Il fallait faire confiance à ses individualités. C’est bien ce qui a permis à Vladimir Petkovic d’opérer la juste substitution samedi soir à la 62e minute de jeu face à la Lettonie au Stade de Genève. Josip Drmic remplace Gelson Fernandes, observe le poste qui lui est affilié – à la plante de l’attaque suisse – et arme ses qualités. Il ne lui faudra au final qu’un corner, renégocié de l’autre versant par Admir Mehmedi, pour enfiler – ce que beaucoup n’avaient pas réussi à accomplir auparavant – le premier et seul but de la rencontre (66e), valide pour un cinquième succès de rang dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 en Russie. Une réussite presque trois ans après avoir quitté l’équipe nationale sur blessure au Mondial 2014 au Brésil. Une délivrance !
C’est l’Adrian Kunz de nos jours, l’auteur du 1-0 sur une petite Lettonie en quête d’exploit. Écouter le parallèle entre 1997 et 2017. Josip Drmic a, lui aussi, sauvé l’honneur, sinon plus, samedi soir face à la Lettonie au Stade de Genève dans le cadre du cinquième match de qualification pour la Coupe du Monde 2018 en Russie. Une étape essentielle, à ceci près que la Suisse engageait un duel à distance face au Portugal, large vainqueur de la Hongrie à Lisbonne (3-0, dont un doublé de Cristiano Ronaldo). En réalité, plus que toute autre chose, l’attaquant du Borussia Mönchengladblach a permis à sa Nationale de maintenir le cap qui la mènera droit à Lisbonne à l’heure où il sera nécessaire de faire les comptes face aux Champions d’Europe. C’est pourquoi, sans aucun doute, l’étape était essentielle, quand bien même la Lettonie ne constituait, à priori, pas une opposante insurmontable : « Cette victoire constitue un réel pas en avant. Celui-ci est vraiment très important tout comme mon but [ndlr, 66e] se voulait très rassurant. Nous avons réussi à prendre les trois points que nous avions prévu. » Tant mieux. Absent des terrains avec l’Équipe de Suisse depuis le Mondial 2014, Josip Drmic connaît bien l’effort que lui a valu sa préparation pour parvenir à mener un retour triomphant avec la Nati. À bout d’un travail personnel intense, sa récompense s’est voulue immédiate ; entré à la 62e minute à la place de Gelson Fernandes – dans le but d’amener plus d’incision au sein de l’effectif suisse – Drmic a marqué sur son premier ballon touché, sur les développement d’un corner pourtant mal négocié initialement. « J’ai fait ce que je souhaitais : entrer et marquer rapidement. Je sais quel est mon devoir, je dois marquer des buts et j’y suis parvenu ce soir. Maintenant, je peux oublier le passé et aller de l’avant – explique-t-il avant de poursuivre – Cela faisait beaucoup de temps que je n’étais plus convoqué au sein de l’équipe et cette sélection a été un véritable soulagement. Je suis très heureux d’avoir pu contribuer à la victoire grâce à mon but. » Passé également par une période de détresse en équipe nationale, suite à une blessure des ligaments croisés en mars 2007 qui l’avait écarté d’une sélection avec la Suisse pendant plus d’un an et demi, Blerim Dzemaili reconnaît toute l’importance de soigner (et de réussir bien évidemment) son retour sous le maillot de l’Équipe de Suisse : « J’ai connu une situation pareille par le passé et je sais à quel point il peut être important de marquer dès son retour en sélection. Pour Josip, ce but lui donnera une confiance énorme et c’est un joueur essentiel à l’équipe. » Une très belle nouvelle au sortir de la pelouse de la Praille ; la perspective est donnée.
L’essentiel assuré à moins de trois mois de Torshávn
Dans le parcours tel que dessiné pour l’Équipe de Suisse, il apparaît primordial de conclure les quatre prochaines rencontres – des Îles Féroé à la Hongrie à domicile – sur un résultat positif. Et pour ce faire, il sera nécessaire d’apporter quelques modifications, de nouveaux réglages sur les fronts les plus sensibles de l’organisation de jeu suisse : « C’est toujours dangereux. Il ne fallait pas beaucoup pour que la Lettonie n’égalise. Je suis rassuré maintenant, nous avons gagné à zéro et notre route continue. Défensivement, c’était bien mais offensivement, il nous faut encore travailler car nous n’aurons pas toujours la même chance », explique le portier suisse Yann Sommer. L’occasion de rappeler même le crédit de premier plan que se doivent d’amener les buteurs de l’équipe, un orgueil pourtant si peu vanté samedi soir au Stade de Genève : « Nous avons eu des occasions dont nous n’avons pas profité. Mais la patience a payé », lance le buteur Josip Drmic, suivi dans ses propos par Blerim Dzemaili : « C’était difficile de trouver des espaces, d’autant plus quand il y a huit ou neuf joueurs qui se rattroupent en défense. Avec cela, nous avons eu des problèmes mais cela ne nous a pas empêchés d’avoir beaucoup d’occasions et la seule chose que nous devons nous reprocher est que nous n’avons pas concrétisé davantage. » Mais le résultat est là – l’essentiel comme le rappelle l’ensemble de l’équipe [lire le compte-rendu du match] – et l’envie est restée intacte à l’approche de la prochaine échéance : un déplacement – dépaysant tout autant que risqué – aux Îles Féroé le 9 juin prochain. « Tout est parfait, nous avons cueilli 15 points jusqu’à maintenant et le reste compte peu – explique Dzemaili avant de poursuivre – Nous devons néanmoins garder les pieds à terre et toujours nous améliorer. » Une obligation à l’approche d’une confrontation directe entre les deux favoris du groupe B le 10 octobre prochain qui déterminera l’identité du qualifié direct pour la Russie, alors que le second devra passer par de périlleux barrages. Pas de quoi apaiser l’alerte caractéristique de l’Équipe de Suisse en ces éliminatoires de Coupe du Monde. À Torshávn, il faudra avant tout bien s’apprêter pour une rencontre où le piège est théorique, mais aussi pratique.