Parole aux principaux candidats des Élections Fédérales du 18 octobre 2015. À un mois de l’échéance des législatives, leMultimedia.info livre une série d’interviews avec les pressentis acteurs de cet été électoral. Au programme aujourd’hui: Manuel Herculano Lisboa (Parti Démocrate Chrétien).
Le PDC met une importance toute particulière à son C puisqu’il légitime tout son combat politique. Pourquoi est-il nécessaire d’insister sur les valeurs chrétiennes ?
Le C est très important car il renvoie à notre culture, celle de nos parent, à la fondation de la Suisse qui est basée sur « Dieu tout puissant » (p.1 de la Constitution Fédérale). On a bâti ce pays avec ce type de culture et ce n’est pas parce qu’aujourd’hui, il y a d’autres vents du Nord et du Sud qui nous amènent des cultures différentes, qu’il faut mettre la nôtre de côté. La Suisse doit préserver son identité tout en intégrant le mieux possible les immigrés. Je trouve dommage, qu’aujourd’hui, les valeurs chrétiennes se soient un peu atténuées en Suisse. Il n’est pas question de refuser les lieux de culte pour d’autres religions mais nous devrions insister majoritairement sur le respect des nôtres. Nous devons ainsi garder notre culture parce que si nous ne le faisons pas, notre pays va disparaître. C’est un déclin qui est programmé avec l’arrivée de nouveaux immigrés car ces derniers vont petit à petit importer leurs manières de faire dans notre territoire et nos pratiques quotidiennes vont être reléguées. Ce danger est le périlleux résultat d’une volonté de pousser la laïcité à son extrême et de rendre le plus possible l’Europe athée. Nous ne sommes plus attachés à nos valeurs spirituelles et on finit par tolérer l’invasion de nouvelles cultures sans plus protéger la nôtre comme il se devrait.
Quelle réponse apportez-vous face à l’« athéisation » de l’Europe ?
Le fond de la question n’est pas seulement suisse mais concerne le continent européen dans son intégralité. On perçoit en France un irrespect effrayant face aux valeurs historiques de la Nation. Encore une fois, il n’est pas question d’être contre l’acceptation d’étrangers sur notre territoire mais il est primordial que ces personnes respectent nos principes. Il est important de préciser que le spirituel n’a, en réalité, aucun lien avec l’église. Nous pouvons avoir des valeurs spirituelles sans être pratiquant de notre religion et aller à l’église toute les semaines. Avec l’avènement de l’Europe, on a confondu esprit et église et l’on a totalement renié notre personnalité en voulant créer une Europe libérale et laïque. Mais, le véritable problème est que nous ne pouvons pas vivre sans valeurs spirituelles; c’est à cette fin que le C de PDC est mis en valeur aujourd’hui. De plus, sans valeurs spirituelles, nous perdons le fil de notre combat; c’est-à-dire protéger les familles, préserver notre identité et notre sécurité ou encore protéger notre Constitution. Le problème de l’athéisation de l’Europe est celui-ci: On se laisse envahir.
Votre vision très conservatrice de la culture vous place à la frontière avec l’UDC. Y’a-t-il réellement dans votre programme des points de convergence avec l’extrême droite ?
Pour qu’un pays existe et prospère, il doit être réglé, supervisé grâce à des lois. Ces lois doivent s’appliquer à toute personnes résident sur notre territoire. En termes chrétiens, cela se traduit de manière très claire. Nous avons retiré les crucifix des écoles vaudoises et valaisannes et nous avons pris le tournant laïc; jusqu’ici, la décision peut être respectée. Néanmoins, nous acceptons le voile religieux appartenant à une religion autre que celles de la Suisse. Pourquoi ce traitement de faveur, qui n’en est pas un ? En Turquie, des femmes peuvent aller jusqu’à risquer leur vie pour retirer leur voile. Dans notre société occidentale, on fait justement l’inverse. Non seulement on accepte, sous Schengen, des immigrés dangereux mais en plus nous les laissons prendre le monopole de notre culture. Nous sommes complètement à rebours de la rationalité. Je ne suis pas dans les rangs de l’UDC mais je suis basiquement chrétien et je crois en Dieu, je crois en ma spiritualité et à la conservation de toutes mes valeurs. Si nous pensions plus dans un climat d’amour, le pays irait mieux pour tous.
Vous êtes Président de la section mobile du PDC. Cela vous permet d’être davantage engagé pour le parti…
Oui, tout-à-fait. L’idée de créer cette section mobile est justement une réponse face à la sous-représentation du PDC dans le Canton. Nous voulons approcher les gens et leur parler des combats pour lesquels se bat notre parti mais aussi les écouter, prendre note de leurs demandes dans leur ville ou dans leur village. Nous sommes là pour trouver un juste équilibre entre leurs désirs et leurs engagements. Le but est de faire grandir le parti et la section travaille beaucoup en faveur des familles et de la classe moyenne. Plus la classe moyenne grandit et s’enrichit, plus le pays se porte meilleur. Si l’on regarde plus en détail les sociétés dominées par les partis fascistes ou communistes, elles ne possèdent pas de classes moyennes fortes. En Suisse, nous sommes dans une situation très agréable et il faut la protéger avec le PDC. C’est l’objectif que s’est donné la section mobile.