Bol d’Or Mirabaud, une 78e édition internationalisée et hyperconnectée

Rodolphe Gautier, skipper "Safram" et Président du Bol d'Or Mirabaud expose les particularités de la 78e édition de la régate. © Oreste Di Cristino

Sur les rives du lac Léman, les touristes et les amateurs de voile (et pas que) se presseront pour apercevoir la désormais mythique régate du Bol d’Or Mirabaud. Marquée sous l’égide d’un nouveau dynamisme, d’une nouvelle modernisation et d’une ouverture à l’international et à la compétition, la course se présente sous une figure apprêtée pour son 78e anniversaire. Dans son esprit sportif large, cette année, leMultimedia.info vous proposera de revivre en images les moments forts de la course grâce à notre photographe embarqué. Présentation de l’incontournable Bol d’Or.

Éole et Poséidon règneront de leur main de dieux sur les eaux et les airs du lac Léman. Non pas qu’Ulysse ne soit contraint de faire escale au Bouveret, bien plus alarmant, il s’agit de bien cinq centaines de bateau qui concourront à la plus grande régate du monde en bassin fermé. De quoi impressionner et raviver le turquoise du Léman. Dans l’attente d’un joran impétueux provoqué par une basse pression attendue pour la nuit de vendredi à samedi, c’est dans l’optimisme et la bonne humeur que les directeurs de l’événement se sont réunis en conférence de presse ce jeudi matin à la Société Nautique de Genève (SNG). Excitation et pragmatisme ont composé le discours de Rodolphe Gautier, président de cette grande fête du Léman. Au-delà du grand rendez-vous que représente le Bol d’Or Mirabaud sur les rives de Genève, la manifestation se veut gagner en intérêt et en appréciation auprès du public de l’arc lémanique. Ainsi voulu, « il est nécessaire de faire connaître le Bol d’Or à tous ceux qui ne sont pas de spécifiques connaisseurs de voile et faire découvrir la régate à un maximum de personnes ». Voilà pourquoi l’ensemble du corps directeur de la course à mis « les petits plats dans les grands » pour cette 78e édition, notamment en matière technologique. Tout le monde connaît le Bol d’Or Mirabaud mais encore faut-il « concrétiser la renommée », selon Rodolphe Gautier. Le suivi de la régate sera alors possible en cartographie grâce aux bateaux dotés de balises mais aussi en direct pendant les trois jours sur le site rénové et les réseaux sociaux : « Le passage à la nouvelle ère était particulièrement compliqué », confirme en conférence de presse le président de la course. En grande concurrence avec l’Euro 2016, dont le coup d’envoi est donné demain en fin d’après-midi, le Bol d’Or a promis de faciliter sur place le suivi des deux manifestations en simultané. Et même si, « cette année le Bol d’Or Mirabaud est l’alternative à l’Euro » – plaisante ce dernier – un bel été sportif verra le jour ce week-end !

Les conférenciers devant l'assistance médiatique lors de la conférence de presse, jeudi matin à la SNG. © Oreste Di Cristino
Les conférenciers devant l’assistance médiatique lors de la conférence de presse, jeudi matin à la SNG. © Oreste Di Cristino

