Dante Senger, héros d’un soir, prince d’un stade. L’Argentin a, à nouveau, décidé de la rencontre qui, pendant longtemps, prévoyait un score de parité entre le FC Schaffhouse et Neuchâtel Xamax FCS (voir les images). Sur les développement d’un corner à la 82e minute, un coup de tête bien précis a eu raison de Frack Grasseler, pourtant irréprochable devant la cage jaune et noire. Si cette victoire ravive les flammes des pensionnaires de la Maladière, le championnat n’en est, somme toute, qu’à ses prémices. Focus.
Les rouges et noirs étaient restés sur une série en demi-teinte en championnat. Pas de quoi enorgueillir Roberto Cattilaz qui a souhaité s’écarter du terrain pour permettre à l’équipe entière de retrouver une fraîcheur que visiblement elle avait perdu. En quête d’un « nouveau dynamisme » et de résultats effectifs pour conjurer la retraite comptable de son contingent, Neuchâtel Xamax FCS a misé sur une figure non inconnue du public de la Maladière pour endosser – le temps d’un contrat affiné d’une saison avec option d’un an en cas de maintien – la tâche de relever les rouges et noirs de leur relative impasse. Doté d’un effectif encourageant et de recrues motivées (Dante Senger ou encore Freddy Mveng), l’ancien coach du FC Sion a les moyens de parfaire son mandat. Une arrivée qui semble avoir d’ores et déjà « dopé » les esprits et les forces des neuchâtelois face au FC Schaffhouse ce samedi soir : « La venue de Decastel rajoute une nouvelle preuve de la grande importance de notre victoire ce soir. C’est une très belle nouvelle pour [notre nouveau coach] » – commence Mehdi Challendes en interview d’après-match avant de poursuivre : « Mais notre succès est aussi destiné à Roberto Cattilaz… Il ne faut pas oublier qu’il a fait un énorme travail lors de ces trois dernières années et cette victoire – en conséquence – lui revient en partie. C’était un très beau remerciement de notre part ce soir ». Ainsi marqué sous l’égide du renouveau, la réussite de Dante Senger à la 82e minute de jeu semble avoir ravivé le fameux dynamisme dont souhaite de tout cœur Cattilaz, reconverti en directeur sportif du club.
Une victoire « urgente » mais peu rassurante
Affronter un adversaire direct n’est jamais un exercice aisé. Reste toutefois encore à définir qui est réellement l’adversaire direct de Neuchâtel Xamax dans ce championnat, où la lanterne rouge (l’actuelle Aarau) semble ne pas avoir lourde affaire pour, d’un coup d’un seul, faire un bond de quatre à cinq places au classement très serré. Autrement dit, il semble que les adversaires directs de Neuchâtel Xamax FCS, ensemble, représentent les huit neuvièmes des candidats prétendant au titre en fin d’année. Seul Lausanne semble avoir pris une légère avance qui ne lui constitue toutefois pas un matelas solide en cas de crise. Ainsi, après (un peu) plus d’un tiers du championnat disputé, aucune équipe ne semble être à l’abri d’un éventuel choc en fin de saison. Pour Mehdi Challendes, cela n’est pas à même d’apaiser les craintes et la tension qui persistent au sein du contingent : « Il faut absolument empêcher nos adversaires de prendre de l’avance sur nous et éviter de perdre le contact avec le trio de tête. Ce soir [face à Schaffhouse, 1-0], ces deux objectifs ont été atteints et on ne peut que s’en réjouir ». Face aux hommes de Maurizio Jacobacci, la pression semblait avoir atteint une limite jusqu’ici infranchie, rendant ainsi un succès impératif et urgent : « Il fallait gagner ce soir – débute le latéral neuchâtelois – si on avait perdu, on se serait retrouvés parmi les derniers du classement ». Une situation inconfortable mais qui n’est pas encore dépassée : « On a réussi à remonter un peu [au classement] mais cette victoire n’est que le premier pas d’un long cheminement. Il va falloir encore gagner des matches si on veut s’assurer un certain réconfort lors de la trêve ». À lui d’insister: « Il faut que ce succès nous motive davantage » !
Colmater une baisse de régime en seconde période
La seconde mi-temps est toujours marquée par un majeur relâchement par rapport à la première. Un manque d’énergie récurrent après la pause semble être un problème important auquel Michel Decastel devra répondre pour les prochaines échéances. Un souci partagé par le numéro 27 de son effectif : « On a fait une bonne première période mais il est vrai qu’au début du second acte, on était moins présents dans les duels, on a perdu un peu de confiance et c’est dommage. Il faut réellement qu’on puisse trouver des solutions pour contrecarrer au plus vite notre baisse de régime au retour des vestiaires. C’est un réel travail à entreprendre car la reprise du jeu est souvent capitale dans un match et on ne la réussit pas toujours très bien ». Une lacune capitale qui est encore et toujours synonyme d’incertitude pour le groupe neuchâtelois.