SIGEF 2015 : Une seconde édition pour agir, créer et innover

Photo: sigef2015.com

La richesse des rencontres forge la réussite de la seconde édition du SIGEF. Pour sa volée 2015, le réseau social Horyou a misé sur une plus large palette d’intervenants et d’organisations favorisant un impact sociétal de nos jours. Au programme, agir, créer et innover tout en préservant contacts et relations pour permettre un échange optimal entre les différents projets d’innovation sociale. Tour d’horizon de la pemière journée au BFM de Genève.


 

Au Bâtiment des Forces Motrices de Genève, le temps est à l’échange, au dialogue, aux réflexions, au partage des idéaux entre CEO d’entreprises et membres d’organisations non-lucratives et non gouvernementales issues des différentes régions du globe. Le point de rencontre est idyllique, les intervenants convaincus par la cause qui les anime. Qu’ils soient économistes, fondateurs d’associations ou bien même artistes, au SIGEF 2015, la perception dominante est bien celle d’une innovation infinie et plurielle. La finalité du rassemblement n’est que celle de « concentrer [ensemble nos efforts] pour proposer des solutions effectives », affirme Nagidmy Marquez Acosta, VP of Global & Strategic Communication à Horyou. Avec quelque 80 intervenants en conférences plénières ou auprès des stands des organisations et plus de 60 partenaires cumulés, le SIGEF 2015 souhaite parfaire – tout en donnant des opportunités à – la participation à des biens sociaux en action. Et à Genève, comme l’indique Yonathan Parienti, CEO du réseau social Horyou instigateur du Forum, la place est (bien) choisie : « Si on est à Genève, c’est vraiment par conviction, pour son histoire, pour sa culture de la diversité, pour ses valeurs d’universalité, pour le grand nombre d’associations et fondations qui sont présentes [dans cette ville] mais surtout – et on l’oublie assez – sont soutenues par les autorités locales et compétentes ». C’est pourquoi tout est réuni pour que la seconde édition du SIGEF parvienne à un nouveau succès.

Horyou et le SIGEF, entre rencontres réelles et virtuelles

« On fait avec ce que l’on peut faire, on fait avec notre cœur », nous résume encore Yonathan Parienti. Ce nouveau grand rassemblement a pourtant mis les bouchées doubles pour l’édition 2015 mais il en ressort une grande volonté de dépenser son temps pour le « bien ». En conférence d’ouverture, ce vendredi 23 octobre, le CEO d’Horyou a pleinement rappelé les objectifs de son événement : « Le monde doit faire face à beaucoup de défis. Nous avons besoin d’un vrai soutien pour parvenir à inspirer notre entourage à ressentir de l’empathie pour le monde, quelque soit la taille et le poids de notre action. Toutes nos associations invitées lors de ces trois jours ont pris conscience de la réelle nécessité d’agir ». Agir, un motto pour celui qui a longuement fait d’Horyou, son cheval de bataille. Même au bord du précipice – où la diffusion de la peur est étendue de nos jours – Yonathan a toujours préféré suivre un chemin commun de conviction et de passion au lieu de rester cantonné dans un état de végétation inutile : « Nous avons la responsabilité de montrer une autre réalité [que celle décrite dans les journaux], la réalité réelle de millions de personnes qui entreprennent des activités remarquables dans toutes les cultures, avec la richesse de la diversité et sans violence ni haine ». Un discours annonciateur de la confiance portée à la capacité humaine de redresser les déboires du passé et les sentiments d’impuissance souvent partagés par les médias traditionnels : « Nous sommes tous capables d’amorcer [un] changement au niveau global », confirme Yonathan. Quant au réseau social, Horyou.com se veut être le prolongement des rencontres et des actions réelles : « Aujourd’hui, la plateforme sociale existe au niveau virtuel […] et nous permet, partout à travers le monde, de mettre en avant notre vision positive de la réalité ». La réalité dans cette histoire n’est rien d’autre que le SIGEF qui constitue, en ce sens, le rendez-vous annuel des acteurs de la plateforme et de la communauté Horyou. Comme le précise Yonathan Parienti, « le réseau social doit être porteur de sens, porteur d’approches positives et d’espérance » ; une base conséquente pour pouvoir réaliser et concrétiser au mieux les rassemblements au BFM de Genève. Recharge d’énergie positive et catalyseur de confiance, le SIGEF se positionne ainsi tel guide empirique de la positive attitude.

