Il n’aura pas fallu plus de cinq minutes après le début du match, ou du moins, d’une intention de jouer, pour que le jeu cesse. Cinq minutes durant lesquelles un des onze joueurs de l’Entente St-Amour-Coligny s’est blessé si l’on se fie à la douleur qu’il exprimait, renvoyant tout le monde au vestiaire. Plus qu’un forfait, une perte de temps, d’énergie, d’humilité. Une vraie mascarade qui dessert beaucoup Servette, spécialement venu pour jouer à Hermance dans le cadre de son partenariat avec l’Association Cantonale Genevoise de Rugby. Retour sur cette journée brumeuse pour le rugby genevois. Voir la galerie photo de la journée.
Que dire de cette journée, si ce n’est qu’un scandale s’est peut-être passé sous les yeux du club genevois et de ses spectateurs. Deux actions de jeu et presque aucun contact, qui provoquent une blessure et laissent les visiteurs rentrer chez eux sur une petite défaite de 25 à 0. Déjà venus jouer à onze, il aura suffit d’un blessé pour qu’à dix, le forfait soit imposé par l’arbitre. Scandalisés, la colère des genevois s’est faite entendre lorsqu’ils sont venus pour discuter devant la porte des vestiaires de l’adversaire pendant quelques minutes. Didier Fischer, Président délégué, et Julien Laurin, le capitaine, sont très vite intervenus pour inciter à lâcher l’affaire. « C’est juste de la frustration » nous confie Laurin.
Après le forfait du RC Corbelin et celui d’aujourd’hui, Servette n’a toujours pas joué et subit une baisse de la dynamique initialement planifiée par le championnat. « Ça finit par faire beaucoup pour nous » nous confie brièvement Julien Laurin, le capitaine Grenat, visiblement impatient de rejouer.

Faut-il aussi, pour comprendre les raisons de ces forfaits, prendre un point de vue plus critique des clubs de Corbelin ou de St-Amour-Coligny ? Totalement dominateur en deuxième série du Comité du Lyonnais, Servette n’a pas l’air à sa place au point que certaines équipes ne voudraient pas les affronter. Ces forfaits permettraient de ne perdre que de 25 points d’écarts quand Servette a l’habitude d’inscrire une dizaine d’essais par match. Finalement, les Genevois n’éviteraient-ils pas à eux mêmes et d’autres clubs plus de frustration en évoluant au plus vite dans des divisions supérieures ?