Vous les avez sans doute déjà rencontrés – sur le petit écran ou en chair et en os – leMultimedia.info retrace quelques unes de ses expériences passées en compagnie des artistes de l’humour, incessamment attendus au 26e Montreux Comedy Festival. Thomas Wiesel, Yoann Provenzano, Guillaume Bats, Pierre Croce, Éric-Antoine, Arnaud Tsamère ou encore Jérémy Ferrari entre autres… le festival réserve d’ores et déjà une très belle programmation pour fêter ses 26 bougies en compagnie des plus grands.
Le Montreux laisse une place incontestée aux jeunes générations de l’humour; un clin d’œil en guise de soutien à la relève de la profession (voir le précédent article). Mais le Montreux Comedy Festival ne serait pas tel s’il n’importait pas également les plus grands talents de la comédie internationale. Témoignant une énorme gratitude à Éric-Antoine, chargé de lancer cette 26e édition du Festival, et aux indécollables Tasmère-Ferrari, portés à la conclure, la programmation de l’événement réserve également une série de surprises détonantes. Au-delà des stand-up classiques, nombre d’artistes se sentent l’âme d’innover l’être sur scène. Des séances storytelling aux présentations PowerPoint, l’art du rire se métamorphosera dans toutes ses formes aux abords du Lac Léman. leMultimedia.info vous offre ainsi une brève présentation des artistes « pas comme les autres » qui auront l’honneur de fouler les planches de l’auditorium Stravinski. Il est temps de découvrir de nouveaux horizons.
Les professionnels de l’autodérision
Rire facile ou humour facile ? La dialectique nous apprendra que les deux expressions ne recouvrent pas la même réalité. L’autodérision peut – parfois à tort – être considéré comme étant une forme d’humour facile. Mais engendre-t-il réellement un rire facile ? En écoutant le spectacle de Greg Romano et Guillaume Bats, il serait tentant de répondre positivement à cette complexe question. Et pourtant ! le lien n’est pas évident et loin d’être automatique. Il est nécessaire de s’en reporter alors au talent qui compose ces deux artistes aux parcours sensiblement différents. Greg Romano, de par l’inertie de ses expériences et Guillaume Bats, de par son destin, savent calibrer à la perfection le rire du public tout en déridant tangiblement leur propre personne. Un art qui relève d’une maîtrise méticuleuse de leurs émotions sans tomber dans le too much, le vulgaire: « C’est moi qui gère la manière dont les gens rient« annonçait Guillaume Bats à leMultimedia.info au sortir de scène du Lido Comedy & Club le 16 novembre 2013; une réalité qui prend tout son sens dans son spectacle. À voir absolument !
Guillaume Bats, des sketches « à double portée »
Guillaume Bats, atteint depuis sa naissance de la maladie des os de verre a retrouvé une nouvelle vie et de nouveaux amis sur scène. Principalement révélé aux côtés de Jérémy Ferrari dans l’émission « On n’demande qu’à en rire » (ndlr, abrégé Ondar) de Laurent Ruquier sur la principale chaîne du service public français – après avoir fait de nombreuses premières parties pour Anthony Kavanagh, Jean-Marie Bigard ou encore le Comte de Bouderbala – le Champenois a définitivement lancé sa carrière en compagnie de son très grand ami dans l’émission de France 2, Jérémy Ferrari: « [Ondar] a été un excellent tremplin pour moi. Je n’y ai pas fait beaucoup d’apparitions mais je me dis que les passages que j’ai faits ont marqué les gens. C’est extrêmement flatteur parce que si je ne suis pas passé très souvent et que, malgré tout, on me voie comme un personnage important et drôle dans l’émission, ce n’est que bénéfique pour mon travail et ma carrière« . Guillaume explique d’ailleurs la grande complicité qui est présente entre lui et Jérémy: « On s’est rencontrés grâce au métier et via la télévision – débute-il avant de continuer – Le fait que l’on ait écrit ce spectacle, que l’on travaille ensemble et que l’on soit apparus ensemble à la télévision, de fil en aiguille, a fait que l’on soit devenus de très très bons amis. Donc aujourd’hui je peux dire que c’est mon auteur professionnellement mais c’est aussi avant tout mon ami« . À Montreux, c’est un grand amateur de la vie et de l’humour qui sera présenté le jeudi 3 décembre lors de la carte blanche au grand Éric-Antoine.
Greg Romano, mis à l’épreuve
Chez Greg Romano, une autre conception de l’autodérision est prônée. Un accent particulier est mis sa force de conviction et son courage à affronter la vie de la meilleure façon; « Dieu m’a mis à l’épreuve« résume-t-il à leMultimedia.info le 15 février 2015 en interview de sortie de son spectacle « Lève-toi et tombe » au Lido Comedy & Club de Lausanne. Un message clair et précis qui pousse toute l’assistance à la réflexion: « Ce que j’essaye d’expliquer avec beaucoup d’auto-dérision dans ce spectacle, [c’est qu’il faut tomber pour se relever] – débute-t-il – Je pars du principe que, quand Dieu a écrit ma destinée, il a voulu faire des blagues et il m’a fait tomber… Je me suis relevé. Il m’a donc mis un peu à l’épreuve et, [dans ce spectacle], je raconte un peu toutes mes péripéties« . Sa passion pour l’humour et la scène, il la couve depuis fort longtemps. Elle se présente en substance telle une formidable échappatoire qui lui permet de rire parfois sur ce qu’il ne fait, de base, même pas sourire: « J’ai toujours voulu monter sur scène – débute-t-il avant de poursuivre – mais en 2008, il m’est arrivé de subir une opération du cœur que je raconte dans le spectacle. Et c’est ce qui m’a vraiment poussé à monter sur les planches parce que j’ai vraiment, pour le coup, failli y passer. Et je me suis dit qu’il fallait que je raconte mon histoire. J’avais un bon fil rouge pour en faire un spectacle entier. Rigoler de moi, avec moi avec les gens, c’est super malgré les sujets un peu durs mais, justement, le but est de les rendre drôles sans tomber dans le pathétique« . Greg Romano jongle ainsi entre émotion et sensibilisation – qui passe par une moralité très assumée – tout en parvenant à maintenir un rythme régulier entre se différentes anecdotes. Un professionnalisme exacerbé pour un artiste qui se dit humoriste, presque à temps perdu. Déjà de passage à Montreux lors des éditions passées, Gregory – de son vrai nom – est un phénomène à (re)découvrir… Absolument !