Au stade de la Pontaise, le FC Lausanne-Sport a partagé les points avec son rival du Mont lors de la 14e journée de la Brack.ch Challenge League. Si ce résultat marque un coup de frein à la bonne lancée des Lausannois, celui-ci fait également les bons comptes du FC Le Mont qui assoit faiblement son avance par rapport au siège de relégable. Focus.
Que dire du spectacle présenté lors de ce derby lausannois ? Le LS domine mais les Montains réalisent une très belle prouesse collective en parvenant à déployer une politique efficace d’endiguement. En substance, pas de quoi sauter au plafond à moins de se repasser en boucle la très belle demi-volée d’Adrian Alvarez qui termine dans la cage de Castella à la 24e minute. Dans l’ensemble, le résultat est assez logique, n’en déplaise à Jocelyn Roux et consorts. Le FC Lausanne-Sport a longuement tergiversé pour parvenir à égaliser d’un coup de tête de Dessarzin en fin de première mi-temps et le FC Le Mont LS a démontré beaucoup de courage après être tombé sous les coups du FC Aarau en Coupe de Suisse jeudi soir (2-0) au Brügglifeld. Quant à l’arbitre, il a gardé un soupçon de fermeté face aux irrégularités et a produit un arbitrage sans bavure et sans contentieux entre les deux équipes. Mais le jeu a pâti d’un manque de dynamisme des deux adversaires même si le cadrage et la vision du match varie selon les points de vue en fin de rencontre. En illustration, Jocelyn Roux ne manquera pas de partager sa déception en zone mixte: « Je pense qu’aujourd’hui on était largement supérieurs à cette équipe – commence-t-il avant de poursuivre – Ils ont marqué sur un coup de pied arrêté et on a été inattentifs sur ce coup là. Il nous a manqué de justesse dans les 30 derniers mètres pour faire la différence. On n’a pas été assez agressifs et face à une équipe assez expérimentée comme la leur, recroquevillée sur elle-même, ce n’était pas facile« . Une vision que Claude Gross (entraîneur du Mont sur Lausanne) ne semblait pas partager au sortir du terrain: « Lausanne n’a jamais été réellement dangereux […], le match nul ne lèse personne aujourd’hui« . Au final, dans ce faible après-match, il ne reste qu’à démêler le vrai de chaque perspective pour parvenir à la vision d’ensemble qui bien sûr, ne conviendra à personne.
Un « manque de rythme à domicile »
« Il n’y a pas de plan B [au jeu] comme dit le coach » affirme Jocelyn Roux au micro de leMultimedia.info. Pour gagner, il faut jouer et se donner du courage. De ce point de vue-ci, les miracles sont rares et les exploits tout aussi peu nombreux. Mais bien que son collectif ait été solide cet après-midi à la Pontaise, le Lausanne-Sport a manqué d’efficacité face au but de Maxime Brenet. Assommant les Montains d’un pressing haut et forts des fulgurances tantôt latérales, tantôt dans l’axe de Numa Lavanchy et Hélios Sessolo, le LS aurait à de nombreuses reprises pu prendre l’avantage au score en première période mais l’assise adverse a résisté aux infiltrations lausannoises dans l’aire de réparation du Mont: « On a vécu exactement le même match face à Winterthur. L’équipe adverse ne cherche pas à jouer, mais juste à très bien défendre – débute Roux avant de poursuivre – [Le Mont] a eu les bons joueurs pour réussir son coup aujourd’hui avec Ibrahim Tall, François Marque ou encore Bertrand Ndzomo et même s’ils avaient des blessés, cela n’a pas changé la physionomie de leur jeu« .
Cependant, même si l’emprise lausannoise était encore à l’œuvre au retour des vestiaires, force est de constater que l’intensité avait quelque peu baissé, au grand damne de Fabio Celestini: « J’ai l’impression qu’à la maison on joue avec le frein à main – débute-t-il – On veut trop bien faire et il y a une attente qui pèse sur nos épaules, ce qui fait qu’on a un rythme de jeu qui est plus bas qu’à l’extérieur. On a donc plus de peine et on n’arrive pas à gagner à la maison avec la constance qu’on aimerait ». Le LS n’est ainsi pas dynamique à souhait à domicile selon le coach lausannois. Une impression qui se confirme par les statistiques; à domicile, le LS a remporté trois matches sur sept pour 11 points alors qu’il a gagné à cinq reprises en sept matches à l’extérieur et en inscrivant 16 points au compteur sur les 21 possibles. Alors quelle en est l’explication ? Un trop-plein de pression ? Un excès de tension ? Pour Fabio Celestini, la raison est limpide: « On est beaucoup trop appliqués face à notre public, on réfléchit trop et cela s’en ressent sur les résultats ».
