Neuchâtel Xamax FCS partage l’enjeu avec le FC Zürich (1-1)

Laurent Walthert a, à nouveau cette saison, sauvé le résultat face au FC Zürich dans les arrêts de jeu. Véritable prodige de Super League. © Oreste Di Cristino / leMultimedia.info

Devant 4’224 spectateurs ce lundi soir au Stade de la Maladière, Neuchâtel Xamax FCS n’est pas parvenu à se défaire du FC Zürich, pourtant légèrement inférieur lors du premier acte. Les hommes d’Uli Forte ont ensuite pris la mesure du match en signant le 1-0 par Raphael Dwamena, auquel a répondu à bout du souffle Pedro Teixeira en fin de rencontre (87e). Preuve que Xamax peut rivaliser mais avec des moyens physiques peu adaptés, encore. Patience.

Parfois l’on dit que quand l’équilibre est de mise, le jeu en devient plus attrayant. À la Maladière, il aura pourtant fallu attendre un bon quart d’heure avant de voir les premières projections offensives se profiler en petit nombre du côté des buts d’Andris Vanins. C’est d’abord Gaëtan Karlen, bien servi par Samir Ramizi sur le côté droit, qui manque le cadre en bonne position (15e), suivi quelque dix minutes plus tard, par un tir de longue distance de Raphaël Nuzzolo bien bloqué par le portier letton (26e). Quelques sursauts de réactions zürichois – dont le hors-jeu de Raphael Dwamena à la 42e et la percée insidieuse de Marco Schönbächler à la dernière minute du temps additionnel de la première période – et une volonté longuement étouffée par la pression d’un match au sommet de la part des deux équipes, il en est ressorti un premier acte blanc, lisse pour l’ampleur de l’événement. Cela n’invite pourtant pas à l’oubli d’un premier acte mûrement et solidement mené par les hommes de Michel Decastel, décidé par la présence incisive et constante du quatuor offensif Doudin, Ramizi, Nuzzolo et Karlen. L’état d’esprit des Rouges et Noirs est positif, volontaire et persévérant ; ce qu’il faut pour prétendre avaler un grand de niveau Super League. « Nous avons entamé le match avec beaucoup de confiance. L’équipe de Zürich va très vite et nous avons quand même réussi à les mettre en difficulté en première mi-temps – lâche Michel Decastel avant de poursuivre – Nous avons mené une superbe première période avec deux belles occasions (dont celle de Gaëtan [Karlen], 15e) mais il ne faut pas oublier que nous avons joué contre la meilleure équipe de Challenge League. » Pourtant le FC Zürich y a davantage donné l’image d’un club puissant, passablement organisé mais si peu aventurier dans les 45 premières minutes qu’il n’a manqué de subir quelques caprices xamaxiens. Mais loin de s’avouer timoré par l’enjeu, Uli Forte ne manque pas de justifier les quelques difficultés connues par son équipe : « Ce n’était pas un Zürich soucieux ; c’était un Zürich avec de grandes difficultés techniques sur une surface peu appréciée. Neuchâtel Xamax s’entraîne tous les jours sur synthétique. Une habitude que nous n’avons absolument pas dans les jambes. C’est pourquoi, il nous était très compliqué d’organiser notre jeu dans le premier quart d’heure. » Néanmoins, satisfait de la mise remportée en terrain “hostile”, l’entraîneur italien poursuit désormais sa route qui le mènera avec de plus amples certitudes vers la promotion en Super League.

Une carence athlétique à la confrontation du haut niveau

Si Neuchâtel Xamax FCS prouve semaine après semaine son bon niveau de jeu, c’est au duel physique que le jeune effectif rouge et noir souffre face à des athlètes d’un niveau somme toute supérieur. Une carence athlétique avouée par ailleurs sans contrainte par le président du club, Christian Binggeli: « L’on pourrait rivaliser avec la plupart des équipes de Super League même si athlétiquement, l’on voit la différence. En nous renforçant là où nous avons besoin, nous aurons la capacité de nous imposer plus haut. Il n’y a pas eu de grandes différences en première mi-temps mais il y a encore du progrès à faire, notamment combler notre manque de gabarit et acquérir plus d’expérience. » Mais au-delà de la présence physique dans les duels, c’est aussi sur l’endurance et la réactivité que Neuchâtel Xamax a parfois (trop) concédé. En démontre particulièrement l’agilité physique du jeune Raphael Dwamena souvent libéré du pressing de Kiliann Witschi, remplaçant titulaire d’Igor Djuric (blessé). C’est par ailleurs dans une position esseulée que le Ghanéen du FC Zürich parvient à tromper Laurent Walthert à l’orée de l’aire des six mètres de la cage xamaxienne (50e). Preuve supplémentaire amenant le président Binggeli à souhaiter l’arrivée future d’un défenseur gauche qui puisse tenir le choc lors de rencontres aussi intenses physiquement. « Aujourd’hui, Zürich – doté d’un onze de base pleinement de Super League – était plus fort. C’était d’ailleurs plus compliqué après le but », concède même Michel Decastel. Cependant, là encore, démunis par leur infériorité athlétique en duels, le combat n’a pas été abandonné pour autant; court-circuitant la résistance adverse sur coups de pieds arrêtés – Nuzzolo (56e) ou encore Sejmenovic (62e) – ont à plusieurs reprises manqué d’égaliser. Mais à chaque fois, l’opération ne parvint à se dénouer. Aussi, Xamax a eu ses chances sans longtemps prétendre à arracher la mise aux leaders du championnat.