« Inside the SIGEF », quelles bases pour la création d’entreprises ?

Coudoyé par leMultimedia.info (en partenariat avec Les Visionautes), Claude Michaud est revenu sur la signification de la fonction d’entrepreneur (social). En tant que cofondateur de l’association « Social Business Models » et coach en création d’entreprises à Genilem (association de droits privés avec fonds publics et privés), celui qui a créé cinq entreprises décline diverses phases dans la construction de ces dernières, et tout commence par la phase de création qui – contrairement aux idées reçues – peut réserver de sérieux investissements en curiosité et en temps : « Avant d’entreprendre, il faut savoir ce qu’est réellement entreprendre et faire preuve de beaucoup de curiosité – commence Claude Michaud – Viendra seulement ensuite l’étape de création et de modélisation du projet ». Un point d’orgue est mis sur cette étape car « elle implique de réfléchir sur les nombreuses implications que l’entrepreneuriat nous portera ». Mais où commence réellement l’entrepreneuriat ? En effet, entreprendre est, somme toute, un acte purement normatif qui n’a pas de définition, ni frontières claires. Mais selon Claude Michaud, le cofondateur de « Social Business Models », tout est une conséquence de l’évolution de la notion de travail : « De nos jours, nous sommes dans un système où l’emploi est de moins en moins stable et qui pousse par conséquent de nombreuses personnes à se lancer dans des activités indépendantes ». La fixité de l’emploi devenue plus instable a ainsi dopé l’apparition de projets d’entrepreneuriat et d’entrepreneuriat social qui a rendu à la notion même d’ « entreprendre », une opacité plus marquée. Comme l’ajoute M. Michaud, « l’entrepreneuriat est devenu une activité plus naturelle, qui ne se nommera bientôt plus ». Cette réalité est pourtant plus nuancée sur la notion d’ « entrepreneuriat social ». Cette dernière renvoie tout de même – comme l’affirme Claude Michaud – à un enchaînement d’expériences (comme le bénévolat) qui soutiendra la dimension sociale de notre entreprise : « Le […] social naît dans les activités (rémunératrices) « classiques » et s’alimente avec une forte dose de passion pour la société. C’est seulement alors que les termes d’impact sociétal et d’entrepreneuriat se rejoignent ». En pratique, le cheminement part du simple, du général pour conduire vers un projet plus spécifique qui gagnera – par la force des choses – en complexité.

Entrepreneur, un terme en voie de banalisation ?

La conséquence d’une fréquence plus active mais aussi plus opaque de l’activité entrepreneuriale relance le débat de la banalisation du terme. Sommes-nous tous, de manière générale et vulgaire, des entrepreneurs ? La question est rude mais intéressante : « Si on considère le terme comme se référant à une personne en voie de fonder une entreprise solide financièrement, une PME, je ne pense pas que le terme se banalise », se défend Claude Michaud avant de poursuivre : « Mais si la notion d’entreprendre se réfère à un cadre plus large et renvoie au commencement d’une activité et à sa concrétisation, dans ce cas-ci, on peut discuter de la banalisation effective dont pourrait subir le terme ». Autrement dit, tout est une question de cadrage du qualificatif ; plus celui-ci devient « monnaie courante », plus il sera (peut-être !) sujet à la banalisation. Le cofondateur de « Social Business Models » ne saurait d’ailleurs que difficilement répondre à l’interrogation de manière certaine – d’autant plus que le terme « banaliser » est lui-même une notion abstraite.