« On veut gagner tous les matches » affirmait Fabio Celestini au terme de la super-victoire face au FC Wil (2-1). Autant dire que ce nouveau succès à domicile fait pousser de grandes ailes aux Lausannois, dorénavant décidés à tirer profit leur grande chance de promotion. Avec neuf points d’avance sur les Saint-Gallois, les protégés du Président Alain Joseph peuvent désormais rêver de Super League. Retour sur ce choc au sommet entre le LS et le FC Wil. Voir également la galerie photo du match.
À Lausanne, la plénitude est presque atteinte. Il en faut de peu pour ce FC Lausanne-Sport qui prend l’avantage avant même que le FC Wil ne soit véritablement entré en jeu. L’effet de surprise est parfait, la maîtrise quasi-totale. Lausanne ne lésine sur rien, concède très peu. La pointe de l’attaque ne manque pas de dynamisme et de créativité. Kevin Méndez témoigne par ailleurs du volontarisme exacerbé par l’ensemble de l’effectif lausannois. De par ses prouesses techniques – parfois trop soliste par moment – le jeune Uruguayen de 20 ans a été remarquable en phase d’accélération. Tout autant qu’Olivier Custodio et Alexandre Pasche qui brillent dans la récupération du ballon. D’ailleurs le capitaine lausannois ne dissimule guère sa satisfaction en fin de rencontre : « Je pense que depuis le deuxième tour, l’état d’esprit est irréprochable. C’est vraiment par le jeu qu’on gagne nos matches donc il faut continuer ainsi », affirme-t-il. Le pressing est, comme à l’accoutumée, très haut admettant ainsi un collectif très engagé ; rien à dire – ou pas grand chose – ce Lausanne-Sport sait faire tourner le ballon tout en maintenant une certaine agilité offensive caractérisée entre autres par les douze corners – dont huit dans la première demi-heure – que les hommes de Fabio Celestini ont su se procurer. Ainsi dangereux sur ces coups de pied arrêtés, le contingent lausannois pourrait regretter en fin de rencontre de ne pas avoir pris le large beaucoup plus tôt dans le match. Mais pour Celestini, les affaires sont au mieux, son équipe a su se montrer combattive et ambitieuse : « Le football a été juste aujourd’hui. On a joué de la première à la dernière minute en proposant un très beau jeu. C’est sûrement un de nos matches les plus accomplis contre la meilleure équipe au niveau individuel de Challenge League ».
Wil a tenté mais en vain
Et pourtant, Wil a tout de même su prendre par les cornes ce taureau lancé à vive allure dans ce championnat de Challenge League. L’équipe de Kevin Cooper a démontré une belle dose de courage pour venir défier ce tout-puissant, leader du classement depuis la septième journée. Malheureusement, rien ou presque rien n’a été accompli en ce samedi soir ; n’en déplaise aux 4’560 spectateurs présents à la Pontaise pour l’occasion. Sans surplus d’orgueil, ni de prétention malsaine, les Lausannois sont parvenus à offrir une copie sans faute, ni rature face à un FC Wil qui ne semble avoir marqué que sur un accident de parcours de la défense locale. Pour Celestini, cette prestation n’est que le fruit d’un travail acharné mais surtout respecté : « L’équipe ne lâche rien ; si elle continue à travailler comme ça, des matches, elle ne va pas en perdre beaucoup ». En outre, s’ajoute aux nombreuses imprécisions de la part de Wil la présence providentielle de Thomas Castella en défenseur extrême de cette équipe en pleine confiance. Face à Jocelyn Roux, le portier lausannois a su opposer une main ferme et robuste peu avant l’heure de jeu (53e minute). Un tournant qui aurait pu marquer une rupture, un contre-pied fatal dans ce match, disons-le, à sens unique.

Roux vs. Pak, un duel manichéen ?
Pour Lausanne, plus qu’un match choc face à son dauphin, cette rencontre marquait aussi le combat des pointes, le défi phare entre le « protagoniste » Kwang-Ryong Pak et son prétendu « rival » Jocelyn Roux, ancien pensionnaire de ce Lausanne-Sport. Le sacre du « gentil » face à la déroute du personnage culte du « méchant ». N’est-ce point un peu caricatural de présenter les choses ainsi ? Et pourtant, le fil du match a abouti à une véritable trame à suspense dans laquelle, toutefois, tout laissait présager un triomphe du protagoniste car force était de constater que la domination tournait à l’avantage des seuls Lausannois : « Lausanne a eu la possession et les occasions. Ils étaient clairement les meilleurs. – affirme Roux en zone mixte avant de continuer – On s’attendait à un match difficile, je suis bien placé pour le savoir. On savait qu’en se découvrant un peu trop, on s’exposait à un risque d’occasion ; Lausanne a presque fait un match parfait ce soir et malheureusement, ils ont passé l’épaule en fin de match ». La charnière défensive lausannoise a su aussi bien alimenter la transition vers des phases de jeu offensives que de constituer un mur protecteur imperméable aux contres-attaques adverses. La neutralisation de Jocelyn Roux opérée par Arnaud Bühler et Jérémy Manière était fort efficace ; seul Santos aura su détourner l’attention des mêmes lors de son égalisation à la huitième minute de jeu. Mais les différentes couvertures protectrices opérées par les défenseurs lausannois et Saint-Gallois ne sont pas les seuls ressorts explicatifs de la déroute du FC Wil. Encore une fois, la patte magique n’est apportée que par les tremplins offensifs dont Lausanne dispose. À ce niveau, Kwang-Ryong Pak a su, une nouvelle fois, démontrer tout son génie dans des situations pourtant bien complexes. Vainqueurs de tous ses duels aériens, le Nord-Coréen a su être à la hauteur de l’événement selon son coach : « [Pak] est extraordinaire techniquement. Entre les deux défenseurs centraux, il était absolument fantastique. Il a une puissance physique conséquente, il est rapide, n’est pas égoïste et nous a apporté les trois points ». Ainsi, propulsés à neuf points d’avance sur leurs dauphins, les Lausannois peuvent désormais rêver la promotion en Super League en fin de saison.