Toutefois, qu’en est-il de l’état de santé de ce Lausanne-Sport ? Difficile à croire qu’en tant que leader, la mauvaise humeur du jour prenne le dessus: « On a fait trois matches, sept points. Donc tout va bien pour l’instant. Je peux être le premier à être très exigeant avec les joueurs mais on a toujours quatre points d’avance sur le second. On est premiers depuis la septième journée et donc je ne vois pas comment je pourrais ne pas être content de mon équipe, tout en sachant qu’il faille qu’on s’améliore« , argue Celestini à notre micro avant d’ajouter: « Il faut se rappeler d’où l’on vient et quels sont nos objectifs (ndlr, présentés lors de la conférence de presse d’avant-saison). Je crois qu’on est tout à fait dans la lignée voulue et les jeunes sont capables d’aligner des performances tous les week-end. Si on regarde les derniers matches, il n’y a pas beaucoup de défaites à part Winterthur (ndlr, le 3 octobre 2015, 0-2 à la Pontaise). De plus, Le Mont a joué vraiment très bien par rapport à ce que l’on s’attendait (ndlr, a joué jeudi et a terminé à dix en plus d’une longue liste de blessés) ». Des réalité réconfortantes pour toute l’équipe qui recevra un nouvel adversaire romand lors de la prochaine journée: « On va devoir démontrer que nous avons de grosses capacités morales pour bien travailler toute la semaine et bien préparer le match face à Neuchâtel Xamax« , conclut Jocelyn Roux.
Jocelyn Roux, l’homme fort de la Pontaise ?
L’avant-centre lausannois multiplie les bonnes performances et les sauvetages décisifs cette saison, qu’ils soient offensifs ou défensifs. Face au malaise offensif qui régnait au sein de l’attaque lausannoise face au Mont, Jocelyn Roux a su se démarquer à plusieurs reprises dans le jeu pour mettre à mal la défense montaine. Mais malgré les coups de tête périlleuses et les incursions insidieuses à l’encontre de la cage de Maxime Brenet, le numéro 9 lausannois s’est plus dénoté au niveau défensif – pour une fois – en sauvant in-extremis sur la ligne de but un tir à bout portant de l’attaquant du Mont à la 80e minute de jeu. Un énième coup de sa grande maestria qui confirme toujours plus la Roux-dépendance du LS cette saison: « Jocelyn est notre symbole – avoue Fabio Celestini – Même s’il ne faisait pas partie des joueurs que j’imaginais être nécessaires dans mon équipe, il a un état d’esprit absolument formidable et les matches se gagnent par rapport à l’état d’esprit. Aujourd’hui, ça ne m’étonne pas que ce soit lui qui nous sauve. Il peut nous sauver offensivement ou défensivement, et cela uniquement parce qu’il a un état d’esprit fantastique que beaucoup d’autres joueurs devraient avoir. Certains dans le groupe ont peut-être un très bon niveau de jeu mais n’ont pas encore cette grande qualité mentale qu’a Jocelyn« . À présumer que Jocelyn Roux soit un exemple pour le contingent entier, le principal intéressé est quant à lui plus modeste sur ses propres qualités que sur celles de ses compères: « On est plusieurs à avoir ce rôle directeur. Avec les anciens, on a un devoir très important dans cette très jeune équipe. On doit montrer l’exemple à l’entraînement et en match. Depuis le début de la saison, on arrive à former cette locomotive qui motive l’équipe et on voit que les jeunes suivent« . Quoi qu’il en soit, Jocelyn Roux a su imposer sa force et son mental sur le terrain à un moment où sa place était fortement compromise en début de saison (voir article du 2 août 2015). Pour Celestini, une question reste toutefois à élucider: qui doit accompagner Roux à l’avant de son fétiche 4-4-2 ? À en croire la bonne volonté d’Hélios Sessolo, le but décisif de Romain Dessarzin et les flops de Xavier Margairaz et Andi Zeqiri cet après-midi, la question semble tarir les options à disposition du coach lausannois.