Avec un amour certain et une dérision insatiable, Cartouche a remis à l’œuvre la figure incontournable de la femme dans son nouveau one man show « Hors de contrôle ». L’humoriste et danseur d’origine algérienne a su puiser dans sa grande polyvalence dans la mise en scène de son spectacle et a ainsi séduit (une nouvelle fois) le public lausannois grâce à la sincérité exacerbée tout au long de la représentation. Interview.
Vous proposez un spectacle qui est très dynamique ; c’est une nécessité de dépenser un maximum d’énergie sur scène ?
Oui, il faut mettre de l’énergie sur scène, offrir de l’amour, de la vie pour ainsi mieux communier avec les spectateurs. J’aime être en compagnie de mon public ; autour d’une table, j’aurai exprimé les même sentiments. Le but est d’être ensemble !
Vous avez littéralement théâtralisé la relation entre les genres – qui est un thème récurrent dans vos derniers spectacles…
Oui, c’est un vaste sujet que la relation de couple entre les hommes et les femmes. Les hommes, en particulier, sont sans cesse en train de chercher la manière de se positionner par rapport à la femme. Il faut finalement savoir cohabiter malgré les différences et permettre à l’amour de s’exprimer.
Comment faire pour éviter de trop tomber dans le cliché, de tomber dans la facilité ?
Bien sûr, je réfléchis sans cesse à ce que je dis en spectacle même si je ne cherche pas forcément à éviter le cliché pur et dur. J’essaie tout simplement d’être le plus juste possible dans mes propos. Lorsque je me mets dans la peau des personnages féminins que je propose ou lorsque j’utilise certaines expressions, je tiens à maintenir une certaine équité, une certaine justesse. Tous les personnages existent en tant que tels et ainsi on évite les clichés faciles. Je joue avec un certain ressenti et cela parle aux spectateurs.
Vous aimez être en présence du public – vous l’avez dit – et cela témoigne d’une certaine sincérité sur les planches…
J’aime mon public, il est tendre avec moi. C’est positif car justement il sent que je ne suis pas sur scène pour démonter les gens, pour le moquer méchamment. Je le taquine certes mais toujours dans le respect. Je salue les personnes qui ont payé leur place et qui sont venues partager un moment de leur vie avec moi.
On a beaucoup parlé de votre polyvalence qui est tout-à-fait notoire, aussi bien sur scène qu’en dehors. Après des expériences en télévision, à la radio et au théâtre, vous vous prêtez une nouvelle fois au stand up comedy. Vous englobez un tout du monde du spectacle….
C’est aussi un piège parce que l’on a du mal à me catégoriser ; les Français aiment bien « caser » les artistes. Mais je ne peux pas faire autrement, j’ai une discipline intérieure qui m’amène à tout découvrir. Je suis de nature très curieuse. Si l’on me présente trois plats au restaurant, je goûterai à tout. J’ai besoin de cette pluridisciplinarité pour pouvoir me donner à 100% dans mes activités.
‘Il ne faut pas oublier l’importance et la portée internationale du Lido’, Cartouche
Pour conclure, un mot sur le Lido…
C’est la deuxième fois que je foule les planches du Lido, j’y étais déjà venu il y a trois ans mais malheureusement il va disparaître. La culture et le spectacle sont des institutions fort bénéfiques qui permettent de libérer les esprits pendant quelques temps. Cela devrait être une obligation de diffuser, promouvoir et favoriser ces domaines-ci. Il est très nécessaire de soutenir les promoteurs de la culture, comme Thomas (ndlr, le programmateur du Lido), qui font un travail fantastique. De plus, le Lido a accueilli il y a quelques mois Eddie Izzard, ce qui témoigne de l’importance et de la portée internationale du lieu. Il ne faut pas l’oublier.