Quand le rugby se féminise

Les rugbywomen se donnaient rendez-vous en Valais ce week-end. © Oreste Di Cristino / leMultimedia.info

Elles étaient 103 à Monthey, venues de toute la Suisse et réunies par le rugby. Samedi dernier, la sixième et dernière journée de la saison de développement du rugby féminin avait lieu pour que toutes se retrouvent et jouent au rugby à sept. « Le premier des objectifs, c’est de jouer » souligne Christa Hermann, Présidente de la Commission du Rugby féminin. Voir les galeries photos de la journée: à l’entraînement (1/2) et en tournoi (2/2).

Le rugby est un sport très populaire, qui peut rassembler des dizaines de millions de téléspectateurs en France lors des matches de la Coupe du Monde masculine. France-Canada, demi-finale de la Coupe du Monde féminine de 2014, a même atteint un score de 2,1 millions tandis que les Bleues avaient réuni en moyenne 1,6 millions de téléspectateurs sur l’ensemble de la compétition.

Ces vingt dernières années, des équipes entièrement féminines se sont constituées en Suisse et jouent dans un championnat qui leur est propre. Chez les jeunes, les filles jouent mélangées aux équipes de garçons. De 250 licenciées au début de la saison 2016-2017, elles sont aujourd’hui 449. Un succès qui double quasiment les chiffres, probablement dû aux journées de « développement », orchestrées par Christa Hermann, présidente de la Commission du Rugby féminin de la Fédération.

« Je retiens de ces journées la mise en pratique des acquis en entraînements »

Au début de la saison 2016-2017, ces journées ont été créées pour réunir des joueuses de toute la Suisse. Venues de Bâle ou Genève, elles se rencontrent autour du ballon ovale. « L’objectif principal de ces journées est de faire jouer les équipes », déclare Christa Hermann. Certaines jeunes équipes comme celle de l’Albaladejo Rugby Club à Lausanne, créée en 2015, ne sont pas dans la Ligue Nationale Féminine, qui réunit uniquement cinq clubs. « Je retiens de ces journées la mise en pratique des acquis en entraînements », dit Harmonie Pilloud, joueuse de l’Albaladejo, une équipe qui n’a joué qu’un match amical à quinze contre Winterthur cette saison. Ces six journées ont donc été l’occasion d’être concrètes pour celles qui ont le moins de temps de jeu et ont des résultats satisfaisants : « Cela a été fantastique car nous avons plus de 200 participantes différentes sur les six journées de développement et nous en avions au moins 100 par journée » conclut Christa Hermann.

Le déroulement d’une journée ressemble à une initiation, qui mélange des joueuses expérimentées et d’autres qui ont débuté en club il y a peu. Entraînement le matin, avec des ateliers sur les fondamentaux comme les plaquages, les liaisons en mêlées, etc. puis des tournois de rugby à sept l’après-midi. Des entraîneurs de chaque équipe ont fait l’effort de venir, et la journée de samedi à Monthey a été coordonnée par Christa Hermann et Sébastien Dupoux, le Directeur Technique National de la Fédération. Les joueuses de samedi étaient mêmes incitées à arbitrer, avec l’aide d’arbitres licenciés de la fédération comme Arnold Fries et Viola Jackman, la première arbitre féminine de Suisse. « Je joue au rugby depuis six ans et je voulais faire quelque chose en plus que de jouer. Je ne voulais pas entraîner alors je suis devenue arbitre », déclare cette dernière.

Retrouvez sur notre page Facebook nos interviews en direct de Monthey (VS) avec quatre des actrices de la sixième journée de développement du rugby féminin: Viola Jackman, joueuse et arbitre, Christa Herrmann, Présidente de la Commission féminine de Rugby suisse, Harmonie Pilloud, joueuse de l'Albaladejo Rugby Club de Lausanne et Alexandra Correia, joueuse U14 du Servette Rugby Club.