Le FC Chiasso retarde la promotion du FC Lausanne-Sport

La vivacité de Kevin Méndez n'aura pas suffit pour valider la promotion de son équipe dès dimanche. © Oreste Di Cristino

Indéniable soit la déception de l’entière équipe, la FC Lausanne-Sport n’a pas eu le cran de valider cet après-midi à la Pontaise, devant 5’860 spectateurs, l’exploit de sa saison face au FC Chiasso (0-0). En l’absence de Kwang Ryong Pak, Nicolas Gétaz et Alexandre Pasche, les hommes de Fabio Celestini ne sont pas parvenu à inscrire le but de la promotion ce dimanche. Ironie du sort, il s’agit du premier match nul et vierge de leur saison (visionner la galerie photo). Retour sur une rencontre… pas comme les autres.

L’organisation du staff et de la sécurité à la Pontaise s’était préparée à la meilleure des issues pour le match face au FC Chiasso, dont le coup d’envoi a été donné par quelques uns des anciens artisans du club (comme Rodrigo Tosi et Abdul Carrupt) qui avaient validé le succès décisif face au FC Bienne 4-0 en 2011 à la regrettée Gurzelen. Tous les pronostics engagés et le sort de l’Histoire en leur faveur laissaient présager une promotion en Super League dès dimanche pour les hommes de Fabio Celestini. Les matches de Bienne ayant été annulés, le LS restait d’ailleurs officiellement sur une série de 15 matches sans défaite, le dernier revers étant accusé face à Neuchâtel Xamax FCS le 9 novembre 2015. Mais la réalité des faits sur la pelouse de la Pontaise a primé une tout autre issue que celle qu’avait connue le FC Aarau face à ce même Chiasso le 25 mai 2013. Les Argoviens s’étaient alors imposés 1-0 au Brügglifeld, les consacrant champions de la division cadette. Toutefois, les analogies de l’Histoire n’ont pas été suffisantes pour porter les Lausannois définitivement en tête du championnat à quatre journées de la fin. Quand bien même la déception est présente, le match nul enregistré face à Regazzoni et consorts ne semble pas dévier les esprits des joueurs qui seront engagés lundi 9 mai face au tenace FC Aarau au Brügglifeld, comme le confirme Olivier Custodio: « Aarau est une équipe de Super League, donc nous jouerons un match de Super League lundi. On espère par là que ce sera un match de qualité et si l’on parvient à fêter le titre là-bas, ce sera tout aussi bien« .

L'équipe lausannoise, Jérémy Manière au premier plan, déçue du match nul à la Pontaise. © Oreste Di Cristino
L’équipe lausannoise, Jérémy Manière au premier plan, déçue du match nul à la Pontaise. © Oreste Di Cristino

« On n’a pas joué comme on savait le faire, ça s’est vu »

Olivier Custodio a livré une once de réalisme en zone mixte: « Ça s’est vu« . Les joueurs étaient-ils en-deçà de leurs capacités en ce premier mai ? ou étaient-ils simplement tendus ? « Il y a très certainement eu de la tension. Il ne faut pas oublier que nous sommes une équipe jeune et que c’était une première finale pour la plupart d’entre nous. Il faut apprendre à gérer nos émotions mais je ne me fais aucun souci pour la suite« , nous livre le capitaine lausannois. Toujours est-il que, malgré les nombreuses envolées de Kevin Méndez, les Lausannois sont difficilement parvenus à mettre en danger Ulisse Pelloni, le gardien remplaçant de l’équipe tessinoise en l’absence d’Andrea Guatelli, blessé. Six tirs pour un seul cadré, les statistiques des hommes de Fabio Celestini ne ressemblent décidément à aucunes autres réalisées cette saison. Pis, c’est le plus faible rendement offensif du second tour de championnat ! « Pour être promus, nous devions jouer ce match et ce soir, nous ne l’avons pas joué », nous affirme Numa Lavanchy. De quoi accréditer, d’une part la thèse du surplus d’émotions sans minimiser d’autre part le potentiel défensif et déstabilisant des joueurs du FC Chiasso. Lancés dans une dynamique offensive lors du premier quart d’heure, les Lausannois ont tendanciellement baissé l’intensité de leur jeu dans la demi-heure qui a suivi, laissant aux adversaires plus de répit que d’habitude. La blessure d’Hélios Sessolo à la 25e minute de jeu (remplacé par Jordan Lotomba) n’est pas venu arranger l’effort combatif des bleus et blancs, enlisés dans une situation plus compliquée qu’espérée. Si la sortie d’Andi Zeqiri, peu après la mi-temps (53e), a laissé plus de place au jeune Kevin Méndez à la pointe de l’attaque lausannoise, il en est pas moins ressorti que la barrière défensive tessinoise a fait preuve d’une surprenante robustesse face aux avancées adverses. Auteurs de nombreuses actions dangereuses du côté de la cage chiassese, il a toutefois été difficile pour les joueurs vaudois de se démarquer dans l’ère de réparation, pleinement occupée par pas moins de neuf joueurs du FC Chiasso, attendant le juste moment pour engager une contre-offensive décisive: « On savait que ça allait être difficile mais toujours est-il que l’on ne prend pas de but et on engrange un point – nous témoigne Lavanchy avant de poursuivre – Même s’il y a beaucoup de déception au coup de sifflet final, on avance toujours« . Les joueurs lausannois auraient-ils appréhendé l’explosion de la fête ?

La grande muraille de Chiasso

Giancarlo Camolese n’a pas changé ses habitudes. Dans un 4-1-2-3, somme toute très défensif, le FC Chiasso a entrepris une belle démonstration d’un football moderne dans lequel les attaquants Stefan Mihajlovic et le numéro 9, Alessandro Ciarrocchi se sont longuement portés en geôliers de la défense tessinoise; une barrière difficile à percer. Si Antonio Felitti, jugé incertain avant dimanche par la ligue, a semblé avoir quelques difficultés à contenir la technique du jeune Méndez, Chiasso a pu compter avec le travail soigné et solide de Vladimir Golemic et Steve Rouiller, à la fois dans la neutralisation d’Andi Zeqiri, qui peinait à prendre possession de la sphère, que sur le flanc gauche où évoluait notamment Numa Lavanchy. Mais les hommes de Camolese n’ont toutefois pas misé l’entièreté du match sur une défense effective. Bien au contraire. Sur des incitations de Maccoppi et Regazzoni, les chiassesi auraient même pu espérer déclencher l’ouverture du score si la charnière défensive lausannoise n’avait pas été aussi précautionneuse. En outre, l’entrée de Sergio Cortelezzi en meneur de l’attaque a davantage dynamisé le potentiel offensif de l’ensemble de l’effectif chiassese sans toutefois parvenir à concrétiser leurs frappes. La fête attendra.