C’est une salle comble et très enthousiaste à voir sur scène Yoann Provenzano, comédien du web, qui est tombé sous le charme des sketchs qu’il a préparé avec quatre autres humoristes. Les anecdotes avec les résidents d’EMS, la pornographie chez les jeunes, ou encore l’insertion des spectateurs dans un sketch, ont notamment été les ressorts des artistes dans l’art de faire rire. Mission accomplie et réaction de Yoann Provenzano lui-même.
Yoann, le spectacle vient de se terminer. Cela fait un certain temps que tu montres ton talent sur internet avec tes vidéos, mais ce soir tu as préparé un stand-up, soit un exercice où l’on ne maîtrise pas son image de la même manière que derrière la caméra. Quoiqu’il en soit, le spectacle est un succès, donc on t’imagine ravi…
Je suis super content, ça c’est bien passé. J’ai bien bossé pour le spectacle et les autres artistes ont été incroyables. C’est un tout ! Par rapport aux vidéos c’est clair que c’est un autre exercice, où il y a une confrontation directe à la réaction du public. Si ça marche pas, on passe à la suite.
Dans l’écriture du spectacle, cela a été pour toi une approche complètement différente de celles des sketchs, ou, au contraire tu t’es plutôt appuyé sur les personnages de tes sketchs, comme ceux se moquant de l’accent vaudois ?
J’essaye de reprendre les personnages de mes vidéos mais de faire aussi du stand-up, car cela ne sert à rien de montrer sur scène ce que les gens peuvent aller voir sur internet. Le but, c’est aussi de diversifier mon humour et de me dévoiler un peu plus. Je ne voulais pas montrer uniquement des personnages déjà connus comme André Delacrottaz.
Le nom du spectacle est « Carte blanche à Yoann Provenzano », ce qui t’as permis de choisir des invités (Charles Nouveau, Thomas Wiesel, Patrick Chanfray et Nathanaël Rochat). Tu as donc chapeauté la coordination des sketchs et visiblement pris du plaisir à jouer avec eux. Comment t’y es-tu pris ?
J’ai bossé avec Sébastien Corthésy, qui est un vrai manager. Thomas avec qui on a commencé ensemble dans l’humour a été top. C’est génial que Charles soit venu car j’ai beaucoup d’affinités avec lui, Nathanaël c’est un peu notre parrain à nous tous. La rencontre avec Patrick Chanfray que je connaissais pas, c’est Sébastien qui m’a dit « tu verras il est super », et il a eu raison, c’est devenu un pote après cette soirée.
Nous avons assisté à un esprit charlie très assumé, même quelques jours après les attentats du 13 novembre à Paris. Thomas Wiesel a fait un sketch audacieux sur les djihadistes, qui était bien amené. D’ailleurs, il y a eu beaucoup de jeunes dans la salle, alors penses-tu que c’est un public très réceptif à cet humour noir et que ce ne soit en aucun cas irresponsable de rire de cette manière aussi rapidement ?
Cet esprit charlie est très important. L’humour est une bonne arme pour enlever la peur et ridiculise les personnes aux comportements atroces. Rire du ridicule des terroristes, même quand on a 15 ans, ça nous aide à sortir de la peur ambiante qu’ils essayent d’installer.