Internationalisation et ouverture

Si le Bol d’Or est une régate de référence sur le lac Léman, les organisateurs tiennent toujours plus à cœur de l’internationaliser. C’est pour ce faire, qu’en plus des six bateaux « Surprise Mirabaud », concourront également six bateaux représentants des autres grandes régates mondiales. Les équipages du Kékszalag, de Centomiglia, Barcolana et du Tour de Belle-Île seront donc de la partie samedi au coup de canon de départ qui sera donné à dix heures par le nouveau maire de Genève, Guillaume Barazzone. Mais la diversité ne sera pas uniquement perçue dans les eaux mais sera aussi de rigueur dans un jury plus international que jamais ; un suisse, seul, entouré de membres français, belges, allemands ou encore italiens. Un élargissement de perspective soutenu par Antonio Palma, associé de Mirabaud et surtout premier supporter de la régate – « Il faut que l’événement monte en popularité et en professionnalisme. Cette régate existe pour tout le monde », soutient-il – et qui ne sera nullement contredit par Patrick Chanton, directeur suisse de Hublot, le chronométreur officiel de la course pour qui « l’Art de la fusion » plébiscité à la création de leur nouvelle montre-bracelet en dit long sur les valeurs exacerbées par la compagnie horlogère. Voilà donc que le Bol d’Or noue également de grandes relations avec la Kékszalag en Hongrie et la Centomiglia qui a lieu sur le lac de Garde en Italie. Quoi qu’il en soit, c’est à un esprit d’ouverture que se livrent les organisateurs de cette 78e édition, d’abord par la présence des survitaminés et robustes catamarans de catégorie C1. 20 bateaux du genre ont été sélectionnés pour marquer de leur emprunte cette nouvelle volée du Bol d’Or : « Au début, nous avions prévu de limiter le nombre à 50, aussi car il était possible de vérifier les normes de sécurité mais nos 20 inscrits vont permettre de constituer un vrai test. Suivant quoi, on verra si le succès sera tout autant présent la saison prochaine », confirme Rodolphe Gautier. Toutefois, avec la présence de ces missiles volants, le ton est aussi porté sur la sécurité : « Nous appelons donc à la vigilance des usagers du lac lors de la course », préconise le président. Mais la concurrence semble également intéressante pour le « Challenge Bol de Vermeil » qui récompense le premier monocoque franchissant la ligne d’arrivée : « Le Bol de Vermeil est marqué par son ouverture cette saison – témoigne M. Gautier avant de poursuivre – Dix monocoques sont susceptibles de gagner cette année », parmi lesquels figurent aussi bien l’incontournable Libera hongrois « Raffica » (vainqueur en 2012 et 2013) que les Psaros 33 et 40. Quant au classement scratch et multicoques du « Challenge Bol d’Or », ce sont les D35 qui devraient forcer la décision sur la ligne d’arrivée samedi dès 15 heures, à moins que le Ventilo M1 « Safram » ne réussisse un nouvel exploit trois ans après. En 2015, c’est Team Tilt qui avait devancé Alinghi de seulement 18 secondes, un record dans le domaine. De quoi rendre encore plus imprévisible un final attendu samedi après-midi. Et enfin, l’attente est aussi prégnante pour le « Challenge ACVL-SRS » (depuis 2013) qui primera le meilleur bateau en temps compensé, soit au prorata de son coefficient et de sa puissance. Le résultat se fera en revanche attendre puisqu’il ne tombera qu’une fois que le dernier bateau aura franchi la ligne d’arrivée.

Le Bol d’Or en chiffres et en célébrités

Dans les derniers chiffres exposés en conférence de presse jeudi matin, le nombre définitif d’inscrits s’élève à 519, soit 53 multicoques, 175 monotypes et 291 monocoques. Mais avant de les voir tous concourir à partir de samedi matin, la désormais fameuse « Celebrity Race », parfait prélude à la compétition officielle, sera organisée la veille à midi. Ce warm-up, mélangeant dans les six « Surprise Mirabaud » équipiers professionnels et amateurs parmi lesquels un marin réputé, un sportif de renom, un journaliste et un VIP hors voile par bateau, sera l’occasion incontournable de lancer la grande fête de la voile au bout du lac Léman. Pour cette quatrième édition, cette course verra notamment concourir le journaliste de la RTS Xavier Colin, Nils Palmieri, skipper veveysan, spécialiste des régates, l’humoriste Yann Lambiel, la grande professionnelle Élodie Mettraux qui a parcouru la Volvo Ocean Race, Benoît Morel, champion du monde de classe C ou encore Pascal Monnet, le directeur de la course. Et bien d’autres évidemment. De quoi parfaire les festivités à Genève.