Final fou à la Pontaise ! Le FC Lausanne-Sport a cru pouvoir renverser la vapeur en fin de rencontre face à Neuchâtel Xamax FCS mais le courage des rouges et noirs a primé sur les forces ralenties des Lausannois. Si Hélios Sessolo (50e) et Jocelyn Roux (90e+6) ont temporairement redonné espoir aux siens, le final à la Pontaise est sans appel. Le LS s’incline à nouveau en derby (2-3). Analyse.
« À l’extérieur on vole, à la maison on freine », confirme Fabio Celestini au terme de la rencontre entre le FC Lausanne-Sport et Neuchâtel Xamax FCS. Le sentiment auparavant partagé suite au match nul concédé au Mont lors du derby lausannois se confirme (lire « Lausanne joue avec le frein à main à domicile »), mais les choses ne semblent pas aller dans le bon sens: « On a dominé notre match contre Le Mont de la première à la 95e minute la semaine dernière et aujourd’hui on est passé au travers de notre match – avoue l’entraîneur lausannois en zone mixte avant de continuer – Je suis juste déçu et inquiet parce que mon équipe n’a pas déployé ses très bonnes qualités ». Même s’il s’annonce inquiet, le chef de l’équipe lausannoise refuse toutefois de parler de mauvaise passe: « On a eu un coup d’arrêt ce soir mais n’oublions pas que nous sortons d’une belle série encourageante – sept points en trois matches [avant ce soir] ».
Lausanne face à une timidité généralisée
Oser faire mal, c’est ce que les Lausannois n’ont pas su faire face aux cousins neuchâtelois ce lundi soir à la Pontaise. Faiblesses en défense, naïveté offensive, solidité centrale effritée, le LS est tombé sous une vaillante équipe xamaxienne qui a su tirer profit de l’imprécision et la désorganisation fulgurante de son adversaire au milieu de terrain. À quoi la faute ? Un trop-plein de pression, une attente démesurée du public de la Pontaise ? Les raisons invoquées par Fabio Celestini lors de la mise en échec du FC Le Mont à domicile tiennent-elles toujours ? « Ce n’était pas juste une question de pression ce soir – rectifie-t-il – on est dans une super dynamique, on joue devant 5’000 personnes, on est premiers… pour moi, il ne peut y avoir qu’une pression positive« . Devant l’affluence record de la saison (4’999 spectateurs), les hommes de Fabio Celestini ont vraisemblablement déçu leur public, une réalité qui dérange le Suisse de 40 ans: « Ce n’est pas l’attente du public qui a fait qu’on a pas bien joué. On a tout simplement pas bien joué. Le public n’a rien reçu de notre part, il est reparti bredouille et cela me dérange vraiment beaucoup – affirme-t-il avant de poursuivre – Ce n’est pas tant le score qui est décevant mais le contenu. C’est une défaite qui ne nous sert vraiment à rien ».

Fabio Celestini: « Le pire match depuis mes débuts »
Face au haut pressing de Neuchâtel, le LS a tout simplement perdu ses moyens. L’avant-centre, Jocelyn Roux, n’a reçu que très peu de ballons dans la profondeur lors des 20 premières minutes témoignant d’un impact offensif très faible. En outre, les nombreuses incursions de Marco Delley dans la surface de réparation lausannoise conduisant notamment au pénalty de Charles-André Doudin en fin de première période (43e) confirme des lacunes défensives inhabituelles pour un leader affirmé. La blessure de Numa Lavanchy (remplacé ce soir par Jetmir Krasniqi) sur le flanc droit du terrain a-t-elle déréglé la machine de guerre lausannoise ? Les fautes d’inattention d’Arnaud Bühler ou encore Thomas Castella de début de match ont-elles transmis un sentiment de doute généralisé ? Aucune conclusion ne peut être tirée sinon de constater que l’écart technique en faveur du LS n’a jamais pris forme, empêchant tout un dispositif tactique de déployer ses effets. Même lors du passage en 3-4-3 avec l’entrée de Santiago Feuillassier et Walter Pandiani au soutien de l’attaque lausannoise en fin de rencontre, l’effectif vaudois semblait en perte de vitesse: « Nous n’avons pas de marge de manœuvre, nous avons eu un très bon état d’esprit dès le début, un état d’esprit guerrier qui nous accorde le mérite d’être leaders. Et c’est justement le manque de cet état d’esprit qui fait que l’on perd ce soir », continue Fabio Celestini au micro de leMultimedia.info. Quel en est le remède ? la trêve internationale sera-t-elle bénéfique bien qu’un seul point ne sépare désormais le LS de ses poursuivants ? « Aujourd’hui, d’être premiers avec un point d’avance ou avec quatre ne change pas vraiment les choses. Cela m’inquiète moins que le vide produit par l’équipe. Il y a eu un manque d’enthousiasme et de dynamisme. Et je ne comprends pas pourquoi à la Pontaise, on peine autant à construire notre jeu. Ce soir, on a fait le pire match depuis que je suis à la tête du LS« , conclut le coach lausannois.