Jeune humoriste suisse qui multiplie les rôles (dans le collectif Carac Attack ou sur la websérie d’RTS « Bipèdes »), Alexandre Kominek joue à trois reprises cette semaine à l’occasion du Montreux Comedy Festival. Voilà un jeune talent à qui le festival donne sa chance pour séduire le public montreusien lors de trois soirées du festival. Interview !
Depuis juillet, tu participes au Jokenation francophone, et tu as été qualifié pour représenter la Suisse samedi soir avec Thomas Wiesel. Que retiendras-tu de cette expérience qui te propulse sur le devant de la scène ces jours-ci à Montreux ?
Que je serai meilleur que Thomas Wiesel devant 1600 personnes (rires). Plus sérieusement, je suis déjà très chanceux parce qu’il y a beaucoup de talents en Suisse. La finale suisse était serrée, et j’attends de vivre concrètement l’aventure Jokenation pour me prononcer plus et je suis déjà impatient et honoré de jouer à l’auditorium Stravinski.
Le concept de Jokenation est de « révéler, rassembler, accompagner, donner de la visibilité et professionnaliser ». Est-ce que tu espères – de la tournée Jokenation – que ta carrière prenne davantage d’élan ?
C’est un méga-tremplin. On joue devant beaucoup de monde à ce festival et jouer avec d’autres humoristes très bon c’est une bonne vitrine. Je ne me suis pas posé autant de questions, je profite déjà à fond du festival. C’est une bonne opportunité de rencontrer des humoristes de France et du Canada, ce qui est déjà l’occasion de rigoler ensemble et de faire du networking.
Les plus grosses affiches du festival concernent essentiellement des humoristes français, qui sont plus relayés par la presse. Pourquoi les humoristes romands ont plus de mal à percer auprès du public, dont celui de la Suisse romande ?
D’abord, il y a moins d’humoristes Suisses romands que Français, et ensuite nous sommes envahis par l’influence française. Quand on regarde la télé ici, on regarde « On ne demande qu’à en rire » (ndlr, ancienne émission du service public français), le « Jamel Comedy Club » et Canal +. Ce ne sont que des émissions françaises qui cartonnent. Les Suisses, à moins de faire l’effort d’aller en salle de théâtre, on ne les connaît pas.

Ce n’est pas un problème de talent ?
Non, il y a des humoristes suisses que je trouve beaucoup plus fort que les Français. Au bout d’un moment, il faudrait que les Français arrêtent de se croire les meilleurs (rires)…
Les humoristes ont souvent du mal à vivre de leur métier quand ils sont peu connus. Te concernant, tu gagnais l’an dernier le Banane Comedy Club, aujourd’hui le Carac Attack vient de se lancer et tu participes au Montreux Comedy Festival. Commences-tu à vivre de l’humour ?
Oui, j’arrive à me débrouiller, mais je dois vivre en colocation, je n’ai pas de salaire qui tombe tous les mois. Il faut une passion pour faire ce métier. Depuis petit, je rêve de devenir acteur, mais j’ai fait des études parce que je me voyais mal dans une école de théâtre sans être certain de réussir, mais tout en continuant le théâtre. En fait, j’ai facilement pu jouer sur des scènes ouvertes. Le stand-up, ça a été un moyen de pouvoir jongler entre mes études et la scène, alors que le cinéma ou le théâtre demandent un investissement très régulier.