Fróði Benjaminsen (Víkingur Gøta) Sølvi Vatnhamar (Víkingur Gøta) Pól Jóhannus Justinussen (NSI Runavík) Eli Falkvard Nielsen (B36 Tórshavn) Karl Løkin (NSI Runavík) Finnur Justinussen (Fremad Amager, DEN) Klæmint Andrasson Olsen (NSI Runavík) Páll Klettskarð (KI Klaksvík) Patrik Johannesen (B36 Tórshavn)