SIGEF 2015: Quelles attentes, quels objectifs ?

Le Forum des Innovations Sociales et de l’Éthique Globale (SIGEF), organisé par le réseau social Horyou, favorisera à nouveau, pour sa seconde édition, un dialogue unique sur les questions de l’innovation sociale et du développement futur et durable. Sont attendues des animations de tous genres, allant des stands tenus par des ONGs de renom aux conférences en plénière. Ambitieux et convaincu de la réussite de l’évènement qui se tiendra Bâtiment des Forces Motrices à Genève, Vincent Magnenat, responsable des relations publiques, nous éclaire sur les réelles promesses auxquelles souhaite tenir Horyou, le réseau qui « souhaite mettre en lumière les actions positives à travers le monde« . Interview.

Deuxième édition du SIGEF en 2015; y’a-t-il des objectifs nouveaux par rapport à 2014 ?

Absolument ! Après la première édition, nous nous étions rendus compte que l’on avait pas atteint les objectifs que l’on voulait en terme de rencontres entre le public et les stands des ONGs, d’animation notamment et d’orientation géographique. Et tout cela avait prétérité la « Rencontre ». Or, cette année, nous avons prévu beaucoup d’animation avec quelques personnalités telles Michel Baumann – par exemple – qui seront chargées d’édifier une connaissance sur le thème de l’énergie. Nous avons doublé nos efforts par rapport à l’année dernière; nous avons invité 76 organisations cette année non gouvernementales contre quelque 50 en 2014. Malheureusement, seuls 58 ont les visas nécessaires pour venir participer au Forum qui se tiendra – et c’est une autre nouveauté – au BFM (ndlr, Bâtiment des Forces Motrices) en plein centre de Genève – lieu que je juge moins austère et plus accessible que le centre de conférence de Varembé (CICG) où nous avions tenu le premier SIGEF. En somme, la galaxie Horyou est bien étoffée; il y aura beaucoup de choses à y découvrir pendant ces trois jours.


Vincent Magnenat

Vincent Magnenat
Responsable des relations publiques et de la presse du réseau Horyou

« Les seules limites à l’innovation sont celles relatives à l’humain »

 


L’innovation sociale est mise au goût du jour; est-ce que l’innovation, selon vous, est sans limite ?

Chez nous, aucun jugement n’est émis et aucune limite n’est réellement fixée de manière bien objective. Nous nous concentrons, pour notre part, majoritairement sur l’aspect social, c’est-à-dire l’impact sociétal qu’aura une innovation sur un écosystème social donné, que ce soit à Genève, Lausanne ou encore à Astana ou Abidjan, par exemple. La logique est la même suivant les endroits. En revanche, il est vrai que Horyou est une tête de pont et les écosystèmes ne sont pas d’ores et déjà bien construits ni structurés. Tout se joue maintenant pour tout dire et il est vrai que l’innovation peut sembler être risquée, mais elle est nécessaire. Donc s’il fallait définir des limites de l’innovation, pour Horyou, celles-ci sont uniquement relatives à l’humain et à ses valeurs d’universalité. Mais un constat est à faire: nous ne nous positionnons pas en tant que juges critiques du bien et du mal mais davantage dans la mise en avant positive des techniques et initiatives locales qui permettent à l’humain d’avancer. Nous ne sommes bien sûr pas réticents à favoriser une innovation sociale au niveau macro; Horyou peut se lancer dans le systémique mais les moyens ne sont pas tels à avoir d’aussi grandes ambitions. Ainsi, si l’innovation n’a pas de limites, chez nous, elle n’aura que celle de l’humain.

Dimension globale, portée mondiale… Le SIGEF est un rendez-vous cosmopolite utile à toute l’humanité ?

Modestement, c’est ce que nous visons à faire. Par exemple, nous avons invité une personne qui nous tient beaucoup à cœur, il s’agit de Hans Herren, CEO et Président du Millennium Institute aux États-Unis et directeur de la Fondation Biovision. Biovision s’occupe de l’agriculture durable de l’Afrique de l’Est et ailleurs. Cette fondation lutte contre l’utilisation des pesticides et des engrais tout en essayant d’obtenir des rendements équivalents sinon supérieurs sans abîmer la terre, ni ruiner les économies locales. Plus en profondeur, il y a toujours, dans cette région, la problématique de la monétarisation pour des paysans qui ne vivent qu’avec le troc, sans réelle monnaie. Et le monde actuel semble vouloir les forcer à entrer dans cette logique de la monnaie, ce qui les plonge dans une extrême pauvreté. Ainsi les actions de Hans Herren sont très intéressantes, également du point de vue de sa position car il s’agit d’un Suisse qui collabore avec les Américains pour trouver des solutions durable au Kenya. Sur un autre registre, nous recevrons également un médecin d’État camerounais qui travaille à Yaoundé (ndlr, Georges Bwelle), des directeurs et Présidents d’organisations hollandais, indiens ou venant encore du Swaziland comme Siphepihle Khumalo (coordinatrice de projets à Dessine l’Espoir). Au final, il est tout à fait juste de parler de cosmopolitisme et cela représente justement un de nos objectifs car la diversité n’est, chez nous, pas uniquement un joli mot mais le moyen de mettre tout le monde au même niveau. Horyou souhaite réellement donner sa chance à tout le monde.

Diversité des origines mais aussi des milieux; il y a beaucoup de personnes issues de mondes bien différents…

Tout à fait ! Encore une fois, cela a toujours été l’un des ponts d’appui de Horyou; rassembler à la fois les personnes qui font du terrain de façon très concrète et très terreuse avec des personnes plus habituées aux galas. Ce pont est reflète justement toute la nécessité d’un évènement comme le SIGEF. Nous allons chercher les bonnes intentions, les intentions authentiques qu’elles se trouvent dans des milieux aisés ou populaires. Nous pointons ici toute la problématique de notre rendez-vous; à la fois, il y a des gens qui ont de l’argent mais ne savent pas comment l’utiliser à bon escient et d’autre part, on retrouve l’inverse avec des gens qui agissent mais qui, de par leur formation ou leur situation socio-économique, ne sont pas prédits à ces milieux. C’est pourquoi Horyou se veut justement – tente de – créer un pont entre ces deux mondes, ces deux réalités.

Quelle sera, en brefs termes, la particularité du SIGEF 2015 ?

Premièrement, l’évènement est gratuit pour les étudiants et les retraités. C’est un élément capital – un effort certain – surtout pour les étudiants qui représentent et construisent le monde de demain. Ensuite, un point focal est porté sur l’accueil de toutes les ONGs qui participeront à cette édition 2015; nous les logeons et nourrissons gratuitement. On tient à cœur d’apporter ce soutien à nos invités quelque soit la provenance et l’origine de l’ONG représentée pour les remercier de l’effort qu’ils réalisent pour assurer leur participation à notre Forum. Ces personnes doivent repartir apaisées, rassurées, confiantes et motivées de notre Genève cosmopolite. J’en ai d’ailleurs fait une priorité à titre personnel, en plus de connecter les ONGs entre elles et avec des entrepreneurs sociaux ou encore le grand public. Les ONG ne sont pas toutes seules.