Le monde du Gaming voit croître sa communauté de fidèles de jour en jour. 24 heures après l’annonce de la création du Servette Geneva eSports au Stade de Genève (lire l’article), les affaires s’intensifient à moins de 150 jours de l’ouverture de la deuxième Geneva Gaming Convention (GGC) les 22, 23 et 24 septembre 2017 à Palexpo. On discute ambitions avec le vice-président de l’événement, Adrien Martinoli.
La Geneva Gaming Convention est une institution très jeune mais déjà très ambitieuse avec des surprises attendues d’année en année. Quelles attentes pour 2017 ?
Le potentiel de la convention est bien présent. Si l’on se compare aux très grands rendez-vous d’Europe comme la Paris Games Week ou la Gamescom (ndlr, à Cologne en Allemagne), qui atteignent le seuil des 350’000 visiteurs, une ambition affichée de 15’000 visiteurs pour l’édition 2017 de la Geneva Gaming Convention est déjà une visée très respectable. Nous avons, de plus, beaucoup de soutiens de la ville de Genève et de différents acteurs locaux qui nous permettrons d’atteindre nos objectifs.
La GGC est un espace où se pratiquent les eSports mais pas seulement…
Nous avons une ambition certaine de promouvoir l’eSport mais pas uniquement. La Geneva Gaming Convention souhaite également promouvoir un panel le plus large possible de ce que représente l’univers du Gaming en tant que tel. Notre but est avant tout que l’on puisse faire découvrir un univers nouveau à ceux qui n’entendent pas parler de Gaming. Le jeu vidéo est actuellement un sujet de discussion très vaste et passablement éclaté comme la littérature ou le cinéma. Il y a tellement de diversité dans le jeu vidéo qu’il y aura forcément un élément spécifique qui plaira aux plus curieux et aux plus indociles. À la GGC, l’on promeut notamment les nouvelles technologies mais aussi du rétrogaming (ndlr, la pratique des jeux électroniques anciens), le tout en présence d’artistes, de grands éditeurs et de développeurs indépendants. Il y aura tout d’un grand rassemblement avec du merchandising et la venue d’écoles pour la formation du jeu vidéo. Mais l’on y rencontrera aussi des représentants des universités qui expliquent comment le jeu vidéo est impliqué dans certaines recherches scientifiques tout autant que certains membres de cliniques qui attesteront des bienfaits potentiels de ceux-ci sur la santé. C’est le cas notamment de certains divertissements électroniques dont la pratique est bénéfique pour atténuer des douleurs fantômes chez les amputés. Ainsi l’implication du jeu vidéo dans la vie quotidienne est réelle et très étendue et notre but est de démontrer que l’exercice n’est pas une simple pratique de niche. C’est tout un univers utile où le jeu à proprement dit se veut être un outil plus qu’une finalité en soi. Dans ce cadre-ci, l’eSport est le versant “chaud” du jeu vidéo puisqu’il comprend beaucoup de codes du sport traditionnel. C’est tout aussi une façon de communiquer et de démontrer la variété d’un cosmos sain et divertissant.
La volonté première de la Fédération Geneva E-Sport est d’apporter une forme institutionnalisée d’encadrement dans la formation et la promotion du jeu vidéo en tant que sport mais il faut bien qu’il y ait des plateformes de rencontre pour ces nouveaux passionnés. La GGC en est un indéniablement ?
Tout-à-fait, il y aura une compétition locale sur trois jours. C’est vrai que c’est quelque chose qui revient sensiblement à la mode. Les passionnés aiment s’aligner dans des compétitions mais aiment aussi se rencontrer et échanger entre eux. Il est par là aussi plus intéressant d’apprendre à connaître ses adversaires pour tenir ensuite des échanges et des discussions constructives dans un but simple de performer lors des tournois. La GGC offre alors des conditions optimales pour ces rencontres et favorise l’entraînement. Lors du salon professionnel, nous allons aussi créer des lieux d’échanges pour que les gens puissent venir s’informer et comprendre de quoi l’on parle pour ensuite s’entretenir avec des professionnels du milieu sur place. C’est un terreau fertile qui ouvre la voie à de nouvelles opportunités, notamment avec l’organisation de conférences grand public pour montrer les bons côtés du jeu vidéo et des interactions seront également possibles auprès des différents stands qui seront présents. Ce sont de véritables portes ouvertes où l’offre sera riche et où le visiteur n’y sera pas passif.

Que représente la création du nouveau club Servette Geneva eSports pour un rendez-vous tel que la Geneva Gaming Convention ?
On s’entend que la pratique est assez jeune et les jeux vidéo subissent encore pas mal de préjugés. Alors quand une structure comme celle de Servette se lance dans le domaine, elle contribue à bâtir une certaine forme de légitimité sur la pratique du jeu électronique. Lors de la conférence de presse (ndlr, de création du club le lundi 15 mai 2017 au Stade de Genève), de très grands clubs comme le Schalke 04 eSports ou le Paris Saint-Germain eSports ont été évoqués et ce sont là indéniablement de très grandes structures qui permettent une prise de conscience populaire de l’existence d’un univers bien spécifique. Cela apporte une belle touche de “sérieux” à l’image des eSports. De notre côté, nous nous battons pour faire reconnaître cette discipline et pour que les gens comprennent qu’elle dépasse tous les préjugés qui lui sont souvent attribués. C’est à ce titre qu’une collaboration avec le Servette Geneva eSports renforce considérablement la dynamique qui est la nôtre.
Nicolas Pidancet, votre président à la Geneva Gaming Convention, a présenté des ambitions internationales pour le courant de l’année 2018 [écouter l’interview en encadré]. Actuellement, la GGC est cantonale, régionale ou nationale ?
L’événement est encore très régional, en effet. Nous avons pour objectif de porter le salon vers le bilinguisme (ndlr, français, anglais) cette année et à terme, y inclure également l’allemand. Vu que nous sommes, pour la plupart, bénévoles, le travail de traduction prend du temps. Notre objectif cette année est de confirmer notre portée régionale, voire nationale – pour les quelques-uns qui seraient prêts à faire le déplacement depuis Berne ou Zürich – mais nous commençons également à toucher une partie du public français. En effet, tout le bassin de la région lyonnaise pourrait et sera intéressé par notre événement car leur choix entre 6,5 heures de route pour monter à Paris, avec tous les désagréments du voyage que cela comporte, et le ralliement en train jusqu’à Genève en toute tranquillité, sera rapidement fait. C’est par là qu’arrive également un large potentiel d’affluence pour la GGC qui pourrait nous être bénéfique pour pallier à nos ambitions internationales en 2018. Cette ampleur internationale est d’autant plus souhaitée pour promouvoir la ville de Genève.
Écouter également l'interview à Nicolas Pidancet, président de la Geneva Gaming Convention, au micro de leMultimedia.info :