Les « pirates » de Nyon dominent un Stade Lausanne non moins méritant (24 – 32)

Le Stade Lausanne chavire face à Nyon après une belle série de trois victoires consécutives à domicile. © Oreste Di Cristino

Lors de la dernière journée de Ligue Nationale A avant la trêve hivernale, Nyon a pris l’ascendant contre un Stade Lausanne très combatif à Chavannes-près-Renens (24-32). Si la qualité du jeu lausannois a rassuré, c‘est néanmoins une mauvaise opération sur le plan comptable puisque que le LUC a aujourd’hui l’opportunité de reprendre la 3e place qu’occupe le Stade. De son côté, Nyon conforte sa seconde position au classement. Retour sur un match « de haut niveau qui se joue sur des détails« , selon Bruno Pompilio, entraîneur des Lausannois.

Bien rentré dans le dernier choc avant la trêve, le Stade Lausanne prend les devants en s’imposant en mêlée et en obtenant des pénalités. Le demi-d’ouverture Bruno Barthélémy en convertit trois, dont deux à 45 mètres en diagonale. Les Lausannois se rassurent grâce aux points de leur botteur, et continuent à se mettre en confiance après leurs trois dernières victoires consécutives. Cependant, Nyon ne s’endort pas, bien au contraire. Une ou deux phases de jeu suffisent pour que les « pirates » franchissent la défense lausannoise et remontent tout le terrain. Leurs trois-quarts, petits mais rapides, obtiennent des ballons qui sortent vites et inscrivent trois essais en première mi-temps, dont un à 14 (après un carton jaune contre un avant nyonnais). Leurs ailiers s’amusent dans la défense lausannoise, comme le numéro 11 qui peaufine ses statistiques avec deux essais à son compteur à la mi-temps, dont une interception fatale aux lausannois.

Cyril Lin, maître-chanteur de l’effectif nyonnais

En deuxième mi-temps, l’écart se creuse encore à l’avantage de Nyon par un essai transformé. Malmené en touche, le Stade Lausanne en perd une sur son propre lancer dans ses 22 mètres. Cela ne pardonne pas face à la qualité des trois-quarts nyonnais qui aplatissent. Les « pirates » semblent insolents de facilité. Bien qu’ils commettent des fautes, ils ont la capacité de surgir, notamment grâce au numéro 8, Cyril Lin, qui se lance et transperce sur 60 mètres la défense lausannoise, malheureuse de ses plaquages ratés. « Il a joué à très haut niveau en France – explique Bruno Pompilio – […] Il a su trouver deux-trois brèches bien que l’on ait mis de l’énergie pour le bloquer dès qu’il avait la balle. Pourtant on savait ce qu’il vaut« . Également capitaine de l’équipe suisse de rugby, Cyril Lin a poussé les lausannois au hors-jeu et obtenu des pénalités.

Un mental affermi dans l’adversité

Côté lausannois, le score est grave, mais la réaction est à la hauteur. Toute leur équipe s’est soudée dans une fin de match où ils tiennent le ballon, et inscrivent deux essais, dont un transformé par Fabio Venturelli à qui incombe le rôle de buteur après la sortie de Bruno Barthélémy. Le match se termine sur une tentative d’essai lausannoise avortée par la défense nyonnaise à cinq mètres de son en-but. « La satisfaction est celle de la victoire collective – rapporte Patrice Philippe, entraîneur du RC Nyon – En fin de match, le Stade Lausanne nous pressait mais on a réussi à garder notre ligne et n’encaisser qu’un (seul) essai« . Le Stade Lausanne aura ainsi tout tenté face à une équipe de Nyon très solide mais n’aura pas pris de bonus défensif non plus; une aubaine pour le LUC qui est susceptible d’en profiter à Lugano. Les universitaires lausannois ont l’occasion, en cas de victoire, de dépasser les néo-promus au classement et ainsi de terminer l’année 2015 sur le podium.

Interview à Patrice Philippe – entraîneur RC Nyon