Avec un point en trois rencontre face aux rouges et noirs, le FC Lausanne-Sport manque décidément d’aise lors des derbies romands. Menés au score en première mi-temps par un pénalty de Charles-André Doudin (à la 32e minute), les hommes de Fabio Celestini ont dû patienter avant de véritablement se stabiliser sur leur vitesse de croisière habituelle. Retour sur un match à double vitesse pour les deux formations.
Numa Lavanchy, le brillant ailier droit lausannois, semble perplexe en zone mixte. Ce match nul (1-1) entérine, semble-t-il, une des superstitions les plus ancrées dans les mémoires du football. Un derby est un match dans lequel l’imprévisibilité est maximale et où les favoris perdent leur statut au profit d’émérites challengers. Tel n’était pas le cas lors de la dernière rencontre de Neuchâtel Xamax face au FC Lausanne-Sport aux temps des magiques soirées de Super League. À l’époque, en décembre 2011, les Neuchâtelois avaient logiquement fait respecter la hiérarchie en dominant 3-1 les pensionnaires de la Pontaise. Ce soir-ci, le derby semblait tout sauf imprévisible, le favori avait voyagé avec confiance et détermination pour repartir satisfait et reposé. Le résultat de la rencontre était juste et indiscutable. Et pourtant, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Lausanne gît en tête de la Challenge League depuis la septième journée et, à défaut de paraître invincible, semble survoler le championnat d’une main de maître – celle de Celestini. Quant à Neuchâtel, les pouvoirs se sont inversés mais, toujours est-il que sont statut de challenger fait bonne figure. Cette saison, en confrontation directe, il ne paraît d’ailleurs y avoir aucune différence de niveau entre les deux équipes. Sans doute car Neuchâtel sait faire abstraction de ces futiles rapports de force, sait minimiser la logique dans le football et sait faire respecter les superstitions; les derbies sont imprévisibles. Celui-ci l’a été ! C’est pourquoi – revenons-en – Numa Lavanchy semblait perplexe face aux journalistes. Se sortir du piège xamaxien n’aura pas été une sinécure et à 1-1, ils s’en sortent passablement bien, faute de mieux.

Lausanne, trop d’erreurs individuelles
« Nous n’avons pas fait une bonne entame de match – débute le latéral droit lausannois – Cela ne nous a pas aidé. On a très difficilement imposé notre jeu et Neuchâtel nous a bien bloqués« . Lausanne était en nette baisse de rythme dans la première fraction du match. Malgré un pressing relativement haut – comme les hommes de Fabio Celestini savent le faire – un net manque de vitesse a persisté dans la première demi-heure de jeu comme le démontre le nombre effarant de hors-jeu sifflés à l’encontre des Lausannois (10 contre 3). Aussi, la défense de Neuchâtel Xamax se maintient à bonne hauteur rendant ainsi le jeu de Lausanne beaucoup moins attractif et beaucoup moins fluide. Les défaillances au milieu du terrain et les fréquentes perte de balles ont parfois pu porter de lourdes conséquences; un clair manque de coordination qui a par ailleurs porté appui à l’ouverture du score de Xamax. Une perte de balle – semble-t-elle régulière – d’Alexandre Pasche dans les seize mètres adverses permet une rapide contre-attaque acheminée par Charles-André Doudin. Le numéro 10 écarte le jeu sur l’aile droite permettant à De Coulon d’adresser – en bout de course – un centre averti dans la surface de réparation lausannoise. Mike Gomes s’apprête à réceptionner la sphère quand, surpris et bousculé par Jérémy Manière, il s’écroule. Sans tergiverser, le pénalty est sifflé et Doudin peut ainsi inscrire son quatrième but de la saison. Ces séquences, pourtant, Lausanne sait les gérer d’habitude: « Ces erreurs, nous savons les éviter. Nous les avons d’ailleurs en partie corrigées en deuxième mi-temps et cela nous a permis de prendre l’ascendant mais il faut avouer que Neuchâtel Xamax est une bonne équipe qui sait nous manœuvrer« , témoigne Numa Lavanchy avant de conclure: « Toutefois, nous avions les capacités pour remporter le match« .
Chadrac Akolo, entre polyvalence et célérité
Les hommes de Michel Decastel ont fourni – c’est un euphémisme de l’écrire – une prestation convaincante, saluée par la plupart des joueurs lausannois. Fort d’une solidité défensive et d’un état d’esprit volontaire – à l’image du Congolais Chadrac Akolo – Neuchâtel Xamax FCS forge toujours plus sa troisième place au classement de la Brack.ch Challenge League et maintient son invincibilité face aux leaders du championnat cette saison. De quoi rendre compte du travail entrepris par l’ensemble de l’équipe neuchâteloise. À la Pontaise, par ailleurs, c’est le jeune talent Akolo (classe 1995) qui a le plus séduit dans sa polyvalence et sa rapidité d’exécution. Tantôt solidaire en phase défensive, tantôt solide au milieu de terrain et tantôt décisif en phase d’attaque, le jeune Congolais (en provenance du FC Sion) a littéralement déstabilisé le jeu lausannois de par ses facultés plurielles. Récupérateur de balle à souhait – Alexandre Pasche en a souvent fait les frais dans les 20 derniers mètres – et agile sur le couloir droit, Akolo s’est, dès son arrivée au club en février 2016, installé en titulaire indiscutable dans l’effectif de Michel Decastel. Un talent qui saura faire fi de la concurrence pour porter Neuchâtel Xamax FCS au sommet de sa force.