Le FC Lausanne-Sport craque face aux leaders (0-4)

Samuele Campo a été mis en difficulté dès les premières minutes par les physiques bâlois. © Oreste Di Cristino / leMultimedia.info

Devant 5’855 spectateurs dans les tribunes du Stade de la Pontaise, le FC Lausanne-Sport s’est lourdement incliné face au FC Bâle (0-4). Dominés dès le premier quart d’heure, les hommes de Fabio Celestini ont capitulé presque sur tous les fronts, sinon celui de la tactique. De quoi mesurer l’écart à combler pour atteindre l’excellence et l’efficacité suisse. Visionner la galerie photo de la rencontre.

Il peut être incroyable de réaliser, par moment, que ce FC Bâle est incontestablement leader d’un classement qu’il ne domine toutefois pas de pied en cap. Plusieurs fois dominés tout au long de la saison, menés au score, malmenés par ses adversaires, les hommes d’Urs Fischer ont (simplement) le talent et le don de produire les bons mouvement au très bon moment. Combien de points a-t-il subtilisé au LS ainsi ? Neuf plus trois. Ces trois que les Rhénans ont engrangés ce samedi soir dans une Pontaise aussi remplie que déçue du dénouement. 4-0, un petit tour et puis s’en va, le FC Bâle a pour la première fois des quatre rencontres face aux Lausannois, montré l’écart de qualité et d’efficacité qui réside entre les deux formations. « 20 premières minutes dans le dur » – résume Urs Fischer – et puis les mécanismes étaientt lancés, rodés tout autant que maîtrisés. Et même si Lausanne a eu ses chances, inutile de voiler les défaillances. « Une victoire logique et puis voilà », n’allons pas plus loin, estime justement Fabio Celestini. Les réactions seules du maître à bord rhénan suffisent à résumer le trouble lausannois: « C’était un match très contrôlé avec beaucoup d’efficience dans notre organisation de jeu – débute Urs Fischer, qui ne sera par ailleurs pas reconduit sur le banc du FC Bâle la saison prochaine – Lausanne a perdu beaucoup de ballons et nous avons su en profiter avec beaucoup de réussite au moment le plus important de la rencontre avec nos deux buts [ndlr, Lang, 37e et Elyounoussi, 40e]. Le troisième après la pause nous a d’autant plus libérés [ndlr, Sporar, 59e]. Je félicite donc mon équipe pour notre match très abouti. » Aussi, Lausanne partait avec quelques absences dans sa composition avec les blessures de Taye Taiwo, Nicolas Gétaz, Musa Araz et surtout la suspension de Nassim Ben Khalifa, auteur d’un hat-trick à Thoune (victoire du LS 4-2). Résultat: un latéral droit – en la personne de Jordan Lotomba – quelque peu en difficulté physique et un demi d’extérieur – Samuele Campo – privé d’espace et de liberté, littéralement absorbé par la trempe de Miguel Galeano, Daniel Hoegh ou encore Manuel Akanji. Des complications qui n’ont pas permis à Lausanne de réaliser son jeu habituel. Samedi soir, il était insuffisant. Il apparaît alors inutile de préciser que quand le Lausanne-Sport est privé de ballon, il est perdu, désabusé et donc largement vulnérable. L’endurance y devient alors rapidement un calvaire. Tant pis.

Serein, le LS pense déjà à Tourbillon

« En première mi-temps, nous avons réussi à les gêner avec une tactique un peu particulière – un milieu permuté en phase offensive. Ça a bien fonctionné jusqu’au premier but après quoi ils ont été plus réalistes que nous – débute Alexandre Pasche au terme de la rencontre avant de lâcher – Nous allons simplement oublier cette rencontre et penser à notre déplacement la semaine prochaine à Tourbillon. » Ceci dit, les turpitudes d’une telle rencontre n’a pas à se justifier. La clameur, presque infâme, des acteurs lausannois n’a pas eu sa place à la Pontaise samedi soir; sans doute parce que l’incidence est moindre, compte tenu de la défaite du FC Vaduz face au FC Sion au Rheinpark (0-1). Et même si quelques remords persistent, la discussion tourne court en conférence de presse avec Fabio Celestini: « Nous avons fait une bonne première mi-temps et le handicap du 0-2 n’était pas mérité à la pause. Mais nous avons raté toutes nos occasions. Le troisième but de Bâle nous a fait très mal et la blessure d'[Olivier] Custodio dans le dernier quart d’heure n’a rien arrangé. Je regrette que nous n’ayons pas mis un but pour emballer le match mais au vue des nombreuses erreurs individuelles importantes, la victoire de Bâle était logique ce soir. » Indubitablement, le LS était noyé à domicile. Néanmoins, cette fois, l’équipe n’était vraiment pas à la hauteur pour pouvoir nourrir de quelconques regrets comme en témoigne Alexandre Pasche: « On a vu nos lacunes face à une équipe athlétiquement très solide. Nous n’avons pas trouvé de solutions et avons eu beaucoup de peine à développer notre jeu. Nous devons apprendre de ce genre de rencontres pour parvenir à tirer le meilleur lors des matches très importants qui nous attendent les prochaines semaines. » Même constat chez Xavier Margairaz, entré vers l’heure de jeu pour Pak (56e) : « On a eu beaucoup d’occasions que nous n’avons pas réussi à concrétiser. Ils en ont profité et se sont distingués par leur grande efficacité. Face à ce genre d’équipe, cela devient très dangereux de leur laisser des occasions de nous mettre un but. » Aussi, l’avant-centre lausannois rappelle la marginalité d’une telle débâcle, aussi car le plus important et le plus dur n’est pas encore passé. « Cette défaite ne nous coupe pas dans notre élan. Finalement, il y a quand même eu des bonnes choses. Ce n’était pas évident de terminer le match, aussi parce qu’Olivier [Custodio] a été un peu blessé. Aussi, c’est toujours délicat, quand on perd 2-0 ou 3-0, d’éviter l’aggravation du score. Mais ce n’est pas très grave. Nous devons nous concentrer pour la rencontre face au FC Sion qui s’annonce très importante. » Et même si l’ancien joueur du FC Sion de 2012 à 2014 ne souhaite pas regarder plus loin, il apparaît surtout primordial de véritablement préparer la rencontre du 29 avril face au FC Vaduz, adversaire direct dans le bas du classement.

