À 19 ans, Breel Embolo a réussi sa rentrée internationale avec la nationale helvétique, participant à la victoire 2-0 sur les champions d’Europe portugais au Parc Saint-Jacques de Bâle. Transféré du FC Bâle au Schalke 04 en juin dernier, l’attaquant suisse semble avoir déjà pris ses marques à Gelsenkirchen et cela s’en ressent sur sa prestation en équipe nationale. Interview au terme du premier match qualificatif pour la Coupe du Monde 2018 en Russie mardi soir (lire le compte-rendu).
Tu étais très à l’aise dans l’animation du jeu de la Suisse. Quel regard portes-tu sur ta performance ?
On a très bien commencé en tant qu’équipe, avec une entente parfaite entre les lignes. J’ai eu beaucoup de ballons et je les ai gérés avec énormément de confiance. J’ai joué libéré. J’ai essayé de prendre le risque de faire ce qui m’a toujours rendu plus fort. J’ai évolué sans pression sur le terrain et sans penser que nous étions en train d’affronter les champions d’Europe. Ça a bien fonctionné même si nous avons souffert en tant qu’équipe en deuxième mi-temps. Nous avons resserré le jeu et nous sommes satisfaits d’avoir gagné face au favori du groupe.
Quelles consignes (ou conseils) t’a données Vladimir Petkovic avant le coup d’envoi de la rencontre ?
À 19 ans, le coach n’a pas besoin de me dire de m’amuser. Il s’est limité à me rassurer, tout en m’incitant à produire le jeu que je savais faire. Il m’a conseillé de ne pas me mettre de pression sur les épaules. C’est toujours spécial de jouer ici à Bâle (dans ce fameux Joggeli) et j’ai essayé de savourer le plus possible de cette occasion. J’ai donné ce que je pouvais et rendre au public ce qu’ils nous ont donné tout au long de cette semaine d’entraînements à Feusisberg. Toute cette positivité qui les a animés depuis le début. L’équipe a fourni une belle prestation (surtout en première mi-temps) et l’ambiance sur le terrain était belle. Nous, les attaquants, nous profitons de tout cela.
Tu as très vite senti qu’il fallait revenir chercher quelques ballons pour destabiliser la défense portugaise ?
Oui, mais cela fait partie de mon style de jeu que j’adopte sur les terrains. J’aime avoir le ballon aux pieds, j’aime tourner et chercher les duels. Et quand des joueurs comme Granit (Xhaka) ou Fabian Schär me passent le ballon dans la profondeur, je me sens très à l’aise. Aussi car j’ai la possibilité de m’exprimer toutes les deux ou trois minutes et cela me rend plus fort. Et aujourd’hui (ndlr, mardi 6 septembre), tout le front offensif a profité de ces contributions et de la qualité de ces joueurs qui évoluent derrière nous. Ils nous ont rendus vraiment efficaces. Cette réussite qui nous a manqué à l’Euro, nous l’avons eue ce soir.
As-tu l’impression d’avoir passé un cap personnellement depuis l’Euro en France ?
En tant que joueur, nous avons toujours cette envie d’évoluer. C’est ce que j’ai fait en franchissant le pas en Allemagne. Je me suis donné la chance de progresser en évoluant à un autre rythme et en me confrontant à une autre réalité et à la qualité des joueurs de la Bundesliga. Pendant ces deux, trois mois, tout c’est vraiment bien passé ; c’est comme un changement de vie. C’est vraiment quelque chose de nouveau pour moi. Ce n’était pas toujours si simple à la préparation mais je suis fier des choix opérés. C’est aussi ce qui m’a permis de me libérer ce soir face au Portugal. Je ne veux que jouer au football. Et même s’il n’est pas question d’oublier ma longue formation de trois ans à Bâle, j’ai le sentiment que ma présence au Schalke 04 porte déjà ses fruits. Je sais que je suis sur la bonne voie et je me dois de continuer ainsi. Toute l’équipe en profitera.
Propos recueillis en interview collective.