« Les entraîneurs sont là pour marquer leur empreinte à chaque rencontre »,
Michel Decastel

C’est néanmoins à ces instants précis, fatidiques, qu’adviennent les tactiques des entraîneurs, lucides et dans certains cas faisant montre d’une certaine ingéniosité. À huit minutes d’intervalle – comme ce fut le cas déjà face au FC Chiasso (3-0) – c’est à la jeunesse du club (Dilan Qela, 70e et Pedro Teixeira, 72e) que Michel Decastel accorde sa confiance, tout autant qu’à l’aguerri Frédéric Nimani (78e). Un fameux remaniement qui impulse un tout nouvel élan en ce Neuchâtel Xamax FCS comme le concèdent tant président qu’entraîneur xamaxiens: « C’était une belle fête de football, notamment grâce à l’entrée de nos jeunes et de Nimani sur le terrain », lâche Christian Binggeli, directement suivi dans ses propos par Michel Decastel: « Les remplaçants ont apporté ce surplus de vivacité qui nous a permis d’égaliser. Il faut parfois avoir de la réussite et Pedro [Teixeira] est bien entré dans le match. Il a su porter un danger constant sur le FCZ tout comme Nimani – affirme-t-il avant de conclure avec le sourire – Les entraîneurs sont là pour marquer leur empreinte à chaque rencontre. » Lancé par un coup-franc tiré par Max Veloso, et prolongé de la tête par Frédéric Nimani, c’est (à nouveau) le jeune Teixeira qui délivre son équipe de la déroute face aux leaders de Challenge League (87e). Une réalité indéniable que regrette l’entraîneur zürichois Uli Forte: « Nous devions gagner ce match parce que nous avions pris les justes mesures de retour de pause et nous avions enfin réussi à prendre l’avantage (50e). Dès lors, tout semblait sous notre contrôle ; Xamax a eu peu d’occasions véritables de but malgré des phases dangereuses sur coups de pied arrêtés. Et c’est sur ces ballons lents que nous avons cédé l’égalisation. » Mais ce qui tend à doucement agacer l’entraîneur d’origine italienne ne relève ni plus ni moins des trois plus grosses occasions du match pour le FC Zürich, survenues quelques secondes mêmes après l’égalisation xamaxienne, lorsque, à tour de rôle, autant Nicolas Stettler (90e), Kay Voser (91e) et Moussa Koné (92e) buttèrent sur le solide Laurent Walthert, gardien d’un véritable acabit de Super League: « Nous avons eu des occasions en or après le but de Xamax qu’il aurait fallu concrétiser – lâche Forte avant de conclure – Il nous manquait ce “killer instinct” en duel trois ou quatre fois face à Walthert. Malheureusement, nous n’y sommes pas parvenus. Patience, ça arrive en football. »

Un championnat se joue jusqu’au bout

Tous les commentaires en zone mixte convergeait vers la même considération: le championnat n’est pas terminé. « Nous devons toujours poursuivre notre route. L’on aurait pu penser aujourd’hui que tout était fini mais comme toujours dans le football, jusqu’à la dernière minute, tout est possible », concède Uli Forte, précédé par les deux attaquant xamaxiens Gaëtan Karlen et Frédéric Nimani: « Nous voulions les bousculer jusqu’au bout même s’il ne reste plus beaucoup de match – commente le premier – Mais nous jouerons notre chance jusqu’au bout. Notre égalisation fait plaisir mais il y avait plus d’ambition à la clef. Nous étions déçus car nous étions conscients que nous pouvions gagner le match. » Quant à l’ancien joueur de Ligue 1 en France, le discours est plus posé: « On voulait se rapprocher du leader en remportant le match. On jouait à domicile et l’on voulait offrir un beau spectacle mais le score était équitable. Je pense que l’on aurait pu donner plus mais nous avons quand même réussi à développer notre jeu. Personnellement, j’y crois jusqu’au bout. » Lui qui est à l’origine de l’égalisation de Pedro Teixeira n’avait pas les mots justes pour exprimer son contentement: « Ça fait plaisir de parvenir à revenir au score contre une belle équipe de niveau Super League mais nous avons réagi un peu trop tard. À titre personnel, ce but fait plaisir mais il n’est pas suffisant ce soir. » Tous les efforts néanmoins convergent désormais sur les prochaines échéances, à Wohlen, mais aussi et surtout face au Servette FC à la Maladière le 14 mai prochain dans un second match au sommet, le dernier de la Brack.ch Challenge League cette saison.

Les faits de match
Neuchâtel Xamax FCS v FC Zürich, 1-1 (0-0)

Composition de Neuchâtel Xamax FCS:
Laurent Walthert ©, Pietro Di Nardo (70e Dilan Qela), Kiliann Witschi, Samir Ramizi (72e Pedro Teixeira), Charles-André Doudin, Gaëtan Karlen, Max Veloso, Raphaël Nuzzolo (78e Frédéric Nimani), Michael Gonçalves, Mustafa Sejmenovic et Mike Gomes.

Composition du FC Zürich:
Andris Vanins, Adrian Winter, Raphael Dwamena (74e Moussa Koné), Alain Nef, Burim Kukeli, Umaru Bangura, Cédric Brunner, Marco Schönbächler (64e Oliver Buff), Roberto Rodriguez (86e Nicolas Stettler), Gilles Yapi © et Kay Voser.

Buts: 50e Dwamena (0-1); 87e Teixeira (1-1).

Notes: Neuchâtel Xamax sans Léo Farine, Thibault Corbaz, Agonit Sallaj, Igor Djuric (blessés), Azad Odabasi (non convoqué) et Liridon Mulaj (M18). Zürich sans Armin Alesevic, Davide Chiumiento, Mike Kleiber, Michael Kempter, Ivan Kecojevic, Sangoné Sarr, Mirlind Kryeziu (blessés), Yanick Brecher, Miro Muheim, Fabian Rohner et Izer Aliu (non convoqués).