Pak, une disette longue de 14 matches

« Il n’y a pas que la chance qui entre en compte. Il nous a manqué beaucoup de réalisme. Nous devons être plus décisifs dans les moments clefs du match pour pouvoir réellement mettre à mal nos adversaires », affirme Alex Pasche. En effet, au-delà du bon œil, c’est par l’efficacité des attaquants qu’une rencontre se gagne. Et dans le secteur, il est un joueur qui éveille les interrogations. Présent sur tous les ballons servis par la charnière centrale, Kwang-Ryong Pak a eu ses occasions pour battre la résistance bâloise. D’abord à la 17e minute, bien servi par Samuele Campo, le Nord-Coréen tire haut au-dessus de la transversale de Tomas Vaclik, pourtant depuis une position préférentielle. Puis, il se procure l’une des occasions les plus nettes de la rencontre en pénétrant dans l’aire de réparation rhénane après la pause (49e). Seul en duel avec Vaclik, Pak bute, à deux reprises, sur le portier adverse, notamment sur un lob faiblard qui relance un piètre débat sur l’état de forme du meilleur élément de l’attaque lausannoise. Cela fait même désormais quinze rencontres que le prodige de Pyongyang est sevré de réussites: « Je serais très inquiet s’il ne se procurait aucune occasion de but – lance Fabio Celestini avant de poursuivre – Néanmoins, la seule chose que l’on peut faire, c’est lui redonner confiance. Nous sommes obligés de lui faire confiance car Lausanne ne peut pas se passer de lui. On essaie de lui donner la tranquillité nécessaire pour qu’il retrouve de l’efficacité. » C’est aussi pourquoi, à la 56e, l’entraîneur lausannois décide de faire (aussi) confiance à son autre attaquant de pointe. Et cela commençait à fonctionner; plus incisif, il n’est fallu que quelques secondes avant que Margairaz ne mette déjà en danger la défense bâloise. Mais comme toujours, il en fallait peu pour que cela ne dure point; une perte de balle maladroite (et somme toute stupide) d’Olivier Custodio lance Sporar pour la nouvelle marque (3-0 à la 59e). Ceci même alors que Michael Lang avait déjà touché la transversale de Castella quelques minutes plus tôt (53e).

« [Elyounoussi], un grand talent du FC Bâle »

Musa Araz, dans un entretien exclusif accordé à leMultimedia.info
(à paraître la semaine prochaine sur nos colonnes)

Néanmoins, si les assauts lausannois se firent de manière plus épisodiques qu’à l’accoutumée, il faut admettre que les choix tactiques de Fabio Celestini savent redonner du mordant (éphémère parfois) à cette équipe lausannoise. Les changements de Celestini sont plus qu’intelligents, ils apparaissaient nécessaires. À chaque fois, ils ravivent la bête, la stimulent, lui redonnent du piquant. Les entrées de Gabriel Torres (45e) et de Kevin Méndez (62e) sont de ceux-ci. Ils redonnent tous deux de la vitesse dans un secteur qui en était privé depuis le début de la rencontre. Mais que veut-on faire, mené 3-0 à domicile sans grande efficacité et sans grande maîtrise du match. La redistribution des rôles peut alors paraître aussi magique que dommage. Aussi spectaculaire qu’inefficiente. Lausanne n’a jamais marqué, pas même lorsque l’attaquant est face au portier Vaclik. Ce fut également le cas de Méndez à la 76e. Tiré au centre, le ballon ne passe pas les jambes du gardien bâlois. Un gâché de plus qui relance au contraire une offensive rhénane pour le 4-0 final du jeune espoir norvégien Mohamed Elyounoussi (81e), qui signe donc un doublé à la Pontaise. De quoi débattre du somptueux écart qui sépare l’ogre bâlois au poucet lausannois.

Les faits de match
FC Lausanne-Sport v FC Bâle, 0-4 (0-2)

Composition du FC Lausanne-Sport:
Thomas Castella, Jérémy Manière, Elton Monteiro, Benjamin Kololli, Kwang-Ryong Pak (56e Xavier Margairaz), Samuele Campo (45e Gabriel Torres), Marcus Diniz, Alexandre Pasche, Olivier Custodio, Andrea Maccoppi © (62e Kevin Méndez) et Jordan Lotomba.

Composition du FC Bâle:
Tomas Vaclik ©, Michael Lang, Luca Zuffi, Andraz Sporar (73e Marc Janko), Renato Steffen, Alexander Martin Fransson, Mohamed Amine Elyounoussi (82e Davide Callà), Blas Miguel Riveros Galeano (79e Adama Traoré), Daniel Hoegh, Taulant Xhaka et Manuel Akanji.

Buts: 37e Lang (0-1); 40e Elyounoussi (0-2); 59e Sporar (0-3); 81e Elyounoussi (0-4).