Critique du spectacle de Jason Brokerss

L'affiche du spectacle de Jason Brokerss.
De Paris (France)

Pendant huit jours, du 13 au 20 avril 2017, Patrick Aimé s’installe à Paris pour contempler le stand-up comme objet d’art. Retrouvez chaque après-midi dès 14h sa chronique sur les spectacles qu’il a vu la veille.

Je sors du métro Bonne Nouvelle qui débouche sur le boulevard du même nom et passe devant le théâtre des Nouveautés. Au cœur de Paris, les salles de spectacles font légion. On en trouve presque à chaque coin de rue.

Ce soir-là, je me rends au Comedy Club, très certainement l’une des salles les plus connues du stand-up car le Jamel Comedy Club y est enregistré. Cosy, joliment éclairé, on y commande à boire pendant les spectacles. Les comedy clubs sont généralement des caves ou des petites salles, souvent dans la pénombre. Comparativement aux salles de théâtre, ils sont plus petits, avec des capacités de 130 places grand maximum. Seule exception, ce soir la salle est éclairée…

Pour le meilleur et pour le pire car lorsque Jason Brokerss monte sur scène, il brise le quatrième mur, c’est-à-dire qu’il interagit avec son public et chacun peut tourner la tête voir avec qui il dialogue. « Je sais ce que j’fais » comme l’indique le titre de son show. Alors il mène la conversation pour titiller, mettre son grain de sel dans les couples qui sont venus nombreux. « Ça fait deux ans que vous êtes ensemble ? Il faut te décider à l’épouser maintenant ! J’attends… » dit-t-il au jeune homme du premier rang. Un classique, trop attendu, mais qui fait son effet auprès du public qui se marre. Et qu’il poursuit même plus tard sur un running gag : « Alors, tu t’es toujours pas décidé ? Je te préviens, le retour à la maison avec ta copine va être long si tu réponds pas ! »

Le Comedy Club de Paris. Photo: Patrick Aimé / leMultimedia.info

« Vous êtes venu pour oublier vos problèmes pendant une heure », disait Jason au début du spectacle. Pendant que lui, comme le veut le deal, raconte les siens. Ses thématiques ne sont pas si personnelles : l’addiction aux réseaux sociaux, « des gens qui me prennent en Snap dans la rue, puis me l’envoient comme pour me dire où je suis au même moment » raconte-t-il, sa famille, son épouse, son neveu. Le débit très rapide de sa parole lui a peut-être joué des tours car le niveau d’écoute risque de baisser sans quelques pauses de la voix.

Ce qui a le plus plu, c’est quand il a parlé de lui sans concession : de ses études, chères, alors qu’il dit venir d’un milieu modeste. De sa mère, qui vit au bled. Ou du public : « Quand on est humoriste, on ne sait pas qui on fait rigoler. Peut-être qu’il y a des gens mauvais dans la salle. » Sa bonne humeur également qui est sans conteste idéale pour capter l’attention. À la sortie du comedy club, il est disponible pour des photos avec le public. Jason Brokerss n’est pas encore une star, mais il a de l’avenir.

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