Malgré un début et une fin de match prometteurs, les Pirates de Nyon n’ont pas su aplatir plus de deux fois le ballon. Leur domination stérile est aussi le reflet de l’efficacité défensive des Chevaliers de Plan-les-Ouates, qui ont su prendre le match à leur avantage. Leurs contres et le jeu rapide sur les pénalités ont été un atout. Au classement de LNA, Nyon descend à la troisième place tandis que le LUC rejoint GePLO en tête grâce à sa victoire bonifiée 43 à 10 contre Hermance.
Samedi après-midi, les gradins du Stade des Cherpines étaient pleins pour le match des deux leaders, à 19 points ex-æquo. Sébastien Dupoux, directeur technique de la FSR est d’ailleurs venu en famille voir le potentiel des deux meilleurs équipes actuelles dont certains joueurs participeront aux matches internationaux de novembre. L’affiche du jour avait pour enjeu de gagner sans concéder de bonus défensif pour se détacher en tête de classement. Pour ça, les deux équipes ont bien répondu présent dans le jeu.
Le film du match
Dès le coup d’envoi de Gaëtan Hirsch magnifiquement tapé avec une balle rasant la ligne des 40 mètres adverses, les avants genevois gagnent le ballon. À la 2e minute de jeu, une pénalité genevoise est déjà convertie par Hirsch. En guise de réponse, Nyon se montre agressif dans les rucks et très rapide dans le jeu de trois-quarts. Les Pirates imposent un rythme élevé et s’installent dans les 22 mètres genevois. Ces derniers encaissent à la 4e minute un essai du demi de mêlée Théodore Renard, sans transformation. Le match n’a pas commencé depuis cinq minutes que le score est de 3 à 5. Ayant du mal à se départager dans le jeu de trois-quarts grâce à une bonne défense des deux côtés, les avants prennent le relais. L’arbitre siffle alors beaucoup de fautes, ce qui donne lieu à un duel de buteurs entre Hirsh (pour Genève) et Dye (pour Nyon). Le premier convertit une fois face aux poteaux tandis que le second rate ses deux tentatives. À la demi-heure de jeu, Nyon est mené 6 à 5 et le pire est à venir. Profitant d’une pénalité à hauteur des quarante mètres rapidement jouée par Romain Gérard, les trois-quarts débordent sur le petit côté (à l’aile gauche) et sont en surnombre. Le pilier Kevin Soulé, qui s’est glissé dans la ligne, aplatit en bout de ligne (11-5). Trois minutes plus tard, une touche à cinq mètres de la ligne d’en-but nyonnaise mène à un maul et Soulé aplatit à nouveau. Les Chevaliers ont creusé l’avantage avant la mi-temps et mènent 18 à 5.
À la reprise, le match perd un peu son intensité. Les deux équipes ne se montrent plus aussi dangereuses et plus le temps avance, moins Nyon semble capable de revenir. Hirsch convertit même une autre pénalité à la 58e minute (21-5). Touchés, les Nyonnais sonnent alors l’heure de la révolte. Sur un ballon porté depuis une touche à cinq mètres de l’en-but, leur second essai est aplati. Néanmoins, Dye n’est pas dans un grand jour et échoue à nouveau sa transformation, pour un quatrième échec sur quatre sur pied. À 21-10, les Pirates s’installent à nouveau dans les 22 mètres genevois et peuvent au moins croire au bonus défensif. Le dernier quart d’heure est bien à l’avantage des Pirates, mais leur domination mène à une accumulation de fautes qui ne provoque pas d’essai de pénalité mais deux cartons blancs (qui entraînent des exclusions de dix minutes). Pire, un surnombre à quatre contre deux à cinq mètres de la ligne d’en-but n’aboutit à rien faute d’un en-avant. Les deux équipes en resteront là.
La réaction des coachs
Du côté des coachs, le match est satisfaisant. « Il y a quand même quelques décisions bizarroïdes de l’arbitre, notamment cette accumulation de fautes qui ne mènent pas un essai de pénalité, signale John Etheridge. Mais c’est mon avis de Nyonnais. Hormis ça, nous avions la place pour faire mieux, mais ce n’est pas comme si c’était un match de playoff ». Pour Eric Andreu, tout n’a pas été parfait chez les Chevaliers : « Il nous reste du progrès à faire en mêlée et en touche, là où Nyon est très fort » Ce fut donc un bon match test pour les deux équipes et les spectateurs ravis par le jeu. Néanmoins, comme le dit John Etheridge « C’est parfois mieux de perdre car c’est dans la douleur que l’on tire des leçons alors que dans l’euphorie d’une victoire, on se voit trop vite champion ».