Entrée en matière résolument vive pour le FC Lausanne-Sport, tenu en échec à domicile 4-4 par le FC Thoune. Après avoir pris l’avantage à trois reprises, le LS a laissé passer l’opportunité de cueillir son premier succès de l’exercice. Encore quelques enseignements à tirer pour pleinement rivaliser avec l’opposition chevronnée de la Super League.
Un vernissage en Super League aux semblants d’ouverture de Challenge League d’une année en arrière. Un but en moins, c’est tout. Hormis cela, tout y était; suspense, prouesses mais aussi plantureux gaspillages. Prise de courant fructueuse dès la première minute par Francesco Margiotta, sur un débordement de Gabriel Torres et égalisation sur offrande à la quatre-vingt-douzième sur un tir étouffé de Norman Peyretti. Pour le FC Lausanne-Sport, ce coup d’envoi à domicile a été à l’image de son expérience dans l’élite, insuffisamment acerbe: « Il nous a manqué un poil de méchanceté à 20 mètres du but. Prendre quatre buts comme nous les avons pris, ce n’est pas possible« , tanne Fabio Celestini en conférence de presse d’après-match. À enfler la controverse, le troisième but encaissé par les Lausannois. Sur une série de défections défensives – amorcé par une sortie hasardeuse de Thomas Castella – Enrico Schirinzi s’empresse d’annuler l’avantage acquis par les adversaires quelques minutes plus tôt (83e). Une pénible circonstance – à l’image de bien d’autres épisodes – qui condamne sans doute le LS à la tenue en échec: « C’est rien de le dire, le 3-3 me reste au travers de la gorge« , confirme l’entraîneur vaudois. Mais en façade, au-delà de la déception, le procédé a à bon droit convaincu. Pendant bien plus d’une heure et quart cumulée, Lausanne avait la maîtrise du jeu, cette possession de balle tant éprouvée par Fabio Celestini en frontispice de cette nouvelle saison. Cette pression constante, à quelques égards irritante, n’a pas manqué de faire panteler un FC Thoune peu alerte en phase de récupération: « Nous étions dominés. Nous avons joué tout au plus vingt-cinq minutes et tout le reste nous l’avons subi. Je ne suis pas heureux de la manière avec laquelle nous avons cueilli ce point« , concède Jeff Saibene, attablé aux côtés de son homologue lausannois en fin de rencontre. Et pourtant, voici les nouveaux enseignements que Fabio Celestini n’a pas manqué d’évoquer au sortir de la pelouse de la Pontaise ce dimanche après-midi: dominer ne suffit plus, encore faut-il frapper. Et de rigueur très fort.
Faire pression pour mieux subir ?
« Nous avons réussi à mettre de l’intensité dans notre match. Le contenu de notre jeu et l’état d’esprit établi sont très intéressants. Mais il faudra nécessairement limer tous ces petits détails, ces petites imperfections pour aller de l’avant« . Le tout est d’apprendre, se sensibiliser au niveau adverse, prendre ses marques dans un championnat encore si inusité pour ce jeune Lausanne-Sport: « Au vu de la situation, telle qu’amorcée aujourd’hui, il faudra apprendre très vite parce que les autres équipes sont plus expérimentées – corrobore l’entraîneur lausannois avant de poursuivre – Toujours est-il qu’il faut continuer sur la voie qui est la nôtre. Face à Thoune, nous avons naturellement lancé notre championnat. » Cependant, par-delà son jeu attentif en défense et sa robustesse physique déterminée – à l’image de Benjamin Kololli – c’est aux pertes de balles distraites que les Lausannois devront se prémunir. Car, débordé à diverses reprises par le géant Simone Rapp, le LS a beaucoup échoué – sinon passablement risqué – par griserie de domination. Une ivresse d’action qui témoigne assurément de l’inexpérience du jeu collectif. Une inexpérience perçue sous toutes ses formes, du pénalty égalisateur – vu fantôme – de l’avant-centre bernois (10e) au but – bigarré de naïveté – sur tête plongeante de Joël Geissmann, esseulé en aire de réparation (30e). Mais, malgré cela, ne va-t-on pas condamner ce Lausanne-Sport pour manque d’aplomb, aussi car les hommes de Fabio Celestini n’ont pas manqué d’effronterie offensive. Bien au contraire.
« Nous devons avoir cette volonté de faire mal »
Fabio Celestini, coach du LS
Dans ce cauteleux 4-4, le LS n’a pas manqué d’appétit. En présence d’un effectif offensif survitaminé – à l’instar de Musa Araz, de Marcus Diniz, d’Andrea Maccoppi ou encore de Gabriel Torres qui offrent un renfort conséquent à la hauteur de Kwang Ryong Pak – les Lausannois ont démontré avoir une perspective riche et intelligible à l’avant. Une habileté démontrée sur les tirs de longue distance – qui vante l’Eurogoal en lucarne de l’avant-centre nord-coréen pour l’égalisation à 2-2 du Lausanne-Sport (42e) – une précision de frappe vigoureuse – trois montants touchés par Custodio (32e), Maccoppi (48e) et Margairaz (74e) – et un sang-froid inaltérable de par le lob victorieux de Gabriel Torres sur Guillaume Faivre à la 83e minute; autant de signaux forts qui entérinent le potentiel lausannois. En outre, avec quatre buts inscrits par quatre signatures différentes, ce LS démontre toute l’aisance de son attaque fortunée. « Les joueurs ont une certaine liberté sur le terrain et c’est tant mieux. Tout le monde peut et a pu s’exprimer. C’est décidément une caractéristique importante pour un club de football – débute Fabio Celestini – Nous devons toutefois durcir notre volonté de faire mal à l’adversaire et pour ce faire, il est d’autant plus favorable de pouvoir compter sur toute l’équipe« .
Feuille de match: FC Lausanne-Sport - FC Thoune, 4-4 (2-2) Composition du FC Lausanne-Sport: Thomas Castella, Jérémy Manière, Elton Monteiro, Benjamin Kololli (76e Marcus Diniz), Musa Araz, Kwang Ryong Pak, Nicolas Gétaz, Olivier Custodio, Andrea Maccoppi (63e Xavier Margairaz), Francesco Margiotta (70e Samuele Campo) et Gabriel Torres. Composition du FC Thoune: Guillaume Faivre, Marco Bürki, Joël Geissmann, Carlos de Jesus (64e Norman Peyretti), Matteo Tosetti (62e Enrico Schirinzi), Simone Rapp, Christian Fassnacht (77e Kevin Bigler), Dennis Hediger, Thomas Reinmann, Stefan Glarner et Joss Sven. Buts: 1e Francesco Margiotta (1-0), 11e Simone Rapp (Pénalty) (1-1), 30e Joël Geissmann (1-2), 42e Kwang Ryong Pak (2-2), 80e Gabriel Torres (3-2), 83e Enrico Schirinzi (3-3), 90e Marcus Diniz (4-3) et 92e Norman Peyretti (4-4).